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« Tu ne pourras pas nous garder ici éternellement ! lança Camille à Léa, assise sur le lit qu'elle partageait avec ses frères.

Léa rangea les valises dans le coin de la chambre et lui répondit :

— Je fais tout ceci pour vous, Camille.

Elle poussa un long soupire.

— Mais après, si tu ne me crois pas, c'est toi et ta conscience. Moi je suis prête à tout pour sauver mes enfants. Tout.

— Tu dis tout le temps ça, Maman. Et pourquoi ne l'as-tu pas montré dès le début ? Hein ? Pourquoi ? Pourquoi as-tu préféré ton travail à nous ?

— Ce n'est pas ainsi qu'il faut interpréter les choses.

— Non ? Et comment ?

— Camille...

— Tu vas me dire que tu as travaillé avec acharnement pour nous donner des habits, à manger, un toit ?

— Camille...

— Dis, Maman, et mon BAC que je suis censée passer dans quelques jours ? Tu fais quoi de tout ça ! ? Mais au fait, tu t'en foues ! Tu veux nous pourrir la vie. Ah ! Je vois, tu ne veux pas qu'on soit meilleurs que toi.

— Non, c'est faux !

— Tu es égoïste ! Je te déteste de tout mon être ! J'aimerais que tu meures pour ainsi disparaître de ma vie.

Léa versa une larme.

— Camille, arrête ça, tu me fais très mal...

— Et tu ne t'es pas dit que tu me faisais souffrir en commençant par réduire notre groupe d'amis, en barricadant toutes les fenêtres de la maison, en nous emmenant ici ! ? On ne veut pas vivre ici ! Mais quand feras-tu passer le bonheur des autres avant le tiens ?

— Camille, tu me détruits mais j'ai tellement été habituée à être anéantie que pour moi ce n'est pas nouveau.

— Ah ! éclata-t-elle de rire. Toi, Léa Vermandois ? Parce que tu n'as pas réussi à défendre Thérèse ? Fais-moi rire. Maintenant va-t'en de ma chambre et ne viens plus jamais m'adresser la parole !

— Tu...

En raclant la gorge, Léa reprit :

— Tu n'as pas conscience de ce qui est en train de se passer réellement. C'est pourquoi tu ne juges que ce que tu vois.

Camille était persuadée que sa mère lui voulait du mal. Elle la détestait du plus profond de son cœur.

Des jours passèrent. Cédric n'avait aucune nouvelle de sa femme, encore moins de ses enfants. Les analyses réalisées par Audrey conduisaient d'ailleurs à penser que Léa était l'assassin de sa mère. Le parquet avait ouvert une enquête. Léa était désormais recherchée par la police.

Les appels et messages menaçants ne s'arrêtaient pas. Et Léa dormait de moins en moins. Elle se droguait alors aux médicaments pour oublier son mal.


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