| Chapitre 7

Point de vue – Justin Bieber

    Dans les loges avec Fredo, Kenny et Scooter, nous rangions les dernières affaires avant de partir pour Stratford. Juannie et Louise étaient déjà dans la voiture, elles étaient très fatiguées. Je pris le dernier sac puis quittai les loges. Si nous partions maintenant, ce n'était pas le cas des nombreux techniciens qui allaient clairement passer leur nuit entière à tout ranger, à tout nettoyer pour que tout soit prêt pour le prochain concert. Je les admirais.

    Je sortis de la salle par une petite porte mais c'était sans compter celles et ceux qui m'attendaient et qui se doutaient que je n'allais pas passer par l'entrée principale. Qui le ferait dans ma situation ? Certainement personne. Je les saluai, leur souriant. Je me tournai vers Scooter et lui fis des yeux de chien battu. Personne ne résistait à cette bouille d'ange. Il soupira en secouant la tête.

Scooter – Ok, tu peux y aller. Mais tu fais vite, l'avion nous attend, Justin.

    Je hochai la tête en courant vers mes fans. Scooter m'interdisait parfois d'aller les voir après les concerts, non pas pour m'embêter ou les embêter, mais parce que nous étions pressés et que je mettais trop de temps.

    Je signai quelques autographes puis rentrai dans la voiture. C'était Kenny qui conduisait avec, à ses côtés, Ryan. Les autres personnes qui nous accompagnaient partaient dans d'autres voitures. Nous arrivâmes à l'aéroport et, là encore, plus d'une centaine de fans était là. Je réveillai Juannie qui sursauta.

Moi – Désolée mon amour, tu dormais si bien. Mais on est arrivés !

    Nous sortîmes de la voiture, Louise calée dans mes bras, s'agrippant comme un koala le ferait à un tronc d'arbre. Je cachai son visage dans mon cou, les flashs nous éblouissaient, nous aveuglaient. Ca, c'était chiant. Le chemin vers la porte qui ouvrait sur le tarmac fut difficile mais nous y arrivâmes. Nous pûmes enfin monter à bord du jet et je déposai Louise sur notre lit, au fond de l'avion. Je m'installai auprès de ma petite-amie, sur les banquettes qui se trouvaient au centre de l'avion. Sa tête posée sur mon épaule, c'était le temps du repos.

ELLIPSE DE 6 HEURES

    Enfin arrivés chez mes grands-parents qui allaient nous héberger pour quelques jours. Louise était en train de dormir, elle n'avait fait que ça pendant le temps de vol mais elle semblait encore fatiguée. Le décalage horaire. Nous étions couchés sur le lit avec Juannie mais nous ne dormions pas. Habitué à de nombreux décalages, je n'étais même pas fatigué. Puis j'avais pas mal dormi dans l'avion.

Moi – Bon, je vais déjeuner. Tu veux dormir ou pas ?
Juannie – Non, je ne suis pas fatiguée.
Moi – Ok, alors on va déjeuner.

    Nous quittâmes la pièce, cette chambre que j'occupais quand j'étais encore enfant et que je venais séjourner chez mes grands-parents. Heureusement, ils avaient eu la bonne idée de changer le vieux lit une place pour le remplacer par un lit double.

    Personne n'était encore levé, le silence régnait dans la maison. Je préparai le petit-déjeuner de ma belle alors qu'elle m'observait le faire, un sourire aux lèvres.

Juannie – Tu fais ça bien, dis donc.
Moi – Cuisinier depuis tout petit !
Juannie – Ne mens pas comme ça, Jay.

    Elle ricana. Je l'admettais, je n'étais vraiment pas un cuisinier. Et je n'avais rien fait d'autre que de sortir les céréales du paquet, les placer dans un bol, rajouter du lit par dessus et appuyer sur le bouton de la machine à café qui se lança toute seule. C'était prêt, le petit-déjeuner était prêt. Juannie dégusta son bol de céréales en continuant de se moquer de moi, feignant d'apprécier le repas que le chef lui avait concocté. C'était fille était folle et elle me rendait fou. Oh oui, j'étais fou d'elle.

    Après manger, je plaçai la vaisselle sale dans la machine prévue à cet effet et nous regagnâmes la chambre. Je me laissai tomber sur le lit, épuisé mais n'ayant tout de même pas envie de dormir. Une créature divine s'installa à mes côtés, passant une main sous le t-shirt que je portais.

Juannie – Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
Moi – Laissons Louise se reposer pour le moment. Après, shooping ?
Juannie – Ouiiii.

