C'est mignon

967 jours avant...


🌻🌻🌻

Timothy

C'est lundi, et ce matin à l'agence, c'est grande séance pour tout le personnel. On ignore tous pourquoi on est conviés et l'ambiance est un peu tendue. Je te vois du coin de l'œil siroter ton café en observant Max, Yuma et Ophra qui papotent dans leur coin. Je termine à peine ma boisson chaude, alors que Gloria débarque en grandes enjambées, tout sourire, au milieu de l'open-space qui sert de bureau à plusieurs d'entre nous.

Dans sa grande robe bleue qui virevolte à chacun de ses pas, elle a l'air de bonne humeur, ce qui me rassure un peu. Elle attire l'attention de tout le monde en sifflant entre ses dents. Elle est comme ça Gloria, elle ne passe jamais inaperçue. Elle nous parle du rêve qu'elle a fait il y a quelques jours et du fait qu'elle et son associé ont décidé d'élargir l'horizon de l'agence, en engageant des mannequins femmes et d'autres hommes aussi.

L'agence veut se diversifier et vise l'inclusivité et la diversité, en collaborant avec des personnes de toutes morphologies, ethnies et âges différents. Gloria veut que les créateurs et les clients puissent s'identifier à notre agence et ainsi toucher plus de monde et dans le futur, s'agrandir au-delà de Los Angeles. Elle est acclamée et soutenue par tous et c'est avec un sourire plus grand encore qu'elle nous convie par petits groupes dans son bureau afin de nous donner plus de détails sur la suite. J'espère ne pas être viré, moi qui suis plutôt du genre lambda, passe partout, je n'accroche pas vraiment le regard. Si elle cherche à se diversifier, je n'ai peut-être plus ma place ici et ça m'inquiète tout à coup.

Le stress monte au fur et à mesure que l'open-space se vide. Je reprends un cappuccino à la machine qui est dans la cafétéria, parce que j'ai froid. Ce mois de novembre s'annonce mauvais selon les météorologistes, je confirme. Je souffle sur ma boisson, quand Max débarque dans mon champ de vision. Son sourire ne m'inspire pas du tout confiance. Qu'est-ce qu'il mijote encore ? La dernière fois, il a essayé maladroitement de me draguer.

— Salut Max, tu veux un café ?

— Non merci. Je voulais savoir, toi et Killian vous êtes toujours ensemble ?

Je grimace et me crispe sans pouvoir m'en empêcher. C'est reparti avec ses questions gênantes.

— Oui mais, je peux savoir pourquoi tu me poses la question ?

Il se frotte le menton d'une main et se rapproche de moi, chuchotant à mon oreille :

— J'ai entendu dire qu'il était très porté sur le cul. Tu sais, si tu n'en peux plus, je suis pas un obsédé moi... je te dis ça au cas où t'en aurais marre d'écarter les cuisses pour lui...

Je le dévisage sans intégrer vraiment tout ce qu'il vient de me dire. Je déglutis difficilement, avalant mon café de travers.

— Tu ne connais pas Killian et je te prierai d'arrêter ton petit manège ! Je ne suis pas intéressé, c'est clair ?

Je me retourne et découvre avec stupeur que tu es juste derrière-moi, les dents serrées autant que tes poings le long de ton corps. Ton regard ambré fixe Max et ce que j'y vois me fait peur.

— Calmes-toi Killian. Il n'en vaut pas la peine, dis-je d'une voix douce.

Je tente d'apaiser la colère que je lis dans tes yeux en me rapprochant de toi, mais je sens qu'il faut que je pose mon gobelet de café de toute urgence. Je m'en débarrasse, mon regard dans le tient, tentant de t'entrainer en dehors de la cafétéria avec moi. Mais tu résistes. Non, pourquoi tu fais ça ?

— Espèce d'enfoiré ! T'as rien d'autre à foutre que de dégueuler sur moi !? cries-tu en me bousculant.

Max rit, d'un rire mauvais, et j'ai à peine le temps de réaliser ce qui se passe, que tu lui as envoyé ton poing dans le visage. Il titube et te dévisage les dents serrées.

— Killian arrête ! crié-je en te retenant par le bras.

Max se tient le nez, qui saigne maintenant à grosses gouttes sur son t-shirt. Son sourire est aussi vicieux que ses paroles.

— C'est juste la vérité, n'est-ce pas Killian ? sourit Max, les dents rougies par le sang.

Aussi rapide qu'un éclair, tu lui fonces dessus et un deuxième coup lui arrive dans la mâchoire, que j'entends craquer.

Son sourire est toujours là mais s'est mué en une grimace qui fait ressortir sa douleur. Il veut mourir ou quoi ?

Tu fais un pas en avant, je réagis aussi vite que je peux.

— Stop ! Arrête bon sang ! dis-je en me postant entre vous, mes mains sur ton torse.

