Chapitre 54 : Une mère....particulière
Jonas se laissa tomber sur son lit, cette mission en Enfer n'allait peut-être pas être si terrible. En tout cas, il avait un toit sur la tête et ça c'était génial, en plus, Mélodie Whathis était une excellente cuisinière. Qui l'eut cru ?
-"Je devrais peut-être prévenir les archanges", pensa le jeune homme.
Aussitôt dit, il joignit ses mains et ferma les yeux. Pendant ce temps, Mélodie continuait de lire son livre de magie noire devant la cheminée. La chaleur produite par le feu la réchauffa et la fit soupirer d'aise, après avoir tourné quelques pages du grimoire, elle le referma en soupirant.
-Il avait vraiment des idées loufoques en matière de magie à l'époque, commenta-t-elle tout haut avant de se lever et de se diriger vers sa chambre.
La démone s'assit sur son matelas en soupirant. Elle se sentait vide, l'appartement qu'elle partageait avec Valentino il y a quelque temps lui manquait. Mais au moins, elle n'était plus seule dans ce grand manoir maintenant. Il y avait cet étrange nouvel arrivant que la jeune fille trouvait très gentil. La sorcière s'étira et se changea rapidement. Demain, son entraînement continuait et elle devait être en forme.
Elle s'endormit en fixant la lueur de la bougie qui projetait d'étranges ombres sur les murs. Rapidement, la fatigue la rattrapa et les yeux de Mélodie se fermèrent doucement.
Le lendemain :
Le réveil sonna, tirant la démone de son sommeil réparateur. Elle s'étira pour l'éteindre mais tomba du lit en même temps. La jeune fille lâcha un petit "aïe" et se releva en se massant le bas du dos.
-Trop tôt, trop tôt, souffla-t-elle en se dirigeant vers la salle de bain.
La sorcière en ressortit quelques minutes plus tard, habillée d'un jogging et d'un tee-shirt. Flemme de faire mieux. Elle enfila sa paire de basket blanche fétiche et attacha ses cheveux en queue de cheval haute avant de descendre dans la cuisine. Mélodie y trouva Jonas en train de prendre son petit-déjeuner.
-Oh, tu es matinal, dit-elle, surprise.
-Haha, oui...
L'ange n'avait en réalité pas trouvé le sommeil et avait gardé les yeux ouverts toute la nuit.
-Ca te gène pas de passer la journée seul ? questionna la jeune fille en attrapant des céréales. Je dois partir à mon entraînement.
-Ton entraînement ? répéta Jonas.
-Oui, tous les jours, je suis formée par quelques dirigeants des Enfers, expliqua Mélodie. Paimon pour l'art de diriger les armées, Satan pour les sports de combat et Lucifer pour l'escrime.
Le garçon avala de travers, comment Mélodie pouvait être entraîné par de telles personnes et en parler comme si c'était normal ?
-Tu peux sortir si tu veux, continua la sorcière sans rien voir. Mais seulement si tu sais te battre et fais attention aux pervers et aux psychopathes, ajouta-t-elle.
-Je pense...que je vais rester ici, répondit le jeune homme.
-J'ai une magnifique bibliothèque à l'étage, précisa la démone. Sers toi.
-D'accord, merci.
Mélodie haussa les épaules et s'assit en face de lui pour manger tranquillement. Jonas lui jetait de temps en temps des regards furtifs, ses lèvres brûlantes de questions.
-Vas-y, dit la jeune fille sans lever les yeux de ses céréales.
-Pardon ? demanda le garçon.
-T'as l'air de vouloir me demander quelque chose, ben vas-y, je t'en pris, dit la démone.
L'ange la regarda avec des yeux ronds, elle était perspicace. Il se reprit et se racla la gorge.
-Ce n'est pas trop dur d'être la "protectrice" des Enfers ?
-Hum, disons que c'est un titre comme un autre, répondit la sorcière.
-Ok, et pourquoi tu as décidé d'endosser ce rôle ? questionna le jeune homme.
-C'est un interrogatoire ? demanda Mélodie en arquant un sourcil.
-Je me renseigne, c'est tout, se défendit l'ange. Du coup ?
-Et bien, on va mettre ça sur le dos de la tradition familiale, déclara la jeune fille en souriant.
-Et tes parents ? Ils en pensent quoi ?
Le sourire de la démone s'effaça et son regard se fit plus sombre. Elle croqua dans un céréale.
-Ils...ne sont pas au courant, répondit-elle. Et même si c'était le cas, ils s'en foutraient royalement.
La sorcière se leva.
-Enfin, bref, je dois y aller. Bonne journée, Jonas, dit-elle avant de prendre manteau, écharpe et de sortir.
-Bonne journée à toi aussi, dit Jonas avant de se retrouver seul avec un nouveau mystère sur les bras.
Il devait découvrir la relation qu'avait Mélodie avec ses parents, savoir un maximum de chose sur la sorcière lui permettrait une meilleure réussite de sa mission. Au même moment, la démone ouvrit un portail en grognant.
-Mes parents...je me demande ce qu'ils sont devenus quand même...
Au studio de Valentino :
-Ettttt...COUPEZ ! cria le démon papillon. C'était parfait !
Angel et ses partenaires se levèrent en soupirant d'aise et de soulagement.
-Trente minutes de pause avant la prochaine scène, prévient Valentino en tapant dans ses mains. Reposez-vous !
