Tu m'agaces autant que tu me charmes

1 jour avant...


🌻🌻🌻

Timothy

Je sors de la douche, les yeux secs et brûlants, malgré l'utilisation de mon shampoing pour enfants. J'aime cette odeur, elle me rappelle mon père lorsqu'il me lavait les cheveux quand j'étais petit. 

Je crois que les deux petites heures de sommeil qui ont constitués notre nuit, étaient bien trop peu nombreuses. J'ai pas réussi, malgré les multiples orgasmes de cette nuit, à m'endormir avant le petit matin.

— Saleté de savon, marmonné-je en récupérant mes lunettes sur le lavabo.

De loin, j'entends ta voix encore endormie mais néanmoins moqueuse me crier : « Petite nature ! »

— Je t'emm... soupiré-je sans même finir ma phrase. Pis d'abord c'est à cette heure-là que tu te lèves ?! Le taxi sera là dans moins d'une heure je te rappelle, dis-je en enroulant la serviette autour de ma taille.

— Je serai prêt, bailles-tu en t'étirant tel un lion au réveil, lorsque je me couche à côté de toi sur le lit.

Je t'embrasse la joue avant de te pousser à sortir de ton cocon douillet.

— Vas te doucher, on va être en retard si tu continues de larver !

— J'y vais, c'est bon !

Une fois que tu es enfin entré dans la salle de bain, je me sèche les cheveux en tentant de ne pas penser à ton départ puis j'enfile mon t-shirt et mon jean. Malgré l'envie insoutenable de te garder ici pour moi, j'observe ta valise, tes vêtements, Twinkle couché au milieu d'un tas informe et je ne peux m'empêcher de me dire que je n'ai pas envie de te voir partir. Je souris malgré moi mais mon estomac et noué. Alors que je ferme les boutons de ma braguette, je sens soudain ton torse humide se coller contre mon dos. Je frissonne.

— Killian bordel, t'es tout mouillé !

— Excuse-moi ! Rhooo déstresse un peu cazzo*. T'as quoi ce matin ? demandes-tu en agrippant mes hanches afin que je me retourne.

Je râle tandis que tu m'attires par les fesses contre toi, alors que tu es nu comme un ver. Je sens, sans même la voir, ton érection contre mon corps. J'imagine déjà ce que tu as en tête. Je soupire, irrité par ton comportement de gamin capricieux. Je sais que c'est inconscient, que c'est un besoin de ton corps dont tu ne peux pas te détacher mais, là, ça m'agace.

— J'ai rien ! C'est juste que tu vas nous mettre en retard, comme d'habitude, et ça m'énerve déjà, dis-je en te repoussant loin de moi.

Tu lèves les yeux au ciel et soupire longuement. Je lis dans ton regard une lueur que je ne connais que trop bien.

— Tim, s'il te plait...

— Non !

Ma main se pose sur ton torse, ton regard s'assombrit.

— J'ai encore rien fait... dis-tu en levant les mains devant toi. Et tu sais très bien que c'est quelque chose que je ne peux pas contrôler.

Ton regard est insistant, le mien accusateur.

— Arrête Killian ! Arrête de faire comme si ce n'était rien ! dis-je en enlevant rageusement mon t-shirt mouillé.

J'en ai marre que tu minimises toujours la situation et aujourd'hui, je n'arrive pas à passer par-dessus. Mais tu insistes.

— Tim... s'il te plaît, on ne va pas s'engueuler maintenant. On va être séparés pendant une semaine et pis je déteste les lundis.

— Ça tombe bien on est mardi... Habille-toi Killian ! ajouté-je en t'ignorant, te lançant de colère mon t-shirt au visage.

Tu râles et le jette à terre en jurant en italien. Tu te rapproches de moi, me suppliant, ton regard empli de douleur.

— J'en ai envie mi amor, besoin aussi. S'il te plait...

Je sens mon sang frapper dans mes tempes et une boule se former dans mon estomac. Je sais que ce n'est pas une bonne idée mais je sais aussi que tu n'es pas responsable de l'état dans lequel tu es. Incapable de te laisser te noyer dans l'angoisse que tu dois ressentir à cet instant, je laisse tomber la bataille et tout en serrant les dents, j'ouvre ma braguette et laisse mon jean glisser jusqu'au sol.

— Ok, mais faudra pas te plaindre si tu rates ton vol, soufflé-je résigné.

