| Chapitre 10
Point de vue – Juannie Blind
Je n'avais presque pas dormi de la nuit et lorsque je me réveillai, je tanguai. Mal de tête. Je me levai, non sans difficulté, et rejoignis la chambre de ma fille. Elle dormait encore à poings fermés. Magnifique, ma petite bouille d'ange. Une larme. Puis deux. Mais je ne pouvais pas craquer devant elle, je l'avais déjà bien trop fait ces derniers jours. J'attrapai l'une de ses valises, placée au dessus de son armoire, et la remplis avec ses affaires. Elle allait me manquer.
Louise – Mama, je ne veux pas partir.
Je me retournai et allai m'asseoir à ses côtés, dans son petit lit. Elle passa ses bras autour de mon torse et, vêtue que d'un débardeur, je sentis ses larmes contre ma peau. Elle allait me manquer.
Moi – Ne t'en fais pas, mon bébé.
Louise – Mais.. je ne vais plus te voir ?
Si, c'était certain. Mais pour le moment, elle devait partir avec son père. C'était le choix de Justin et je le respectais. Il me faisait beaucoup de mal en faisant ça, c'était ce qu'il voulait. Que je ressente la même douleur qu'il avait ressenti lorsqu'il avait vu ces photos de ce fichu baiser. Il m'arrachait ma fille.
J'embrassai les petites joues rougies de Louise.
Louise – Papa et toi, vous vous aimez plus ?
Si, c'était certain. Nous nous aimions et j'osais espérer que nous nous aimerions toujours.
Moi – Bien sûr que si, ma chérie. Mais c'est un peu plus compliqué que ça. Mais, tu sais, ça ne veut pas dire que je ne vais plus te voir. Justin veut juste passer plus de temps avec sa petite princesse.
J'esquissais un sourire qui se voulait rassurer. Ce ne fut pas le cas.
Louise – D'accow.
Je la pris dans mes bras et nous descendîmes au salon. Alors qu'elle s'installa devant la télé, je me dirigeai dans la cuisine et préparai le petit déjeuner. J'espérais que ça ne soit pas le dernier avant une longue période. Il ne pouvait pas faire ça, il savait que Louise était la prunelle de mes yeux et que je ne pouvais pas vivre sans elle. Et même s'il ne voulait plus de moi, il ne pouvait pas faire ça.
Je posai le plateau déjeuner sur la petite table basse du salon.
Infos Stars – Entre Juannie Blind et Justin Bieber, c'est terminé ! Tous deux..
Pour une fois qu'ils avaient raison.
Point de vue – Justin Bieber
Infos Stars – Une rupture qui fait suite à ce baiser échangé entre la belle jeune femme et son manager, Steve Concluas. Nous l'avons questionné. Écoutez !
Paparazzi – Vous avez embrassé Juannie Blind, la petite-amie de Justin Bieber. Pourquoi ?
Steve – J'en avais envie. Et je peux vous le dire, ses lèvres sont certainement les meilleures que j'ai embrassées.
Paparazzi – Vous n'avez pas peur de la réaction du chanteur ?
Steve – Quel chanteur ? Il n'y a pas de chanteur, Justin Bieber n'a aucun talent. Juste un gamin qui a réussi grâce à sa gueule d'ange.
Quel genre de connard était-il ?
Paparazzi – Pourquoi l'avoir embrassé, maintenant ?
Steve – J'aime cette femme, c'est simple. Et je voulais montrer à l'autre con que sa copine méritait mieux que lui.
Infos Stars – Nous avons si hâte que Justin Bieber prenne la parole. Que pense-t-il de tout ça ? Comment va-t-il réagir ?
Qu'est-ce que j'en pensais ? J'étais un sale con. C'était certain. Comment avais-je pu penser une seule seconde que Juannie, ma petite-amie, la femme que j'aime, avait pu me tromper ? Il n'en était rien, juste Steve qui se plaisait à s'inventer une vie. Et moi, je n'avais pas été aussi intelligent pour le comprendre. J'avais lâchement quitté ma femme, ma fille. Je lui avais craché toute la haine que j'avais sur le moment alors même qu'elle m'avait prévenu. Elle m'avait envoyé un message, elle savait comment je réagirais. Et moi, je ne lui avais pas montré que je lui faisais confiance, qu'elle pouvait me faire confiance. Non. J'étais un sale con. Trois jours. Trois putains de jours.
