Chapitre 13 : Histoire Passée
Mélodie continue de raconter son histoire, les moments passés avec ses sœurs et ceux avec Cassandre, son apprentissage en tant que sorcière, la manie de sa mère de vouloir la marier à tout prix… Les mots sortaient naturellement de sa bouche, comme si ils n'attendaient que ça, puis au bout d'un moment elle raconta le jour où sa vie bascula…
Décembre 1945 :
Les quatres sœurs étaient dans la chambre de Mélodie en train de discuter, la petite sorcière portait sa jeune sœur de 5 mois dans ses bras en la berçant doucement. Soudain, un bruit de verre brisé retentit.
-Qu'est ce que c'est ? demanda Marie.
-Sûrement les vieux qui se disputent et qui se balancent de la vaisselle au visage, répondit Lisa en baillant.
Un cri résonna, un cri de peur.
-Tu es sûre ? dit la cadette.
Mélodie serra sa petite sœur, du nom de Louisa, plus fort contre elle avant de regarder par la fenêtre.
Il y avait une vingtaine d'hommes qui cassaient les fenêtres et enfonçaient la porte.
-Par Hécate, murmura Mélodie.
Les deux grandes sœurs échangèrent un regard et hochèrent la tête. D'un même geste, elles prirent la petite sorcière et l'enferme, elle et Louisa dans l'armoire.
-Qu'est ce que vous faites ? cria la jeune fille.
-On te protège, dit Lisa.
-On s'était promis de le faire le jour de ta naissance, continua Marie.
-Mais et vous ?
-On va se cacher autre part, ne t'inquiète pas, répondit l'aînée.
-N-Non restez a-avec moi, pleura Mélodie.
-Mélodie, ma puce, murmura la cadette en serrant la jeune fille dans ses bras.
-On va s'en sortir, promets nous de sortir seulement quand il n'y aura plus de bruits, demanda Lisa.
-Et promets nous de rester celle que tu es et de protéger Louisa, demanda également Marie.
-M-mais…
-Promets le nous, demandèrent Lisa et Marie d'une même voix.
Elles tendirent leurs petits doigts. Mélodie essuya ses larmes et entrelaça le sien avec les leurs.
Elles se firent un câlin et la cadette murmura :
-On t'aime fort, tu es notre petite sorcière à nous…
Les deux grandes sœurs se levèrent et refermèrent l'armoire. Mélodie entendit leurs pas s'éloigner puis disparaître. Elle berça doucement Louisa pour s'empêcher de pleurer.
Quelque temps plus tard, il n'y avait plus aucun bruit dans le manoir. La jeune fille ouvrit la porte et sortit doucement dans le couloir noir. Les tableaux étaient par terre, les vases brisés et les meubles saccagés.
La petite sorcière chercha dans toutes les pièces de la maison mais ne trouva pas ses sœurs. Elle décida de sortir dans le jardin pour continuer de chercher.
Quand elle sortit, la jeune fille ne vit rien. Seuls des bouts de bois cassés traînaient dans l'herbe, mais Mélodie sentit quelque chose tomber sur son épaule, comme des gouttes de pluie. Elle la toucha pour voir ce que c'était, la texture était étrange et familière. Visqueux et chaud.
D'un coup, la future démone poupée comprit ce que c'était et retira sa main pour confirmer sa pensée. Elle était rouge, rouge sang.
La jeune fille leva doucement la tête et vit deux corps accrochés au balcon, les corps de ses sœurs.
-Non…
Mélodie tomba à genoux dans l'herbe fraîche et vomit devant le spectacle horrible qui s'offrait à elle. Ses sœurs pendus au balcon, les yeux arrachés et la bouche cousue. Une inscription était marquée sur le mur :
"Le mal doit être éradiqué".
-Non, non, non, NON !
La petite sorcière éclata en sanglots.
-N-NON, N-N-ON, P-POURQUOI ?! POURQUOI ELLES ?!
