One shot :Concours Halloween volt 2021
3heures du matin, 10 jours avant Halloween
Mon lit était recouvert de draps noirs et gris avec des dessins de toiles d’araignée. Le même motif paraissait sur mes oreillers. C’est donc tout naturellement que ma moustiquaire avait le design d’une vraie toile d’araignée. Je dormais donc dans ma toile d’araignée lisse et souple. Je dormais profondément mais je me réveillai parce qu’un soudain inconfort me gagna. Je jetai un œil à mon réveil. Il était trois heures du matin pile. L’heure à laquelle ma voisine folle s’était un jour réveillée et remarqua une personne l’observer d’après ses dires. C’était bien entendu des superstitions que ma folle de voisine ne cessait de me répéter à Halloween. C’était un sujet de conversation dans toute la ville mais n’étant pas une fanatique ; je n’y ai jamais cru. Je tournais ma tête sur le mur en face de ma fenêtre en bois noire. Et je vis une ombre. Un visage tout compte fait. J’entendis un rire assourdissant. Une personne en chaire et en os sortit de nulle part un fer à souder qui brillait d’étincelles aveuglantes. S’en suivit alors des bruits de pas. Avant de pouvoir me lever ma porte vola en éclat sous l’impulsion d’une tronçonneuse. Je vis ensuite un flot d’eau passer par la porte de ma salle de bain qui s’ouvrit sur un homme avec un tournevis. Bientôt une personne sortit de sous mon lit et se mis à faire basculer mon lit. J’étouffai un cris de terreur dans mon oreiller. Je n’avais pas encore explosé tellement la peur me glaçait le sang. Présentement, Il y avait sur moi les regards inconnus du soudeur, du bûcheron, du plombier et du nouvel inconnu. Ma malchance se poursuivit lorsque je vis vaciller la lumière du lustre au plafond. Ma chambre plongea inévitablement dans l’obscurité. Je ne voyais rien. Le noir total. Le noir absolu. Les respirations des inconnus se faisaient fortes. Jusque là je n’avais pas crié , ma peur emprisonnée dans ma gorge. Lorsque je voulus éclater en sanglot, une pluie de plus en plus enflammées se mouvaient par l’impulsion du fer à souder. En même temps venait le bruit assourdissant de la tronçonneuse qui semblait avancer de plus en plus vers moi. L’eau sembla aussi augmentait de pression et j’essayai tant bien que mal de m’accrocher à mon lit tandis qu’on le basculait violemment . Puis plus rien. La lumière revînt. La porte du garage claqua et l’eau ne coulait plus. Je tremblais et avait des sueurs froides. J’ai eu la peur de ma vie. J’aperçus une enveloppe noire, ornée de plusieurs têtes de mort, sur ma table de chevet. Je frissonnait encore plus en tournant mon regard vers ma porte fracassée au sol. Je remarquai alors une peinture de citrouille géante enflammée et celui d’une tête de mort sur un mur. Dire qu’il n’y était pas quand j’étais allée me coucher. Puis l’obscurité revînt. Là je me mis à crier à pleins poumons.
J’étais en train de faire une crise de panique. Mes sueurs froides augmentaient. Je descendis au rez-de-chaussée, plongé dans la pénombre. Les fenêtres et la porte du salon claquaient. Le vent glacial me figeait. Mes veines étaient en feu. Un feu de terreur et de panique quand à la scène que je venais de vivre plus tôt. J’étais recluse dans des bouffées de chaleur, je sentis mes genoux puis mes jambes me lâcher. Une douleur s’insinuât dans ma cage thoracique. Je me mis à ramper pour pouvoir pousser le verrou de la porte en m’agrippant à son poignet. Je tâtonnai ensuite le mûr et arriva avec un grand mal à refermer mes fenêtres. Mais je sentis bientôt des picotements sur ma peau et le toucher d’une matière souple, j’émis un cris. Je me retournai, les yeux exorbités pour voir une toile d’araignée au dessus de ma tête. Je me mis à trembler tandis que je poussais un cri de rage et de désespoir lorsque je vis le verrou tourner et la porte s’ouvrir. Un individu rentra. Il avait de longs cheveux noirs ébouriffés sur les pointes, de fines lèvres foncées -comme rouge bordeaux- ,des yeux marrons très graves mais pas de barbe ou moustache. Il portait un t-shirt noir très over size et un jean brut noir. J’étais paralysée. C’était bien l’homme au fer à souder. Il s’avança avec de grands pas et me fit très rapidement inhaler une substance narcotique avec un mouchoir. Je sentis bientôt mon corps s’effondrer.
