Point de vue – Justin Bieber

    Je venais de coucher Louise. Elle avait eu du mal à s'endormir, pleurant un peu dans mes bras. Elle avait eu peur, toute à l'heure. C'était compréhensible pour une enfant de quatre ans. Quittant sa chambre, je pénétrai dans celle d'à côté, la mienne, me déshabillant entièrement. Juannie me regardait attentivement alors que j'entrai dans le lit. Nous couvrant avec la couverture, j'embrassai le bout de son nez.

Juannie – Merci mon cœur.

    Elle appuya son dos contre mon torse.

LE LENDEMAIN
07h00

    Je me réveillai puis me levai sans bousculer Juannie qui dormait encore. Je partis sous la douche avant d'en ressortir tout propre et de me vêtir d'un jogging noir, d'un débardeur blanc et de chaussures blanches. Je sortis de la chambre puis descendis déjeuner. Il y avait, déjà à table, Scooter, Kenny et Ryan. Je pris mon petit déjeuner et allai m'asseoir avec eux.

Moi – Bien dormi tout le monde ?
Eux – Oui et toi ?
Moi – Bien. Quoi de prévu aujourd'hui ?
Scooter – Tu as une interview à 11 heures. Après, répétitions. Tu as ton début d'après midi pour le passer avec ta famille si tu veux.
Moi – Génial, merci Scoot'.
Scooter – De rien p'tit gars.

    Je le frappai à l'épaule comme il était à mes côtés. Je n'étais plus un « p'tit gars ». Enfin, peut-être qu'à ses yeux, je le resterais pour toujours. Il m'avait vu grandir, devenir un homme. Un jeune homme. Il ne remplaçait pas mon père mais il était un peu un père de substitution. Je l'admirais, je le détestais parfois, je l'aimais beaucoup.

    Je finis de manger rapidement puis remontai dans la chambre. Personne n'était encore réveillé. Mes deux amours étaient de sacrées marmottes. Ah.. peut-être que non, finalement. Juannie, lorsque j'ouvris la porte de notre chambre, était réveillée. Encore allongée mais réveillée. J'avançai près d'elle, sans un bruit, et elle se retourna brusquement, sentant le danger arriver.

Juannie – Tu m'as fait hyper peur bébé.
Moi – Ce n'était pas du tout dans mes intentions.

    Sa petite et douce main vint taper mon épaule alors que son rire emplissait la totalité de la pièce. Je collai mon torse au sien et scellai nos lèvres ensembles.

Juannie – Je vais déjeuner, je crois que tu l'as déjà fait.
Moi – Oui, j'ai une interview à 11h.
Juannie – Ok, on t'accompagnera si tu veux.
Moi – Bien sur que je veux !

    Elle m'embrassa une dernière fois avant d'aller se changer dans la salle de bain.

    Je vérifiai si Louise dormait encore, c'était le cas. A poings fermés, même. Ce qu'elle était belle, ma fille. Je ne l'admettrais pas devant ma femme, mais notre fille avait pris mes traits et je n'en étais pas peu fier. Je laissai ma progéniture rêvasser et m'installai dans le salon, allumant la télévision. Ce n'était pas intéressant jusqu'à ce qu'une photo de ma petite-amie ne défile à l'écran. Je montai le son et écoutai attentivement.

Infos Stars – La belle Juannie Blind serait revenue auprès de son chéri, Justin Bieber, après 3 jours d'absence. Nous nous en réjouissons mais c'est certainement la petite Louise qui en est le plus heureuse. Elle va enfin pouvoir profiter de ses deux parents ! Toute la famille est arrivée à Madrid, hier soir aux alentours de 23h30 sous une pluie de paparazzis. Rappelons que Justin Bieber fait un concert dans la capitale de l'Espagne à guichet fermé. Alors si madame Bieber, comme nous aimons tant l'appeler, souhaitait des vacances, c'est raté.

    J'éteignis la télé, quels cons ces journalistes alors. Depuis que j'avais pénétré dans l'arène fermée des célébrités, on m'avait toujours prévenu de ne pas faire attention à ce qu'il se disait sur moi, sur mon entourage. Je ne le faisais pas. Mais lorsque cela concernait ma famille, je ne pouvais pas feindre de ne pas savoir. Je me renseignais. Et tout ce que j'avais pu lire, voir ou encore entendre, parfois, me dégoûtait. Juannie était tellement belle, tellement talentueuse et tellement sincère. Ils se trompaient sur elle.