Elle serra Louisa dans ses bras et se leva. Puis elle se mit à courir, courir de toutes ses forces.
Courir loin, loin de ses corps, loin de cette maison et loin de cette inscription.
Elle arriva finalement devant une maison, elle sonna et une fille vint lui ouvrir.
-Mélodie ?
-Cassandre ! cria la jeune fille en s'effondrant dans ses bras.
-Que c'est-il passé ? demanda la sorcière, tu es couverte de sang !
-Des hommes… chez moi,... mes sœurs,... mortes. Je, je…
Elle s'évanouit, Louisa serrer contre elle.
Mélodie ouvrit doucement les yeux, elle était allongée dans un lit, un feu brûlait dans une cheminée. Elle se redressa doucement et regarda autour d'elle.
-"Où suis-je ?", se demanda la petite sorcière.
Soudain les événements de la veille lui reviennent en mémoire. Elle se mit à pleurer mais elle essuya rapidement ses larmes.
-"D'ailleurs je dis la veille, mais je ne sais pas depuis combien de temps je dors"...
A ce moment là, une femme rentra dans la chambre. Elle était plutôt grande, de longs cheveux noirs lui cascadent dans le dos et de magnifiques yeux bleus brillaient malicieusement. La femme tenait dans ses bras un plateau où était posé un bol, un verre et une carafe remplie d'une étrange mixture.
-Tu es enfin réveillée, s'écria la femme en se rapprochant du lit, comment te sens tu ?
-Bien, je crois, répondit Mélodie, où suis-je, qui êtes-vous ?
-Oh j'en oublie mes bonnes manières. Je suis Amandine, la mère de Cassandre et tu es dans le refuge des sorcières. Ça fait maintenant trois jours que tu dors.
-Trois jours !?
-Tu as eu un trop plein d'émotions, c'est normal pour quelqu'un de si jeune de réagir comme ça, la rassura Amandine.
Pendant qu'elle parlait, elle remplit le verre d'une mixture vert clair et le tendit à la petite fille.
-Tiens, bois ma chérie.
-Euh… C'est quoi ? demanda Mélodie en le regardant avec un air méfiant.
-Tu as vécu un grave traumatisme, ceci est un remède pour éviter les séquelles psychologiques.
La jeune fille le regarda encore avant de le saisir et de le boire d'une traite. Elle se mit à tousser : ça avait vraiment un goût horrible.
-Où est Louisa ? demanda Mélodie.
-Dans une chambre à côté, répondit Amandine.
Elle lui passe le bol qui était rempli de soupe, la petite sorcière l'accepta volontiers et en but une gorgée. Délicieux.
-Cassandre m'a raconté ton histoire, tu es ici chez toi. Une sorcière n'en abandonne jamais une autre.
-Merci…
La femme sortit en fermant la porte de la chambre derrière elle. Mélodie finit la soupe et se rallongea dans le lit.
-Je sens que je vais me plaire ici, dit-elle en fermant les yeux.
En effet, les premiers mois furent incroyables et la jeune fille rencontrait enfin des gens comme elle. Amandine était une personne merveilleuse, c'est elle qui lui a appris à cuisiner. Cassandre a appris à Mélodie à coudre et à se servir de sa magie pour améliorer ses créations. Louisa avait bien grandi et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Et un jour en janvier 1946 elle rencontra un jeune garçon blond.
Elle se promenait dans la ville avec Cassandre et soudain elle entendit un bruit venant de la ruelle à côté. Mélodie s'y aventura et trouva un jeune garçon blond allongé par terre, blessé.
-Oh bon sang ! s'écria Cassandre en se baissant, je sais pas qui lui a fait ça, mais il l'a pas loupé !
-Oui, je vais essayer d'arrêter l'hémorragie, dit la jeune fille en déchirant le bas de sa robe.
