CHAPITRE VI

La potion d'amour

Depuis le temps où les Kwamis s'étaient installés dans une maison d'humain, Pollen n'avait jamais songé à devoir ranger elle-même sa chambre un jour. Elle avait au début été choquée d'apprendre qu'il n'y avait pas de domestique à cette époque, elle avait l'impression de se retrouver à l'âge de pierre. Sass lui avait un jour dis que c'était parce que les humains se sentaient plus libre sans domestique.

Franchement les humains sont fous, on croirait entendre Hegel.

Et alors qu'elle ruminait cette dernière pensée, elle fit une découverte dans le tiroir de sa commode. Cachée un peu au fond, elle avait trouvé une clé. Alors qu'elle allait la remettre à sa place.

« Tiens tu as trouvé une clé ? » Demanda Fluff dans le dos de son amie.

Pollen retint un hoquet de peur quand elle sentie le souffle de Fluff près de son oreille.

« Mais tu es folle, tu à faillit me faire un arrêt cardiaque. » Hurla cette dernière qui avait porté sa main vers sa poitrine. « Et puis qu'est-ce que tu fais ici ? »

« Eh bien je me disais que je pourrais t'aider pour le rangement de ta chambre. »

« Ok, tu veux quoi ? » Lâcha Pollen.

« Plagg a monopolisé le canapé toute la journée d'hier, et refuse de me laisser regarder la télé, et Tikki est introuvable. »

« Je vois donc tu t'es dit que si tu m'aidais pour le rangement de ma chambre tu aurais plus de chance que je t'aide en retour. »

« Oui ! » Répondis Fluff immédiatement.

Pollen soupira puis regarda sa clé. Un sourire démoniaque se dessina sur son visage alors qu'elle se retourna vers Fluff.

Plagg adorais les films humains, il pensait même pouvoir affirmer qu'il s'agissait de leur plus grande invention. Mais les émissions de cuisine étaient cent fois mieux, dont l'une en particulier où le cuistot ne faisait que des recettes à base de fromage. D'ailleurs aujourd'hui il allait travailler avec du gruyère.

Mais alors que le générique du début commença, Fluff et Pollen se placèrent juste devant l'écran de la télévision.

Plagg bougea alors la tête vers la gauche, puis vers la droite, mais les jeunes filles devant lui se déplaçaient en fonction du Kwami de la destruction. Ce dernier râla en se levant et les éloigna l'une de l'autre... ou plutôt essaya de les éloigner, parce que les deux Kwamis ne bougèrent pas d'un pouce.

« Oh mais vous êtes lourdes à la fin » Vociféra le Kwami de la destruction en levant les bras au ciel. Ce dernier eu pour toute réponse deux sourires complices et affreusement hypocrites. « Qu'est-ce que vous me voulez ?! »

« Oh rien de bien spécial. » Dit Pollen d'une voix calme. « Disons simplement que nous sommes venues te faire une offre. »

« Ça inclue du camembert ? »

« Non. »

« Dans ce cas je refuse. » fit Plagg en croisant les bras.

Or dès l'instant où Pollen et Fluff semblaient partir, laissant enfin Plagg regarder son émission, le Kwami de la domination lâcha d'une voix faussement triste.

« Et moi qui pensait te faire plaisir en t'offrant l'occasion d'humilier Sass... Tant pis. »

Mais alors que Pollen reprit sa marche lançant un sourire dans le dos de Plagg, ce dernier baissa le volume de la télévision.

« L'humilier ? Pourquoi faire une chose pareille ? »

Un sourire carnassier se dressa sur les lèvres de Pollen constatant que son ami avait mordu à l'hameçon.

« Tu n'as pas envie de lui faire payer le jour où il est arrivé avant nous ? » Demanda-t-elle en se retournant vers lui.

Sass, lui, était tranquillement assis sur une chaise longue tenant cette fois un livre de Charles Dickens. Il trouvait fascinant jusqu'où l'imagination humaine pouvait aller. Pouvoir faire pleurer comme rire avec de simples mots, en effet la créature humaine est fascinante.

