8

La porte s'ouvrit brusquement. Un homme mince, à la barbe fraichement rasée, assez charismatique en apparence, entra avec des documents en main. Il s'avança vers Cédric de pas décidés, lâcha sa paperasse sur le bureau et annonça :

— Je suis Maître Philippe, l'avocat de Robert Vladimir. Le juge a ordonné de le libérer, pour faute de preuve.

Robert sourit. Au même instant, le capitaine fit irruption dans la pièce et désigna Cédric :

— Vous ! Je dois vous toucher deux mots.

Cédric le suivit dans les couloirs. Un soupçon de honte se réfugia en lui, car il avait l'intime conviction qu'il se serait fait savonné. Il referma la porte derrière lui. Le capitaine s'arrêta et le regarda droit dans les yeux. Et d'un ton menaçant, il l'avertit :

— Cédric, vous savez que je vous apprécie énormément. Donc s'il-vous-plaît, ne me poussez pas à vous renvoyer. C'est la dernière fois qu'on vient me voir pour me dire que vous gardez quelqu'un en salle d'interrogatoire pendant des semaines, sans avoir la moindre preuve. Je vous avertis, Cédric. Car la prochaine fois ce sera la porte, sans pitié. Et j'espère qu'il n'y aura pas de prochaine fois.

Alors que Mike arrivait, le capitaine s'en allait. Cédric souffla un bon coup.

— Salut, Cédric !

— Salut !

— Qu'est-ce que le capitaine a pour être aussi frustré ?

— Je te le raconterai plus tard. Alors ? Vous avez pu pirater l'ordinateur d'El Gato ?

— Non, toujours pas. On fait de notre mieux. D'ici quelques minutes, un pirate informatique interviendra. Avec un peu de chance, il nous le débloquera.

— Ok. Va les rejoindre, ils ont besoin de toi. Quand il y a du nouveau tu me préviens.

— Pas de souci.

— Et tu as pu obtenir les noms des employés du cabaret ?

— Oui, dans les archives. Tiens, je t'en ai fait une copie !

— Merci !

Cédric lui tapota l'épaule et s'en alla, pressé, avec les informations cruciales qu'il détenait. Cédric voulait à tout prix arrêter El Gato. Il ne savait pas comment, mais il était certain qu'il y arriverait.

Plus tard, Cédric alla dans son bureau. Il était accompagné de Mike, son coéquipier. Il s'assit et porta sa tasse de café à sa bouche. Il poursuivait la conversation qu'il avait entamée depuis un très long moment :

— Je suis persuadé que ce type fait partie des hommes de main d'El Gato. J'en suis sûr !

— Il va falloir le prouver, expliqua Mike en déposant sa tasse sur le sous-verre.

— Oui. Ces gens sont très futés, mais je te jure qu'ils ne s'en sortiront pas. Tu sais que ce connard a menacé de porter plainte contre moi pour abus d'autorité ! ?

— Fais gaffe mon frère ! Tu risques d'avoir de sérieux problèmes avec cette histoire ! Je ne veux pas que ça crée de scandale à la presse, encore moins que tu perdes ton travail.

— Je sais, moi non plus ! Tu n'imagines pas comment je suis sur les nerfs.

— Nous avons pu obtenir le mot de passe de l'ordinateur d'El Gato. Celui qu'il a laissé dans son bureau.

— Ah bon ? Et alors ?

— Eh bah... Nous avons retrouvé des choses très intéressantes.

— Comme... ?

— Des cartes sur leur trafic, des relevés de dépenses, des contrats entre lui et d'autres trafiquants étrangers...

— Joli !

Cédric se frotta la barbe.

— Dis-moi un petit peu plus là-dessus, ça m'intéresse beaucoup...

— Ok. Eh bah nous avons retrouvé une grande réserve de Calibres 38 Bulldog dans le cabaret... El Gato et ses hommes devaient forcément s'en servir. Nous avons aussi retrouvé plusieurs cartes, comme tu le sais. Le mois dernier il a exporté plus de dix millions de cocaïne au Pérou. Ce mois-ci, il a exporté un peu plus au Chili. À ce qu'il paraît, il fait de très bonnes affaires et fait énormément de bénéfices. J'ai ici avec moi des impressions de ses documents...

Cédric les détailla un instant avant de reprendre :

— Et tu sais quand aura lieu leur prochaine opération ?

— Oui ! Dans deux mois. La date a été confirmée par le trafiquant de drogue concerné, Carl Palmer ! Tiens !

Mike lui tendit le document. Cédric y jeta un coup d'œil.

— Nous avons averti les autorités américaines. Elles sont autant impliquées que nous. Ce sera un grand moment pour nous tous. Il faudra dans ce cas être plus que prêts. Nous devrons être armés jusqu'aux dents. On a commencé à mettre leurs téléphones sur écoute, au cas où ils auraient un changement de dernière minute. Ces types ont trop de fois échappé à la police. Cette fois-ci, ce sera le début de leur chute.

Les mains sur les hanches, Cédric approuvait de la tête. Mike reprit :

— Vicente a beaucoup de comptes en banque : en Grande-Bretagne, au Japon, Aux États-Unis, en Argentine... Il est extrêmement riche. Il va falloir fermer tout ça et récupérer tout ce qu'il possède grâce à son trafic. Il nous faudra saisir tout, Villas, Terres, Usines, entreprises...

— Oui mais j'ai une très mauvaise nouvelle : nous nous sommes informés et tous les biens et propriétés sont enregistrés au nom d'une certaine Marcella Santa-Monica.

— La femme d'El Gato ! ?

— Oui.


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