D.e.u.x.i.è.m.e...j.o.u.r...


Manon se réveilla en sursaut. Elle pensait tellement vite que, à l'intérieur, Gaël dut se concentrer pour attraper quelque mots qui passaient :
Silhouette ; orange ; Gaël ; orange ; sourire ; tomber ; orange ; main ; vie ; orange

Son sourire s'accentua. Tant mieux, ça fera moins d'attente.

Manon immergea. Elle se dirigea toute suite vers Gaël. Sa voix résonna tellement fort qu'elle ne put finir sa phrase

- Tout de suite, donne moi des réponses ou je te...

Elle se boucha les oreilles. Et là, elle se rendit compte de quelque chose. Quelque chose de très important. Mais Gaël s'écarta se fondait plus vite. Encore la même chose. Sauf la phrase :

- Demain...toi...moi...voir...
Sa voix était rauque, comme si il n'avait pas parlé depuis un moment.

Manon émergea. Elle avait le contrôle. Mais de ça, elle n'y pensait plus. Elle avait retrouvé son corps ! Dans l'esprit de Gaël, certes. Mais c'était déjà bien. Manon se cacha derrière le subconscient de Gaël, le laissant tout faire à sa place. Elle s'était résolue à être spectatrice. De toute façon, le spectacle en valait la peine, et bientôt, elle aurait des réponses.

La voiture s'arrête, on la dépose, on repart.
Manon entre par la grande porte. Dans un film, les élèves du couloir se seraient tu. Mais elle n'était pas dans un film. Les élèves l'ignoraient, comme ils ont toujours ignoré Gaël. Manon avait le contrôle, mais Gaël la conseillait. Pas avec des gestes ou des images. Non. Avec des impressions. La sonnerie retentit, les cours allaient commencer.

C'était une première ! Enfin, deux première !
Première nouvelle, Manon s'est endormie en cours pour la première fois de sa vie, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne.
Deuxième nouvelle, Gaël a parlé. Pas d'impressions, pas de mots lachés comme ça. Non. Des phrases, entières, construites, qui ont du sens. Mais que Manon trouve trop court.
Des bouts de réponse.

C'était Gaël qui avait parlé en premier

- Je ne te félicite pas ! Ce sont mes cours que tu es en train de rater !

- Je... tu... tu peux parler ! Elle se boucha immédiatement les oreilles du à la résonance

- Bien sûr que je le peux ! Qui ici ne peut pas parler ! Mais trêve de bavardages, tu as des questions n'est ce pas ? Je te laisse m'en poser trois

- Quoi ! s'étrangla-t-elle, car il est difficile et de chuchoter, et de s'exclamer en même temps, Comment ça tu me limites en questions ! Tu te crois dans un film ?

- Non, je ne me crois pas dans un film, mais je pense que nous ne sommes pas complètement dans la réalité non plus. Plus que deux questions.

- Mais ! Non ! Je... ok. Comment je suis arrivée ici ?

- Pourquoi es-tu là ? Avec moi ? Oh mais c'est très simple. Je t'ai invitée, et tu m'a rejoins.

- Que ! Quoi ! Mais ça compte pas si tu me dis n'importe quoi ! En quoi j'aurais accepté de venir ici ?!

- Pour trois raisons je pense. La première, tu te détestais. La seconde, tu les détestais. Et la troisième, tu t'ennuyais.

Manon n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit. Elle émergea. Un adulte était penché sur elle. Elle mit quelques secondes à se souvenir que c'était le professeur.

- Alors on prend mon cours pour une séance détente ? Très bien, vous préférez une ou bien deux heures de colle ? Bien sûr, c'est de la rhétorique, nous étions en train de l'étudier, mais vous ne le savez pas je parie. Il est vrai que lorsque que l'on dort, on ne peut pas écouter le cours.
Votre carnet.

Du temps perdu. Comme si elle en avait besoin. Elle tendit le carnet.
La retenue n'était pas terrible, de la copie. Manon dut écrire à s'en arracher le poignet. Ensuite, le même chemin, mais en sens inverse. Grande porte ; voiture ; maison ; chambre ; lit.

Manon ferma les yeux.

Flash orange.

Le corps.
Les yeux.
Le sourire.
La mains.
Tout cela rapetissait tellement vite qu'on finit par ne plus rien voir.

Manon était immobile.
Elle voyait orange.
Dans sa tête, retentissait une phrase :
Suis-moi, je t'aiderais.
Manon ne connaissait pas cette homme.
Manon ne pouvait tout simplement pas lui faire confiance.
Lorsque d'autres personnes remontèrent Manon, elle, elle ne pensait qu'à une chose :
Le rejoindre.

Flash orange.

Arrivée en haut de la falaise, Manon se pencha.
Arrivée en haut de la falaise, Manon regarda.
Manon respira.
Et enfin, Manon sauta.

Flash orange.

Puis c'est le noir complet.
Puis c'est au tour du orange.
Orange comme le feu.
Orange comme ses yeux.
Orange, la couleur de sa maladie.
Orange, la couleur de sa malédiction.
Orange, son ancienne couleur préférée.
Orange, la couleur qu'elle voudrait oublier.


812 mots

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