    Elle avait le même visage enfantin que notre fille. Je rigolai puis l'embrassai. La porte s'ouvrit sur Diane, ma grand mère. Elle s'avança vers nous et, alors que nous ne faisions aucun bruit, les yeux fermés, elle se pencha au dessus de nous. Je sentis le rire silencieux de Juannie. Moi aussi, j'avais envie de rire. Parce que c'était certain que j'allais causer une crise cardiaque à ma grand-mère. Enfin, façon de parler.

Moi – Mamie, on est réveillés.

    Gagné. Elle sursauta en posant une main sur son cœur.

Diane – Mon dieu Justin, tu m'as fait peur !

    Juannie se redressa et la salua.

Diane – Vous avez déjeuné non ?
Moi – Oui, mamie.
Diane – D'accord, parfait. Je vous laisse vous reposer, vous en avez bien besoin.

    Elle sortit de la pièce en refermant soigneusement la porte. Nous échangeâmes un rire. Ma grand-mère était beaucoup trop mignonne et je remerciais Dieu chaque jour de l'avoir auprès de moi. Mon grand-mère aussi, d'ailleurs. Mais l'heure n'était pas à se ressasser les merveilleux souvenirs que j'avais avec mes grands-parents si j'en croyais le regard que me portait ma petite-amie, allongée à côté de moi.

    Je posai mes lèvres sur les siennes et elle bascula ses jambes sur mon corps, se retrouvant à califourchon au dessus de moi. Tout ça sans quitter mes lèvres. Elle m'enleva mon t-shirt, je fis de même avec le sien. Elle posa ses lèvres sur mon torse. Doux baisers mouillés, elle avait le don de me faire chavirer. Ses seins. Mon dieu, ses seins. Parfaitement adaptés à la forme de mes mains, je les embrassais alors qu'elle défaisait les cordons qui serraient mon short. Bientôt, nous n'étions plus que deux amants, nus, allongés sur le lit.

Moi – Je t'aime.
Juannie – Je t'aime aussi.

Point de vue – Juannie Blind

ELLIPSE DE 3 HEURES

    Nous étions dans les magasins, tous les trois. Enfin, sans compter les gardes du corps qui nous protégeaient. Qui se voulaient discrets mais qui ne l'étaient pas. Justin avait décidé d'acheter des pantalons, Louise des robes. Et les deux allaient me rendre chèvre tant ils mettaient du temps à savoir s'ils aimaient ce que je leur présentais. Ils prenaient d'ailleurs un malin plaisir, tous les deux, à se moquer de moi et à me faire attendre plus que de raison. Les magasins, oui. Mais pas avec eux. Je ne savais pas comment j'avais pu oublier ce détail lorsque j'avais accepté le proposition de Justin d'aller faire les boutiques.

    Une fois les boutiques terminées pour la matinée, nous avions décidé de trouver un restaurant sympa pour manger. Là encore, c'était sans compter ces deux énergumènes qui ne semblaient jamais tomber d'accord sur ce qu'ils voulaient manger. Un coup indien. Un coup français. Un coup.. Un coup, stop. J'avais choisi et ils m'avaient suivi, sans broncher. Finalement, nous étions ressortis de ce restaurant rassasiés et ce que nous avions mangé était excellent. Louise avait même mangé du poisson alors qu'elle détestait ça. Son père ne lui avait pas précisé que ça en était et elle l'avait avalée. « C'est trop bon », disait-elle.

    Nous étions rentrés en fin d'après-midi, après s'être baladés dans les rues et s'être arrêtés au parc. Louise dormait sur le canapé, Justin était dans sa chambre et téléphonait à Scooter. J'attrapai mon ordinateur portable et voguai sur Twitter.

@juannieblind Bonne journée avec mon chéri et ma petite merveille.

    Justin réapparut dans le salon, ses grands-parents étaient sortis faire quelque chose en ville, nous nous retrouvions donc que tous les trois dans cette grande maison familiale.

Moi – Tout va bien ?
Justin – Scooter m'a simplement confirmé que le concert de ce soir était annulé.
Moi – C'est pour ton bien Justin, tu n'es pas en très grande forme. Mais si tu tiens tant à faire quelque chose ce soir, on peut organiser un truc avec tes fans. Je suis certaine qu'ils seraient contents parce qu'après tout, ce qu'ils veulent, eux, c'est te voir.

    Il s'installa près de moi, intrigué.

Justin – A quoi tu penses ?
Moi – Je ne sais pas, une petite fête. Si on peut louer un petit truc, une petite salle ? Tu vas chez elle et tu les invites directement.

    Il se pencha vers moi et m'embrassa.

Justin – Tu es la meilleure, tu sais que je t'aime toi.

    Je souris contre ses lèvres.