« Tu lis quoi ? »

Le Kwami de la seconde chance leva les yeux en direction de Tikki qui prit place sur une chaise à côté de lui.

« Oliver Twist, un pur délice, aussi émouvant que poignant. »

« J'espère que tu me le prêteras quand tu l'auras terminé. »

« Ça ne devrait plus tarder je l'ai dévoré à une vitesse phénoménale. Pour une fois que Plagg ne m'interrompe pas. »

« C'est vrai. Il est si dur à gérer surtout en compagnie de Pollen et Fluff. »

« Entièrement d'accord. » Acquiesça Sass en s'installant dans une position plus confortable. « Pour une fois nous sommes au calme. »

« Oui... » Souffla Tikki, fermant les yeux pour savourer ce moment de répit.

Soudain un éclair de conscience frappa les deux Kwamis. Ces derniers se regardèrent en panique, se pointant mutuellement du doigt.

« SI TU ES LA... QUI LES SURVEILLES ?!»

Cette exclamation commune fut suivit d'un bruit de verre brisé non loin de leur position. Le Kwami de la chance comme celui de la seconde chance, tournèrent leur tête vers la source de cet horrible fracas. Des éclats de verres brillaient dans l'herbe du jardin tandis que la vitre de deux étages au-dessus était brisée.

Pollen et Fluff regardèrent Plagg, assis par terre, entouré de paperasses qui jonchaient le sol ainsi que d'autres fournitures en tout genre, tandis que la chaise de bureau était renversée et qu'une petite balle rouge roula près des pieds du Kwami de la destruction.

« Quelle était la probabilité que cela se produise ? » Demanda Pollen sans quitter la scène du regard.

« Avec le facteur Plagg ? » Répondit Fluff.

« Avec le facteur Plagg. »

« Eh bien en temps normal, en considérant la loi de Murphy qui stipule que tout ce qui est susceptible d'aller mal, ira mal ainsi qu'un Plagg enfermer dans une pièce je dirais que la probabilité d'en être arrivé là est de 100%. »

« Et tu ne pouvais pas le dire avant ? »

« Qu'est-ce qui s'est passé ici ?! »

Les deux Kwamis, du temps et de la domination, se raidirent en sentant d'ores et déjà le regard furieux de Tikki sur elles. La rousse se tenait à quelques pas de la scène, Sass à ses côtés. Elle devança Pollen et Fluff qui furent parcourues de frissons, se voyant déjà punies à vie.

Tikki, avait entre-temps, fait un blocage. L'image de Plagg dans une telle situation lui retira le semblant de calme qu'elle réussissait à contenir. Elle était sans voix, voilà ce qui la décrivait le mieux. Sass la rejoignit aussitôt mais fut tout autant choqué de la scène.

« Plagg ?! » Finit par s'exclamer ce dernier. « Qu'est-ce que tu as fait ?! »

« Je ne voulais pas... Je suis monté avec Fluff et Pollen et puis je me suis retrouvé enfermer dans cette pièce, et puis... il y avait cette balle rouge ! Elle m'a soudainement échappé des mains et... »

« Arrête Plagg. » La voix tranchante de Tikki finit d'achever les deux Kwamis derrière elle. « On s'était mis d'accord ; cette résidence devait rester intacte durant notre séjour, et regarde dans quel état tu as mis cette pièce ! »

« Oh ça va, ce n'est pas comme si je l'avais fait exprès... »

« Peut-être bien, mais si je me souviens bien, Sass avait bien préciser au départ que l'accès à cette pièce était formellement interdit... » Plagg allait répliquer, mais il fut devancé par Tikki. « Et ne va pas dire que c'est la faute de Fluff ou de Pollen ! Tu aurais pu ne pas les suivre ! D'ailleurs pourquoi tu es monté ici ? Ça ne te ressemble pas de laisser ton émission de cuisine favorite... En fait non, je ne veux rien savoir. » Elle se retourna vers Fluff et Pollen. « Vous tous allez ranger toute cette pagaille... »

