| Chapitre 9
Point de vue – Juannie Blind
Je fus réveillée par des baisers sur mon front. J'ouvris les yeux et découvris Justin, penché au dessus de moi avec Louise dans ses bras. Il scella nos lèvres ensembles dans un court baiser puis se redressa. Je regardai ma fille qui souriait. Justin avait changé le gant de toilette posé sur sa main et elle n'avait pas l'air d'avoir si mal que ça.
Justin – Comment tu vas, bébé ?
Moi – Fatiguée. Mais ça va aller.
Justin – On est arrivés à Atlanta, Scoot' nous attend.
Moi – Ok, on y va !
Justin passa devant moi, sa fille toujours dans les bras. Nous sortîmes de l'avion. Effectivement, Scooter nous attendait, avec Kenny et Fredo. Louise tendit les bras vers ce dernier qui la prit dans les siens, quittant ceux de son père. Pas besoin de traverser l'aéroport, un van nous attendait directement sur le tarmac.
Scooter – Bon dieu, ce qu'on a eu peur ! Vous allez bien ?
Justin – Oui, tout va bien Scoot', plus de peur que de mal.
Nous montâmes à bord du van.
Moi – Vous pouvez nous déposer chez le docteur s'il vous plaît ? Louise s'est faite mal.
Scooter – Oh.. D'accord. Jay, tu veux annuler les dates prochaines ?
Justin – Non c'est bon, je vais les faire.
Scooter – Je te laisse le choix. Tu es sûr de vouloir reprendre cet après-midi ? Tu peux rester avec les filles.
Le regard de Justin dévia vers le mien.
Moi – Il reprend cet après-midi.
Justin – Eh mais j'ai rien dit !
Moi – Te connaissant, si tu ne reprends pas cet après midi, tu vas vouloir venir avec moi. Tu vas t'inquiéter et ce n'est pas ce qu'on veut. Ce soir, tu as un concert à Oslo et je compte sur toi pour tout déchirer. Nous irons bien, ne t'en fais pas. Puis on te rejoindra quand Louise ira mieux, okay ?
Il m'embrassa, un sourire aux lèvres.
Justin – Okay bébé.
Alfredo – Comment t'es soumis mon frère !
Justin – Ferme-la Fredo !
Ca, c'était dit. Je rigolai pendant que Kenny nous déposa devant le cabinet du docteur où nous avions l'habitude d'aller pour les petits bobos. Justin voulut venir mais je lui interdis. Il ne le montrait peut-être pas mais Dieu seul sait à quel point il était inquiet lorsqu'il s'agissait de sa fille. Et j'avais caché non seulement à ma fille mais aussi à Justin que je pensais que la blessure de Louise était grave. Il avait un concert le soir-même et je comptais sur lui pour qu'il l'honore.
Il nous dit au revoir de la main, le visage plaqué contre les vitres du van, déformé, et je ne pus m'empêcher de rire à sa bêtise. Sa fille aussi.
Nous entrâmes dans le bâtiment et une dame à l'accueil nous sourit.
Dame – Bonjour, que puis-je faire pour vous ?
Moi – Ma fille s'est faite mal, je crois qu'elle s'est cassée le poignet.
Dame – Vous avez pris rendez vous ?
Moi – Non, mais c'est assez...
... - Laissez, je vais les prendre.
Un monsieur en blouse blanche apparut, un sourire aux lèvres. Le docteur.
Docteur – Venez avec moi !
Je pris la main de ma fille, celle qui n'était pas blessée, et nous suivîmes le docteur jusque dans une petite pièce. Il nous fit asseoir.
Docteur – Où est-ce que cette merveilleuse petite fille a mal ?
Il s'était agenouillé devant elle et Louise lui montra sa main. Il fit une drôle de tête et je me maudis pour ne pas avoir eu la présence d'esprit d'amener ma fille à l'hôpital, toute de suite. Quelle genre de mère étais-je ? Là, je me posais réellement la question et j'étais à peu près sûre que le médecin aussi. La main de Louise avait énormément gonflé depuis hier soir et ce n'était pas le pauvre gant mouillé que nous avions posé dessus qui aurait pu arranger la chose.
Docteur – Tu vas avoir le droit à un joli plâtre, princesse !