Ta poitrine se soulève rapidement et ton regard sondant le mien, semble tout à coup se voiler, comme si tu réalisais à l'instant ce que tu avais fait.

— Merde ! Putain ! cries-tu en secouant ta main droite.

J'observe Max, qui est tombé sur le cul, son t-shirt plein de sang et le visage rougi. Bon sang, qu'est-ce qu'il vient de se passer ?!

On se retrouve bien plus vite que prévu dans le bureau de Gloria et je réalise à peine ce que tu viens de faire. Mes mains tremblent sur mes cuisses et mon cœur palpite bien trop vite dans ma cage thoracique. Notre boss nous observe, tour à tour, de son regard noir, les bras croisés sur son imposante poitrine. Envolé le sourire qu'elle arborait plus tôt. Je me fais tout petit sur ma chaise, entre Max et toi.

— J'allais vous dire que j'étais fière de vous trois, commence Gloria. Fière de votre travail et de votre complicité... Qu'est-ce que je pourrais bien vous dire là maintenant ? On peut savoir à quoi vous jouer ?

Un lourd silence s'installe entre elle et nous, comme une menace à peine dissimulée.

J'ouvre la bouche pour tenter d'expliquer les choses mais Max est plus rapide et me coupe la parole.

— C'est pas très compliqué, Killian m'a cassé la gueule ! Pourquoi ? Il faut lui demander, râle-t-il un mouchoir sur son nez bouffi, qui saigne encore.

Je m'empare de ta main et la serre afin de te faire comprendre de ne surtout pas répondre. Je crains le pire mais Gloria lève un sourcil et réplique :

— Maximilien, je suis certaine qu'il ne l'a pas fait sans raison, même s'il n'aurait pas dû le faire évidemment. Killian ? On peut avoir une explication ?

Tu soupires longuement et étonnement, tu restes très calme.

— Max m'a manqué de respect, ainsi qu'à mon petit ami. Je n'ai fait qu'exprimer mon désaccord.

Gloria pince ses lèvres et se retourne pour observer dehors quelques instants. Lorsqu'elle se retourne, la sentence tombe. Max et toi êtes priés de ne pas revenir avant deux semaines. Vacances non payées. Max est furax, toi tu souris fièrement. Gloria nous vire dans un calme aussi effrayant que si elle avait hurlé.

— Arrête de sourire comme ça, Max t'observe ! dis-je en sortant du bureau de Gloria.

— J'en ai rien à foutre qu'il me voit sourire. C'est qu'un connard !

— Tu l'as agressé, murmuré-je en te repoussant vers la sortie alors que tu te rapprochais de lui.

— Je t'ai défendu ! répliques-tu, visiblement contrarié.

— Je t'ai rien demandé Killian ! dis-je en levant les mains, dépité.

Tu m'observes, bouche bée, puis quittes l'agence en claquant la porte derrière toi. Je tente de te rattraper mais tu marches aussi vite que si t'avais un lion aux trousses.

— Killian, attends-moi ! crié-je en tentant de courir derrière toi.

Tu ne te retournes pas quand je t'appelle, continuant de marcher puis de courir sur le trottoir comme si je n'existais pas. Je ne comprends pas ta réaction et je me mets à courir moi aussi, pour te dépasser afin de t'obliger à t'arrêter. Une fois devant toi, je me stoppe. Tu t'arrêtes enfin, me dévisages.

— Quoi ?! cries-tu avant de soupirer de mécontentement.

— Comment ça quoi ? Qu'est-ce que t'as Killian ?!

— Rien, laisse tomber et retourne travailler, t'es pas viré toi !

— Killian, attends ! dis-je alors que tu m'ignores à nouveau.

Tu t'éloignes à grands pas, me laissant là, sans explications. Je sais que tu n'es pas en état de me parler, alors je laisse tomber comme tu dis et retourne travailler, la boule au ventre. Je tente de me faire discret mais Max me dévisage quand je le croise dans l'entrée de l'agence. J'évite son regard et ne lui parle pas, j'ai pas la force de répliquer à son air satisfait.

Je me rends directement auprès d'Ophra qui doit m'attendre depuis quelques minutes. Elle me sourit timidement lorsque je m'assois sur le siège en cuir devant elle. D'abord silencieuse et concentrée, je sens qu'elle se retient de me dire quelque chose.

— Vas-y tu peux être franche Ophra, dis-je avec un petit sourire.

Le sien se fait plus lumineux, ce qui m'interpelle.

— C'est con ce que je vais te dire mais... Je remercie Killian de lui avoir cassé le nez, il est insupportable !

Je sourcille, surpris.

— Ophra ! T'as pas le droit de te réjouir de ça. Killian l'a quand même bien amoché.

Elle sourit, levant les épaules comme pour s'excuser sans vraiment le penser.