« Tikki... Nous devons toujours régler le problème de la fenêtre. » Dit Sass avec un cout de tête en direction de la vitre brisée. « Si tu veux, je peux voir si on peut appeler quelqu'un pour la réparer. Je crois qu'il y a un annuaire dans le livre du maitre. »

« Merci Sass... » Fit le Kwami de la chance avec un léger sourire. « Je vais descendre avec toi. »

Sur ces mots le Kwami de la chance esquissa un dernier regard en direction de Plagg y montrant clairement de la déception.

...

Pollen était frustré. Son plan aurait été parfait, mais elle ne s'attendait pas à ce que les évènements prennent une telle tournure. Le Kwami soupira une énième fois alors qu'elle ramassait les gros morceaux de verres le temps que Fluff aille chercher un balai. Elle se retourna vers Plagg qui remettait en place quelques bibelots à leurs place d'origines. Il semblait... Calme. Trop calme. Cette attitude inquiéta Pollen qui craignait désormais que Plagg fasse usage de son pouvoir. Elle savait de quoi il était capable, et si jamais il agissait, le Kwami de la domination serai tenue comme complice pour l'avoir pousser à bout. Il fallait qu'elle le calme d'une manière ou d'une autre.

Elle s'avança lentement vers Plagg, le cœur battant comme si elle s'apprêtait à désamorcer une bombe.

« Je suis désolée, je n'ai pas trouvé de balai. »

L'arrivée de Fluff arracha un cri de terreur de Pollen dont la main frôlait l'épaule du Kwami de la destruction. Pourtant, Plagg n'accorda aucune importance à sa camarade qui venait de vivre l'une des pires frayeurs de sa vie. Pollen fit volte-face vers Fluff, lui accordant par la même occasion un regard assassin qui en disait long sur ce qu'elle pensait de son amie. Le Kwami de la domination se retourna une dernière fois vers Plagg avant d'attraper Fluff par l'épaule la ramenant de quelques pas en arrière.

« Tu dois vraiment apprendre à frapper avant d'entrer ! » La réprimanda-t-elle. « Tu as failli détruire Paris. »

« Alors j'avoue t'avoir causé une vraie frayeur, mais de là à dire que ça aurait détruit tout Paris... Ne te surestime pas trop... »

« Non, non, non. Ça n'a rien à voir avec moi ! » Pollen attrapa les épaules de Fluff et la retourna vers Plagg. « Regarde-le ! C'est une véritable bombe à retardement qui n'a besoin que d'une seule pichenette pour exploser et réduire cette ville en cendre ! »

« Moi je le trouve calme... »

« Exactement ! » S'exclama Pollen « Plagg n'est jamais calme... Encore moins après une réprimande de Tikki. »

« J'ai fini de ranger l'étagère. » Fit Plagg d'un ton nonchalant, qui hérissa les poils de Pollen et de Fluff. « Je vais descendre prendre un camembert. » Poursuivit-il en sortant de la pièce.

Alors qu'il prit l'escalier pour descendre vers la cuisine, Plagg eut une pensée amusée pour Fluff et Pollen ; elles pensaient réellement qu'il n'avait pas fait attention à leur messe-basse ? D'ailleurs pourquoi croyaient-elles qu'il était énerver ? Pourquoi devrait-il l'être ? Il se savait innocent dans toute cette histoire, il n'avait rien à se reprocher et ce n'était plus qu'une question de temps avant que Tikki ne s'en rendent compte et qu'elle lui présente ses excuses. Voilà, c'est exactement ce qui allait se passer... il fallait juste qu'il lui donne un peu de temps...

Mais alors qu'il allait pousser la porte de la cuisine, le Kwami de la destruction surprit une discussion entre Tikki et Sass.

