19 - Ryan

Je suis debout comme un con à fixer une porte fermée. Heureusement qu'elle n'a pas entendu. Je secoue ma tête et entre dans ma chambre. Je m'écroule sur mon lit pour fixer le plafond en pensant à une certaine métisse aux cheveux rouges avant que le sommeil ne m'emporte.

Le lendemain, je me réveille légèrement fatigué. Je m'étire et reste allongé un peu sur mon lit, mon cerveau encore ensommeillé. Je regarde mon téléphone qui affiche : 8h10. Je décide enfin de poser les pieds au sol pour me diriger vers ma salle de bains afin de passer un peu d'eau sur mon visage. Je ne prends pas la peine de m'être un t-shirt et garde uniquement mon bas de jogging.

Arrivé au pied de l'escalier, j'entends la voix de ma mère et celle d'Heïdi. Elles ont l'air de bien s'entendre. Elles sont dos à moi, j'en profite pour les observer silencieusement en souriant avant de faire savoir que je suis là.

- Bonjour maman !

Dès qu'elle m'entend, elle se dirige vers moi pour me prendre dans ses bras et poser un baiser sur mon front.

- Bonjour mon bébé !

- Maman bordel ! Arrête avec ce surnom, surtout quand il y a du monde, je la réprimande gentiment.

Un petit rire me fait relever la tête. Je vois Heïdi qui cache sa bouche derrière sa main.

- Bonjour Heïdi ! Ça te fait marrer ? je demande en haussant les sourcils.

- Bonjour Ryan, elle répond doucement, les joues rouges avec un adorable sourire.

L'espace de quelques secondes, j'oublie même la présence de ma mère et je me perds dans ses yeux marron-vert. Je toussote pour me reprendre, puis j'ouvre le frigo pour me servir un verre de lait. Je sens le regard d'Heïdi sur moi, il brûle mon dos. Quand je me retourne et que mes yeux croisent les siens, elle baisse la tête en rougissant. Évidemment, ça n'a pas échappé au regard de ma mère qui me sourit avant de retourner à sa place comme si de rien n'était.

- Avant que tu ne descendes, Heïdi m'a aidé à préparer le petit-déjeuner. Omelettes, bacon, pancakes, jus de fruits et confitures. Va t'asseoir on va manger.

Je m'installe sur un des tabourets dans la cuisine où je suis rapidement rejoint par ma mère et Heïdi. On mange dans un silence apaisant avant que ma mère ne le brise.

- Ryan, tu te rappelles que c'est aujourd'hui que tu rencontres l'homme que je fréquente ?

- Oui, je sais. Il a intérêt à être à la hauteur, je dis sèchement.

- Oui il l'est, ne t'inquiètes pas, me sourit ma mère.

Je vois Heïdi s'agiter sur son siège, comme si elle était gênée. Je la comprends, mais elle n'a pas être gênée.

- Je ne voudrais pas vous déranger dans ce cas-là, dit-elle doucement.

- Bien sûr que non ma chérie, tu ne me dérange pas. Ne t'en fais pas, répond ma mère.

- D'accord, merci madame Greasy.

- C'est Kristen.

- Oui, désolée.

- Il vient à quelle heure maman ?

- Il sera là pour le déjeuner. D'ailleurs, je vais commencer les préparations, s'exclame ma mère en se levant.

- Vous voulez que je vous aide Kristen ?

- C'est gentil de proposer, j'accepte avec plaisir. Mais pour l'instant, vous avez quartier libre.

Je nettoie la table avec Heïdi puis je monte à l'étage. Je passe par ma chambre où je récupère un short et un t-shirt ainsi que ma serviette pour me diriger vers la salle de bains.

Quand je sors de la salle de bains avec une serviette sur la tête pour me sécher les cheveux, qui d'ailleurs ont bien poussé, une petite métisse aux cheveux rouges me heurte de plein fouet. Elle me rentre dans le torse et manque de tomber à la renverse. Heureusement, je la rattrape.

- Dé-désolée Ryan. Je... je ne regardais pas devant moi, bafouille-t-elle.

- Ce n'est pas grave. Mais fait attention la prochaine fois princesse, je lui dis avec un clin d'œil.

Elle rougit furieusement et se rue dans la salle de bains en claquant la porte derrière elle. Je rigole devant sa réaction avant de pénétrer dans ma chambre pour en ressortir quelques minutes plus tard et de prendre la direction de la cuisine.

