Assis autour de la grande table, Cédric et Léa se trouvaient côte à côte. De temps à autres, ils se jetaient des regards séducteurs, comme pour la première fois où ils s'étaient remarqués. Léa se rappelait d'ailleurs cet après-midi comme si c'était hier. Elle sortait du commissariat de police en pleurs. Elle était rentrée dans sa voiture et, en faisant marche arrière, elle avait heurté la voiture de quelqu'un, et à grande surprise, elle avait vu qu'il s'agissait d'un policier. Elle pensait qu'elle était vraiment mal. Ce policier avait l'air d'un vrai gentleman sous son uniforme de police. Et puis, à cette époque, il était tout frais, tout beau... Elle s'était alors précipitée sur lui pour qu'il lui accorde son pardon. En guise de réponse, il avait prononcé calmement :
— Je ne vous pardonne pas, Madame. Comment pouvez-vous penser une seconde que le fait que vous ayez heurté ma voiture soit une faute ? Enfin...
Et en lui esquissant son plus beau sourire, il avait expliqué :
— ... Je veux dire que cet accident est le plus merveilleux de tous les temps. S'il n'avait pas eu lieu, comment aurais-je fait pour vous rencontrer ?
Avant de commencer à dîner, Cédric et Léa s'échangèrent leurs cadeaux. Léa lui remit une montre, et lui, il lui tendit un petit sac. Se demandant ce qui pouvait bien s'y trouver, elle l'ouvrit sans plus attendre, et en sortit une boite. Un sourire inné étira les lèvres de Léa. Elle commença à brûler d'impatience. Son cœur battait très vite. Était-ce un bijou ? Elle l'ignorait. Mais elle le découvrirait très vite. En ouvrant la boite, elle fut prise d'étonnement : Cédric lui avait offert u portable de la marque qu'elle convoitait depuis quelques jours.
— Oh mon amour ! Je n'y crois pas ! C'est beau !
Tout autant transporté de joie qu'elle, il lui répondit :
— C'est le modèle que tu as tant rêvé donc j'ai profité de l'occasion pour te le donner.
— Franchement, chéri, je n'y avais jamais pensé ! Pour ça, c'est une belle surprise ! Merci !
Et devant tous les invités, Léa lui sauta au cou.
***
La fête d'anniversaire de Léa et de Cédric se termina très tôt le matin, plus précisément à trois heures moins le quart. Tout le monde était fatigué, mais ils devaient tous désormais rentrer chez eux. Léa bifurqua dans la salle de bain pour prendre une bonne douche froide en compagnie de Cédric. Puis, quand ils eurent fini, ils enfilèrent leurs vêtements de nuit avant de se jeter sur leur lit.
Avant que Léa ne s'endorme, Cédric profita pour lui demander :
— Tu as pensé à consulter un médecin ?
— Pour quoi faire ?
— Eh bah... Pour ton... malaise. Enfin... Je pense que ce n'est pas la première fois qu'il t'arrive ce genre de trucs, non ?
— Heu... tu as raison, ce n'est pas la première fois. Mais, je pense que c'est tout à fait normal donc il ne sera pas nécessaire d'aller voir un médecin.
— Tu rigoles ! ?
Il se redressa du lit et ajouta :
— Et si tu es enceinte ?
— .... Moi ? Enceinte ? Cédric... j'ai passé l'âge.
— Non... Pas tout à fait. Tu n'es toujours pas à la ménopause...
— Oui mais je veux dire que c'est risqué à cette âge-là.
— Oui, oui, j'en suis conscient. Mais il se peut que tu le sois. Et pour en être sûr, tu dois consulter un médecin afin qu'on voie ensemble comment gérer cette situation. N'oublie pas qu'on l'a fait à deux.
— Oui, oui mais... Cédric, je pense que tu te fais des films. Je ne suis pas enceinte... Ce malaise est ni plus ni moins dû à...
— À ... ?
— Cédric, je crois que tu devrais t'endormir... Tu as énormément de choses à faire demain et je te sens très fatigué. Tu ne pourras pas travailler dans de pareilles conditions.
— Et moi je ne pourrais pas travailler en sachant que ma femme puisse être enceinte.
— Cédric, je ne suis pas enceinte ! Arrête de te préoccuper inutilement !
— Léa, tu parles sérieusement lorsque que tu dis ça ?
— Cédric...
Léa tapa son front avant de reprendre en prenant soin de détacher les syllabes :
Je ne suis pas enceinte !
— Très bien !
Il se rallongea et se retourna. Enfin il avait fini par comprendre ! Du moins, pas tout à fait :
— Si tu fais un test de grossesse je serai un peu plus tranquille.
Léa souffla et laissa sa phrase sans réponse.
Autour de cinq heures, Léa se réveilla par la sonnerie d'un message qui arriva sur son téléphone. Curieuse, elle n'attendit pas une seconde pour l'afficher, et le lut :
« Plan C »
Son cœur se mit à battre violemment. Cela ne faisait aucun doute, ce message venait de Benoît. Elle voulait croire que c'était une blague de mauvais gout, mais ce message venait de confirmer que cela n'avait rien d'une plaisanterie.
Léa se retourna vers son mari et le regarda longuement. Elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander quelle serait cette prochaine étape. Au lieu de porter plainte contre Benoît, elle pensa qu'elle pouvait déjouer son plan, si elle parvenait à le déceler à temps. Elle sentait les poils de son bras se dresser, et ses mains trembler.
« A partir de maintenant, tes jours sont comptés, Léa Vermandois »
Léa ruminait cette phrase dans sa tête, tentant de lire à travers celle-ci le plan qu'il avait mis en œuvre pour l'assassiner. Mais rien.
Léa commença à perdre patience. Elle voulait que Benoît renonce à sa vengeance, mais il s'obstinait à vouloir lui faire payer pour ce qu'il s'était passé en 1996. Elle ne vit alors qu'une seule solution. Elle savait que c'était une pure folie, mais peu importe : dans cette guerre, c'était soit lui, soit, elle. Mais Léa ne comptait pas le laisser la tuer. Il fallait qu'elle contrecarre ses plans. Elle devait à tout prix les déjouer, quelles qu'en soient les conséquences.
Léa déposa son téléphone et se rendormit.
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