« Ne t'inquiète pas Tikki... »

« Mais et si les propriétaires rentraient plus tôt, et que la vitre n'ait toujours pas été remplacer ? Et s'ils décidaient de nous chasser ? Ou qu'ils appellent les autorités... ou... »

« Hey ! Calme-toi, et respire un bon coup. » Rassura Sass en posant ses mains sur les épaule du Kwami de la chance. « Il ne se passera rien de tout ça. Demain le réparateur passera nous voir pour prendre les mesures nécessaires et remplacera la vitre. Et les autres rangent en ce moment la pièce... »

« Sauf qu'ils n'auraient pas eu à le faire si Plagg n'était pas entré et... »

La porte de la cuisine grinça légèrement laissant Plagg faire irruption dans la pièce. Il avança d'un pas décontracté vers son placard à camembert sans porté la moindre intention à Tikki et Sass. Ces derniers détournèrent légèrement le regard, mal à l'aise de la situation. Le Kwami de la destruction sortie avec son fromage à la main, ne montrant toujours aucun intérêt à ses compagnons.

Il se dirigea vers le salon, s'installa sur son canapé préféré. Il défila quelque chaine, savourant son camembert. Cependant, il n'arrivait pas à expliquer l'étrange sensation qui c'était formé au creux de son estomac.

Cette sensation était presque similaire à celle qu'il avait ressenti au restaurent lorsque cette espèce de mannequin en carton avait fait les yeux doux à Tikki...

Mais il se connaissait assez pour savoir qu'il n'était pas jaloux. Ça ne se pouvait pas !

Le kwami avala son morceau de camembert d'une bouché avec un grognement incontrôlé qui ne présageait rien de bon.

C'était du moins l'avis de Pollen qui espionnait Plagg dans un coin. Fluff était juste en dessous d'elle et déglutit difficilement face au comportement de son ami.

...

Fluff avait finalement ranger seule le reste de ce qui restait dans le bureau. L'idée était de laisser Plagg seul pour que ce dernier puisse évacuer toute colère de son esprit et puisqu'il ne fallait prendre aucun risque, Pollen s'était proposé de le surveiller. Le Kwami du temps soupira en se rendant compte de sa naïveté envers sa camarade. Elle s'était coltiné la tâche la plus ingrate alors que Pollen était surement assise tranquillement dans un coin et pour seule mission de ne pas quitter Plagg des yeux.

Cette dernière devait d'ailleurs admettre que la télévision avait un effet thérapeutique sur Plagg, puisqu'elle arrivait à distraire le Kwami de la destruction de sorte qu'il ne cause pas l'apocalypse avant l'heure.

Mais ce que Pollen ne savait pas, c'était que Plagg s'était calmer depuis belle lurette, et qu'il ricanait en repensant à l'idée saugrenue que Tikki puisse être attirer par Sass. Il ne comprenait même plus pourquoi il avait tellement dramatisé.

Il se releva de son canapé en étouffant un léger rire, se rappelant de ses théories abracadabrantes, et se dirigea vers la cuisine se prendre un autre camembert car mieux vaut trop que pas assez.

Le Kwami de la domination, qui n'avait pas quitter la scène des yeux, fut soulager de voir que, finalement, elle avait un tantinet exagéré avec son histoire de destruction du monde. Elle remonta au second étage pour retrouver Fluff et la calmer à elle aussi.

Elle retrouva cette dernière près de la pièce en question, se tenant sur l'embrasure de la porte. Seuls ses bras croisés et son regard assassin en disait long sur ses ressentiments envers Pollen, qui commençait à se demander qui de Fluff ou de Plagg elle devait avoir peur.

« J'espère que sa majesté s'est assez reposer pendant que j'ai ranger le reste de la pièce seul. » Lança-t-elle d'un ton froid.