Le lendemain, je me levais toute engourdie. J’avais étrangement bien dormi d’un sommeil sans rêve. Mais je croisais sur ma table de chevet l’enveloppe noire. Je compris que je n’avais pas rêvé.
C’était à moi Yala Trick qu’elle était adressée. Moi , une adolescente de 15ans dans la grande ville de Treat dominée par ses forêts et son cimetière. Mais pourquoi moi ? Je voulus détailler mon corps à cet instant dans mon miroir. J’avais la peau mâte et bronzée. J’avais naturellement des cheveux marrons, courts et assez fin. J’avais de grands yeux noirs, des épaules carrées. J’étais de taillée moyenne et assez fine. Je remarquai alors que mon arcade sourcilière était ensanglantée, peut - être sous le fait d’une chute brutale.
Je me mordis la lèvre inférieure et entrepris de me soigner avec de l’eau de Cologne et une compresse. Une fois cela fait, j’ouvris ma penderie pour choisir des vêtements propres. Je pris un sweat gris à écritures noires : Je ne fais confiance à personne même pas à mon ombre , et un sarouel gris-noir. J’étais garçon manqué et assez débrouillarde pour rester seule à la maison pendant que mes parents passaient Halloween avec le reste de la famille à la campagne. Une fois douchée et habillée, j’ouvris l’enveloppe noire. À ma grande surprise, l’enveloppe contenait des bouts de mots découpés. Voyant sur les morceaux, une écriture grave, je me mis à reconstituer le mot. Après l’avoir longuement reformé , je collai le mot avec une colle extra-forte sur un rouleau de papier que j’utilisais comme office de parchemin. Le mot disait : « Tu es notre choix actuel et tu dois continuer le projet avec lequel nous avons juré de vieillir ».
Je commençais dés lors à débiter un monologue intérieur :
Ce mot est très étrange mais je suis parfaitement maître de mes émotions. Si c’est pour m’effrayer cela ne fonctionne pas. Mais je suis curieuse de connaître l’auteur de celui-ci.
Le temps était maussade et venteux. De grosses rafales de vents pénétrèrent dans ma chambre, firent grincer mes volets en bois, et faillirent faire tomber ma lampe de chevet.
Mon sweatshirt me tenais bien au chaud. C’est donc dans un magnifique cocon de chaleur que je me rendis dans ma salle de séjour où je créait toute sorte de choses.
Si Halloween mettait les membres de ma famille et de ma ville en haleine, ce n’était pas mon cas. J’avais un projet pour cet Halloween. J’avais décidé de mettre de l’ambiance avec un poème chaleureux et intime. Chaque année, je m’occupe de la décoration pour les fêtes. Elle représentait pour moi tant de convivialité. En fait, j’improvisai bien que je refaisais chaque année des guirlandes de fantômes à Halloween. C’était une décoration qu’il me fallait toujours avoir. Ma famille qui ne rentrait que le soir et ma folle de voisine qui se délectait de nous faire visite , s’y étaient accoutumés comme si c’était un souvenir de famille.
C’est donc bercée par le vent, les innombrables coups de ciseaux, rubans adhésifs et mes créations pour Halloween que je passais ces derniers jours. Et chaque matin, je retrouvais une fameuse enveloppe noire sur ma table de chevet. Cela étant, le parchemin prenait peu à peu son sens. Il ne me restait plus que la fin du mot, qui je le sentais – et je ne me trompais guère – arriverait demain, le jour d’ Halloween.
31 Octobre, jour d’halloween
Je me réveillai précipitamment parce que la porte de ma chambre venait de se refermer brutalement. Au même moment, j’entendis un éclat de verre. Je me levai , me débarbouilla et m’habillai rapidement d’un bonnet , d’un cardigan, d’un jean, de bottines, le tout en noir. Je vis sans surprise une enveloppe noire. Je commençai rapidement à lire sans m’arrêter et je me roulai en boule sur le sol, méditant sur les mots collés au parchemin.
