| Chapitre 8

Point de vue – Juannie Blind

    Il était 18 heures et nous avions fini d'aller voir les fans. Nous avions également fait quelques courses pour ce soir et j'étais actuellement en train de cuisiner. Dieu merci, Diane, Louise, Jazmyn et Erin étaient venues m'aider. Justin, Bruce, Jérémy et Jaxon faisaient des allers retours entre la salle et la maison des grands-parents de Jay.

Jazmyn – Et nous, on vient avec vous ?
Moi – Oui mais, en fin de soirée, vous irez vous coucher. On fait comme ça Erin ?
Erin – Oui, ils seront fatigués de toute façon. J'ai fini les toasts, qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
Moi – Hum...c'est bon je crois. Je vais aller me préparer et tout sera bon.
Diane – Je vais habiller Louise si tu veux ?

    Diane prit Louise dans ses bras et elles montèrent à l'étage, suivi d'Erin et Jazmyn. La porte de la cuisine s'ouvrit sur les garçons.

Justin – C'est bon, on a fini. Tu veux de l'aide ?
Moi – Non c'est bon, tu peux aller te changer si tu veux.

    Il m'embrassa avant de partir dans notre chambre alors que je terminai les préparations culinaires pour la soirée. Une fois finies, je me dirigeai également vers la chambre et sortis une tenue. Une robe noire, toute simple. Justin était dans la salle de bain et je le rejoignis. Il était beau et nos tenues allaient être accordés. Je me déshabillai avant d'enfiler ma robe. Je me maquillai légèrement sous le regard de mon amoureux. Prêts, nous prîmes une photo. Telles des stars hollywoodiennes, nous regagnâmes le salon où tout le monde nous attendait.

Moi – Allez, on y va !

    Je donnai à tout le monde un plateau de friandises puis nous sortîmes de la maison. Devant la salle se trouvaient déjà quelques fans, une vingtaine environ. Nous entrâmes dans la salle par une petite porte, à l'arrière. Il n'était pas question de créer une émeute sur le parking de la salle des fêtes. Justin et son père s'empressèrent d'aller mettre en place la musique tandis que ses grands parents et Erin m'aidèrent à installer le buffet. Jazzy, Jaxon et Louise courraient dans l'immense pièce, leurs éclats de rire emplissaient la salle. Je posai la nourriture que j'avais dans les mains sur l'une des tables que les garçons avaient placés sur un côté et recouvert d'une nappe blanche.

Moi – Ma chérie, tu viens ? On va faire rentrer les gens.

    J'attrapai sa petite main. Ensemble, nous ouvrâmes la porte de la salle. J'entendis des cris, des hurlements même. Je leur souris en leur disant bonjour. Ils attendaient simplement que je leur dise de rentrer. Je leur fis signe de la main et, bientôt, ce n'étaient plus les rires des enfants qui emplissaient la salle mais les cris de centaines de fans, tous aussi fous les uns que les autres. Tous aussi les drôles les uns que les autres. Tous fans d'un même homme. Ca allait être une bonne soirée, je n'en doutais pas à la vue du sourire qui peignait les lèvres de Justin. Il était heureux.

ELLIPSE DE 4 HEURES

    Louise était sur mes genoux, elle avait dansé et était épuisée. Elle n'en pouvait plus. Justin parlait et dansait avec ses fans. Diane et Bruce étaient partis mais Jérémy, Erin et les enfants étaient restés. Jaxon se donnait en spectacle et amusait la galerie. Il m'arracha un rire.

Louise – Mama, je peux aller voir papa ?
Moi – Oui ma chérie, vas-y !

    Elle sauta de sur mes genoux et s'enfuit vers son père qui l'attrapa et la fit tourner sur elle-même. J'en profitai d'avoir mon téléphone dans les mains pour capturer ce moment de vie. Erin me fit signe pour que je la rejoigne sur la piste de danse, ce que je fis. Je sentis deux mains se positionner sur mes hanches et l'odeur familière de Justin emplit mes narines.

Justin – Ça va mon cœur ?
Moi – Oui et toi ?

    Pas de réponse, seules ses lèvres dans le creux de mon cou. Et même si ça ne me gênait ni de l'embrasser devant une assemblée, ni de me déhancher contre lui, j'étais gênée. Parce que de nombreuses paires de yeux nous épiaient. C'était impressionnant. Certains regards bienveillants, d'autres puant la jalousie. Je n'en avais que faire, à vrai dire. J'étais avec Justin, il me comblait de bonheur et c'était tout ce qui m'importait.

    A la fin de la musique, je pris ma fille dans les bras, elle qui s'était endormie sur une chaise. J'allai voir Erin.