Et c'était vrai, nous ressortîmes du cabinet, le poignet de ma fille plâtré. Elle n'avait pas crié lorsque le docteur lui avait remis le poignet en place. C'était définitivement une warrior. Je réglai les papiers avec la secrétaire avant que nous sortions du bâtiment. J'appelai un taxi qui nous ramena à la maison.
Moi – Qu'est-ce que tu veux faire ? Te reposer ?
Louise – Retourner avec papa !
Moi – Dans quelques temps, bébé. Mais pas tout de suite.
Elle eut un sanglot au fond de la gorge en s'installant sur le canapé. Je lui allumai la télévision et mis une chaîne de dessins animés. Mon portable vibra dans ma poche. Justin.
Moi – Allô ?
Justin – Ça va ma puce ? Louise ?
Moi – Oui, tout va bien. Son poignet était cassé mais le docteur lui a mis un joli plâtre. Elle n'a même pas pleuré. Et toi, tout va bien ?
Justin – Mince, je ne pensais pas que c'était aussi grave. Bon, le principal est qu'elle aille bien, que vous alliez bien. Vous revenez quand alors ?
Moi – Je ne sais pas, Louise a besoin de se reposer mais elle veut déjà te rejoindre.
Il eut un rire.
Justin – Cette enfant m'aime beaucoup trop.
Moi – Arrête de te vanter ! Elle aime sa mère, aussi.
Son rire doubla.
Justin – Vous êtes rentrées ? Qu'est-ce que tu fais ?
Moi – Je vais aller préparer les valises, ce sera fait au moins.
Justin – D'accord. Mon cœur, je dois te laisser, je vais répéter.
Moi – Mais tu es arrivé ?
Justin – Oui, je suis dans la loge là. Je te laisse, Scooter m'appelle.
Moi – Je t'aime bébé. Répète bien !
Justin – A bientôt ma puce.
Je raccrochai et allai dans la chambre de Louise. Je commençai à refaire une autre petite valise, au cas où il nous serait insupportable, dans les prochaines heures, d'être loin de Justin. Tout serait prêt et nous n'aurions plus qu'à partir. Lorsque je finis, je redescendis dans le salon. Louise dormait, son corps allongé sur le canapé. Je la couvris d'une couverture avant de changer de chaîne. Nous étions le matin et j'étais à peu près sûre que Friends passait à la télé. Mais ce fut une autre chaîne sur laquelle je tombai qui m'intéressa.
Infos Stars – Dans la nuit, au Canada, la maison des grands parents de Justin Bieber est partie en fumée. Tout a brûlé ! De ce que nous savons à l'heure où nous vous parlons, Louise Bieber, la fille du chanteur, se serait faite mal. Nous espérons..
Je sentis quelque chose bouger à mes côtés, Louise se réveillait de sa courte sieste.
Moi – Ça va ma chérie ?
Elle hocha la tête alors que je m'assis à ses côtés.
Moi – Tu as faim ?
Louise – Ouiiii !
Moi – Je vais te préparer ton repas.
Je la laissai dans le salon et me dirigeai dans la cuisine. Rien dans le frigo depuis que nous étions parties. Je sortis des céréales, du pain de mie, du Nutella, de la confiture et du beurre. Après tout, nous n'avions pas déjeuner. Si ce n'était pas diététique, j'étais certaine que ma fille allait adorer. Ca lui remonterait peut-être le moral. J'apportai le plateau sur la table basse et m'installai à côté d'elle. Je l'aidai à manger.
Louise – Tu ne manges pas maman ?
Moi – Non, je n'ai pas très faim ma chérie.
Louise – Je vais reprendre l'école ?
Moi – Tu aimerais ?
Louise – Ouiiii !
Moi – Alors je t'y amènerai demain. Tu restes là, je vais appeler Steve.
Je me levai puis partis dans ma chambre pour prendre mon téléphone. Je composai le numéro de mon manager.
Steve – Allô ?
Moi – Salut Ste', c'est Juannie.
Steve – Hey ma belle, comment vas-tu ? Et la petite ? J'ai vu les informations, j'allais t'appeler dans l'après-midi.
Moi – Oui, je suis rentrée, tout va bien pour nous. Plus de peur que de mal !
Steve – C'est bien triste, j'espère que toute la famille de Justin va bien et est en sécurité.
Moi – Merci, Steve.
Steve – Tu voulais me dire quelque chose ?
Moi – Hum, tu pourrais peut-être passer pour qu'on organise le défilé ?
Steve – Hum.. Oui, je peux passer. J'arrive, en fait, je ne suis pas très loin de chez toi.
