6 - Joyeux anniversaire... ?
Rébecca se précipite à la porte pour empêcher sa mère d'entrer. L'homme grogne, il est en train de reprendre ses esprits, il s'agit de faire vite.
― Salut maman ! lance-t-elle en sortant et refermant derrière elle, d'un ton faussement enjoué.
― Bon anniversaire, ma chérie. J'ai une surprise pour toi.
― Oh... moi aussi j'ai une surprise...
― Pas aussi belle que la mienne, je parie !
― Hum... tu risques d'être étonnée... murmure la jeune fille.
― Regarde ça, continue sa mère sans l'entendre.
Gaétane sort triomphalement un énorme paquet de son sac et le pose sur la table de la cuisine.
― Approche, ouvre.
Rébecca se saisit des rubans et défait le paquet sans vraiment parvenir à se concentrer sur ce qu'elle fait. C'est un énorme gâteau, avec une décoration magnifique digne d'une fête mémorable. Aux fruits de la passion. Sa mère a encore oublié... C'est le seul goût que la jeune fille n'apprécie pas...
Mais elle est tellement excitée pas la présence de l'inconnu dans la salle de bain, qu'elle ne relève pas et réfléchit comment parler du voleur à sa maman.
Les yeux sombres se posent sur la jeune fille et un sourcil parfaitement épilé tressaute de surprise :
― Tu ne t'es pas coiffée ?
Rébecca pose la main sur ses cheveux encore mouillés. Elle a oublié, mais elle s'en fiche.
― Maman, commence-t-elle avec excitation, tu m'as bien dit que j'étais trop faible pour me protéger toute seule, n'est-ce pas ?
― Oui, ma puce, soupire sa mère. On en a reparlé hier.
Puis elle enchaine tout de suite :
― Tu ne veux pas te faire belle pour le jour de ton anniversaire ?
Mais sa fille ne fait pas attention à sa remarque et continue :
― Si je te prouve que j'en suis capable, que je sais me défendre...
― Ré... tu sais que ça ne sert à rien, la coupe encore Gaétane tout en sortant deux assiettes d'un placard.
― Maman ! Je t'assure que tu te trompes, je peux te montrer...
Rébecca se dirige vers la salle de bain et pose la main sur la poignée, prête à lui présenter fièrement l'homme qu'elle a assommé et ligoté, sans l'aide de quiconque.
― Rébecca, ça suffit, tu ne sortiras pas, c'est tout.
― Mais...
― Non !
― C'est que...
― JAMAIS ! Tu entends ? Jamais !
Sur le point d'ouvrir la porte de la salle de bain, la jeune fille se fige au cri de sa mère, et retire sa main de la poignée.
Gaétane se pince l'arête du nez en fermant les yeux et marmonnant un « désolée » presque inaudible. Elle ne crie jamais, d'habitude, et parait soudain si fatiguée, Rébecca n'ose plus rien dire. La jeune fille réfléchit à toute vitesse pour savoir quoi faire maintenant. Elle ne veut pas décevoir sa mère, mais c'est plus fort qu'elle, il faut qu'elle aille voir ces lumières !
Et soudain, une idée surgit dans son esprit. Peut-être que... ?
― Maman, je... je sais ce que je veux pour mon anniversaire, dit-elle enfin d'une petite voix, en revenant lentement vers la cuisine.
― Dis-moi... souffle Gaétane tout en recoiffant ses longs cheveux frisés en une queue haute qui était pourtant déjà parfaite.
Elle paraît avoir retrouvé son calme, mais son regard fuit celui de sa fille.
― Je n'ai plus le papier que tu m''as offert l'an dernier. Tu te souviens ? Celui qui me permet de faire des peintures si spéciales et si belles.
― Tu sais qu'il n'est pas accessible partout, soupire Gaétane. J'aurai besoin de faire de la route pour en acheter.
― Je sais.
La femme brune paraît réfléchir quelques instants. Le choix entre la laisser sortir et lui offrir ce papier rare est pourtant vite fait.
