Pour alléger ma peine


818 jours avant...


🌶🌶🌶 TW relation sexuelle

Killian

J'ai le ventre plein et le cœur qui bat vite pour une raison que je ne comprends pas. Assis sur notre nouveau canapé, ta tête posée sur mes cuisses, je regarde d'un œil le match des Dodgers, ma main effleure ton ventre et dessine des arabesques aléatoires sur ta peau alors que tu somnoles. Twinkle a trouvé sa place sur un petit fauteuil en tissu bleu près de la baie-vitrée et dort comme un bien heureux.

Je me sens bien, malgré le souvenir de nos premières disputes qui tourne incessamment dans ma tête et m'angoisse chaque fois que je croise ton regard. Je n'ai pas su gérer cette attente de réponse que tu tardais à me donner. J'étais terrifié à l'idée que tu refuses de vivre avec moi. Je sais que ça ressemblait à un caprice de gosse mais j'étais en mode survie et lorsque je suis dans cet état, je ne suis pas capable de contrôler mes émotions. Je m'en rends compte toujours en retard et je m'en veux à chaque fois. C'est comme si je n'étais plus aux commandes de mon corps et c'est horrible à vivre, comme si je m'enfonçais dans les abysses sans savoir comment remonter. Mais j'ai pris conscience après ça, que toi aussi tu pouvais souffrir de la situation, bien que je n'aie pas vraiment su comment t'aider.

Je me sens tellement nul chaque fois que j'y pense. Toi, tu as tout de suite compris comment apaiser mes peines, sans même que je te le demande et moi ? J'ai fui la situation comme les rats quittent un navire qui sombre, parce que j'ignorais comment gérer cette situation. De nous deux, c'est toi le plus fort. Ça l'a toujours été je crois.

Je caresse ta joue et mon regard tombe dans le tien, aussi doux que bienveillant.

— Tim... je voulais te remercier. Tu sais, pour ces dernières semaines. Je sais que parfois, j'ai été con et que j'ai merdé aussi et je suis désolé d'être aussi mauvais par moment. Merci de m'avoir supporté malgré tout.

— T'as pas à me remercier pour ça. C'est normal pour moi de te soutenir, même si j'avoue que j'ai pas toujours apprécié nos discussions et... ta tête de cochon ! dis-tu en me chatouillant tout à coup les côtes.

Je me tortille sous l'attaque et réplique en te chatouillant à mon tour le ventre.

— Hey, j'suis pas aussi têtu qu'un cochon ! dis-je à bout de souffle.

Tu te redresses et t'assois à califourchon sur mes cuisses, me toisant de haut de ton regard empli de malice. Tu m'ébouriffes les cheveux en riant.

— D'accord peut-être pas mais parfois tu ronfles comme un porc mon cœur, avoues-tu en m'embrassant le bout du nez.

Je grimace en secouant la tête.

— C'est même pas vrai ! Je ronronne... comme Twinkle.

— C'est ce que tu crois mais je te promets que de mon point de vue, tu ronfles vraiment.

Les chatouilles reprennent de plus belle pour te faire taire, tu ris en te tortillant sur moi mais tu te débats et je perds le combat lorsque tu réussis à me maintenir les deux mains contre le dossier du canapé. Ton visage à quelques centimètres du mien, je ne vois qu'une possibilité pour m'en sortir ; t'embrasser. Nos lèvres s'entrechoquent, se mangent avec gourmandise puis la douceur prend le dessus et nous échangeons plusieurs baisers gonflés d'envie. Tu relâches mes mains, abandonnant le combat toi aussi, préférant les glisser sous mon t-shirt pour faire la paix.

— Ok, je ronfle peut-être mais toi tu parles parfois en dormant et pour en revenir à la discussion... je suis vraiment désolé pour nos disputes.