Moi – Oui, je le sais.
Justin – On y va maintenant ?
Moi – Il faut que Scoot' soit d'accord d'abord. Puis il faut louer la salle.
Justin – Mon père est propriétaire d'une petite salle des fêtes, il nous la prêtera bien.

    Il était sur ses nuages, il imaginait déjà tout, ça se voyait à son sourire. Mais Scooter était un homme difficile à convaincre. Après tout, Justin devait annuler son concert du soir et voilà qu'il lui venait l'idée d'organiser une soirée. Une soirée ? Oh non, il ne pouvait pas l'appeler pour lui annoncer ça.

Moi – Ok, j'appelle Scooter, il sera d'accord si c'est moi.

    Justin me lança un « prétentieuse ». Ce n'était pas le cas mais j'étais certaine d'avoir entendu des cris lorsqu'ils se téléphonaient tous les deux, toute à l'heure. De l'énervement, de la colère. Alors il valait mieux que ce soit moi qui appelle. Je composai le numéro de Scooter sur le téléphone de Justin.

Scooter – Quoi Justin ?
Moi – Bonjour Scooter, comment vas-tu ?
Scooter – Juannie ? Excuse-moi, je pensais que c'était Justin. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Moi – Oh, rien de bien méchant. Hum... on se disait avec Justin.. Enfin, non, lui ne se dit rien. Mais j'ai une idée. Si on faisait une petite fête ce soir ? Comme Jay ne fait pas son concert et que ses fans doivent être tellement déçus.
Scooter – Hein ?
Moi – Eh bien, on pourrait inviter quelques fans pour faire soirée avec eux.
Scooter – Tu rigoles j'espère ? Justin est fatigué, il doit se reposer. Puis je n'imagine même pas les dégâts !
Moi – Mais non Scooter, on fera attention, je te le promets. Et puis il est vraiment triste d'avoir annulé son concert. Pour ses fans, il s'en veut vraiment. Ce serait sa façon de se rattraper auprès de quelques uns d'entre eux.

    Il sembla réfléchir pendant quelques instants. En soufflant toutes les deux secondes.

Scooter – Vous êtes vraiment chiants les jeunes !
Moi – Merci Scooter, tu es le meilleur !
Scooter – Juannie, je n'ai pas dit oui !
Moi – Si, tu l'as fait Scoot'. Tu l'as fait, n'est-ce pas ?

    Je l'imaginais en train de bouillir, se répétant à quel point nous étions chiants, Justin et moi. Mais il était comme ça, Scooter, et ce qu'il souhaitait par dessus tout, c'était le bien-être de Justin. Je lui avais donné des arguments solides pour qu'il accepte. A la seconde où il s'était arrêté de parler pour réfléchir, je savais qu'il dirait oui. Il était comme ça, Scoot', un vieux papa grincheux, mais un vieux papa aimant.

Scooter – D'accord, j'accepte. Mais à condition qu'il n'y ait aucun problème !
Moi – Ne t'inquiète pas, je serais là. Merci Scooter. A bientôt Scooter. Merci encore Scooter. A bientôt Scooter !
Scooter – Juannie !

    Je laissai échapper un rire, ce qui lui en arracha un.

Scooter – A plus tard, les jeunes. Amusez-vous bien.

    Je le gratifiai d'un dernier merci avant de raccrocher.

Justin – Alors ?
Moi – Il a dit oui !
Justin – Putain, t'es vraiment la meilleure bébé. Je leur envoie un message sur Twitter, je leur demande leurs adresses puis on va chez elles. Non ?
Moi – Si, parfait. Tu as appelé ton père ?
Justin – Oui, il est d'accord pour nous prêter la salle.
Moi – Parfait, c'est super !

    Je pris son ordinateur et me connectai sur Twitter avec son compte. Le nombre de tweets et de messages privés qu'il recevait chaque jours était impressionnant. Je me demandais pourquoi il ne les bloquait pas. Après tout, il avait désactivé les notifications. Et c'était tant mieux, son téléphone ne marcherait plus depuis longtemps sinon.

    Je ne savais pas quoi chercher finalement, qui chercher. Justin tapa quelque chose et tomba sur une page dédiée au concert qu'il devait donner, ce soir. Il s'y connaissait et je le soupçonnais de traîner sur des pages de fans, quelques fois, lorsqu'il s'ennuyait. Ou qu'il avait besoin de se remonter le moral. Je le laissai faire. Sur cette page, ses fans parlaient et échangeaient entre eux. Qui serait là au concert, qui pouvait faire du covoiturage. C'était impressionnant à quel point ils s'entraidaient dans un seul et même but : rencontrer leur idole. C'était fou mais c'était beau.

