| SEBASTIAN |

Chase pleure depuis déjà dix minutes, il est inconsolable et je ne sais même pas quoi faire ! J'ai vérifié que sa couche était propre, je lui ai donné son bain et son biberon mais rien de cela n'était la source de ses pleures alors que je lui ai massé le ventre au cas où, j'ai également fait des grimaces pour l'amuser ce qui n'a marché que cinq secondes avant que ses cris ne repartent de plus belles.

Je me sens vraiment nul comme père !

Je finis par bercer le nourrisson avant que celui-ci ne se calme, commençant à s'endormir d'épuisement, je pousse un soupir avant de le poser dans son berceau, remontant les couvertures chaudes sur lui mais de manière à ce qu'elles ne remontent pas. Depuis que j'ai toutes les responsabilités sur mes épaules, je suis plus que prévoyant, je pense toujours au pire même lorsqu'il suffit de faire des courses à la supérette à côté, j'y vais en courant après avoir sécurisé Chase et avoir vérifié qu'il ne pleurerait pas, j'en profite principalement lorsqu'il dort durant les heures creuses pour faire vite.

Je ne veux pas que les gens soient au courant pour lui, par protection ce qui m'amène à avoir une vie morte ces derniers temps. Les seuls qui le savent sont ma mère, mon beau-père, un ami et... Sa mère ou plutôt génitrice. Je sais que je ne pourrais pas vivre pour toujours ainsi, que je devrais retourner au travail d'ici peu mais comment faire avec un nourrisson ? Seule ma mère m'aide de temps en temps, lorsqu'elle le peut.

Bloqué dans mes pensées, je n'entends pas tout de suite toquer à la porte mais plutôt une seconde fois ce qui fait que j'accours jusqu'à la porte d'entrée, déverrouillant la porte, tombant sur ma mère. Je la fais entrer après l'avoir serré dans mes bras et lui offre un café avant de me poster devant un miroir, repliant le col de ma chemise blanche.

« Maman, tu es sûr que ça ne te dérange pas ?

- Sebastian ! soupire-t-elle. Tu as une carrière a assuré, tu dois te montrer un peu et surtout souffler !

- Bien bien... murmuré-je en revenant vers elle. Si jamais tu as un problème, appel-moi. Je regarderais mon portable le plus souvent possible bien que je sais que tu es une mamie formidable.

- Oust, sors d'ici ! elle se lève du canapé et croise les bras. »

J'acquiesce et retourne dans la chambre de mon fils, vérifiant qu'il dormait toujours, un sourire étira mes lippes en remarquant l'air apaisé qui repose sur son visage un peu potelé. Je me penche au-dessus de son berceau et dépose un léger baiser sur son front avant de quitter mon appartement, y laissant ma mère pour la nuit.

Il me faut seulement quelques minutes pour rejoindre ma voiture, garée dans le parking de la résidence puis je démarre, roulant pendant un bon quart d'heure avant de débouler dans New-York City. Avec un peu de mal, je trouve une place dans un parking sous-terrain, place que je paye bien évidemment. Je regarde l'heure puis quitte enfin mon véhicule de fortune, allant prendre l'ascenseur pour monter directement sur le toit du building, où a lieu la soirée à laquelle je suis invité. Peut-être que ma mère a raison, je devrais en profiter pour me détendre surtout que je ne pourrais plus sortir aussi souvent.

Je retrouve assez rapidement Chris, un autre acteur que je connais très bien puisque nous avons déjà travaillé sur plusieurs films ensemble et au fil des années, une vraie amitié s'est tissée. D'ailleurs, c'est le seul au courant pour Chase, je ne souhaite pas ce que ça s'ébrute et comme ce mec est muet comme une tombe, je sais qu'il ne divulguera pas mon secret.

« Bah alors ! Ça fait un mois que tu ne sors plus ou quoi, Seb ? s'écrit un ami en riant.

- Ah... Tu sais, c'est ma petite résolution de la nouvelle année en avance ! mentis-je à la perfection, avec un sourire.

- Nooon ! T'es pas sérieux ? Ta résolution c'est de ne plus sortir ?

- En fait, ce serait plutôt de m'assagir ! »

Il fit une grimace avant de boire une gorgée de son Whisky pur. Je finis par aller me chercher un verre à mon tour, quelque chose de léger.

*

Je ne sais pas combien de temps je suis resté à cette soirée mais ça m'a fait du bien. Cependant, je ne voulais pas rentrer trop tard, pensant à ma mère et surtout pour pouvoir rentrer en bon état, je n'avais pas abusé de plus de deux verres de bière en pression. Il est plus de deux heures et demi du matin et la fatigue commence à se faire ressentir, je n'ai plus l'habitude. Il faut que je parte maintenant.

Je salue une dernière fois Chris qui a tenu à m'accompagner jusqu'au garage puis m'avance jusqu'à ma voiture noire, chromée avant d'entendre quelques petits bruits. Je m'avance doucement par précaution avant de remarquer une jeune femme fermant son sac, elle voulait dormir là... Une sans domicile fixe. Je finis par me racler la gorge pour lui signaler ma présence qui la fait sursauter puis elle se tourna vers moi, les joues empourprées de gêne. Je remarque qu'elle est jeune... Vraiment jeune pour être à la rue... Elle ne doit pas avoir plus de vingt ans au maximum. Sans un mot, elle me contourne et s'en va mais quelque chose en moi me dit de la retenir et je n'ai pas le temps de réfléchir que j'ouvre la bouche.

« Attendez ! Ne partez pas, l'appelé-je.»