― D'accord, ma chérie. Je m'en occuperai tout de suite après mon travail. Je serai de retour demain matin. Ça te va ?
Rébecca acquiesce en souriant timidement, et jette un œil discret en direction de la salle de bain. Elle entend un léger bruit, mais n'est pas sûre.
― Bon, continue Gaétane, j'ai assez trainée, il faut que je file au boulot. Passe une bonne journée, et régale-toi ! Tu peux faire une pause dans le travail que je t'ai donné à faire, c'est repos aujourd'hui, profites-en bien.
Elle embrasse sa fille sur le front, prend son sac, son manteau, et se dirige vers la porte d'entrée.
― Je t'aime, ma chérie ! lance-t-elle avant de fermer sur elle.
― Je t'aime aussi, maman, murmure Rébecca en entendant la clé tourner dans la serrure.
La jeune fille reste immobile sur sa chaise quelques secondes, puis se lève d'un bond en direction d'une des fenêtres pour vérifier que sa mère est bien en train de partir. Rassurée, elle ouvre doucement la porte de la salle de bain, se demandant si son prisonnier s'est réveillé ou non.
Il est là, assis sur le sol, les pieds et les mains toujours liés par des draps, mais conscient.
― Eh bien ! lance-t-il d'un ton enjoué. J'ai bien cru que vous alliez discuter toute la journée !
― Euh...
― Je peux partir, maintenant ? Il me semble qu'il y a un léger malentendu.
― Il n'y a pas de malentendu ! proteste Rébecca en se plantant devant lui, les bras croisés. Vous êtes entré dans ma maison par le grenier, et vous trouvez étrange que je me défende ?
Le voleur fixe la jeune fille en silence pendant quelques secondes. Il s'attendait à trouver une vieille retraitée toute fripée dans cette maison étrange, à la place c'est une jolie jeune fille blonde aux yeux verts qui le toise avec méfiance. Une princesse à la place d'une sorcière ? Pas de souci. Les jolies filles, il connaît, et il sait s'y prendre. Un sourire en coin vient étirer ses lèvres fines et un de ses sourcils monte d'un cran, dans une moue qu'il sait charmante :
― Ecoute, ma jolie, commence-t-il d'une voix suave, tu m'as l'air gentille, je suis sûre qu'on va pouvoir s'entendre, parce que je le suis aussi. C'est une erreur, je suis désolé. Je te propose de m'enlever ses... draps, et je m'en irai comme si de rien n'était.
Mais, à son plus grand désarroi, au lieu de craquer comme toutes les autres, la jeune fille se montre totalement insensible à son charme. Elle se retourne, ouvre le placard où elle a caché les affaires du prisonnier, puis revient vers lui en tenant le sac devant elle :
― Une combinaison noire, une corde, un baudrier... Vous me prenez pour une idiote, ou quoi ?
― ... ?
― Vous avez tout d'un voleur pris en flag' !
Rébecca sourit intérieurement en le voyant se raidir. Parler comme dans les films d'action, c'est assez cool !
― Tu te trompes, ma belle. Je ne suis pas venu te voler...
― Moi, peut-être pas, le coupe-t-elle d'une voix qu'elle veut ferme, pour ne pas montrer qu'elle n'est pas tout à fait insensible devant ce regard clair et brillant. Mais les propriétaires de ceci, auront peut-être une autre version ?
A ces mots, la jeune fille a sorti la clé USB qu'elle tient bien en évidence, hors de portée du voleur. Celui-ci sursaute violemment, tâte son pantalon avec ses mains liées, et fait visiblement un effort pour ne pas afficher son trouble. Il hausse les épaules en s'exclamant d'une voix une peu trop forte :
― Bah, il n'y a rien, sur cette clé...
― C'est ce qu'on va voir !
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Salut salut ! 👋😁
Alors, vous pensez quoi de la suite des événements ?
Merci d'être toujours là ! La suite sera pour samedi prochain ! 😊❤️
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