Moi – Je vais ramener Lou', elle n'en peut plus. Tu veux que je ramène Jazzy et Jaxon ?
Erin – Ah oui, je veux bien.
Moi – Ok, je les mettrai dans la chambre avec Louise. Je reviendrais après. J'ai envie d'aller en boîte, pas toi ?
Erin – Mon dieu, tu n'es pas possible ! Justin va être crevé, demain. Et Scooter ! Je n'ose même pas imaginer ce qu'il va dire. Mais je suis complètement partante, ma belle !

    Je ricanai en attrapant les affaires de ma fille qui se réveillait doucement. Dans un sourire, elle me tendit ses bras pour que je la porte. Je lui enfilai sa veste avant d'appeler Jazzy et Jaxon. Il était d'aller dormir mais ça, Jaxon ne le comprenait pas. J'eus droit à un petit caprice, rapidement réglé par l'arrivée de son père. Nous sortîmes de la salle et je les installai tous les droits dans la voiture. Quelques instants plus tard, nous étions arrivés à la maison et les enfants se dirigèrent automatiquement vers la chambre attribuée à Louise. Il n'y avait pas à dire, ils étaient fatigués. Ils se changèrent rapidement et j'aidai ma fille à enfiler son pyjama. Une fois tous les trois installés, Louise dans son lit, Jazzy et Jaxon sur des matelas posés au sol, j'éteignis la lumière de la pièce et fermai doucement la porte après leur avoir souhaité de passer une bonne nuit. Je me retournai et découvris Diane, derrière moi.

Moi – Mon dieu Diane, tu m'as fait très peur !

    Elle eut un rire en posant sa main sur mon épaule.

Diane – Désolée ma fille, ce n'était pas dans mes intentions.
Moi – Je suis venue coucher les petits.
Diane – D'accord. Tu repars après ?

    Je hochai la tête. Je n'allais pas manquer l'occasion de profiter de ma soirée. J'aimais ma fille, et les enfants en général, mais il n'y avait rien de mieux que de pouvoir s'amuser sans avoir à la surveiller tout le temps.

Diane – Faîtes attention à vous et profitez bien !
Moi – Merci, bonne nuit Diane.

    Elle rentra dans sa chambre et je sortis de la maison. Je remontai dans la Range Rover puis allai vers la salle. La musique était à son plus fort volume lorsque je pénétrai à l'intérieur de la salle. Beaucoup de fans étaient déjà partis, notamment car la plupart étaient mineurs et leurs parents leur avaient donné un couvre-feu, une heure maximale à laquelle ils devaient être chez eux. C'était normal, j'étais à peu près sûre de faire la même chose avec ma fille lorsqu'elle atteindrait leur âge.

    J'aperçus une jeune fille, toute seule, assise sur une chaise et j'allai la rejoindre.

Moi – Qu'est ce que tu fais là toute seule ma belle ?
Fille – Est ce que tu pourrais m'accompagner au toilettes s'il te plaît ?
Moi – Oui, viens on y va !

    Je la suivis et nous entrâmes dans les toilettes.

Fille – En fait, j'aimerais te parler.

    Je fus surprise. Je ne la connaissais pas, elle ne me connaissait pas et elle voulait me parler. Depuis les menaces, les insultes, je me méfiais. J'eus un mouvement de recul mais, ne voulant pas l'effrayer ou qu'elle sente que je me méfiais d'elle, je lui adressai un sourire.

Moi – Vas-y ! Mais j'imagine que tu as un prénom ?
Fille – Lia.
Moi – Enchantée, Lia.

    Elle me sourit. Un sourire crispé. Un triste sourire. C'était ça, elle était triste.

Lia – Tu vas certainement trouver ça bizarre mais je ne sais pas à qui me confier. Et.. et je crois que ça me plaît de le dire à quelqu'un que je ne connais pas. Parce que tu n'émettras pas de jugement sur moi, au moins.

    Je fronçai les sourcils, attendant qu'elle continue à parler. Elle soupira.

Lia – Je suis enceinte.

    Alors qu'elle avait baissé la tête, elle la releva et planta son regard dans le mien.

Lia – Et j'ai 17 ans. Je ne l'ai dit ni à mes parents ni à mon petit ami qui, lui, a 23 ans.

    Elle baissa à nouveau la tête.

Moi – Oh.. Eh bien, tout d'abord, ce n'est pas grave ma belle. Tu n'as pas fait quelque chose d'horrible comme tu peux le penser. Mais tu devrais commencer par le dire à tes parents et à ton copain. Ils pourront certainement t'aider avec ça. Puis la décision te reviendra de choisir si tu veux garder ce bébé ou si tu préfères avorter.

    Elle hochait la tête pendant que je parlais.

