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MERCREDI 22 JUIN 2016...
Léa se leva de très bonne heure pour préparer le petit déjeuner. Elle ouvrit le réfrigérateur d'un mouvement nonchalant pour en sortir une plaquette d'œuf. Elle décrocha une poêle propre et la posa sur le feu. Elle y versa de l'huile de tournesol puis coupa des oignons en lamelles. Lorsqu'elle eut fini, elle cassa les œufs dans un bol creux avant de les remuer avec quelques pincées de sel et de poivre. Puis elle les mit sur le feu. Quelques secondes passèrent. Elle les libéra de la friture et les partageai dans six assiettes. Ensuite, elle saisit le paquet de tranches de pain sur la table et les mit tous dans une large assiette. Elle prit un plateau d'argent et les disposa là-dessus pour les arranger sur la table à manger. Pour finir, elle sortit du réfrigérateur un carton de jus d'orange bien frais et le déposa en compagnie de toutes les nourritures qu'elle comptait proposer à sa famille.
Léa était décidée à passer l'éponge sur ses pensées obscures. Elle avait daigné vivre dans la joie et dans le bonheur. Elle était prête à se reconstruire, à reformer avec ses enfants et son mari la parfaite famille qu'ils étaient jadis.
Elle monta les escaliers, le sourire aux lèvres, allant réveiller tout le monde. Elle commença par Cédric, puis Camille, Vince, Alix, Manon, et en dernier, sa Maman. Elle poussa doucement la porte pour ne point la faire sursauter de son sommeil. Elle s'approcha de son lit et posa ses délicates mains sur le drap qui la recouvrait. Elle la tapotait légèrement pour qu'elle puisse se réveiller. Mais rien ne se passait.
— Maman ! appela-t-elle.
Sa mère ne répondait pas.
— Maman ! insistait-elle.
Soudainement, en appuyant le drap blanc sur son corps, elle vit apparaître une grosse marque rouge foncé. Alors, elle ôta le drap sur sa mère. Et, en voyant cet horrible cadavre, elle recula de trois pas, se heurtant sur la coiffeuse.
Ses yeux devinrent aussitôt rouges, et ils commencèrent à s'inonder de larmes.
— Cédric ! hurla-t-elle, désemparée. Je t'en prie, viens vite !
Il ne mit pas cinq secondes pour débarquer en trombe dans la chambre. Il la trouva pétrifiée et la prit dans son étreinte, le regard scotché sur le cadavre de sa mère.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé !?
— Ma mère... elle a été assassinée, répondit-elle en pleurer.
— Nom de Dieu !
Cédric appela la police avant de demander à son épouse, encore sous le choc, de quitter la maison. Il tenta de la rassurer :
— Ça va aller.
Mais Léa pensa que ça ne pouvait plus aller. Elle se disait que ses enfants n'étaient plus du tout en sécurité, maintenant que Benoît avait réussit à pénétrer la maison au cours de la nuit.
« J'ai tout perdu, ma maison, mes proches... »
Cette phrase sonna en Léa, comme une évidence.
« Je veux te faire payer ma souffrance. Et pour ce faire, tu devras souffrir de la même manière. »
C'était sûr, à un moment ou à un autre, il aurait voulu s'en prendre à ses enfants, comme elle avait ôté la vie de son enfant.
Léa était là, dans la voiture, avec ses enfants qui étaient censés aller à l'école. Soudainement, des journalistes sortirent de nulle part pour frapper à la porte de chez Léa. Révoltée et à la fois indignée, elle ouvrit brusquement la porte de sa Renault et fonça sur eux en leur criant :
— Qu'est-ce que vous faites ! ? Allez-vous--en !
— Maître Vermandois, il paraît que vous avez découvert le corps sans vie de votre mère...
— Je ne répondrai plus à aucune de vos questions, compris ! ? Ma vie n'est pas un spectacle ! Si vous ne partez pas maintenant, je porterai plainte contre vous ! Et je suis une très bonne avocate, donc faites gaffe !
Tous les voisins étaient réunis autour d'elle, assistant sa douleur. Elle tournait sur elle-même. Elle avait envie de s'arracher les cheveux. Elle se sentait impuissante. Elle ne contrôlait plus rien. Elle ne savait plus quoi faire. Son cœur lui faisait mal à un point qu'elle ne saurait décrire.
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