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La semaine dernière, Laurent avait été interrogé. Il ne savait absolument rien à propos de la mort de Jack. Tout ce qu'il avait pu raconter à la police, c'était que Jack avait de énormes dettes et qu'il avait du mal à se trouver un toit. Mais tout ceci, Léa nous leur avait déjà expliqué.
L'enquête n'avançait pas, et ça commençait à irriter Cédric. Il avait l'impression que tout était stable, figé. D'abord El Gato qui courait toujours les rues, ensuite, la disparition de Léa, et là, l'affaire de Jack jamais résolue.
La réalité semblait l'indiquer que tous ses efforts étaient vains. Et pourtant, il ne voulait pas s'avouer vaincu. Il voulait coûte que coûte arrêter ce narcotrafiquant, retrouver l'assassin de Jack, mais surtout, retrouver Léa et emprisonner Benoît.
Cédric se disait qu'il y avait forcément un détail qu'il avait manqué dans le meurtre de Jack.
Il but une gorgée d'eau avant de feuilleter le dossier qui était en sa possession. Comme il ne trouvait rien de concret, il se leva de sa chaise et se rendit devant la fenêtre. Au même instant, il songea à Léa. Son cœur se serra. Il fondit en larmes. Il y avait trop longtemps qu'il se retenait de pleurer. Il s'efforçait en effet de rester fort devant ses enfants... Il voulait retourner en arrière, soutenir Léa... Mais cela était impossible. Cédric serra les poings et contracta sa mâchoire. Il se dit que tout ceci était de sa faute.
— Ahah ! hurla-t-il en jetant le verre à terre.
Mike débarqua, et lui adressa un regard désolé. Il s'approcha de lui. Et Cédric se retourna.
— N'aie pas honte de pleurer, Cédric, l'assura-t-il. Tu penses à Léa ?
Cédric lui fit face en répondant :
— J'ai mal au cœur. Je veux qu'elle vienne. Si tu savais comme je regrette...
— ... Je suis désolé.
— Mais tu sais, ce qui est fait est fait. On ne peut rien y changer. J'ai l'impression que tout me tombe dessus, Mike !
— Tu meurs d'envie de la prendre dans tes bras ?
— Oui, Mike.
Cédric ferma les yeux et avoua :
— J'aurais dû l'écouter. J'aurais dû partir loin d'ici avec elle et les enfants. Ou sinon jamais Benoît ne l'aurait enlevée.
— Ce n'est pas entièrement de ta faute, mon frère. Tout le monde est fautif. Tout le monde est fautif d'avoir ignoré la situation de Léa...
Il essuya ses larmes et ajouta :
— Merci pour ton soutien, Mike. Tu es un très bon ami.
Ils se prirent dans leurs bras et Cédric décida d'aller voir Audrey pour savoir où elle en était avec l'enquête.
— J'ai fini de réaliser toute analyse concernant la victime. Et là, elle se trouve à la morgue.
— Et les balles ?
— Eh bah... Les trois balles qui ont pénétré son corps proviennent toutes de la même arme. Donc pas de doute, il s'agit bien d'une seule et même personne.
— Et tu as pu... ?
— Oui. C'est un Calibre 38 Bulldog.
Cédric réfléchit. Il se souvint que Mike lui avait expliqué que quand leurs coéquipiers et lui avaient inspecté le cabaret, ils avaient retrouvé une grande réserve de Calibres 38 Bulldog. Alors ils avaient pensé qu'El Gato et ses hommes s'en servaient pour leurs affaires. Ce qui le conduisit à me demander, et si Jack faisait partie des hommes de main d'El Gato ? Et si Santa-Monica l'avait assassiné, tout comme il avait assassiné Nicolas ?
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