Lia – Je ne sais pas si j'y arriverai. Mais toi, tu y es arrivée. Enfin, je veux dire, tu as eu un enfant à 16 ans et tu t'en es très bien sortie. Alors peut-être que moi aussi, je pourrais m'en sortir ?
Moi – Bien sûr ma belle.

    J'esquissai un sourire qui se voulait réconfortant.

Moi – Je pense vraiment que tu devrais en parler à ton petit-ami. Tu sais, si Justin n'avait pas été là, je ne sais pas comment j'aurais fait et si je m'en serais vraiment sortie. Si tu souhaites garder ce bébé, ça sera certainement très difficile les premiers mois mais après, tu seras contente d'avoir ton petit bout de chou dans les bras.

    Elle leva le regard vers moi et, soudain, entoura ma taille par ses bras, collant son visage à mon torse, plus petite que moi. Je posai ma main dans son dos, la caressant. Elle avait besoin d'être réconfortée. Ca n'était certainement pas facile pour elle et je ne pouvais que la comprendre. Avoir quelqu'un à qui se confier, même momentanément, ça faisait du bien.

Lia – Merci Juannie !
Moi – Avec plaisir, ma belle. Je suis passée par là, moi aussi. Essaie de ne pas y penser ce soir ! Amuse-toi !
Lia – Merci.

    Ses iris parlaient pour elle, elle était reconnaissante. Même si je n'avais rien fait que de l'écouter, que de la conseiller brièvement, j'étais contente d'avoir pu l'aider. Elle était si mignonne.

Moi – Allez viens, retournons dans la salle avant que Justin ne fasse une annonce de disparition inquiétante !

    Nous rigolâmes et quittâmes les toilettes. Bingo, Justin était réellement prêt à déclencher l'alerte enlèvement. Il me rejoignit brusquement, le visage marqué par l'inquiétude.

Justin – Merde Juannie, tu étais passée où ? J'ai tellement eu peur !

    Je regardai Lia en ricanant.

Moi – Tu vois, qu'est ce que je t'avais dit ?

    Lia rit avant de rejoindre les quelques autres fans qu'il restait, me laissant seule avec Jay. J'entrelaçai nos doigts et picorai tendrement ses lèvres. Il s'était inquiété, c'était mignon. Pour rien, d'ailleurs, mais c'était quand même mignon.

Moi – Allez, allons danser !

ELLIPSE DE 2 HEURES

    La soirée s'était bien terminée, tout le monde était content, que ce soit les fans ou Justin. Nous avions décidé d'aller en boîte de nuit. Ou plutôt, j'avais entraîné tout le monde en boîte de nuit. Quelques uns des fans nous avaient suivis pour finir sur une bonne note. En ce qui me concernait, c'était vraiment une bonne note. Collée contre le corps de Justin, nous nous déhanchions sur la piste de danse. En symbiose.

    Mais c'était sans compter sur Erin qui vint nous rejoindre, mon téléphone entre ses mains. Elle me le tendit, Diane m'appelait. Je quittai Justin pour aller m'isoler au coin fumeur, là où la musique était beaucoup moins forte.

Moi – Allô ?
... – Juannie ? Juannie ! Mon dieu, c'est horrible.

    Elle pleurait.

Moi – Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe Diane ?
Diane – Un incendie s'est déclenché à la maison. Elle.. Elle est en feu.
Moi – Quoi ? Mon dieu, Diane. Où sont les enfants ?

    Elle ne répondait pas, elle continuait à pleurer, incapable de sortir un quelconque mot.

Moi – Où sont les enfants, Diane ? Où est Louise ?
Diane – Ne t'inquiète pas, on a pu sortir à temps.
Moi – Mon dieu, on arrive. On arrive Diane.

    Je ne lui laissai pas le temps de répondre et raccrochai, m'empressant d'aller rejoindre Justin qui dansait avec ses fans. Je lui tirai la main, rejoignant Erin et Jérémy, assis sur les banquettes. J'expliquai rapidement la situation à Erin et, quelques instants plus tard, nous étions dans la voiture, la belle-mère de Justin nous ramenant à la maison.

    Arrivés, nous fîmes face à une désastreuse situation. Les flammes sortaient des fenêtres et les pompiers s'activaient autour de la maison. on vit les flammes ressortir des fenêtres. Justin et Jérémy se précipitèrent vers les pompiers pour demander des renseignements. Il y avait beaucoup de gens autour de nous, les voisins. J'avais peur, j'avais peur pour les petits, couchés un peu plus tôt dans la soirée. Même si Diane m'avait confié qu'ils avaient pu sortir à temps, je ne voyais personne. Personne n'était venu vers nous. Ni Diane, ni Bruce, ni Jazmyn, ni Jaxon. Ni ma fille. Mon dieu, où était ma fille ?

Moi – Où est ma fille ?