Je sais que ce besoin malsain est ta pire crainte, ton pire cauchemar et que tu ne sais pas faire autrement. Aussi, pour te soulager, j'accepte de te rendre ce service, d'entretenir, à cet instant, cette dépendance qui te ronge, même si je sais que ce n'est pas une solution à long terme. Tu en as besoin et si je peux t'aider, je le fais.

Cela ne dure pas longtemps, quelques minutes à peine. Je ne sais même pas si c'était utile pour toi, si ça a calmé tes angoisses ou même si tu as réussi à penser à autre chose durant ces quelques instants mais je l'espère de tout cœur. Je m'en veux et je t'en veux encore plus mais je sais que ce n'est pas le moment de t'en parler alors, je repousse mes pensées loin au fond de mon esprit.

Lorsque tu libères mon corps endolori, je file à la salle de bain sans même pouvoir te regarder. Je ne peux pas si je veux te laisser partir, parce que si je le faisais, j'aurais envie de te dire un million de choses et qu'on n'a pas le temps. Je m'observe dans le miroir et constate que, en plus des cernes, je me suis encore mordu la lèvre jusqu'au sang. Je soupire en me recoiffant. Quand je reviens dans notre chambre, tu sembles chercher quelque chose.

— On va être en retard bon sang, qu'est-ce que tu fous ?!

— Je cherchais... ça ! dis-tu en brandissant le shorty en dentelle bleue à bout de bras, sortit de sous le lit.

Pour une raison que j'ignore, tu le glisses dans ta valise puis la ferme, enfin. Tu te rapproches de moi à pas timides alors que je remonte la fermeture de mon blouson. Tes yeux observent ma lèvre, ton pouce vient l'effleurer avec tendresse.

— Regarde-moi, murmures-tu les yeux brillants, cherchant mon regard. Je m'excuse, je sais que je suis pas le petit ami que tu mérites. Je vais faire des efforts, promis.

— Ophra va encore me regarder de travers et peut-être bien m'engueuler quand elle verra ça, râlé-je en détournant le regard.

Tu baisses la tête.

— Je suis désolé si je t'ai blessé. Elle t'arrangera ça, t'inquiète pas. Ça ne gâchera pas tes photos, promis et Ophra ne te jugera pas, c'est pas son genre.

Elle ne me jugera pas mais je n'ose pas lui dire pourquoi ma lèvre ressemble à une fraise trop mûre. Qu'est-ce qu'elle penserait de toi si elle savait ? En vérité, elle en sait plus que ce que tu crois mais ça, je me retiens de te le dire.

— J'aurais mile fois préféré le faire avec toi ce shooting, marmonné-je en boudant.

Tu caresses ma joue, je capte ton regard.

— Je sais, moi aussi j'aurais aimé. Le prochain on le fera ensemble, promis, murmures-tu en embrassant le bout de mon nez.

Je soupire et te repousse en insistant à nouveau sur le fait qu'on va être en retard. Tu m'observes alors que tu enfiles tes vêtements puis tes chaussures.

— Quoi ? J'ai la braguette encore ouverte ?

— Non, je t'admirais simplement. Je voulais... imprimer ton visage sur mes rétines avant mon départ. J'ai peur de l'oublier en une semaine, souffles-tu.

Je n'arrive déjà plus à t'en vouloir. Tu m'agaces autant que tu me charmes.

— Tu sais que tu peux être adorable quand tu veux ? dis-je en t'attirant par la main.

— Ouais, toi aussi, marmonnes-tu en t'ébouriffant les cheveux les dents serrées.

T'es nerveux, je sens presque ton angoisse envahir l'espace entre nous.

— Ça va aller Killian, une semaine, c'est pas si long. Tu vas gérer, j'en suis sûr.

Tes doigts se resserrent sur les miens et je me retrouve soudain contre ton torse, ton nez dans mon cou. Je caresse ton dos afin d'apaiser tes angoisses.

— Et si j'y arrive pas ? Et si je me sens pas bien ? Et si je fais encore des cauchemars à propos de... tu sais qui.

— si tu en ressens le besoin, tu m'appelles, jour et nuit, peu importe l'heure, ok ? Je te répondrai, toujours, je te le promets.

Tu hoches la tête, ta lèvre frémissant d'une tristesse évidente. On dirait un gamin fragile, perdu et je n'ai pas envie de te voir partir dans cet état mais je n'ai pas le choix malheureusement. Je sais que tu n'en as pas envie toi non plus mais tu l'as promis à ton père, tu ne peux pas le lâcher maintenant.

