C.i.n.q.u.i.è.m.e...j.o.u.r...


Manon se réveilla. La couleur orange de l'aurore ne lui faisait plus ni chaud, ni froid.
Pour elle, sa vie était une prison. Avant.
Pourquoi ?
Elle ne savait pas si elle voulait réellement le savoir. Si elle avait travaillé si dur pour oublier, pourquoi essaierait elle de se souvenir. Finalement, peu importe, elle veut en finir. Vraiment.
Immersion. La pression est très forte, c'est difficile de descendre. Arrivée donc dans l'antichambre, sa tête bourdonnait, elle avait l'impression qu'il y avait plusieurs kilos sur chacune de ses épaules.
Ses pas étaient hésitants, ses jambes tremblaient. Les braises étaient droit devant, ils grossissaient. Son regard n'avait plus rien de jovial, il lançait des éclairs. Au sens propre, Manon faillit se faire carboniser sur place. Pourtant, elle lui dit

- Je n'ai plus beaucoup de temps ! Tu l'as dit toi-même ! Alors laisse moi poser mes questions et laisse moi partir !

- Je t'écoute

- Qu'est ce que je dois faire pour sortir d'ici ?

- Hummm, c'est assez flou. Dans tous les cas, tu dois t'accepter, pour de vrai. Ou bien, en tout cas, m'en persuader. Tu as de la chance, tu te détestes uniquement parce que tu sais que tu te détestais. En ce moment, tu n'en connais pas la raison.

- Qui es tu dans... je vais appeler ça cette semaine, que peux tu vraiment faire ?

- On va dire que je suis le maître du jeu, ça te va ? Je peux en changer les règles à tout moment.

- Et qu'est ce que je dois faire pour... disons, m'accepter ?

- ça, je ne sais pas.

Cette fois, Manon céda sous la pression, les genoux tremblant sous son poids et elle s'écroula.

Noir.

Elle rouvrit les yeux. Du jaune. Il était midi, elle avait raté l'école. Elle n'avait plus de questions. Et encore plus grave. Elle ne pouvait pas retourner dans l'antichambre.

- Et merde !

Cette journée, elle ne fit rien. On ne peut pas se forcer à s'accepter. Elle savait que les « parents » n'allaient pas venir. Ils sont faux, comme tout ici. Ce n'est qu'une illusion, une épreuve.
Un jeu. Un sombre jeu

Noir.

Aucun flash orange.

Seulement du noir.
Du noir, du noir, du noir !
C'est à en devenir fou !

Toujours pas de flash orange.
Toujours pas de souvenirs.
Une langue de fumée.
Deux langues de fumée.
Beaucoup de langues de fumée !

Et du noir.

Manon connait cet endroit.
Il n'y a pas de pression.
Par contre, il a y un miroir.

Avec du noir.

Manon s'approche et vit son reflet.
Elle voit Gaël, avec des yeux noirs.
Elle voit que dans le noir, il y a des reflets rouges.
Et elle voit ses yeux.
à elle.
Les siens.
Ils sont orange.

Puis c'est le noir complet.
Puis c'est au tour du orange.
Orange comme ses yeux.
Orange comme la malédiction qu'elle est.
Orange comme la braise qui se consume avant d'enflammer le reste.
Orange, la couleur qui a tué sa famille.

506 mots

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