« Oui, à ce sujet... » Pollen déglutit cherchant les bons mots. « J'ai une bonne nouvelle ! » Fluff haussa un sourcil qui mit son amie un peu plus mal à l'aise. « Vois-tu, après que Plagg se soit distrait à l'aide de la télévision, il s'est calmé. Du coup nous n'avons plus à nous inquiéter de ses représailles. »

« Donc, en gros tu me dis que j'ai ranger cette pièce de fond en comble pour... rien ? »

Fluff passa à côté de Pollen d'un pas furieux. Elle, qui avait simplement voulue avoir la télévision, elle s'était finalement retrouver à nettoyer la bêtise qu'avait engendré ses amis.

Elle laissa échapper un grognement tandis qu'elle était arrivée au bout des marches qui menait au première étage. Elle poursuivit son chemin vers le salon dans une démarche peu discrète.

Cependant elle perdit vite toute envie de meurtre lorsqu'elle retrouva Plagg, planté devant la porte de la cuisine, qui était entrouverte. Fluff remarqua également la petite veine qui s'était formée sur le visage de son ami et qui ne présageait rien de bon.

Mais elle secoua vivement la tête, se rappelant qu'elle n'avait plus rien à voir avec cette histoire de cataclysme et que désormais elle pouvait enfin s'approprié le grand écran de la maison.

Elle reprit alors son chemin, mais à pas de loup. Quelque chose en elle lui disait qu'il valait mieux qu'elle ne se frotte pas à Plagg.

Malheureusement pour la petite lapine, à peine avait-elle poser un pied derrière son compagnon qu'il l'attrapa par le col la sommant de regarder l'objet de tous ses tracas.

« Qu'est-ce qu'on fait là ? » Demanda Fluff qui s'accroupi en dessous de Plagg.

« Regarde-le ! » Hurla presque Plagg, mais ne voulant pas se faire remarquer, garda un ton bas.

Fluff plissa des yeux ne comprenant toujours pas ce qu'elle devait remarquer de si choquant.

« Sass fait la cuisine et Tikki ne le fait pas... Je pense que c'est la meilleure combinaison possible pour nos estomacs. » Fit Fluff en relevant la tête.

« Tu ne vois donc pas qu'il essaye d'envouter Tikki ? » S'exclama Plagg à voix basse, alors que Fluff ouvrit grand ses yeux devant cette déclaration surprenante. « Il ne cuisine pas ! » Poursuivit le Kwami en serrant les poings. « Il prépare une potion d'amour. »

Le Kwami du temps réprima un fou rire avant de noter dans un coin de sa tête qu'il ne fallait jamais qu'elle abuse de la télévision.

« Il use de sa magie pour envouter cette innocente Tikki, comme ce sorcier dans Aladin ! »

« Sauf que tu sais que dans le film le méchant était un sorcier... et Sass est un Kwami. » Fit Fluff en plissant des yeux vers son compagnon tout en craignant pour sa santé mentale.

« Et qui nous dit qu'il n'est pas un sorcier... » Poursuivit Plagg dans son délire. « Des humains l'on bien prient comme tel à Salem... Il aurait pu nous duper depuis tout ce temps !»

Fluff, momentanément choquée par cette... évidence (?), ne sut quoi dire. Plagg avait en réalité toucher le fond, et désormais, ce n'était plus Paris, mais Sass qui risquait de subir les foudres du pouvoir cataclysmique de Plagg.

Soudain, un rire aussi adorable qu'honnête réveilla le Kwami du lapin de sa rêverie. Tikki riait et semblait s'exciter face au goût de la mixture dont le parfum alléchant chatouillant les narines des deux fouineurs.

« Tu vois ! » S'étrangla Plagg d'une voix qu'il voulait basse. « Il l'a envouté. »

La jeune fille qui était toujours à demis accroupie sortie un soupir désespérant avant qu'une idée ne germe dans son esprit.

« Tu sais on peut briser le maléfice !» Lança-t-elle à son ami d'une voix enjouée. « Je connais la personne idéale pour tout ce qui concerne les potions. »

« Qui ça ?! »

« Je pars chercher Pollen. » Répondit-elle en prenant la poudre d'escampette.