— Oui mais c'était mérité. Tu sais qu'il m'a mis la main aux fesses l'autre jour !

— Sérieusement ? Mais qu'est-ce qui cloche chez lui bon sang ?

— Je ne sais pas. C'est peut-être parce qu'il aime autant les hommes que les femmes et qu'il y en a beaucoup ici, ça doit lui retourner le cerveau.

— Quoi ? Je croyais qu'il était gay !

— Eh non, en plus de draguer les mecs, il faut aussi qu'il s'intéresse à la gente féminine et pas vraiment de la bonne manière.

Je secoue la tête, alors qu'Ophra s'attaque à mes boucles afin de leur donner du volume pour la séance photo qui m'attend. Une fois fait, je me dirige vers le studio où tout est déjà en place et découvre une petite collection de maillots de bain assez sympa. Je remarque soudain des pièces pour femmes et lorsque je me retourne pour voir avec qui je travaille, je vois Gloria avec plusieurs mannequins que je ne connais pas encore.

La directrice nous appelle, son sourire à nouveau collé sur son visage. Du coin de l'œil, je vois Ophra appuyée sur le chambranle de la porte, souriante elle aussi.

— Messieurs et mesdames je voudrais vous présenter nos nouvelles recrues. Je sais que jusqu'ici vous étiez seuls mes chéris mais il va falloir faire de la place et bon accueil à ces jeunes femmes. Soyez polis et respectueux, s'il vous plait, lance-t-elle en nous faisant un clin d'œil.

Yuma et Alex restent stoïque, Ophra me lance un sourire, se tenant soudain à côté de moi. Je ne l'ai pas vu arriver. Gloria reprend et nous présente rapidement les quatre nouvelles recrues. Elles sont toutes aussi belles les unes que les autres. Si je n'aimais pas les hommes, je... non, je ne sais pas draguer en fait. Gloria commence par nous présenter Akissi, qui est d'origine ivoirienne et aussi grande que Yuma, qui doit atteindre le mètre quatre-vingt-dix. Elle a des yeux immenses, aussi foncés et hypnotisant que sa peau.

Vient ensuite Selena, originaire du Mexique et qui semble aussi rigolote que Kate à l'accueil. Son sourire est communicatif. Elle est bien plus petite qu'Akissi et sa morphologie plus dans la norme si je puis dire. Gloria nous présente ensuite une texane, qui ressemble un peu à Taylor Swift. Toute menue et avec de jolies courbes généreuse, Leila nous salue en secouant sa chevelure blonde. Lorsque la dernière recrue nous est présentée, je sens la main d'Ophra serrer la mienne, surpris, je la dévisage.

Son regard semble hypnotisé, subjugué serait plus juste. Ophra sourit aussi niaisement que moi lorsque je regarde Killian câliner Twinkle. C'est adorable.

— Tout va bien Ophra ? murmuré-je alors qu'elle regarde toujours la jeune femme que Gloria nous présente.

Ophra secoue la tête, sa main tenant toujours la mienne. Elle reste muette, d'admiration j'imagine.

Meryl nous salue, sourire franc et regard pénétrant sur son visage hâlé, entouré d'une chevelure noire et ondulée. Elle est néo-zélandaise et nous précise qu'elle pratique régulièrement le rugby. Elle a des cuisses aussi musclées que... rien du tout chez moi. On voit tout de suite qu'elle est bien plus sportive que nous tous réunis. Ophra me lâche enfin la main mais son regard parle pour elle, je crois qu'elle craque pour Meryl.

— Alors comme ça, toi aussi tu t'intéresses aux femmes ? chuchoté-je à son oreille.

— Tais-toi Tim, laisse-moi me remettre de mes émotions, souffle-t-elle.

Je l'observe et sourit à son visage stupéfait.

— C'est mignon, dis-je pour la mettre plus encore mal à l'aise.

Son visage s'empourpre, elle le cache derrière ses petites mains.

— Tu veux mon poing dans ton nez toi aussi ?! Va bosser, râle-t-elle en se retenant de rire.

Je lui embrasse la joue et vais saluer mes nouvelles collègues, puis vient le moment où il faut décider de laisser de la place dans le dressing pour les nouvelles. Je suis heureux que Max ne soit pas là, parce que provisoirement, on se change entre deux rideaux improvisés, Yuma en ayant eu la bonne idée.

Soudain, je pense à toi, me demandant comment tu occupes ton après-midi après ton renvoi temporaire. Bon sang Killian, qu'est-ce qui t'as pris de casser la gueule de Max ? J'ai hâte de rentrer à la maison pour en savoir plus mais j'appréhende d'en parler avec toi. 

❤❤❤

Hello,

Un Killian jaloux, un Timothy quelque peu surpris... 

On en saura plus mercredi ! 

Je vous souhaite un bon weekend !

(* ̄3 ̄)╭❤

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