    Je me retournai et vis Juannie, adossée contre la porte de notre chambre. Je m'avançai vers elle et la pris dans mes bras. C'était dur pour elle aussi, mais je n'y pouvais rien. Encore.

Juannie – Je t'aime.
Moi – Moi aussi.
Juannie – Je vais déjeuner puis je remonterai après. A toute à l'heure.

    Elle déposa un baiser au coin de mes lèvres puis sortit de la chambre. Je m'affalai sur le canapé et m'assoupis. Un instant. Vraiment rien qu'un instant. Enfin, peut-être pas. Je fus réveillé par des petits baisers chauds qui se posaient sur mon front. J'ouvris les yeux et découvris Louise penchée au dessus de moi. Je me redressai et vis Juannie qui riait alors que ma fille continuait à m'embêter.

Moi – Eh, arrête de rire !
Juannie – C'était trop marrant, j'ai immortalisé ce moment.
Moi – Non...non, tu n'as pas pris de photos ?
Juannie – Encore mieux, une vidéo.
Moi – Viens ici toi, que je te fasse pleins de trucs.

    Elle se mit à courir dans la suite, sa fille lui courant après et tentant de l'attraper, comme moi. Je finis par la bloquer et ordonnai à Louise de lui faire des chatouilles, ce que celle-ci prit un plaisir à faire. Un baiser. Puis deux. Puis trois. Avant que nous nous détachions, l'un de l'autre, sous les rires de notre enfant. C'était ça, le bonheur.

Juannie – Tu t'es endormi pendant 1 heure, ça veut dire que ton interview est dans 1 heure.
Moi – Oh merde, j'avais complètement oublié. Vous êtes prêtes ?
Elles – Oui.

    Je pris mon sac à dos, Juannie prit son sac à main puis on sortit tous les trois de la chambre que je fermai à clés. On descendit dans le hall, tout le monde nous attendait. Je rendis les clés à la dame de l'accueil et on sortit de l'hôtel. Les fans présents criaient, je pris donc Louise dans mes bras et lui couvris les oreilles. Kenny nous conduit jusqu'au plateau télé.

Producteur – En direct dans 15 minutes !

    Je quittai Louise et Juannie pour me préparer. La maquilleuse fit un travail léger sur mon visage, ce qui me contenta, puis me donna les vêtements que je devais porter pour ce direct. Je partis me changer, je m'habillai d'un jean Holister, un t-shirt assez simple mais je gardai mes chaussures blanches.

Producteur – Sur le plateau tout le monde !

    Je sortis vite de la loge et allai vers le producteur. L'interview commença avec un interviewer assez gentil, je le connaissais et il était réputé pour sa bienveillance.

Interviewer – Bonjour tout le monde ! Aujourd'hui, nous accueillons un chanteur que vous ne pouvez que connaître. Justin Bieber, mesdames, messieurs !

    J'entrai sur le plateau, fis une poignée de main à l'interviewer puis nous nous assîmes sur les canapés. Les fans criaient, hurlaient des choses incompréhensibles. Je pouvais entendre des « je t'aime, Justin » ou encore « marie-toi avec moi, Justin ». Un délire.

Interviewer – Bonjour Justin, comment vas-tu ?
Moi – Bien et toi ?
Interviewer – Oui. Alors, ta tournée se passe bien ?
Moi – Oui, mes fans sont géniaux et je suis très bien accueilli dans toutes les villes.
Interviewer – Je crois qu'après ta tournée, tu prépares un nouvelle album non ? Le sixième ?
Moi – Oui, ça sera un remix de tous les styles utilisés dans tous mes albums. Pas mal d'acoustique, quand même.
Interviewer – Es-tu fatigué ? Tu es à la moitié de ta tournée mondiale, je crois ?
Moi – Oui, très. J'essaie de ne pas tomber de fatigue pendant mes concerts et de me reposer un maximum mais c'est très difficile. Il me manque plus d'une vingtaine de dates et j'aurais fini.
Interviewer – Ça en fait quand même. En plus, tu es accompagné de ta fille Louise et ta copine Juannie. Comment vont-elles ?
Moi – Oui, elles sont avec moi. Elles vont bien.
Interviewer – Le monde entier a vu les photos qu'il y avait dans le téléphone portable de Juannie. Comment as-tu géré ça ?
Moi – Ce n'était pas évident car il s'agissait de photos plutôt personnelles. Une fois qu'elles sont vendues, on ne peut plus arrêter le mécanisme.. Donc on a laissé faire.
Interviewer – Juannie et Louise étaient à Atlanta, il y a quelques jours. Pourquoi étaient-elles rentrées ?
Moi – Hum...un peu de repos. Bien mérité. Elles ne peuvent pas vraiment se reposer lorsqu'elles sont avec moi. Et pour une petite fille de quatre ans, ce n'est pas facile tous les jours.
Interviewer – Oui, j'imagine. Est-ce que Juannie et Louise sont ici ?
Moi – Oui, elles sont dans les loges.
Interviewer – Tu vas les chercher ? Si elles veulent bien venir, bien sûr.

