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LUNDI 30 MAI 2016...
Les funérailles de Jack furent organisées. Tous ses amis y étaient. Même Léa. Elle ne pouvait pas croire que Jack les avait quittés aussi tôt. Elle tenait beaucoup à lui, même si elle ne le lui avait jamais montré. Debout, face à la tombe de Jack, Léa ôta ses lunettes de soleil et remarqua :
La vie est courte.
Elle songea au fait que si elle n'avait pas cherché à lui soutirer de l'argent, jamais il n'aurait été mort. A l'heure actuelle, il se serait probablement retrouvé dans sa chambre d'hôtel, attendant avec Thérèse, ou qui sait, dans un nouveau logement.
Léa se dit que la mort de Jack était sûrement liée à ses problèmes de dette. Elle voulait en parler avec Cédric ou à n'importe quel policier, car si ses soupçons se révélaient vrais, ils auraient été cruciaux pour la suite des événements.
Plus tard dans l'après-midi, Léa se rendit au poste de police faire une déposition comme prévu. Et c'est Mike qui la reçut.
— Vous dîtes que vous avez parlé avec lui quelques temps avant sa mort ?
— C'est exactement ça. Cédric et moi venions de nous disputer. Il est sorti de la maison hors de lui. En même temps, Jack est arrivé. Il avait besoin de conseil parce qu'il venait de se faire virer de son apparemment. Apparemment, il devait énormément au propriétaire. D'après ce qu'il m'a raconté, il avait du mal à le faire car il n'avait pas de travail. Je lui avais proposé un hôtel mais puisqu'il savait que j'avais l'habitude de choisir le plus cher, il avait refusé mon offre. Il ne voulait pas me devoir, il avait déjà des soucis pour me payer par rapport à Thérèse, ma cliente. Je pense que Jack n'a pas su couvrir ses dettes, ce qui l'a emmené vers la mort. Jack représentait beaucoup pour moi, j'aimerais vraiment que son tueur puisse payer...
Nous allons faire le nécessaire, mais nous ne vous garantissons rien. Merci pour votre aide, Maître Vermandois. Mais, avec toute l'amitié qui existait entre la victime et vous, je vous conseille de vous tenir à l'écart de cette enquête. N'oubliez pas que vous n'êtes qu'avocate.
***
En rentrant chez elle, Léa déposa ses clés sur la table du salon, et se dirigea dans sa chambre. Elle ouvrit la porte, et vit Cédric sortir de la douche en serviettes. Elle préféra alors l'ignorer, et prit sur le lit le dossier de Thérèse qu'elle avait préparé. Elle voulut repartir, mais une pensée lui traversa l'esprit. Elle s'arrêta alors sur ses pas, se retourna, et fixa son époux avec horreur et indignation. Sentant son regard peser sur lui, il leva la tête, ce qui lui permit d'avancer gravement :
— C'était toi !
— Pardon ?
— Dis-moi que ce n'était pas toi...
— De quoi est-ce que tu parles ?
— Tu n'as pas été mis au courant ? demanda-t-elle avec méfiance.
— Mis au courant de quoi ?
— Jack est mort !
— Oui, le Capitaine Durant m'a dit qu'un type est mort... Jack... Je crois que c'était ça son nom. Comme j'avais des choses à faire, je leur ai demandé de commencer l'enquête sans moi. Mais, tu m'as l'air pâle. Tu le connaissais personnellement ?
Après quelques moments de silence, Léa répondit :
— Oui. C'était un très bon ami.
— Je suis désolé.
— Non, tu ne l'es pas Cédric. Dis-moi, où est-ce que tu étais hier soir à vingt-trois heures cinq ?
— Pardon ?
— Je te demande où est-ce que tu étais hier soir à vingt-trois heures cinq ? Parce que tu n'étais pas sur le lit.
— J'étais sorti fumer... Mais, en quoi cela t'intéresserait ?
— Peut-être parce que Jack est mort hier à vingt-trois heures cinq, que tu le détestes, et...
— Mais... Je ne connais même pas ce type ! Tu as craqué ou quoi !?
Si tu le connais, c'est le même qui a traversé la porte de la maison il y a quatre jours de cela, à la suite de notre dispute...
— Mais lui, c'est Charles, non ?
— Non, justement...
— Ah
— Tu croyais que c'était lui ?
— Oui.
— Tu l'as tué ?
— Comment ?
— Je te dis que tu l'as tué, bordel !
— Léa, tu me croirais capable de tuer ?
— Par jalousie, je n'en doute pas une seconde. Je ne t'avais jamais vu dans cet état, c'était la première fois.
Des larmes quittèrent ses yeux, et elle ajouta :
— Tu veux que je pense quoi ?
— Léa, je t'assure que ce n'était pas moi. Je serai incapable de tuer...
Il s'approcha d'elle, mais elle le conseilla :
— Maintiens la distance.
— Léa...
— Cédric, je te préviens, s'il s'avère que c'est toi, je te jure... Je te jure sur nos enfants, que je mets fin à notre mariage.
— Qu'est-ce qu'il te prend ?
— Je t'avertis !
Elle tourna son dos, et s'en alla en claquant la porte.
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