...

Au final, toute cette histoire fut calmement expliquée à Tikki. Cette dernière usa alors de son incroyable talent pour résoudre les quiproquos et ainsi ramena Plagg à la raison...

« Si seulement les évènements s'étaient déroulé de la sorte... » se dit Fluff alors que Pollen ajustait la cravate de Plagg qui était désormais en smoking près à jouer du piano dans le Grand Palace de Paris. Elle regrettait d'ailleurs avoir sollicité son aide, mais il fallait admettre que Plagg avait été bien trop convainquant alors qu'il menaçait de réduire Sass en cendre.

En réalité, dès que le Kwami de la domination avait eu vent de la terrible tournure qu'avait pris les évènements elle échafauda un plan si farfelu qu'il y avait une infime chance que ce dernier se réalise. Mais pour se faire, il lui a fallu user encore une fois de ses dons dominateurs sur le gérant de l'hôtel (le maire de Paris.) Elle n'osait imaginer la réaction de Tikki si elle apprenait ce qu'elle avait fait. Mais comme disait si bien le problème : Avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille.

Et maintenant que le restaurant leur avait été réservé et préparer pour leur soirée, il ne leur restait plus qu'à attendre l'arrivée de Tikki.

« Tu es sûre de ton plan ? » Fit Plagg d'une voix étouffée alors qu'il desserrait un peu sa cravate dans le dos de Pollen.

« Tu ne devrais pas douter de moi ainsi. » Répondit-elle avec une petite moue faussement outré. « Bien reprenons une dernière fois le plan. » S'exclama-t-elle à l'intention de ses amis.

« De quoi tu parles ? » Fis Fluff qui dormait à moitié sur l'une des nombreuses tables de la pièce. « Tu t'es chargée de la partie compliquée ; nous n'avons plus qu'à attendre Tikki pour que Plagg la « reconquisse ». Récita-t-elle le regard blasé.

« Exactement ! » S'écria-t-elle en pointant Fluff du doigt dans un mouvement théâtral. « Il n'y a absolument rien à faire et c'est ça qui est génial ! »

« Hum... Pollen... » Commença Plagg d'une voix fébrile en dévisageant le piano. « Je ne le sens pas du tout... et crois moi ! En odeur, je m'y connais ! »

« Tu n'as pas à t'inquiéter. » Rassura le Kwami de la domination en posant ses mains sur les épaules de son ami. « Tu n'as qu'à faire comme durant ta dernière répète. »

« Mon dernier morceau date de Tchaïkovski. J'ai surement perdu la main depuis le temps. »

« De quoi tu parles ? Tchaïkovski était ton meilleur élève. » Argumenta Pollen d'un sourire confiant.

Plagg secoua la tête se rappelant de la véracité de ces paroles. Il était Plagg après tout, Kwami de la destruction et dieu immortelle au goût prononcer pour le camembert. Il s'en sortirait !

Fluff, qui n'avait pas bougé d'un centimètre, se redressa d'un bon, remarquant qui venait de faire irruption dans la grande salle.

Une silhouette c'était d'abord formé au loin donnant une raison suffisante à Plagg de s'installer derrière le bel instrument le temps que Pollen éteigne les lumières ne laissant qu'une lueur tamisée éclairer le joueur de piano.

Ce dernier entama son morceau de « barcarole » ne se doutant pas un instant que la silhouette qui s'avançait n'était pas celle d'une, mais de deux personne, dont l'une possédait une carrure masculine que les Kwamis reconnurent bien comme étant celle de Sass.

Les notes de musiques qui aurait dû suivre cette entrée, aurait dû être un enchainement magnifique jusqu'à la formation d'une formidable mélodie. Malheureusement, le choc et la surprise de l'arrivée de ce serpent en compagnie de sa Sucrette, dévia malencontreusement les doigts du Kwami de la destruction, qui stoppèrent alors leur performance dans un bruit affreusement grave.