Elle s'arrête mais ne bouge pas d'un poil.

« Je m'appelle Sebastian. »

Elle se retourne, et se mord la lèvre inférieure, probablement gênée et ne sachant pas quoi dire. Pourquoi ai-je tenté de lui adresser la parole ? Il est clairement qu'elle veut prendre ses jambes à son cou !

« Silver-Ivy, murmure-t-elle d'une voix frêle. »

Quel drôle de prénom ! Pourtant je ne fis aucune remarque. Un blanc s'installe et la tension grimpe de plus en plus, elle ne sait plus où se mettre au point qu'elle vienne à triturer ses phalanges.

« Je vais y aller. »

Il n'y avait pas eu d'hésitation, elle n'attend rien de moi, elle cherche à me fuir. Je passe une main dans mes cheveux, embarrassé par l'idée qui viens de me traverser l'esprit, je ne sais pas si elle est bonne... Je ne le connais pas, peut-être qu'elle m'a reconnu et qu'elle mettrait en danger mon secret mais elle était dans le besoin, en danger dans la rue à son âge et surtout contenu de la beauté de son visage.

« Tu peux venir avec moi si tu le souhaites !

- Qui ne te dis que tu n'es pas un psychopathe-violeur ? me demande-t-elle en se retournant.

- Je ne suis pas un menteur-

- On ne parle pas de mensonges là, me coupe-t-elle avec un léger sourire. »

Je hausse un sourcil, prit de court mais je ne peux pas m'empêcher de réprimer un sourire.

« Il faut savoir prendre des risques dans la vie, rien ne tombe du ciel. »

Elle se mord encore une fois la lèvre inférieure, c'est probablement un tic ou juste parce qu'elle est tiraillée.

« Tu as raison.

- Ça veut dire quoi ça, tu acceptes ?

- A ton avis ?

- Je prends ça pour un oui ! »

Elle rebrousse son chemin, me suivant jusqu'à ma voiture et grimpe côté passager, à ma droite. Durant le chemin, je me concentre sur la route même si lors des feux rouges, je ne peux m'empêcher de la scruter du regard, ses cheveux blonds argent lui arrivent au-dessus de la poitrine, enfin c'est difficile à visualiser vu son manteau trop grand pour elle. Sa peau est quasi lisse, pâle mais roses au niveau de ses joues et ses marrons voire noisettes, j'ai du mal à voir dans la pénombre de la nuit.

Une fois devant la résidence, je note qu'elle a l'air impressionnée devant la résidence mais ne dit rien, se contentant encore de me suivre jusqu'à mon pallier. A ce moment-là, je lui demande d'attendre un peu, je rentre dans mon appartement et trouve ma mère assise devant la télé, celle-ci me sourit.

« Alors ta soirée ? me questionne-t-elle.

- Très bien par contre j'ai une invitée alors... »

Elle fait les gros yeux, surprise, mais je continue.

« Ne fais aucune remarque et ne la dévisage pas, s'il te plaît. Je t'expliquerais tous lorsqu'elle dormira. »

Elle ne dit pas un mot, je retourne alors chercher Silver-Ivy, d'ailleurs j'ai toujours du mal avec ce prénom, et la fait entendre. Je lui demande de retirer ses bottines et de se mettre à l'aise, ce qu'elle fait automatiquement, retirant aussi son manteau, son écharpe et son bonnet qu'elle accroche sur le porte-manteau. Je lui présente brièvement ma mère, cette dernière décide de s'en aller puisque je suis de retour.

« Tu veux quelque chose à manger ou boire ? proposé-je.

- Non merci- »

Son estomac gronde, la coupant ce qui eut le don de la faire rougir.

« Tu n'as pas besoin de me mentir. Je vais te faire quelque chose, assis-toi.

- Merci beaucoup, Sebastian... »

Elle prend place sur une chaise, face à la table, elle semble vraiment nerveuse mais je peux comprendre, elle est chez un inconnu et elle est sans défense. Je serais même prêt à parier qu'elle n'a pas de portable si jamais elle a besoin de secours.

« Il y a des choses que tu as besoin de savoir. Tu ne dois pas faire de bruit, j'ai un bébé dans l'une des trois chambres de cet appartement et personne ne doit savoir que tu es là, ni même que tu me connais ?

- Pourquoi est-ce que j'irai dire ça à quelqu'un ? Tout le monde s'en fou de la vie d'un simple homme d'affaire ! »

Je manque de m'étouffer, comprenant qu'elle ne me connaît pas absolument ce qui peut être un avantage comme un inconvénient.

« Disons que je suis... Connu, ce qui fait que tu dois rester muette comme une tombe. Compris ? Tu en apprendras plus prochainement. »

Elle me regarda bouche-bée avant de hocher la tête. Cette fille était un vrai O.V.N.I. inculte mais ce n'était pas si mal que ça... Non ?

_ _ _ _ _ _ _ _ _

Hello ! Alors ce chapitre, mauvais, bon ou moyen ? :)

Donnez-moi toutes vos impressions !

En écrivant cette histoire (elle est déjà terminée), j'ai essayé d'être réaliste mais comme vous le savez, c'est difficile de le rester surtout pour moi donc, si des éléments paraissent improbables, n'oubliez pas que ce n'est qu'une fiction et beaucoup de livres publiés en tiennent une couche... Non, je citerai pas de nom ! xD

En tout cas, j'espère que pour le moment cela vous plaît. :)

Je poste la suite samedi ou vendredi !

N'hésitez pas à voter et commenter ♡

Merci de me lire,

Caroline.