Moi – Ok, je t'attends.
Je posai le portable puis redescendis au salon. Louise s'était allongée et elle regardait la télé. Alors que j'allais m'asseoir à ses côtés, la sonnette retentit. Je me dirigeai vers la porte et l'ouvris pour découvrir Steve derrière. Il n'était réellement pas loin de chez moi, voire déjà garé devant la maison. Étonnant pour celui qui n'avait pas une seule seconde pour lui normalement.
Il me fit la bise puis entra. Nous nous installâmes dans le salon, Lou était montée dans sa chambre. Il sortit son ordinateur et me montra les quelques tenues que j'allais devoir porter durant le défilé. Les robes étaient magnifiques et je n'étais pas sûre de pouvoir les honorer, d'être légitime à les porter. Quelques unes détonnaient, notamment une sorte de jupe qui était, en réalité, une jupe faîte en jouets pour enfants. Ils avaient certainement pensé à moi pour la porter car j'avais un enfant, même si je n'étais pas la seule mannequin à en avoir.
Steve – Il y a d'autres tenues mais elles ne sont pas prêtes, encore. Je te les montrerai dans quelques temps !
Moi – Ok. Et pour les shootings ?
Steve – Ah oui, j'avais oublié. J'ai réussi à tous te les placer après la tournée de Justin, donc dans un mois.
Moi – Hum... la tournée de Justin s'achève dans un mois et demi. Mais ce n'est pas grave, je les ferai quand même.
Steve – Sûre ?
Moi – Oui c'est bon, programme les moi !
Il tapa quelque chose sur son ordinateur.
Steve – Ok, parfait alors. Bon, je vais y aller, j'ai beaucoup de choses à faire et à régler avec d'autres mannequins.
Il soupira, se sentant dépassé par les événements. Être manager de mannequins, c'était quelque chose. Quelque chose que je n'aimerais pas vivre. Leur courir après, leur booker tous leurs rendez-vous. Leur passer quelques caprices, aussi. Tenter d'obtenir tout ce qui leur ferait plaisir.
Moi – Qu'est ce que tu veux, elles ne sont aussi parfaites comme moi !
Je ricanai alors que nous nous levâmes du canapé.
Steve – Ca, c'est certain. Et elles ne sont pas aussi belles que toi !
Je fronçai les sourcils alors qu'il me regarda, un sourire aux lèvres. Je souris, gênée, en replaçant une mèche de mes cheveux derrière les oreilles. Je le raccompagnai à la porte d'entrée. Et j'aurais aimé que la porte se referme sur lui, de dos, partant vers sa voiture. Mais il en avait décidé autrement, en bloquant la porte avec son pied. En un éclair, il posa ses lèvres sur les miennes. Un court baiser, un court instant. Mais c'en était déjà fini. Je le repoussai brusquement et claquai ma main contre sa joue. Pour qui se prenait-il ? Que lui arrivait-il ? Le même sourire malicieux, désireux, peignait ses lèvres.
Moi – Qu'est-ce qui te prend ?
Il tenta de poser une main sur ma joue mais je reculai.
Steve – Je sais que tu en avais envie, Juannie. Nous deux.. Nous deux, ce n'est qu'une question de temps.
Non, ce n'était pas qu'une question de temps. Il n'y avait pas de temps pour nous deux. J'aimais Justin et je ne voyais pas ma vie sans lui. Je n'avais jamais été attirée par Steve, je le respectais pour ce qu'il faisait pour moi, pour tout ce qu'il avait déjà fait. Mais cela s'arrêtait là. Une relation purement professionnelle. Je ne lui avais jamais donné d'espoir et il m'avait toujours vu avec Justin. Je l'appelais même, parfois, lorsque tout ne se passait pas comme prévu avec Justin, lorsque j'avais un coup de blues. Il était là pour me réconforter, comme un papa le ferait pour son enfant, comme un frère le ferait pour sa sœur, comme un ami le ferait pour son amie. Alors qu'avait-il cru ?
Clic. Je me retournai et vis quelques paparazzis cachés devant la maison. Trop tard.
Moi – Pourquoi t'as fait ça, Steve ?
Il eut un rire, nerveux. Ou plutôt énervé.
Steve – Je t'aime Juannie. Et toi ! Et toi, tu aimes cet homme, ce minot qui ne te mérite pas. Il ne te mérite pas, bordel ! Ce n'est encore qu'un enfant qui ne sait pas ce qu'il veut.