Elle noua le tissu autour du torse du jeune homme qui en gémit de douleur.
-Mince, le sang a arrêté de couler mais il est quand même bien amochée, remarqua Mélodie.
-Essayons de l'amener dans un bar, peut être qu'ils auront le matériel pour le soigner, proposa la brune.
-Bonne idée, approuve la future démone poupée, viens m'aider à le porter.
Les deux sorcières lui prirent chacune un bras et l'emmenèrent dans la boutique la plus proche. Elles poussèrent la porte, ce qui fit tinter une petite clochette.
-Bonj…,commença le barman, Oh Seigneur, que s'est-il passé ?!
-On ne sait pas m'sieur, on l'a trouvait dans cet état, répondit Mélodie.
-Vous n'auriez pas une trousse de secours par hasard ? demanda Cassandre.
-Si, dans la cuisine je vais la chercher. Pendant ce temps, posez le sur une table !
Les deux filles obéirent et le déposèrent sur une table en bois qui craqua légèrement sous le poids.
Le barman revint avec la fameuse trousse et Cassandre la saisit. Elle l'ouvrit et sortit le nécessaire : désinfectant, aiguille, fil…
Mélodie attrapa le désinfectant et nettoya la plaie avec, puis laissa la place à Cassandre pour la recoudre.
-C'est bon, déclara la brune, tu es tiré d'affaires !
-Comment te sens-tu ? demanda Mélodie au jeune homme.
-Fatigué… Comment vous appelez vous ?
-Moi c'est Cassandre!
-Et moi c'est Mélodie.
Au son de son nom, les yeux du garçon se mirent à briller. Il sourit et répondit :
-Moi c'est Warren…
-Je suis désolée, patron, mais je n'arrive pas à aller plus loin, dit la jeune fille en se blottissant dans le torse du démon papillon.
-Ce n'est pas grave Mélodie, tu m'as déjà dit beaucoup de choses, tu es très courageuse, dit Valentino en la serrant contre lui.
-Merci…vous voulez que je retourne dans ma chambre ?
-Non, tu peux rester avec moi pour cette nuit, ne t'inquiète pas…
Elle se serra contre L'Overlord et murmura :
-Je me sens bien avec toi… Je pense que c'est ce que l'on ressent quand on a un père…
La démone poupée ferma les yeux et s'endormit. Le démon papillon, lui, avait les yeux grands ouverts de stupéfaction. Premièrement, elle l'avait tutoyé et deuxièmement, elle l'avait comparé à un père. Il lui caressa doucement le dos et les cheveux. Il ne savait plus quoi penser. Valentino resta quelques instants avec la jeune fille, puis il l'a posa à côté de lui et la borde avant de se lever. Il fit les cents pas dans sa chambre puis attrapa un paquets de cigarette,un briquet et sa robe de chambre rouge, il se dirigea vers son balcon qui était relié à sa chambre. Il ouvrit la porte fenêtre et sortit prendre l'air, alluma une cigarette et en prit une bouffée avant de la souffler, la fumée prit une forme de cœur. L'Overlord regarda la ville de Pentagram city qui était encore éveillée malgré l'heure tardive. Il soupira :
-Oh Satan, je ne sais pas ce que je dois faire…
Le démon papillon ne savait pas s'il devait être heureux ou pas. Mais un simple regard vers la petite démone qui dormait paisiblement lui fit prendre très rapidement une décision. Il n'avait jamais été aussi heureux depuis longtemps ! Valentino écrasa sa cigarette et la jette avant de rentrer dans la chambre. Il enleva sa robe de chambre et la posa sur une chaise avant de s'allonger dans le lit et d'entourer Mélodie de ses bras avant de la serrer contre lui.
-Bonne nuit Mélodie, murmura-t-il.
Et voilà, j'ai plutôt bien écrit du coup voici deux chapitres en une journée, qui dit mieux ?!
Allez bisous mes petits démons !
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