Point de vue – Juannie Blind

    Au moment même où j'entendis la dernière phrase prononcée par l'interviewer, j'avais envie de courir loin. Très loin. Mais Justin arriva avec son éternel et magnifique sourire, et me prit la main.

Justin – Tu veux y aller ? Tu n'es pas obligée.
Moi – Non c'est bon, je viens avec toi.

    Justin se détacha de moi et prit sa fille dans les bras, non sans se débrouiller pour entrelacer nos doigts ensembles. Il me regarda une dernière fois avant nous fassions notre entrée sur le plateau, sous les cris des fans. Il était tellement bienveillant. Il s'assit le premier, je pris place à ses côtés et positionnai Louise sur mes genoux qui regardait le public avec de grands yeux ronds. Elle était certainement impressionnée par toute cette folie. Ton père, Louise. Rien que ton père.

Interviewer – La famille au complet ! Comment vas-tu Juannie ?
Moi – Bien et vous ?
Interviewer – Ça va. Alors, vous êtes revenues auprès de Justin ?
Moi – Oui, Louise voulait retrouver son papa puis moi aussi.
Interviewer – Et la petite Louise, comment va t-elle ?

    Ma fille ne se retourna pas vers l'interviewer, elle fixait quelqu'un dans le public. Je suivis son regard et tombai sur une fille aux cheveux longs et blonds. Ma sœur. Attendez, quoi ? Ma sœur ? Elle me sourit et, malgré la surprise, je lui décrochai un sourire avant de me retourner vers ma fille, n'ayant pas oublié la question que l'homme en face de moi venait de lui poser.

Moi – Eh oh, Lou', tu réponds s'il te plaît !
Louise – Oui.
Interviewer – Oh...elle est trop mignonne. Tu en as de la chance Justin, deux merveilles à tes côtés.
Justin – Je sais je sais, j'ai énormément de chance.
Interviewer – Et c'est ainsi que l'émission s'achève, avec toute la petite famille Bieber. Au revoir et à bientôt pour une nouvelle émission.
Producteur – Coupez ! C'est très bien.

    Alors que j'allais faire descendre ma fille de sur mes genoux, elle n'était déjà plus là et je la vis courir vers ma sœur.

Justin – Eh...mais c'est Mollie non ?
Moi – Oui.

    Louise prit la main de ma sœur et elles vinrent vers nous. J'étais plus que surprise de la trouver ici, cela faisait si longtemps que nous ne nous étions pas vues. Nous n'arrivions pas à trouver le temps. Ce temps pourtant si précieux.

Moi – Mon dieu, Mollie ! Comment tu vas depuis le temps ?
Mollie – Super bien ! Et vous ?
Justin – Bien. Qu'est-ce que tu fais ici ?

    Il était aussi surpris que moi. Et pourtant.

Mollie – J'habite ici Justin.

    Il se tapa légèrement le front en riant, il avait oublié que Madrid était la ville dans laquelle ma sœur résidait. Non pas que moi aussi mais il était vrai que cela faisait tant de temps que nous ne nous étions pas vues que je n'avais pas eu le déclic de lui envoyer un message pour qu'elle vienne nous rencontrer ou que nous la rencontrions. Est-ce que je devais tenter de me rattraper ? J'essayais, en tout cas.

Moi – Je comptais venir te voir cette après midi avec la petite.
Mollie – Quand j'ai su que Justin passait en ville, je me suis dit qu'avec un peu de chance, tu serais avec lui. Et qui voilà ? Je suis contente de te voir.
Moi – Moi aussi, tu m'as tellement manquée. Comment va Josh ?