En passant devant la salle de bains, j'entends l'eau couler. Heïdi y est encore. Une flopée d'images non désirées s'infiltre dans ma tête, ce qui me stoppe dans ma marche. Je secoue la tête pour les chasser et je vais rejoindre ma mère pour commencer à l'aider.

Après quelques minutes, ma mère rompt le silence avec une question qui aurait pu m'étouffer si je mangeais ou si je buvais.

- Elle te plaît n'est-ce pas ? demande ma mère avec un sourire.

- Qu'est-ce que... hein ? je bégaie.

- Ça se voit tu sais ? Enfin, moi je le vois. Je dirais même que c'est sûrement réciproque, dit-elle avec un clin d'œil.

Je ne trouve rien à répondre. Je me perds quelques instants dans mes pensées. Est-ce que c'est vrai que je lui plais ? Je décide de ne pas répondre et de changer directement de conversation.

- L'homme que tu veux me présenter, il est comment ?

- Tu changes de conversation mon poussin ! Mais soit ! Il est très gentil, sincère et on s'entend très bien. J'espère que ce sera le cas pour vous aussi.

- Maman, tant que toi tu es heureuse et que lui il ne se fout pas de toi, ça me va.

- Merci mon bébé, je t'aime ! Elle me dit en venant me prendre dans ses bras.

Je lui rends son étreinte en murmurant un "moi aussi maman" dans ses oreilles.
Le bruit d'un vase qui se casse éclate notre petit moment mère-fils. On a juste eu le temps de voir Heïdi s'échapper en direction de l'étage.

- Qu'est-ce qu'elle a ? me demande ma mère.

- Je ne sais pas, c'est bizarre, je réponds.

- Je vais la voir. Ramasse les débris s'il te plaît.

- Ok.

Ma mère descend 10 minutes plus tard et me trouve assis sur le canapé. Ce qui m'intrigue, ce sont les yeux rouges de ma mère, signe qu'elle a pleuré. Directement je me lève et m'avance dans sa direction.

- Pourquoi as-tu pleuré maman ? je demande inquiet.

- Oh mon bébé ! Je l'ai retrouvé en pleurs sur le lit. Elle m'a expliqué pourquoi et j'ai eu un peu de peine pour elle, m'explique-t-elle.

- Raconte-moi, je dis.

- Non, elle te racontera si elle le souhaite. En attendant, va lui amener un verre d'eau, m'ordonne-t-elle.

Je n'insiste pas. Je récupère le verre d'eau et je me rends dans la chambre qu'occupe Heïdi. Je toque et sa petite voix m'autorise à entrer. En poussant la porte, je la découvre assise contre la tête du lit, les yeux rougis.

- Je te ramène un verre d'eau, je déclare doucement.

- Merci Ryan, dit-elle en prenant le verre dans ma main. Et désolée pour ma réaction ainsi que pour le vase, elle rajoute en essuyant ses dernières larmes.

- Ce n'est pas grave ! Tant que toi, tu vas bien. Je peux m'asseoir ?

- Oui, vas-y.

- Tu veux me dire ce que tu as ? Pourquoi es-tu partie en courant comme ça ? je demande avec un peu d'inquiétude dans la voix.

- J'ai perdu mes parents il y a 4 ans. Accident de la route. Un chauffard les a percutés et a pris la fuite. Et voir ce moment de tendresse avec ta maman m'a rappelé à quel point j'aimais faire des câlins à la mienne, elle me raconte en sanglotant.

Elle finit sa phrase, les yeux débordant de larmes.

- Je suis désolé, je ne savais pas pour tes parents.

Ses larmes coulent de plus belle et elle se cache derrière ses mains. J'amorce un mouvement pour me rapprocher d'elle, puis je relève son visage et j'essuie ses larmes à l'aide de mes pouces. Ce qui ne sert à rien puisque que d'autres arrivent déjà. Je referme mes bras autour de son corps, elle enfouit son visage contre mon torse et pleure de plus belle. Doucement je lui caresse le dos en lui susurrant des mots rassurants, jusqu'à ce qu'elle se calme.

Après quelques minutes, elle relève son visage rougi vers moi. Ses yeux sont légèrement gonflés.

- Ça va mieux ? je demande.

- Oui, merci Ryan. Si tu savais comme ils me manquent, sanglote-telle en cachant son visage ravagé de larmes derrière ses mains.

Je ne contrôle pas mon corps qui se rapproche à nouveau d'elle, ni ma main qui caresse ses cheveux.

- Viens, je dis en ouvrant les bras.

Sans hésitation, elle se blottit encore contre moi et j'ai l'impression que mon cœur va s'envoler. Je resserre mon étreinte et pose mon menton sur le haut de sa tête.