À Yala Trick
Tu es notre choix actuel, tu dois continuer le projet pour lequel nous avons juré de vieillir. Tu es là dernière descendante de la famille Trick et c’est pour cela que nous t’avons choisi. Si tu refuses ton destin, nous te poursuivrons jusqu’à ce que tu nous supplies de t’achever.
Un soir d’halloween, nous étions quatre, dans le cimetière de Treat ,nous avions 15ans, la foudre nous frappa trois fois de suite mais nous avons étrangement survécu. S’en est suivi bien des malheurs en ce jour, sans compter qu’aucun médecin de Treat n’a accepté de s’occuper de nous car ils avaient tous jugés notre témoignage sur notre choc avec la foudre comme inventé de toute pièce. Depuis nous avons terrorisé des adolescents de 15 ans générations après générations. 15 ans après, nous avons vieilli mais nous avons toujours cet objectif en tête, et aujourd’hui, c’est ton heure de rejoindre notre secte, de tenter trois fois la foudre tel que nous le faisons tout les soirs d’ Halloween depuis 15 ans.
La secte de la peur
Je clignai des paupières ne sachant pas comment réagir. Il était déjà 11 heures, je préférai donc m’affairer sur les derniers préparatifs. J’enfournai toutes sortes de pâtisserie dont des galettes en forme de vampire.
Lorsqu’il fut 18h , je préparai plein de paniers remplis de friandises en tout genre, après tout j’étais Yala Trick. Ce n’est qu’une fois affallée sur mon canapé que je repensais au parchemin. Mes parents ne reviendraient qu’à 21 heures.
Je décidai alors de me rendre au cimetière de la ville, je me rhabillai d’un sweatshirt noir à capuchon parsemés de motifs de fente rouge sang, sur un jean slim gris. J’avais eu la précaution de laisser un mot à mes parents sur le réfrigérateur. Il fut 18 h45 lorsque je pris la direction du cimetière.
En chemin pour le cimetière
Je marchai muni de ma lampe torche, le cimetière n’étant pas très loin de chez moi. Je suivis le chemin de la forêt pour y arriver. Je préférai ainsi. Je marchai et remarquai d’énormes trous et fentes sur le sol. L’herbe semblait avoir été arrachée. Et à vu d’œil, une personne avait entrepris de déraciner les arbres et de déterrer les pierres du sol. Le chemin s’annonçait sinueux mais rebrousser chemin pour emprunter la route du ruisseau aurait été plus long.
Le vent était une fois de plus glacial. Je m’arrêtai un moment pour faire mes lacets et reprendre mon souffle. Soudain, les arbres, déjà déracinés, furent projetés sur le sol par de grosses rafales de vent, je les évitai de justesse et courus jusqu’à me retrouver sur l’allée du cimetière.
Je me dirigeai vers la tombe de ma grand-mère. Elle était comme dans mes souvenirs, décorée de plusieurs variétés de rosiers.
Je me rapprochai et je vis le panorama s’éclairer, des phares de voiture s’allumer. Je distinguais non loin de là, un paratonnerre. Vers l’allée du cimetière, quatre hommes sortirent d’une voiture blanche et s’avancèrent dans ma direction. Je reconnus l’homme au fer à souder, qui m’avait administré une substance narcotique. C’étaient les inconnus qui s’étaient introduit chez moi. Ils étaient tous habillés de blouson en cuir noir et de pantalons de sport noirs assez large.
La lumière des fards se faisait aveuglante. L’homme au fer à souder prit la parole :
-Les enveloppes que tu as reçues viennent de nous.
-Pourquoi vouloir me faire peur ?! Pourquoi moi ?!
-L’être humain aime avoir peur. Soit, nous t’avons choisi parce que tu es lucide et garçon manqué tout comme ta grand-mère. Celle-ci a été la seule qui a cru à notre histoire, car elle y a assisté ,cachée dans la cime des arbres. Elle nous a suivi et nous a donné les soins que les médecins de Treat auraient dû nous donner. Mais passons. L’heure n’est pas à la rigolade.