Justin – Okay, je crois qu'on peut commencer à leur envoyer quelques messages.

    Je hochai la tête. Je me demandais comment celles et ceux que Justin allait contacter allaient réagir. Parce que ce n'était certainement pas dans leur quotidien de recevoir un message de leur idole qui leur demande de venir à une fête, dans leur ville. Ils prendraient peut-être Justin pour un psychopathe, quelqu'un qui se cache derrière son profil, qui veut obtenir leurs adresses pour rejouer Massacre à la tronçonneuse.

ELLIPSE DE 1 HEURE

    Nous avions fini de contacter tous les fans et j'avais dû prendre mon ordinateur et me charger d'en contacter directement, Justin étant submergé par tout ce qu'il y avait à faire. Une centaine de fans, environ. Nous n'allions pas aller les voir, les uns après les autres, juste quelques uns. Les autres avaient l'adresse de la fête et nous les avions mis en garde pour qu'ils ne divulguent ni le lieu ni l'heure. Scooter nous tuerait si cette fête débordait et que tous les fans de Justin se ramenaient à Stratford, c'était certain.

    Louise dessinait dans le salon avec Diane, son arrière grand-mère.

Justin – On va se promener, on vous laisse Louise.
Diane – Ok, bisous.

    Nous quittâmes la maison et montâmes dans la voiture de Jay. Arrivés devant la première maison, il toqua. Pendant un instant, j'avais peur. J'avais reçu tellement d'insultes, de menaces, que j'avais peur. Même accompagnée de Justin, je ne pouvais pas arrêter de trembler. Il le remarqua et entrelaça nos doigts ensembles. Il allait parler, certainement me rassurer, lorsqu'une femme vint ouvrir la porte. Elle couvrit immédiatement sa bouche à l'aide de sa main, les yeux écarquillés. Justin ricana en lui disant bonjour. Je fis de même.

Femme – Alors c'est vrai, vous organisez vraiment une fête ce soir ?
Justin – Oui, c'est vrai.
Femme – Mon dieu, ma fille est dans sa chambre, elle ne va jamais en revenir.

    Un instant, j'avais pensé que c'était cette femme qui était fan de mon petit-ami. Mais c'était sa fille. Elle nous fit entrer puis nous emmena devant la porte de la chambre de sa fille, toujours surprise de voir une célébrité chez elle, dans sa petite demeure.  Je lâchai enfin la main de Justin et il ouvrit la porte. Je restai dans l'encadrement de la porte, aux côtés de la mère de la jeune fille qui, elle, était à son bureau, ordinateur devant les yeux, un clip de Justin défilant. Elle se retourna en entendant le bruit de la porte et ses yeux passèrent de Justin, à sa mère, à moi. Puis revinrent vers Justin avant que des hurlements ne se fassent entendre. Bieber Fever, disait-on.

    Elle s'était brusquement levée de sa chaise et criait en sautant sur place. Justin ne savait clairement pas quoi faire et je devinais qu'il s'imaginait se prendre un coup de poing ou un coup de pied s'il tentait de s'approcher d'elle, tant elle était hystérique. Il se contenta d'un simple bonjour, tout d'abord, et ce ne fut que lorsqu'elle se mit à pleurer qu'il la prit dans ses bras. Une étreinte qu'elle lui rendit et je crus qu'elle allait l'étouffer tant elle le serrait fort. Sa vie en dépendait, définitivement. Le calme revint, la ferveur avait fini par passer.

Justin – Comment tu t'appelles ?
Fille – Mélina.

    Elle tentait de sécher ses larmes et respirait bruyamment. J'en profitai pour m'approcher d'eux.

Justin – On fait une petite fête ce soir. Est-ce que ça te dirait de venir ?
Mélina – Mon dieu ! Non ? C'est vrai ?

    Justin hocha la tête et nous eûmes droit à une nouvelle vague de cris.

Mélina – Mon dieu, merci ! Merci, merci, merci. Je n'arrive pas à y croire, tu es merveilleux. Vous êtes merveilleux. C'était un rêve de te voir.

    Elle pleurait, ce qui lui valut un autre câlin de mon adorable petit-ami. Ils discutèrent quelques instants pendant que je faisais de même avec la maman. Il était temps, ensuite, pour nous de partir. Mélina, les yeux rouges, nous fit au revoir de la maison lorsque nous montâmes à bord de la voiture. Elle était si heureuse. Justin démarra et avant que nous disparaissions de son champ de vision, j'aperçus la jeune fille sauter dans les bras de sa mère et je pouvais, même de là où j'étais, deviner la joie qui l'habitait. C'était ça, la Bieber Fever.

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