Dehors, un klaxon retentit et je suis certain que c'est notre taxi. Je te pousse à aller plus vite et te rejoins dans la voiture qui attend sur le trottoir. Une demi-heure plus tard, nous sommes devant l'aéroport de Los Angeles. Le soleil est encore bas sur l'horizon, teintant d'orange le ciel et les nuages. On échange un regard, on s'embrasse puis je te t'oblige à sortir du véhicule, alors que tu râles à nouveau. Une fois dehors, tu m'observes, incapable de faire un pas sur le bitume, ton oreiller sous le bras.

— Tu m'appelles dès que tu as atterrit ? dis-je pour te convaincre d'aller prendre ton avion.

— Ce sera peut-être le milieu de la nuit pour toi, j'ai pas calculé le décalage horaire, dis-tu d'une petite voix, ta main s'accrochant encore à la portière.

— C'est pas grave, je préfère que tu me réveilles plutôt que de ne pas savoir. Vas-y, tu vas rater ton vol !

— Ok... je t'aime Tim.

— Moi aussi je t'aime. Allez, ne tarde pas !

Je t'envoie un baiser volant que tu fais mine d'attraper contre ton cœur mais tu ne bouges pas, hormis tes mains qui tremblent le long de ton corps qui lui, semble collé au sol. Je soupire et demande au chauffeur de couper le moteur du véhicule. Je sors et viens t'enlacer en te rassurant. Qu'est-ce qu'on a l'air niais tous les deux, là, sur ce trottoir. Mais je m'en fous. Je te rassure une dernière fois et remonte dans le taxi. Je te jette un dernier regard puis le chauffeur démarre en me disant qu'il a l'habitude des aurevoirs difficiles devant les aéroports. Ça me console quelques minutes mais lorsque j'arrive devant l'immeuble jaune canari, j'ignore pourquoi, le stress et la tristesse m'étouffent. D'ci seize heures environ, j'entendrai à nouveau ta voix.

Je paie ma course et remercie le chauffeur en pensant à toi. Mon esprit vagabonde tandis que je pousse la porte de l'immeuble, puis celle du studio de maquillage d'Ophra. Elle discute avec Meryl, toutes les deux souriantes comme des bien heureuses. Tout le contraire de moi. J'ai l'impression que je vais vomir d'ici peu. Meryl se retourne en m'entendant arriver, son sourire s'efface.

— Tu te sens bien ? T'es malade Tim ? me demande-t-elle en posant une main sur mon épaule.

Son front est plissé et ses yeux me fixent quelques instants. Je secoue la tête pour chasser cette nausée mais mes jambes décident de ne plus me porter. Meryl doit me soutenir, ce qui n'est pas difficile pour elle, jusqu'au fauteuil en cuir faisant face au miroir, afin que je ne tombe pas. Je sens tout mon corps trembler sous les regards de mes deux collègues.

— Je vais bien, ça va, dis-je sans vraiment le penser. J'ai accompagné Killian à l'aéroport et je crois que... j'appréhende cette semaine sans lui.

Ophra et Meryl me font un câlin. Mon corps se détend et se ramollit tel un marshmallow grillé.

— T'as pas à t'inquiéter Tim, ça passe vite une semaine, tente de me rassurer Ophra. On sera là si tu en as besoin.

Son geste me rassure mais au fond, j'angoisse toujours et je crois que rien ne peut faire taire mes craintes.

— Merci, vous êtes adorables avec moi.

— C'est normal qu'on le soit, tu l'es avec nous, ajoute Meryl en me tapotant l'épaule. Faut que j'aille me préparer, à plus Tim.

Elle embrasse Ophra puis disparait en sifflotant, nous laissant seuls face au miroir qui me renvoie l'image d'un visage fatigué. J'ai vraiment une sale tête ce matin. Je passe mon doigt sur ma lèvre enflée, Ophra suis mon geste du regard. Elle ne pose pas de question, même si je vois bien qu'elle s'en pose. Je reste silencieux pendant qu'elle prend soin de mon apparence. J'ai pas envie de m'épancher, pas envie de penser au fait que je ne vais pas te voir avant une semaine.

Pourtant, je n'ai que ça en tête.

Ton départ, Giovanni, tes addictions et tout ce qui en découle. J'ai peur. Je ne sais pas par quel bout commencer pour mettre de l'ordre dans mes pensées, dans ma vie. Je ne sais pas de quoi demain sera fait et ça me terrifie.

*cazzo / merde

❤❤❤

Hello vous !

Killian est parti et Timothy angoisse plus encore que d'habitude. 

A-t-il raison ?

On en saura plus samedi !

Des bisous (づ ̄3 ̄)づ╭❤~


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