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— Pardon ! ? s'exclama-t-elle.
— Oui, tu l'as très bien entendu.
Une larme s'échappa de ses yeux. Elle ajouta :
— Tout ça c'est ta faute !
— Je sais, je sais ! Je t'en prie, tu flattes mon égo, là.
Un sourire démoniaque se dessina sur le coin de ses lèvres.
— Pauvre Léa... Tu as tout fait pour les rendre heureux... Tu t'es battue jusqu'au bout pour les défendre, alors qu'eux...
Benoît se mit à genoux. Et la regardant droit dans les yeux, il poursuivit :
— ... ils ne cessent de t'enfoncer.
Elle le dévisageait du regard.
— J'ai vraiment pitié de toi. Non mais, je n'arrive pas à croire à quel point je suis un génie ! Tu te rends compte que grâce à mes pics, j'ai réussi à vous séparer, à semer la zizanie entre vous ?
Son sourire s'agrandit.
— Tu es accusée d'enlèvement, Léa Vermandois.
Il secoua la tête.
— C'est très mal vu, pour une avocate. Et Apparemment, on va t'éradiquer du barreau.
Son regard se durcit. Il poursuivit :
— Fatalement, tu le paieras cher... Très cher...
— Tu n'as pas idée comme je déteste ! Tu es un monstre !
Elle crispa ses lèvres.
— Décidément, tu n'y connais rien à la vie, Léa. Et moi qui te croyais plus intelligente que ça. En réalité, tu n'as aucune expérience, contrairement à ce que tu essaies de faire croire aux autres. Tu es nulle !
— Je te déteste, crapule !
— Léa, tu as eu tort de croire que j'étais bon. Car je suis mauvais, pourri jusqu'à la moelle.
— Ça, on l'avait remarqué.
Il se leva brusquement et ajouta avec énergie :
— Alors ça me fait plaisir.
Il se servit un verre d'alcool et lui demanda :
— Tu connais le dicton ? Diviser pour mieux régner ? C'était ça qu'il me manquait depuis le début. Cette petite chose qui te parait si futile qui, pourtant, est la clé de la réussite. J'ai passé la première étape, et j'en suis fier.
Il se retourna vers elle et lui proposa :
— T'en veux ?
— Sal chien !
— Eh ! Léa, un peu de respect. Tu vois ? Moi, je suis calme, alors que toi, tu gueules. Pourquoi ?
Il passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier.
— Dis-moi... Comment tu te sens ?
— Tu te foues de ma gueule ! ?
Il inclina la tête vers la droite, et, avec une pointe de sarcasme, il répondit :
— On peut dire ça, oui. Comment tu peux bien aller ? Tu es retenue prisonnière, malgré toi, dans une vieille maison délabrée. Tu te trouves entre les mains de ton bourreau, celui qui ne veut qu'une seule chose... Te tuer. De plus, attends, ce n'est pas tout...
Il prit une gorgée et continua :
— Tes enfants ont frôlé la mort. Heureusement pour toi que ton imbécile de policier était arrivé à temps pour les sauver...
Elle le dévisageait avec haine.
— Sans compter que ton mari s'en est sorti avec une patte cassée...
Il secoua la tête.
— Ça doit lui faire terriblement mal... Tiens, qu'est-ce que la souffrance ? Je te l'expliquerai plus tard.
Il l'observait. Ses lèvres tremblotaient. Si elle pouvait, elle l'aurait sauté à la gorge depuis bien longtemps.
Calmement, il lui demanda d'un ton menaçant :
— Ne me regarde pas comme ça, Léa...
— Bon... Maintenant, qu'est-ce que tu comptes faire ?
Un sourire tira ses lèvres et disparut rapidement. C'était quelque chose qu'il avait pris l'habitude de faire lorsqu'il se retrouvait en face de quelqu'un qu'il avait envie de démolir.
— En un aussi peu de temps, tu as basculé du mauvais côté.
— Tu sais pertinemment que c'est toi qui es l'auteur de tous ces crimes... ! Je t'avais pourtant demandé de laisser ma famille en dehors de tout ça !
— Ta gueule ! Tu me laisses parler ?
Elle expira profondément, et il vit sa poitrine remonter, ce qui attisa le désir en lui.
— Tu as rompu le pacte ! insista-t-elle.
Il posa sa main sur son front et rétorqua :
— Depuis ce jour tu ne sais pas que je suis un traitre ! ? Il ne faut jamais m'accorder toute votre confiance, Léa ! Toi-même tu le sais, depuis le jour où tu as découvert que j'ai trainé la tienne dans la boue.
Elle le regarda avec dédain et répondit :
— Tu as raison... Tu n'es qu'un traitre.
Elle fit une grimace. Il continua :
— Et puis, à ce que je sache, rien n'avait été signé. Rien n'avait été promis. Je t'avais juste demandé de te rendre. Et tu l'as fait, de ton propre chef. Et maintenant, pourquoi me reproches-tu des choses pour cacher tes erreurs ?
En y réfléchissant à deux fois, je repris :
— Mais tu croyais sérieusement que j'aurais laissé en paix tes enfants et ton chéri ? Qu'est-ce que je t'avais dit ? Hein ? Je ne t'avais pas prévenu que je voulais te voir souffrir ?
Elle ne prononça plus rien.
— J'ai de la peine pour toi... Franchement...
Il déposa le verre sur le plan de travail.
— Que comptes-tu me faire ?
— Sois patiente, Léa... Tu n'as pas envie de passer du temps avec moi ?
— Non.
— Pourtant ce n'est pas ce que tu me disais il y a vingt ans... Hein, Léa ?
— Je suis sûre qu'il y a quelque chose d'autre derrière cette vengeance. Jamais quelqu'un ne voudrait faire autant souffrir un autre de la sorte sous prétexte qu'il a refusé son cas, l'a insulté, et a causé la perte de tous ses proches.
— Tu as raison. Il est temps que tu connaisses la vérité, Léa. Ou devrais-je dire...
Il but une gorge de bière, la faisant couler lentement avant de terminer :
— ... Léa Vermandois.
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