- Pleure tant que tu veux, je suis là, je murmure doucement.

Elle reste blottie contre moi pendant cinq bonnes minutes, avant qu'elle ne se redresse. À contre-cœur, je la libère. Je passe mes pouces sur ses joues pour enlever ses dernières larmes et le temps s'arrête comme mon geste. Nos regards s'aimantent, aucun de nous ne bouge. Mes yeux glissent sur ses lèvres puis remontent vers ses yeux. J'ai une folle envie de l'embrasser.

- Putain ! Princesse...

Je ferme les yeux pour me retenir quand je sens qu'elle appuie sa joue contre la paume de ma main. Merde. Merde. Merde.

- Ryan, elle m'appelle doucement.

L'entendre prononcer mon prénom comme ça, fait battre mon cœur trop vite. Je rouvre les yeux pour voir que ses pupilles sont légèrement dilatées, sûrement comme les miennes. Lentement, j'avance mon visage vers elle. Nos lèvres sont séparées par de maigres centimètres. J'attends son accord qu'elle me donne avec un timide sourire, puis elle ferme les yeux. Je pose à peine mes lèvres sur les siennes que la voix de ma mère derrière la porte nous fait brusquement sursauter.

- Ryan ? Heïdi ? Descendez, je vais vous présenter quelqu'un.

Heïdi se relève brusquement, le visage cramoisi. Elle s'apprête à se diriger vers la porte mais je la retiens par le poignet.

- Je n'en ai pas fini avec toi princesse, je lui dis avec un sourire avant de la libérer de ma poigne.

Son visage devient encore plus rouge, elle est adorable quand elle a cet air gêné.

- On arrive maman, je gueule.

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Cet homme que ma mère nous a présenté, s'appelle Sébastien. Il a l'air de quelqu'un de confiance, il travaille dans l'immobilier. Je verrai avec le temps. Le repas se passe très bien, il fait la conversation avec tout le monde et a toujours un geste tendre vers ma mère.

On finit de manger, puis on passe au salon où Heïdi et ma mère ramènent le dessert. Un gâteau au chocolat avec des fraises par-dessus, il y a quatre parts sur le plateau et des boissons. Ma mère s'est pris un thé, un coca pour moi, un café pour Sébastien et Heïdi a pris un jus de fruits. On discute encore un peu quand Sébastien pose une question à laquelle Heïdi manque de s'étouffer.

- Vous sortez ensemble ? questionne t-il.

Automatiquement, je croise le regard d'Heïdi qui est rouge pivoine.

- Non, c'est une... très bonne amie de la fac, je réponds.

- Ah d'accord, je m'excuse si ma question vous a importuné, dit-il calmement.

- Ça va, ce n'est rien, dis doucement Heïdi.

Je jette un regard à Heïdi et je vois malgré sa tête baissée, qu'elle a les joues rouges.

- Les enfants, on ne va pas tarder à partir faire une promenade dans le parc. Vous nous accompagnez ? demande ma mère.

- On va rester ici, allez-y, je réponds trop rapidement.

-D'accord, à tout à l'heure, lance ma mère.

Après le départ de ma mère et de son compagnon, Heïdi monte directement dans la chambre qu'elle utilise. Moi, je reste un peu au salon en parlant avec Lukas sur mon téléphone. Ce con me spamme de GIFS. Je finis par verrouiller mon téléphone et me lève pour me diriger vers l'étage quand j'entends quelqu'un toquer à la porte d'entrée.

Je me dirige vers celle-ci et ouvre la porte sur... mon père.

- Tu fais quoi ici ? je demande en fronçant les sourcils avec de la colère dans la voix.

- Je suis venu te voir en personne étant donné que tu ne réponds pas à mes appels ni à mes messages, rétorque-t-il.

- Je ne veux pas te parler, je ne veux pas que maman te vois non plus, je cingle.

- S'il te plaît Ryan, insiste-t-il.

Si maman le voit, je crains sa réaction. Je sais qu'elle a beaucoup souffert de son départ.

- Demain à 14h au parc, je dis froidement en lui claquant la porte au nez.

Je colle mon dos contre cette dernière et souffle un grand coup. Cet homme qui me sert de géniteur, me fout les nerfs. Je me demande ce qu'il veut tant me dire.

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Coucou mes petits koalas 🐨 Voici le chapitre 19! 

J'espère que le chapitre vous a plu. 


Que veut le père de Ryan?

Bisous ensoleillés 😘🌞


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