— Killian, arrêtes de remuer le passé, on s'est disputé, on s'est réconcilié, passons à autre chose. Aujourd'hui on prend un nouveau départ toi et moi, on se construit une nouvelle vie à deux et j'ai pas envie d'emmener les fantômes de nos anciennes disputes dans notre nouveau foyer, d'accord ?

Je soupire longuement, prenant conscience de tes mots, essayant de les intégrer dans ma putain de caboche.

— Comment tu fais pour avoir toujours les bons mots pour me rassurer ?

— Je sais pas, j'ai juste envie que ça fonctionne entre nous et je suis sûr qu'il y a plus de choses qui nous rapprochent que de choses qui pourraient nous séparer alors, je crois en nous.

Mon phare dans la tempête, ma bouée de sauvetage. Si tu savais à quel point j'ai besoin d'entendre ce genre de choses.

— T'as raison, on passe à autre chose et on avance main dans la main. Tu sais que je t'aime mi amor* ?

— Je crois que j'en avais une vague idées oui. Je t'aime aussi.

Cette première matinée dans notre nouvel appartement passe aussi lentement qu'une course de tortues mais c'est agréable de se sentir chez soi. On range les derniers cartons, on change trois fois la disposition des meubles pour tenter de rendre ça plus fonctionnel comme tu dis. J'ai pas trop compris ce qui clochait mais je t'ai laissé faire, ne voulant pas m'imposer alors que t'avais l'air sûr de toi. C'est ça que j'aime chez toi, cette assurance si naturelle face à n'importe quelle situation. Je vis dans un tel chaos mental alors que tu sembles toujours serein, j'en suis parfois jaloux. C'est con mais c'est tout moi. Killian le paumé, l'éternel boulet qui tente de se raccrocher à tout ce qui me passe entre les mains sans jamais y arriver vraiment.

En sueur après autant d'efforts, on finit sous la douche puis on grignote des crudités, accompagnées d'une bière bien fraîche. Une fois restauré, je vais déposer sur la petite table de chevet, le portrait de maman et moi. Je me rappelle le jour où on a pris cette photo comme si c'était hier. On était en Italie, près de Lecce, une année après l'été où j'ai rencontré Emil. Il faisait une chaleur épouvantable et papa était parti chercher des glaçons à la superette pour refroidir le vin. On était sur la terrasse de la maison de ma grand-mère, Matilda. Ma tante et mes cousins étaient là eux aussi. Amelia prenait tout le monde en photo avec son tout nouvel appareil, elle nous cassait les pieds toutes les cinq minutes pour photographier nos tronches dégoulinantes de sueur.

Maman et moi on discutait à l'ombre de la pergola, elle tentait de m'apprendre l'italien, que je parlais un peu mais sans plus, pendant que mes cousins profitaient de la fraicheur de la piscine. Elle m'apprenait des mots en rapport avec la plage et puis la discussion avait doucement dévié sans que je m'en rende compte, sur l'été précédent. Elle m'avait reparlé d'Emil et j'avais lu dans son regard qu'elle avait tout compris. Elle savait. Elle m'avait pris dans ses bras et murmuré des mots que je n'oublierai jamais. Avec son accent italien qui ressortait plus encore cet été-là, elle m'avait dit : « Sois toujours fier de qui tu es mi amor. Les gens ne comprendront pas tous mais moi je sais au fond de mon cœur que tu es un garçon merveilleux. Tu brilles aussi fort qu'un soleil et je sais que personne ne pourra jamais éteindre ta lumière si tu crois en toi. »

Elle est décédée deux ans plus tard, emportant ma lumière et mon espoir.

— Hey Killian, ça va ?

Ta voix me sort de mes pensées alors que je réalise que je suis en train de pleurer face à la photo de ma mère, aussi rayonnante que le soleil de l'Italie ce jour-là. J'essuie mon nez et croise les jambes sur la couette bleu ciel. Tu t'assois à côté de moi et observes celle qui m'a mise au monde, en silence, ta tête posée sur mon épaule.

