40
Quelques minutes plus tard, les journalistes avaient réussi à partir sous la pression. Léa se sentait quelque peu soulagée. Mais la mort de sa mère la ravageait de l'intérieur. Elle voulait revenir en arrière, mais il était désormais trop tard... Elle se dit que tout ce qu'elle endurait, c'était le fruit de ses anciennes erreurs. Elle se sentait coupable. Elle se disait assassine. Elle pensait que Benoît avait raison de lui faire autant payer. Elle advint à se dire qu'elle devait souffrir en silence jusqu'à ce qu'elle rendît l'âme. Mais en même temps, elle se dit qu'elle n'avait pas eu d'autre choix, qu'elle se sentait à la fois trahie et salie... Elle ne pouvait pas le laisser vivre car elle devait à tout prix se venger de celui qui s'était payé sa tête pendant tout ce temps...
Léa pensa qu'il était encore temps de sauver ses enfants. Elle pensa fuir... très loin...
Elle fit irruption dans la maison. Elle s'aventura dans les escaliers à pas feutrés. Et quand elle arriva à l'étage, son époux, se trouvant à l'encadrement de la porte de la chambre de sa défunte mère, lui demanda :
— Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu étais censée être dans la voiture avec les enfants, non ?
— Non... Camille les surveille. Je voulais savoir comment avance l'enquête, mentit-elle.
— Eh bah... On prend des photos, on fait attention à tout pour ne pas manquer le moindre indice.
Il lui adressa un regard peiné en m'expliquant :
— Va rejoindre les enfants. Tu n'es pas censée être là. Il y a des policiers dans la cuisine, ils peuvent te voir. Je ne veux pas que tu aies de problème. Ne t'en fais pas, justice sera faite. On trouvera le coupable.
Cédric déposa un baiser mouillé sur son front. Et elle avait eu tort de ne pas le savourer. Car c'était peut-être le dernier...
Elle attendit qu'il détourne le regard pour se rendre dans sa chambre. Elle se dirigea sans plus attendre vers l'armoire. A l'issue, elle enleva tous ses vêtements. Elle les plia et les rangea dans sa valise, dans la hâte. Elle y ajouta quelques trucs avant de s'en aller.
Arrivée dehors, elle rangea les valises dans le coffre. Camille, s'apercevant qu'elle avait avec elle toutes leurs affaires, sortit du véhicule, l'air surprise.
— Maman ! ? Qu'est-ce que tu fais ! ?
Les voisins n'avaient pas bougé d'un cran, et assistaient à cette scène quelque peu confuse.
— Vince, Alix, Manon, Camille, hop ! On s'en va ! s'exclama Léa.
Les petits quittèrent aussitôt la voiture en entendant de tels propos.
— Comment ! ? s'écria Camille. Rassure-moi, on va faire des dons... ?
— Non, Camille, on ne va pas faire des dons. On part pour de bon.
— Non. Je refuse de te suivre ! Et puis, Papa est au courant ?
— Non, il ne le saura pas.
— Je ne te suis pas.
Camille croisa les bras.
— Camille s'il-te-plaît, tu es en danger.
— Tu es complètement folle, Maman !
— Ta Mamie est morte, ce sera bientôt votre tour...
— Et pourquoi pas toi, tant que tu y es ! ?
Léa fonça sur les enfants et les poussa dans sa Renault.
— Aï ! hurla Vince. Tu nous fais mal, Maman !
— Je suis désolée.
Manon demanda :
— Et Papa viendra avec nous ?
— Non, Manon. Et ne pose aucune question, s'il-te-plaît ? Ce sera ainsi parce que je l'ai décidé.
— Maman ! appela Camille. Tu ne peux pas nous faire ça ! Tu n'as pas le droit ! Papa a autant de droit sur nous que toi ! Il doit en être au courant ! Et puis, s'il fallait choisir entre lui et toi on le choisirait sans hésiter. Parce qu'il a toujours été là pour nous alors que toi non ! On n'a pas besoin de toi ! Maman, je ne peux pas te laisser seule avec les petits ! Maman, c'est une folie ! Tu ne peux pas faire ça ! Et puis, sur un coup de tête ! ? Et notre père dans tout ça ? Il doit savoir que...
— Non, autrement il ne nous laissera pas partir. Et puis, si tu ne me suis pas, tant pis. Tu es grande. Mais moi, je sauverai coûte que coûte les plus petits.
— Je ne te laisserai pas seule avec eux, et tu le sais, Maman. Je te suis.
— Alors, ne perdons pas plus de temps. Allons-y !
Avant de partir, Léa écrivit une lettre dans la hâte, et la laissai au pied de la porte.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top