J'attrapai mon téléphone.
A : Ma femme
Salut. Je ne sais pas quoi te dire. Qu'est-ce que je devrais dire ? M'excuser, certainement. Oui, c'est ça, je suis désolé Juannie. Mais je ne crois pas que ça soit aussi simple que ça, pour toi. Je suis désolé d'avoir cru que tu pouvais l'avoir fait, m'avoir trompé. Je suis désolé de ne pas t'avoir fait confiance. Je suis désolé de t'avoir abandonné. En fait, je devrais m'excuser pour tout le mal que je t'ai fait et, si je le faisais, il me faudrait probablement plusieurs jours pour terminer. Je m'en veux et tu as le droit de m'en vouloir. Je voudrais qu'on parle, toi et moi. Je voudrais t'expliquer. Après, tu pourras décider. Parce que ce sera ton choix. Je suis désolé. Je t'aime.
Lui dire que je l'aimais n'arrangerait pas les choses, c'était bien trop petit pour tout ce que je lui avais fait subir pendant trois jours. Ne pas répondre à ses messages, à ses appels, récupérer notre fille. Lui arracher notre fille. Oh oui, lui dire que je l'aimais, c'était beaucoup trop petit.
La porte s'ouvrit sur Usher alors que je m'affalai sur le canapé de la loge. Quel putain de petit con j'étais !
Usher – Toi, tu as fait une connerie.
Je hochai la tête et il vint s'asseoir à mes côtés. Il savait, lui aussi.
Moi – Tu ne sais même pas à quel point je m'en veux. Je me sens juste.. bête. Oui, c'est ça.
Usher – Tu l'es, Justin. Mais ça, tu le sais. Jamais elle ne t'aurait fait ça, elle t'aime beaucoup trop.
Moi – Putain.
Usher – Mais tu es un homme maintenant, Jay. Tout homme fait des erreurs. Celui qui reste un sale con est celui qui ne tente pas de réparer les dégâts qu'il a lui-même causé.
Il m'étonnerait toujours. Philosophie ushérienne. Il sortit son téléphone de la poche et je le vis composer le numéro de Juannie. Il appuya sur le bouton du haut parleur lorsqu'elle répondit.
Juannie – Allô ?
Usher – Hey, c'est Ush'.
Juannie – Salut Usher, ça va ?
Usher – Bien et toi ?
Juannie – A peu près. Enfin, je crois.
Sa voix craqua et je pouvais deviner les larmes couler le long de ses joues, sa poitrine descendre puis remonter à vivre allure.
Usher – Il y a quelqu'un qui aimerait te parler, Juannie. Et s'excuser, surtout.
Il me tendit le téléphone que j'attrapai puis sortit de la pièce.
Moi – Allô ?
Un soupir.
Juannie – Salut, Justin.
Moi – Je t'ai laissé un message et j'imagine que tu l'as lu. Mais je voulais te le dire directement. Alors comme tu ne réponds pas à mes appels.. Je suis désolé, Juannie. Putain bébé, je te jure que je le suis. J'étais fatigué, en colère et je n'ai pas réfléchi.
Juannie – Mais..
Moi – J'ai juste vu ces photos et.. et j'ai câblé. Parce que je t'aime tellement que je ne supporte pas qu'un autre homme puisse te toucher, t'embrasser, comme ça.
Un autre soupir.
Moi – Vraiment, je suis désolé.
Des pleurs qui me brisaient le cœur.
Juannie – Tu... tu passes toujours demain ?
Moi – Oui. Pour s'expliquer. Si tu le veux bien ?
Pas d'hésitation.
Juannie – Oui, je le veux.
Je me jurai que la prochaine fois qu'elle dirait « oui, je le veux », ce serait pour se marier avec moi. Cette femme me rendait fou, j'étais fou d'elle et je ne la voulais pas autre part qu'à mes côtés.
Juannie – Je dois te laisser.
Moi – Oui, j'imagine qu'il est tard chez vous. A demain ?
Juannie – A demain, Justin.
Moi – Je t'aime.
Pas de réponse, elle avait raccroché et je le méritais. La porte s'ouvrit à nouveau sur Usher que j'imaginais être resté derrière la porte pendant tout ce temps.
Usher – Alors ?
Moi – Je passe à Atlanta demain, avant d'aller à Los Angeles.
Usher – C'est un bon début.