Plagg se leva, et se dirigea d'un pas rageur vers celui qu'il considérait comme un ami mais Tikki s'interposa derrière les regards meurtris de Fluff et Pollen qui ne désiraient plus que de se jeter dans un trou pour s'y cacher le reste de leurs existences.

« J'espère pour toi que tu as une bonne excuse pour être en dehors de chez nous avec pour seul compagnie Fluff et Pollen. » commença la rousse d'un ton sévère.

« J'essaye de te sauver de son envoutement. » Vociféra Plagg sous le regard choqué de Sass qui n'avait pas l'air de comprendre la situation. « Mais à ce que je vois tu préfères jouer les ingrates en ramenant cette espèce de... de sorcier ! » Tikki voulut le couper, mais le Kwami ne lui en laissant pas le temps. « Mais que vois-je ?! Tu arrives ici avec ça ! » S'étrangla-t-il en montra Sass d'un mouvement de doigt.

Cette petite crise passé, Plagg souffla d'exaspération levant les bras au ciel d'un geste théâtral. Pollen s'éclipsa dans un coin reculer du grand restaurant, tandis que Fluff se demandait si elle devait exploser de rire, ou craindre au plus haut point ce qui allait suivre.

Finalement, Tikki et Sass s'échangèrent un regard avant d'exploser d'un rire tonitruant derrière le regard scandalisé de Plagg qui ne savait plus où se mettre.

Ce dernier leur renvoya d'ailleurs un regard si méprisant que les deux Kwamis reprirent vite constance face à cette situation unique.

« Ecoute, Plagg. » Commença Tikki d'une voix douce sans pour autant réprimer un sourire. « Je ne sais pas du tout comment tu as pu te mettre cette idée farfelue dans la tête, mais sache que toute cette histoire est un malentendu. »

« Et vos petites conversations sur moi ?! »

Tikki venait de comprendre ce qui énervait autant son âme sœur.

« Alors j'aimerais être sure d'une chose. » Dit-elle en se massant les tempes, sentant une migraine pointé le bout de son nez. « Tu es en train de me dire que la raison de tout cette mise en scène, provient juste d'un de tes innombrables caprices sur ta petite personne ?! » Demanda-t-elle les dents serrer.

« Ma petite personne ? Je suis le Dieu... »

« Immortel de la destruction. » Compléta Tikki d'un ton las. « Tu nous rabâches les oreilles à force de le rappeler. »

« Car il s'agit d'une vérité. »

« Dont nous nous passerions largement... »

Tandis que les deux Kwamis s'élancèrent de plus belle dans, ce qui semblait être, une dispute interminable, Sass se fraya un chemin vers Pollen qui s'était trouvé une excellente place dans l'ombre. Fluff, elle, était restée à sa place, semblant trouver du plaisir dans la petite scène de ménage de ses amis.

« N'essayes pas de changer de sujet ! » Fini par s'exclamer Plagg plus qu'exaspérer de voir que sa Sucrette aurait probablement le dernier mot. « Tu ne m'as tout toujours pas dit ce que Sass fait ici. »

« Il m'a accompagné parce que je lui aie fait promettre de ne jamais rester seule avec vous. »

Plagg eut le souffle momentanément coupé devant tant de franchise. Il secoua la tête avant de se reprendre.

« Biensur, tu ne peux plus te passer de sa présence depuis qu'il t'a envouté. »

« Mais de quoi tu parles à la fin ?! » Fini par s'exclamer Tikki désirant au plus au point une explication, de préférence logique.

« Je te parles de la potion d'amour qu'il t'a donné ! »

Sass regarda Pollen d'un regard incrédule, ce à quoi le Kwami répondit avec un haussement d'épaule et un regard désabusé.

« La potion ? » Demanda Tikki un peu perdue.

« Oui, cette espèce de mixture qu'il préparait dans la cuisine. »

Une illumination semblait avoir ouvert les yeux de Tikki qui ne put s'empêcher de sourire.