Tous hochèrent la tête, les journées étaient plus abordables depuis quelque temps. Tout le monde avait remarqué un changement dans l'attitude du démon. Le démon papillon s'alluma une cigarette et se met un peu à l'écart pour fumer tranquille.
Angel ne le quitta pas du regard, la veille, L'Overlord avait voulu lui donner une gifle comme souvent. Mais il avait levé la main avant de la baisser et de sortir de la pièce sans un mot. Chose qui n'était jamais arrivée. Le démon araignée savait que Val avait changé depuis le départ de Mélodie et sa bataille héroïque contre les exterminateurs.
Il avait sûrement dû découvrir quelque chose sur la démone poupée, ou alors il avait des remords. Angel secoua la tête, Valentino ? Avoir des remords ? Impossible, c'est le "Grand" Valentino.
Ce dernier continuait de fumer sans rien dire.
-Monsieur Valentino ? dit une voix.
Le démon papillon se tourna et baissa les yeux vers un petit démon.
-Qu'y a-t-il ?
-Une femme souhaite vous parler, elle dit que c'est urgent, expliqua le démon.
-Je suis occupé, contra L'Overlord. Qu'elle repasse plus tard.
-Elle, elle insiste beaucoup.
Valentino soupira.
-Quel est son nom ? demanda-t-il en prenant une nouvelle bouffée de nicotine.
-Mme Saphira, répondit le démon.
-Hum, oui. Ce nom me dit quelque chose, ne serait-ce pas L'Overlord du luxe ? questionna le démon papillon en soufflant la fumée. Je n'ai jamais eu affaire avec elle, que veut-elle ?
-Elle dit vouloir parler de sa fille.
-Sa fille ?
Quelle démone, qui plus est une Overlord, viendrait voir celui de la luxure pour parler de ses rejetons ? C'était étrange et inhabituel.
-Mme Saphira m'a demandé de vous transmettre son vrai nom en cas de doute...
-Eh bien, vas-y, accouche, s'impatienta le démon.
-Elle dit s'appeler Delphine...Delphine Whathis.
Valentino laissa tomber sa cigarette.
-Tu...es sûr de ce que tu avances ? demanda-t-il d'une voix éteinte.
-Oui, monsieur ! Elle se trouve dans un de vos salons...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que L'Overlord était déjà sorti en courant presque. Ses talons claquaient violemment le sol alors qu'il traversait les couloirs du studio. Il finit par ouvrir la porte d'un des salons à la volée. Sur un des fauteuils se trouvait une magnifique femme. Elle avait de long cheveux dorés comme l'or et une peau de la même couleur, elle était richement vêtu et tenait un porte cigarette fumant dans une de ses mains recouvertes par des gants de velours blanc. Ses yeux noirs se posèrent sur le démon, elle se leva et se rapprocha de lui.
Mme Saphira, tel était le nom qu'elle avait choisi en arrivant en Enfer, imposait le respect par sa seule présence. Elle n'était pas très grande mais sa grâce lui donnait facilement des centimètres en plus.
-Monsieur Valentino, déclara-t-elle d'une voix satinée. C'est un plaisir.
Le démon papillon se pencha et embrassa le dessus de la main de la démone.
-Tout le plaisir est pour moi, madame.
-J'ai entendu dire que vous aviez eu affaire avec l'une de mes filles, déclara Delphine Whathis en se rasseyant.
-En effet, confirma L'Overlord en servant deux verres de vin rouge. C'était une enfant...adorable, ajouta-t-il en tendant un des verres à pied à la femme.
Elle ricana et le saisit avant d'en prendre une gorgée.
-J'avoue...avoir espéré la trouver ici, souffla Saphira.
-Vraiment ? dit le démon en arquant un sourcil. Vous ne sembliez pas très proche d'après les dires de votre fille. Vous auriez essayé de la marier de force de nombreuses fois.
La démone déploie un éventail en dentelle et s'éventa avec.
-J'étais une femme de mon époque, mon cher, dit-elle. C'était pour assurer la sécurité de mes enfants que je faisais ça.
-Arrêtez un peu vos conneries, rétorqua Valentino en laissant tomber le masque des bonnes manières. Si, ne serait-ce qu'un dixième de ce que votre fille m'a avoué est vrai, vous méritez chaque seconde passée en Enfer.
La femme s'éventa silencieusement avant de renchérir.
-Les chasseurs de sorcières ont tué mes filles vous savez ? Ils les ont pendus au balcon, mon mari aussi est mort. Mais lui ce n'est pas grave, je comptais l'empoisonner un jour ou l'autre.
-Désolé, mais quand j'entends ça, c'est difficile de vous plaindre, avoua le démon papillon en écrasant sa cigarette dans un cendrier.
-J'aimais mes filles, continua Saphira. A ma manière...Même la sorcière, celle-là, elle m'a fait honte le jour même où elle sortit de mon ventre. Avec ses cheveux rouges comme le sang. Je savais que c'était une sorcière. Après notre mariage, mon mari m'avait parlé d'une prophétie dans sa famille vieille de douze générations.
-Oui, je suis au courant, informa L'Overlord. Continuez.
-Mais je les aime malgré tout, je suis morte quelques temps après l'attaque des chasseurs et je suis arrivée ici.
-Ca n'explique pas pourquoi vous êtes venu me voir, contra le démon.
-J'aimerais renouer les liens avec ma benjamine, déclara la femme en refermant son éventail d'un geste vif. Et je veux que vous m'aidiez !
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