    Je sanglotai. J'aperçus Jaxon et Jazzy courir vers leurs parents. Où était ma fille ?

Moi – Où est ma fille ?

    Ma vue s'était brouillée et je ne pus que deviner le petit corps de ma princesse, dans les bras d'un pompier. Son père la prit rapidement dans les siens et nous étions bientôt réunis, tous les trois. Je la couvris de baisers alors qu'elle hurlait. Elle avait peur, elle était terrifiée.

Moi – C'est fini mon bébé, c'est fini.

    Elle agrippait la poitrine de son père comme si sa vie en dépendait. Le visage de Justin transpirait la peur, l'inquiétude. Pendant quelques minutes, nous avions cru la perdre. Dieu seul sait à quel point ces quelques minutes, nous nous en souviendrions à jamais. Jérémy et Erin vinrent nous rejoindre, les deux enfants dans les bras.

Justin – Où sont Diane et Bruce ?
Jérémy – Les pompiers les ont emmenés, ils avaient quelques brûlures sur le corps. J'ai pu joindre Diane, tout va bien pour eux et Patricia arrive.

    Lou avait fermé les yeux et je ne savais pas si elle s'était endormie. Je tirai Justin derrière les camions de pompier, je ne voulais plus que ma fille assiste à cette scène, qu'elle ait cette vision de la maison de ses arrières grands-parents, en feu.

Moi – Où est-ce qu'on va dormir ?
Justin – On rentre à Atlanta, je vais appeler Scoot'. Vous rentrez papa ?
Erin – Oui, on va coucher les enfants puis on ira voir Diane et Bruce.
Moi – Et Pattie ?
Jérémy – Je vais la prévenir, lui dire qu'elle nous rejoigne directement à l'hôpital.

    Je les pris tous les deux dans mes bras, faisant attention à ne pas écraser les petits. Les pompiers n'arrivaient pas encore à maîtriser le feu mais la ferveur de celui-ci s'était estompée. Justin plaça Louise dans la voiture et nous montâmes à bord. Nous n'avions aucune affaire, tout avait brûlé et les pompiers avaient assuré à Jérémy de récupérer ce qu'ils pourraient récupérer, une fois le feu éteint. Je me doutais qu'il ne resterait pas grand chose. Tout était parti en fumée. Diane et Bruce devaient être détruits.

    Arrivés à l'aéroport, Justin mit sa capuche pour ne pas qu'on le reconnaisse. Nous montâmes à bord du jet, venu nous chercher en catastrophe. Justin déposa Louise sur le lit, au fond de l'avion. Elle grimaça de douleur alors que son père avait tout fait pour l'allonger en douceur. Je m'inquiétai.

Moi – Tu as mal, ma chérie ?

    Elle hocha la tête. Je m'assis à ses côtés et elle vint loger sa tête contre ma poitrine, son père étant aller lui chercher un verre d'eau.

Moi – Où est-ce que tu as mal ?
Louise – A la main.

    Je regardai sa petite main. Elle était brûlée à un endroit et il y avait une grosse bosse, au niveau du poignet. Je me maudissais pour ne pas l'avoir examiné et l'avoir retiré brusquement des soins des pompiers. Parce que j'étais à peu près sûre qu'elle avait le poignet cassé et nous n'avions rien, dans le jet, pour soigner ses blessures. J'appelai Justin et lui demandai de m'apporter quelque chose à mettre sur les blessures de notre fille afin de la protéger, au moins pour la durée du vol.

Moi – Tout va bien, ma chérie. Ce n'est pas grave, d'accord ? Dès qu'on arrive, on ira faire vérifier ce petit bobo.

    Elle hocha la tête et je la félicitais déjà pour ne pas avoir aussi mal que ça. Je veux dire, même si je n'étais pas médecin, je supposais que la plupart des enfants auraient crié à la vue des blessures qu'avait ma fille. Alors soit elle était anesthésiée par la peur qu'elle avait ressenti, soit c'était une warrior. J'optais pour la seconde hypothèse mais je préférais lui mentir et lui dire qu'elle n'avait rien. Justin posa un gant de toilette imbibé d'eau chaude sur la main de sa fille, embrassant plusieurs fois sa tempe. J'allongeai Louise sur le lit, la couvrant d'une couverture, avant de quitter la chambre et de rejoindre Justin à l'avant de l'avion. Il était en train d'appeler quelqu'un et je devinais qu'il s'agissait de Scooter, pour le prévenir de ce qu'il s'était passé et que nous rentrions.

    Je m'installai sur les banquettes et attendis que Justin ait fini. Mais c'était sans compter sur le sommeil qui m'emporta, quelques instants plus tard. Cette soirée, voire cette journée, avait si bien commencé.

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