    Elle baissa brusquement la tête à l'entente du prénom de son mari. Qu'avais-je dit ?

Mollie – Nous avons.. nous avons divorcé, il y a deux semaines. C'est difficile à gérer mais je commence à m'y faire.

    Je me trouvais bien conne. J'esquissais un regard vers Justin, tentant de trouver du soutien, mais ce dernier était beaucoup trop occupé à signer des autographes et à faire des photos avec ses fans présents dans le public de l'émission. Qu'est-ce que je devais dire, là, maintenant ?

Moi – Mince.. Je suis désolée, Mollie. Je ne voulais pas.. enfin..
Mollie – Ne t'en fais pas, tu ne pouvais pas savoir.
Moi – Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Enfin, je veux dire, ça se passait bien pourtant. Non ?
Mollie – Il revenait de plus en plus tard le soir. Jusqu'au jour où j'ai appris qu'il avait une maîtresse.
Moi – Oh mon dieu ! Mollie.. Je suis tellement désolée.
Mollie – Ne t'en fais pas, je vais bien. C'est la vie, comme on dit. Je trouverais bien quelqu'un d'autre, non ?

    C'était certain, elle était magnifique, intelligente et si autonome. Josh ne savait pas ce qu'il perdait, réellement. Mollie étant pressée, nous nous promîmes de nous revoir dans peu de temps. Elle nous embrassa tous les trois avant de disparaître. Nous nous dirigeâmes vers les coulisses, Justin ayant fini, ou plutôt arrêté, de signer des autographes et de prendre des photos. Je rassemblais les affaires dans les sacs, notamment les jeux que Louise avait éparpillés un peu partout dans la loge. Nous attendîmes Justin qui se changeait derrière le paravent de la pièce. Il en sortit quelques instants plus tard.

Justin – Vous êtes prêtes ?

    Je hochai la tête et nous allâmes retrouver l'équipe. Louise riait aux éclats sur le dos de Kenny. Nous sortîmes du bâtiment et les cris des fans qui attendaient Justin doublèrent de volume. J'attrapai la main de Louise et nous suivîmes Justin, entourés de gardes du corps. Et je respectais vraiment le métier à ce moment-là, parce qu'il fallait contenir toute une foule. Une foule en délire, hypnotisée par ce qu'elle voyait. Le pouvoir d'un seul homme.

Fans – Justin Bieber, Justin Bieber, Justin Bieber, Justin Bieber...

    Ils criaient tellement fort que moi aussi, j'en arrivais à avoir mal aux oreilles. Justin leur fit un signe d'un revers de main puis entra dans la voiture. Je fis monter Lou' d'abord puis j'y entrai. Kenny démarra et nous rentrâmes à l'hôtel. Pour une fois, il n'y avait pas beaucoup de fans. Enfin, pour l'instant, s'étant déjà tous déplacés au lieu de l'interview que Justin venait de donner. Je sortis la première de la voiture et pris la main de Lou' qui me suivait. Justin attendait qu'on soit passées pour rentrer, à son tour, dans l'hôtel. Je regardai les fans et vis, au milieu, une petite fille qui pleurait. Je m'approchai de la barrière.

Moi – Qu'est ce que tu as ?
Petite fille – J'ai perdue ma maman, je ne sais pas où elle est.
Moi – Viens avec moi, on va la retrouver !

    Elle me tendit ses bras et je la soulevai pour la faire passer au dessus des barrières. Les cris des fans amplifièrent. Je tenais les deux petites par les mains et nous entrâmes dans le hall. Je les fis asseoir avant d'attraper mon téléphone.

Moi – Comment tu t'appelles ? Est ce que tu connais le numéro de portable de ta maman ?
Petite fille – Clara. Oui, c'est celui là.

    Elle me dicta les nombreux numéros du téléphone de sa mère et je l'appelai.

... – Allô ?
Moi – Bonjour, je vous appelle car j'ai retrouvé votre fille. Elle pleurait et je l'ai pris avec moi. Je suis dans l'hôtel. Où êtes vous ?
Femme – Oh mon dieu, merci, merci. Je suis dans la foule et je l'avais perdue.
Moi – Venez dans l'hôtel !
Femme – J'arrive de suite.

    Je raccrochai et laissai les deux fillettes seules pour m'avancer vers la porte d'entrée. Justin sortait à peine de la voiture et arrivait vers moi. J'aperçus une jeune femme se débattre contre Kenny qui la tenait fermement par les hanches. Elle montrait le hall de l'hôtel du doigt et j'en déduisais que c'était la maman de la petite fille. Je partis à sa rencontre, sur le parvis de l'hôtel.

