69
Le moment attendu était enfin arrivé. Vicente et ses hommes arrivèrent sur le port de Rotterdam. Ils s'arrêtèrent à quelques mètres de l'entrée. Vicente regardait autour de lui, et remarqua qu'il n'y avait personne. Il jeta un coup d'œil à sa montre et réalisa qu'il était déjà vingt-deux heures une. Alors, il ordonna à quatre de ses hommes de main d'aller surveiller l'entrée, pendant que lui, restait avec Robert.
Au loin, il aperçut Palmer qui l'attendait avec son camion. Celui-ci n'avait pas l'air content. Vicente s'arrêta devant lui et descendit du véhicule.
— Vous avez deux minutes de retard ! s'irrita-t-il.
— Je suis désolé.
— Vous êtes désolé ! ? C'est tout ce que vous trouvez à dire ! ? Je n'ai pas de temps à perdre ! Si je suis venu ici, ce n'est pas pour poiroter ! Et quand je fixe une heure, vous vous devez de la respecter !
— Très bien. Je ne recommencerai plus.
— De toutes les manières, il n'y aura plus de prochaine fois. J'espère pour vous que ce lieu est sécurisé.
— Ne vous en faites pas ! Mes hommes de main se chargent de ça.
— Je l'espère.
— Moi aussi je l'espère pour vous.
Vicente respira un bon coup et regarda tout autour de lui.
— Ça va, Santa-Monica ?
— Oui.
— Pourquoi j'ai l'impression que vous êtes nerveux ?
— Non, je ne le suis pas.
Il haussa un sourcil.
— J'espère que personne ne vous a suivi.
— Non, personne ne m'a suivi. Rassurez-vous.
— Très bien. Au lieu de parler, montrez-moi la marchandise qui m'est due !
Palmer et Vicente firent le tour du camion. Vicente ouvrit le coffre, et Palmer prit un paquet. Il l'ouvrit légèrement pour goûter une pincée de cocaïne.
— Alors ? demanda Vicente en surveillant ses arrières.
Palmer lui lança un regard terrible en remuant la mâchoire. Il répondit :
— Je déteste qu'on me presse, Santa-Monica ! J'aime aller avec mon temps. Et, oui, c'est de la bonne.
— Et maintenant je veux voir les milliards d'euros !
Il fit signe à l'un de ses hommes d'approcher. Ce-dernier quitta le camion avec une mallette. Il la lui tendit et Palmer l'ouvrit pour Vicente. Vicente dit :
— Laissez-moi compter !
— Comment ça, compter ! ? Vous ne me faites pas confiance ! ?
— Vous avez bien goûté à la cocaïne, non ? Moi je veux vérifier s'il y a exactement la même somme que j'ai demandée. Ou sinon vous pouvez tirer un trait sur la marchandise.
Cédric et ses coéquipiers se garèrent à l'arrière du port. Le capitaine Durant quitta la voiture et leur fit signe de le suivre. Le cœur de Cédric battait très vite. Ils se cachèrent derrière les feuillages. Le capitaine jeta un bref regard à l'entrée, et vit quatre gardes du corps. Il regarda les policiers et fit à voix basse le décompte avant qu'ils n'agissent.
— Trois... Deux... Un...
Ils se montrèrent et crièrent tous en cœur :
— Les mains en l'air !
Quelques policiers les arrêtèrent, et quelques autres, dont Cédric, se ruèrent à l'intérieur. Le capitaine ordonna de se cacher derrière certains rochers pour surveiller El Gato et Palmer qui faisaient affaire devant la grande étendue d'eau. Cédric prit sa paire de jumelle et constata que Santa-Monica comptait l'argent que lui tendait Palmer.
— Dépêchez-vous ! On n'a pas que ça à faire ! s'énerva Palmer.
— Patron ! hurla Robert depuis dans la voiture.
Avant que Vicente n'ait le temps de lui répondre, Palmer s'exclama :
— Attends ! Ne me dîtes pas que vous avez gardé un de vos hommes avec vous ! ?
— C'était pour la sécurité !
— Ce n'était pas ce qui était convenu !
— Je sais, mais j'ai préféré...
— Vous n'avez rien préféré ! Les ordres sont les ordres ! Mais à ce que je vois, vous préférez faire les choses à votre manière !
Il dégaina son révolver et le pointa sur Vicente en poursuivant :
— Vous avez fait erreur, El Gato ! Vous ne savez pas de quoi je suis capable. Je peux à tout moment actionner la gâchette.
— Patron ! insista Robert. Les autres ne répondent pas !
— Comment ça ! ?
— Ils ne répondent pas !
À ce moment-là, Vicente entendit des hélices en haut de sa tête. Il la leva, et vit quatre ou cinq hélicoptères de police.
— Tout ça, c'est votre faute ! s'affola Palmer. Si vous aviez suivi mes directives ! Comment est-ce qu'ils étaient au courant de notre rencontre ! ?
— Je n'en sais rien !
— Je vous l'ai dit, El Gato, je ne me ferai pas arrêter !
Ils montèrent immédiatement dans leurs camions respectifs pour quitter le port. À la sortie, alors que Vicente s'apprêtait à tourner à gauche, plusieurs patrouilles de police 'encerclèrent.
— Rendez-vous ! hurla Cédric extrêmement sérieux à travers le porte-voix.
— Vous êtes cerné ! ajouta un autre.
Vicente n'avait pas d'autres alternatives. Tout était déjà terminé. Il n'y avait plus rien à faire.
— Ne vous rendez pas ! conseilla Robert.
— Il n'y a plus rien à faire, Robert.
Vicente ouvrit la portière, et des lumières se braquèrent sur lui. Il leva les mains. Il tourna la tête vers Palmer. Et il vit qu'ils l'arrêtaient déjà. Cédric et Mike s'approchèrent lentement, les révolvers braqués sur lui, tout en surveillant leurs gardes.
— C'est fini, El Gato ! annonça Cédric, le sourire aux lèvres.
Il lui passa les menottes, et une foule de journalistes venus de partout bombardèrent Cédric de questions :
— Comment vous sentez-vous maintenant que vous avez arrêté le plus grand narcotrafiquant recherché par la police Colombienne ! ?
— Eh bien, je ne peux pas mentir que ça me fait extrêmement plaisir. Et je suis soulagé. Mais ce n'est pas pour autant que je dois me sentir satisfait. En effet, nous avons arrêté quelques temps plus tôt, ses hommes, mais il y a deux toujours en liberté. Et une fois que nous les retrouverons, nous renverrons Vicente Santa-Monica dans son pays. Quant à sa femme, Marcella, nous l'arrêterons pour complicité. Et nous la livrerons également aux autorités colombiennes.
Ils débarquèrent chez Marcella. Et brusquement, ils furent alertés par un violent coup de feu provenant d'une des chambres. Alors, ils se précipitèrent à l'intérieur à la recherche de Marcella. Et en ouvrant l'une des portes, ils la trouvèrent allongée à même le sol, se vidant de son sang, le révolver à la main droite. Le sang de Cédric ne fit qu'un tour. Sa gorge se noua. Il ferma les yeux. Mike appela les ambulanciers qui ne tardèrent pas à venir récupérer le corps de la trentagénaire.
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