— Pourquoi c'est si dur de vivre sans ceux qu'on aime ? murmures-tu au bout de quelques instants à n'écouter que le bruit de l'océan à travers la fenêtre. Je déteste le vide qu'ils laissent en partant, ce trou béant dans nos cœurs qui fait si mal, qui nous ronge tout doucement mais sans jamais s'arrêter.

C'est la première fois que je t'entends parler de ceux que tu as perdu et même si je n'ai jamais osé te demander jusqu'ici de qui il s'agissait, par respect, aujourd'hui j'aimerais savoir.

— Je ne sais pas Tim, peut-être parce qu'ils emportent avec eux une partie de notre âme ? Est-ce que tu voudrais me dire qui est responsable de cet odieux délit ? dis-je en prenant ta main dans la mienne avec hésitation. C'est ton père c'est ça ? C'est pour ça que papa ne retrouve pas sa trace au Canada ? demandé-je en t'observant discrètement.

Tu secoues la tête de gauche à droite et tente de t'enfuir du lit, les larmes aux yeux.

— Eh, attends Tim. Je n'insiste pas si tu ne veux pas m'en parler, promis.

— Pas aujourd'hui, je veux pas que ce souvenir vienne gâcher ce premier jour chez nous. Je t'en parlerai un jour mais pas maintenant.

Debout devant moi, ta main dans la mienne, je laisse tomber la lutte. Je sais quel impact ont les souvenirs de ma mère sur moi, je sais que tu vis la même peine. Je ne veux pas insister si ça te fait mal et puis, je me souviens tout à coup qu'à noël tu m'as parlé de ta grand-mère Jackie. Elle devait beaucoup compter pour toi.

— Ok, tu m'en parleras quand tu seras prêt. Hey, viens-là, dis-je en t'attirant à moi. J'ai besoin d'un câlin.

Ta bouche s'étire en un sourire timide et dans mes bras je sens ton corps secoué de sanglots. Je t'enlace en me couchant sur le lit, te gardant contre moi le temps que tu en as besoin. Je réalise que cette année n'a pas été des plus faciles, je réalise aussi que tu gardes pour toi bien trop de choses.

On dit qu'il faut laisser le passé derrière mais c'est impossible. Le passé est comme un bagage qu'on transporte chaque jour avec nous. Parfois il est lourd et encombrant et nous fait sombrer au plus profond des abysses d'un océan de souvenirs indéchiffrable. Je ne sais pas vivre sans mon passé et je n'ai aucune idée de comment faire pour alléger son poids et je crois que j'ai peur de faire autrement.

Tu as enfin arrêté de pleurer, ta respiration s'est calmée. Tu murmures un merci et t'allonges à côtés de moi, ton t-shirt à moitié relevé, laissant voir ton ventre nu. Ta peau qui m'appelle tout à coup. Je ferme les yeux pour ne pas y penser mais je ne peux empêcher la nature de faire son œuvre et plus j'essaie d'ignorer ton corps à mes côtés, plus mes pensées glissent dans mon esprit comme ma main sur ta cuisse. Tu ne me repousses pas. Tu te tournes sur le ventre, plongeant ton regard dans le mien.

Je sens la chaleur de ton corps contre le mien et, mordant ma lèvre de frustration, j'enlève mon t-shirt. J'ai trop chaud, je me sens soudain étouffé dans mes vêtements. Lorsque ma tête ressort je réalise que tu es nu et que tu m'observes avec des yeux malicieux.

— Tim... Tu joues à un jeu dangereux...

— Je suis joueur mais je sais où je mets mes mains et je sais que t'as envie de jouer toi aussi, dis-tu en glissant tes doigts dans mon boxer.