« Oh Plagg... » Commença-t-elle doucement. « Cette potion d'amour dont tu parles, n'est qu'un cadeau que Sass m'a aidé à préparer. »

« Je s'avais que c'était un sorcier ! Il... attend quoi ? »

« Puis-je enfin m'exprimer ? » Demanda Sass se levant pour refaire face au Kwami de la destruction. « Quand tu as surpris notre conversation avec Tikki la première fois, elle a tellement eu peur de t'avoir blessé qu'elle a tenue à te faire un cadeau. Et comme elle sait combien tu aimes manger, elle a voulu te faire la cuisine... »

« Tu voulais m'empoisonner ?! » S'exclama Plagg d'une voix terrifier.

Tikki leva les yeux au ciel tandis que le Kwami du serpent poursuivit.

« Alors, comme elle sait également qu'elle n'a aucun talent en cuisine... »

« Ça va, je pense qu'on a compris ; je suis une catastrophe en cuisine ! On peut se concentrer sur ce qui importe ? » Fit Tikki en serrant les dents.

Sass se racla la gorge avant de reprendre.

« Oui donc s'est pour ça qu'elle a sollicité mon aide. »

Plagg regarda tour à tour ses amis avant de s'arrêter à Sass. Il lui lança un regard désolé.

« Je te dois mes plus plate excuse... tu m'as sauvé mon estomac de sa cuisine. »

Tikki leva les bras et compléta son geste d'un soupire exaspérer.

Fluff, qui n'avait rien manqué à la scène, conclut que toute cette agitation valait largement plus un feuilleton de télévision. Elle regretta uniquement de ne pas avoir de pop-corn pour accompagner ce film dramatique aux allures comiques.

Au final, tout fini bien pour tout le monde... ou presque. Alors que la bande de Kwamis s'apprêtait à rentrer chez eux, un serveur vint à la rencontre de Pollen.

« Excusez-moi mademoiselle. Voici l'addition. »

« Je vous remercie. » Dit Pollen d'un ton aimable.

Mais le Kwami manqua presque de s'étouffer à la vue du montant à payer. Face à cette réaction ses amis s'avancèrent vers elle.

Plagg lança un « oh... » avec des yeux ronds tandis que Tikki laissa échappée une exclamation de surprise. Fluff se couvrit la bouche et Sass... Sass semblait avoir fait un blocage.

« Dite moi que nous avons de quoi payé... » Fit Pollen d'une petite voix.

Sass ne lui répondit pas et pris l'addition avant d'aller voir n'importe qu'elle personnel de l'établissement.

« Je croyais qu'il ne devait jamais te laisser seule avec nous ? » Demanda Plagg.

Tikki lui renvoya un regard si terrifiant qu'elle aurait pu faire pâlir un fantôme. Le Kwami de la destruction se ravisa de tout autre commentaire.

Après quelques instants qui parurent durer une éternité, les Kwamis accueillir Sass qui abordait un visage neutre et qui, malheureusement, ne pourrait lors dire s'il apportait un bonne ou une mauvaise nouvelle.

« Alors j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. » Commença-t-il. « La bonne est que nous n'irons pas en prison pour ne pas avoir payé cette réservation. »

« Et la mauvaise ? » Demandèrent tous ses camarade d'une voix tremblante.

« On va devoir travailler pour rembourser cette dette. Alors chère amis, mes félicitations ! Nous nous apprêtons à entrer dans, ce que les humains appellent ; le monde du travail. » Dit-il sans aucun enthousiasme devant, une Pollen et un Plagg répugnés, une Tikki choquée et une Fluff, qui avait finalement trouvée du pop-corn.

Fluff se retourna vers Pollen et lui chuchota.

« J'espère pour toi que tu as finalement ranger seule ta chambre. »

Le Kwami de la domination ne put alors s'empêcher de sourire face à l'ironie du sort.

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