Il récupéra son téléphone.
Usher – Scooter te cherche pour les répétitions. Tu dois y retourner mon p'tit gars !
Moi – Je ne suis plus un petit gars, Usher. Tu l'as dit toi-même, je suis devenu un homme.
Usher – Oui, enfin, je l'ai dit comme ça, sur le moment.
Il rit et je tapai son épaule avant que nous sortions de la loge. Je rejoignis la troupe, les danseurs, Nick, le chorégraphe. Nous recommençâmes les répétitions jusqu'en fin d'après-midi avant que j'aille me préparer pour le concert du soir.
Point de vue – Juannie Blind
Nous venions juste d'atterir à Zocalo. Je pris Louise dans mes bras et me dirigeai vers Usher qui nous attendait à l'aéroport, entouré de quelques fans qui lui demandaient certainement des photos. Nous quittâmes l'aéroport, sans trop de difficulté. Prenant la route pour aller à la salle de concert, je posai ma tête contre la vitre. Je ne savais pas ce que ça allait donner. Justin m'avait appelé. Puis je l'avais rappelé, en lui disant que nous le rejoignions, le lendemain. Aujourd'hui. Et nous étions là.
Usher – Bon, j'espère que ça va bien se passer.
Moi – J'espère aussi.
Usher – Il regrette, tu sais.
Moi – Je sais, il me l'a dit.
Je restai silencieuse. Je ne voulais pas en parler. Jusqu'à ce que je le vois, lui. Lorsque nous arrivâmes, Usher se gara dans le cour et nous sortîmes de la voiture. Les fans, qui attendaient devant les grilles, à l'arrière de la salle de concert, espérant apercevoir Jay, crièrent lorsqu'ils nous virent. Ceux-là n'avaient pas de places de concert et étaient juste venus pour espérer pouvoir entrer, pouvoir prendre une photo avec leur idole lorsqu'il sortirait, après le concert.
Je leur fis un signe de la main puis nous entrâmes dans l'immense bâtiment. Une fois dans la loge, Louise s'installa sur le canapé. Je la laissai avec Usher et Line, qui me sourit lorsqu'elle me vit, et rejoignis un petit endroit, d'où je pouvais voir la scène. Le concert avait commencé depuis un petit moment déjà et Scooter arriva.
Scooter – Je suis content que tu sois là, Juannie. Il n'était vraiment pas bien.
Moi – Je sais, moi aussi.
Nous restâmes là, admirant Justin chanter. Il était beau. Il dansait, virevoltait, faisant le show. Les fans criaient, leurs téléphones allumés. C'était beau.
How many promises, be honest hirl
How many tears you let hit the floor
How many bags you'd packed
Just to take'em back, tell me that
How many either or's
But no more
If you let me inside of your world
Moi – There'll be one less lonely girl.
Un sourire apparut sur mes lèvres. Cette chanson, je l'avais tellement entendue, je l'avais tant chantée. Je l'avais tant aimée. Nous avions tant dansé dessus, Justin et moi. Nous virevoltions ensemble.
Scooter – Vas-y !
Moi – Oh non ! J'ai la chance de pouvoir le voir tous les jours, pas eux.
Je désignai les fans d'un signe de main.
Moi – Mais je veux bien aller chercher celui ou celle qui aura la chance de l'approcher, d'un peu plus près.
Scooter hocha la tête et partit alors que je rejoignis la loge.
Moi – Ma puce, tu viens ? On va chercher la One less lonely girl.
Louise – Ouiiii !
Elle sauta de sur le canapé et m'attrapa la main. Nous marchâmes jusqu'à arriver dans la fosse. Entourées de gardes du corps, pour notre sécurité, nous avançâmes dans la foule. Les cris redoublaient sur notre passage et les flashs nous aveuglaient. Louise s'accrocha à ma jambe, toujours un sourire aux lèvres. Elle s'arrêta un peu plus loin et me montra une jeune fille qui pleurait en regardant Justin danser. C'était elle que ma fille avait choisi. Je m'avançai vers elle et lui tapotai sur l'épaule. Elle se retourna et plaqua une main sur sa bouche lorsqu'elle me vit.
Moi – Est ce que tu veux être la One Less Lonely Girl ce soir ?