Moi – Dégage !
Il avança et je reculai. Je lui claquai la porte au nez et j'entendis ses pas s'éloigner sous une pluie de questions de la part des paparazzis qui prenaient un malin plaisir à avoir capturé ce moment. Je rejoignis le salon et attrapai mon téléphone. Il fallait que je parle à Justin, que je lui explique avant que d'autres ne le fassent pour moi.
A : Mon cœur
Ce n'est pas moi Justin, je te le jure.
Je laissai mes larmes couler, une fois le message envoyé. Je m'en voulais. D'avoir cru que tout allait être simple. D'avoir laissé Steve m'embrasser. De ne pas avoir vu que quelque chose clochait. Mais la vérité était qu'il n'avait jamais tenté quoi que ce soit. Et voilà que maintenant, il m'embrassait.
Et Justin. Mon dieu Justin. S'il ne le montrait pas, il était extrêmement jaloux et je pouvais déjà imaginer son corps bouillir de colère lorsqu'il apprendrait. J'espérais qu'il me laisserait m'expliquer. Je m'inquiétais mais je n'avais pas à le faire. Justin m'aimait, je le savais. Je l'aimais, il le savait. Il ne croyait jamais ce qu'il se disait dans les médias et il n'allait pas croire ce qu'il venait de se produire. Si ? Toute cette pression sur mes épaules, les concerts, la tournée, les fans, les interview, les rumeurs, les préjugés, les disputes. Je n'en pouvais plus.
Alors que j'essuyais mes larmes, Louise entra dans le salon. Affalée sur le canapé, je pleurais et je ne ressemblais à rien. Elle l'avait remarqué. dans la chambre. Elle se précipita sur moi et me serra dans ses petits bras.
Louise – Pourquoi tu pleures mama ?
Je n'avais pas la force de lui répondre. Puis mon téléphone sonna. Un message.
De : Mon cœur
Peut-être que Louise avait besoin de se reposer mais définitivement pas toi. J'aurais dû m'en douter, tu es tellement distante en ce moment. Ce n'était qu'une question de temps, finalement. Je pensais qu'on s'aimait.
Et c'était encore plus destructeur qu'un message de haine, de colère. Il semblait si calme, face à cette situation.
A : Mon cœur
Mais je t'aime, Jay. Je t'aime tellement ! Il s'est jeté sur moi. Je te promets que ce n'est pas de ma faute. Je ne voulais pas ça, Justin. Appelle-moi s'il te plaît, j'ai besoin d'entendre ta voix.
Avant même d'avoir envoyé le message, il m'appelait. Ce n'était plus la voix avec laquelle il me disait qu'il m'aimait. Ce n'était plus la voix que j'avais entendu, avant de le quitter, ce matin, devant le cabinet du docteur.
Justin – Tu es avec Louise ?
Moi – Justin, s'il te plaît. Je peux t'expliquer, ce n'est pas ce que tu crois.
Je pleurais.
Justin – Tu es avec Louise ?
Sa voix se brisa.
Moi – Oui, elle est là. Je te la passe. Mais s'il te plaît Jay, il faut qu'on parle.
Pas de réponse. Je donnai le téléphone à ma fille.
Louise – Salut papa.
Justin - ...
Louise – Pourquoi ?
Justin - ...
Louise – Et maman ?
Justin - ...
Louise – D'accord, je le ferai !
Justin - ...
Elle raccrocha puis vint se blottir contre moi. Il ne m'avait même pas accordé un instant, pour que l'on puisse parler. Je voulais parler, je voulais lui expliquer, lui crier que je l'aimais. Parce que c'était vrai.
Nouveau message.
De : Mon cœur
Je pense qu'il vaut mieux que l'on se sépare Juannie. Ca ne va plus entre nous depuis quelques temps, alors peut-être que c'est mieux comme ça. Tu seras libre de continuer ta propre vie, tu n'auras plus à vivre par procuration. C'est mieux comme ça. Je passerais chercher Louise demain.
Non. Non, ce n'était pas mieux comme ça. Non, je ne vivais pas ma vie par procuration. Il ne pouvait pas me quitter. Nous ne pouvions pas nous séparer, après tout ce que nous avions vécu. C'était si fort entre nous. Tout ne pouvait pas s'être détruit en un instant, par un simple baiser.
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