Moi – Lâche-la Kenny, elle a sa fille qui est dans l'hôtel.
Kenny – Tu es sûre ?
Moi – Oui, pas de problème.

    La jeune femme s'avança vers moi puis, en s'adressant un sourire mutuel, nous entrâmes dans l'hôtel. Elle courut vers sa fille, ce qui m'arracha un sourire niais. J'allai les rejoindre.

Femme – Je ne sais comment vous remercier.
Moi – Ne vous inquiétez pas pour ça. Je n'allais pas la laisser toute seule. Nous sommes pressés alors nous allons y aller.
Femme – Merci encore.
Moi – Avec plaisir !

    Je la pris dans mes bras puis elle quitta les lieux. Je me retournai  et je croisai le regard noir de Justin. Qu'est ce que j'avais encore fait ? Je m'avançai vers lui mais il se tourna et monta les escaliers. Les escaliers ? Pourquoi pas l'ascenseur ?

    Je pris Louise dans mes bras et nous montâmes à l'étage, par l'ascenseur, nous. Arrivées dans la suite, je posai Louise et plaçai les sacs que nous avions pris dans un coin de la pièce.

Moi – Allez viens Lou', tu vas faire ta sieste.

    Elle ne se fit pas prier, elle était si fatiguée en ce moment que je commençais même à m'en inquiéter. Elle partit dans sa petite chambre et je la suivis. Je l'aidai à mettre son short puis elle se coucha. Après avoir éteint les lumières, je regagnai ma chambre dans laquelle Justin m'attendait, assis sur le lit, dos à moi. Je m'avançai vers et lui et posai une main sur son dos dénudé, ayant enlevé son t-shirt.

Justin – Tu ne te rends pas compte que ce que tu viens de faire est grave.
Moi – Pardon ? J'ai juste rendu service à une mère qui avait perdue sa fille.
Justin – Et tu l'as appelée. Donc tu as donnée ton numéro à une inconnue. Merde Juannie, c'est connu ces scénarios. Ils font pitiés et après, c'est nous qui sommes dans la merde.
Moi – Je ne pouvais pas le savoir.

    C'était vrai, je ne pouvais pas le savoir. Alors pourquoi s'énervait-il ?

Justin – Bien sur que si, je t'ai appris ces choses là !
Moi – Ne cris pas sur moi !

    Il se retourna et le regard noir qu'il m'avait adressé en entrant dans l'hôtel n'avait rien de comparable à celui qu'il me lançait là, en ce moment-même.

Justin – Tu as foutu ma carrière en l'air.

    Je ne savais pas s'il fallait que je lui demande de répéter ce qu'il venait de dire, pour qu'il puisse se rendre compte à quel point il était méchant, ou s'il fallait qu'il se taise. Parce que j'avais compris le sens qu'avait sa phrase. Elle avait un sens si particulier dans son esprit.

Moi – Ah oui ? J'ai foutu ta carrière en l'air ? Moi ? Je le savais ! Je savais que tu allais me le mettre sur le dos un jour ou l'autre. Qu'est-ce que j'ai fait, Justin ? Je t'ai donné un enfant, j'ai su être là pour toi, je t'ai suivi, j'ai mi ma carrière en pause pour être avec toi, je m'occupe de Louise depuis le début de ma grossesse. C'est ça que j'ai fait et c'est ça que tu me reproches ? Moi aussi je peux te reprocher des choses Justin. Comme n'être jamais avec moi, de privilégier ta carrière avant ta famille et de ne rien faire avec ta fille. Moi aussi, j'en ai marre. Moi aussi, je suis fatiguée. Mais jamais, je ne te reprocherai ces choses là, Justin. Jamais. Parce que je t'aime. Et je crois que sur ce point, il y a une différence entre toi et moi.

    Je me levai de sur le lit, pris mes affaires et descendis dans le hall. Il y avait toujours la dame à l'accueil, je lui demandai une autre clé de chambre. Elle me tendit une clé qui ouvrait la porte d'une petite chambre, toute simple. J'y entrai et tombai sur mon lit, en pleurs. Merde, il ne pouvait pas me reprocher ça. Tout sauf ça. Pas après tout ce que j'avais mis de côté pour lui.