Je n'entendis pas sa réponse, seulement ses cris et ses pleurs. Je ris puis lui fis signe de nous accompagner. J'attrapai Louise qui s'agrippa à mon cou. Nous retournâmes dans les coulisses, devant l'entrée pour aller sur scène. Les danseurs de la tournée étaient venus chercher l'heureuse élue. Elle s'avança, tout doucement, sur la scène. Je n'imaginais même pas son esprit tant il devait être retourné. Je devinais qu'elle pensait rêver.
Justin se retourna. Pas vers elle. Vers moi. Vers nous. Sa fille et moi. Je lui adressai un signe, discret, en esquissant un sourire. Puis il se retourna. Vers elle, cette fois. Scooter et Usher vinrent nous rejoindre et je laissai échapper quelques larmes.
Usher – Juannie ?
Scooter – Merde, Juannie, pourquoi tu pleures ?
Moi – Je suis enceinte.
Silence. J'avais gardé ça pour moi pendant trois jours, je devais le dire à haute voix, pour que je puisse réaliser. J'étais enceinte. Je sentis deux paires de bras entourer mes épaules, alors que Louise nous observait du coin de l'œil, avant de se retourner pour admirer son papa.
Usher – C'est super !
Scooter – Putain, félicitations ! Pourquoi tu pleures ?
Usher – Les hormones Scoot', les hormones. Le petit chanteur va en chier pendant des mois !
Et nous rimes.
ELLIPSE DU CONCERT
Dans la loge de Justin, nous attendions son retour. Louise s'était endormie, peu de temps avant la fin du concert. Le voyage l'avait fatigué. J'étais nerveuse, j'avais peur de sa réaction. Me voir toute à l'heure l'avait troublé, j'avais pu le sentir. Mais il ne m'avait même pas fait un sourire. Rien qu'un petit sourire. Je n'étais pas sûre de ce qu'il fallait que je pense. Peut-être avait-il simplement été surpris de me voir, même si je l'avais prévenu que c'était nous qui le rejoindrions et non l'inverse.
Finalement, toute l'inquiétude que j'avais s'envola lorsque la porte s'ouvrit sur Justin. Il s'avança vers moi et me prit dans ses bras. Je resserrai son étreinte et laissai mes larmes ravager mes yeux, dégoulinant sur mes joues. Il m'avait manqué.
Moi – Je suis tellement désolée Justin.
Un baiser au creux du cou.
Justin – Chut... c'est moi qui suis désolé. J'aurais dû t'écouter, j'aurais dû te croire, avoir confiance en toi.
Je me détachai un peu de lui, le regardant dans les yeux.
Moi – Je t'aime Justin. S'il te plaît, n'en doute plus jamais !
Justin – Plus jamais, je te le promets.
Il posa ses lèvres sur les miennes. Ca aussi, ça m'avait manqué. J'étais follement amoureuse de lui, je ne pouvais plus en douter. Son odeur, ses bras, ses cheveux sur lesquels je pouvais tirer. Tout, chez lui, m'avait manqué. Séparés pendant trois journées, nous nous étions enfin retrouvés.
Louise – Vous vous disputerez plus jamais ?
Nous nous retournâmes vers la petite voix qui venait de parler. Louise se frottait les yeux, s'asseyant sur le canapé. Nous nous installâmes à ses côtés, chacun de ses parents l'entourant de ses bras. Je posai mes lèvres sur sa tempe alors que la main de Justin prit la mienne.
Justin – Plus jamais, ma puce.
J'osais espérer que ce qu'il disait était vrai. Plus jamais, nous nous séparerions, nous nous étions beaucoup trop fait de mal comme ça. C'en était fini. Louise passa ses petites mains autour de nos cous. J'étais à nouveau heureuse, les deux amours de ma vie étaient réunis. Une famille complète. Il ne restait plus qu'à leur annoncer la nouvelle. Cette nouvelle qui m'avait réjoui autant qu'elle m'avait fait peur. Je ne savais pas si c'était le bon moment. Pour leur dire. Mais je ne savais pas si c'était le bon moment, pour nous, d'accueillir un nouveau membre dans la famille, un nouveau petit bébé. J'avais peur de ne pas réussir, d'échouer. Est-ce que j'avais encore dans la place dans mon cœur pour aimer une troisième personne aussi fort que j'aimais les deux premières ?
Moi – J'ai... j'ai quelque chose à vous dire.
Deux paires de yeux plantés dans les miens.
Moi – Je suis enceinte.
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