Je fermer les yeux, tentant de reprendre mes esprits mais j'en suis tout à fait incapable. La machine est lancée et mon boxer s'est soudain fait la malle. Ta bouche taquine mon sexe gonflé, ton regard plonge dans le mien et je perds mes moyens. Cette vue m'excite plus encore que n'importe quel film que je matte trop souvent. Ma main glisse dans tes boucles blondes, les barrières tombent et plus rien ne peut nous arrêter. Mon sexe dans ta bouche chaude gonfle plus encore, rendant la situation inconfortable pour toi. Pour moi aussi. Je sens la tension monter au creux de mes reins mais tu insistes, un peu trop.

— Tim, attends. Je... je vais...Oh ! Santa Madonna* !

Tu avales tout sans même râler. Relâchant mon sexe dans un bruit humide, ton sourire s'étire. T'es fier de toi.

— T'en veux encore ? demandes-tu en t'essuyant la bouche.

— Évidemment mais laisse-moi m'occuper de toi d'abord.

Je t'allonge sur le matelas, me positionnant entre tes jambes à genoux. Je remonte tes fesses sur mes cuisses et t'entends gémir lorsque ma langue rencontre ton intimité que je caresse sans ménagement. Je te mange du regard et d'autre manière qui te fait rougir, plus encore, lorsque je glisse un doigt puis deux entre tes fesses. Mon sexe durcit à nouveau, je ne retiens plus le plaisir qui monte en moi. Je taquine, je caresse mais je ne tiens plus en place.

Mi amor, est-ce que je peux ?

Tu hoches simplement la tête, lèvres pincées, pupilles dilatées. Je passe ta jambe droite sur mon épaule et t'attire vers moi, mon sexe taquinant ta chair rosée. Je te pénètre, lentement, avec précaution. Tu te cambres pour m'accueillir, mordant parfois ta lèvre. Mes gestes sont doux, semblable à tes gémissements qui envahissent la pièce, bientôt rejoint par les miens. Les draps se froissent pour la première fois, notre amour grandi un peu plus et notre plaisir gonfle au fur et à mesure de mes coups de reins.

— Si tu savais à quel point j'aime te faire l'amour, murmuré-je entre deux plaintes.

Ton sourire s'élargi, m'encourageant à continuer. Je ferme les yeux, cherchant mon plaisir, oubliant tout le reste mais une bribe de notre discussion me revient soudain en mémoire. Tu ne m'as pas tout dit, comme si tu craignais d'avouer ton secret. Comme si tu craignais de souffrir en le disant. Je m'agrippe à tes hanches, mes doigts marquant ta peau, comme pour y laisser une marque indélébile, comme pour te dire que moi aussi je ressens cette peine. Je frappe tes fesses, plus fort, pour te faire oublier, pour m'aider à ne plus penser. Je me crispe soudain, sentant le plaisir m'envahir doucement. Je transmets ma peine dans un dernier geste qui t'arrache un cri puis vient la délivrance, aussi jouissive qu'apaisante.

Lorsque je reprends mes esprits je croise ton regard, effaré.

— T'étais obligé d'y aller si fort ?! Tu m'as fait mal bon sang, ronchonnes-tu en me repoussant.

Le ciel me tombe sur la tête lorsque je réalise ce que j'ai fait. Porca miseria* !

— Tim, je suis désolé ! Merda* ! Je voulais pas... attends ! dis-je en te suivant hors du lit.

Mais la porte de la salle de bain se referme sur ton regard noir de colère et mon cœur cogne soudain comme un marteau dans ma poitrine. Je t'ai fait mal alors que je prenais mon pied. Je t'ai blessé. Non, je t'ai utilisé pour alléger ma peine et c'est pire encore.

* Mi amor / mon amour *Santa Madonna / Bon dieu

*Porca miseria / Putain de bordel *Merda /Merde


❤❤❤

Hello !

J'espère que ce chapitre vous a plu ? On se rend compte un peu mieux des dégâts que peuvent faire les addictions de Killian mais surtout, quelle sera la réaction de Timothy face aux responsabilités qu'il a décidé d'assumer ? 

On se retrouve mercredi pour en savoir plus. 

Je vous souhaite un bon weekend !

Des bisous (* ̄3 ̄)╭❤

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