-Qu’attendez vous de moi ?
-Nous te voulons simplement dans notre secte. Ce sera à toi désormais de terroriser tous ces adolescents de 15 ans.
-Vous êtes des malades !!
Un autre des quatre hommes me coupa dans mon élan. Je le reconnus pour être celui qui avait défoncé ma porte avec sa tronçonneuse. Il avait des cheveux bruns courts ,des yeux verts et l’allure athlétique contrairement au premier homme qui avait de long cheveux noirs et des yeux marrons.
-Nous avons vécu le paranormal et nous allons de suite te prouver son existence.
Les deux hommes restants s’avancèrent vers le paratonnerre tandis que mes deux interlocuteurs m'encerclèrent. Le plombier avait un crâne rasé et des yeux marrons. Le dernier de la secte avait des cheveux noirs à la coupe afro et des yeux noirs perçants.
L’homme aux yeux verts continua :
-Le soir d’ Halloween est toujours favorable à la foudre. C’est un fait. Mais survivre à plusieurs choc de la foudre relève du paranormal.
Comprenant qu’ils voulaient m’exposer face à la foudre, je me mis à crier à pleins poumons tâtonnant le sol à la recherche d’une pierre.
Je sentis qu’on me ligotait avec une corde. Je vis avec horreur le ciel gronder. Le paratonnerre projetait des faisceaux de plus en plus incandescent. Le ciel fut déchirer. Dans l’affolement ma vision se fit trouble. C’est alors que je vis sortir de l’ombre mes parents accompagnés de ma voisine , du maire et de plusieurs habitants de la ville.
Un éclair de compréhension et de soulagement équilibra les battements de mon cœur. Plus tôt, ne sachant pas à quoi m’attendre, j’avais pris le soin d’introduire un papier assez plié de sorte à être assez fin sur les friandises que mes parents ont dû goûter et distribuer. J’avais marqué : « Les envahisseurs de 3h du matin se dirigent vers le cimetière. » Ceux-ci avaient en effet mentionné le cimetière de Treat dans le mot m’étant adressé.
En une rapide enjambée, le maire, mes parents et ma voisine furent près de moi. Des cris fusaient de partout et ma mère rencontrait une difficulté à garder son silence et son sang-froid.
Ma voisine avait une voix perçante.
-Vous n’êtes décidément que des psychopathes !! Pourquoi menacer le calme de la ville de Treat ?! Pour arriver à quelle fin ?!
-C’était un jeu assez plaisant , répondirent-t-ils.
Nous voulions rendre à cette ville la monnaie de sa pièce, pour nous avoir refusé des soins après notre choc avec la foudre.
-Vous mentez ! fit le maire. Vous étiez connus pour êtres des adolescents jouant à des jeux dangereux et qui entraient par effraction dans des laboratoires. Alors, oui , personne n’a cru à vos machinations !
Leur parole fut coupé par une lueur qui n’était ni plus ni moins que la foudre qui tomba net sur le paratonnerre et lança une énorme décharge électrique. Nous reculions tous vivement d’un pas. Les deux hommes restés en retrait furent frappés de plein fouet. Et les deux autres qui avaient échangé la parole avec moi trébuchèrent sur le sol. Je voulus m’avancer vers eux mais mon père me retînt par le poignet. Ils furent eux aussi frappés par la foudre qui était à son comble avec une décharge supersonique, accompagnée de rafales de vent au goût salé qui nous empêchait d’ouvrir la bouche. Le vent nous projeta plus loin. Je m’agrippai sur la tombe de ma grand-mère. Une nouvelle rafale de vent s’abattit sur nous et me frappa en plein visage-c ’était comme si la terre était en colère- me soufflant à l’oreille une voix que je ne connaissais que si bien, celle de ma grand-mère : « Calme toi mon enfant. Tu auras des jours meilleurs. Ces gens ne seront plus une menace pour toi comme ils l’ont été pour moi.
Je me retournais mais je ne vis personne.
Mon regard se tourna alors vers les quatre corps blêmes, étendus au sol, morts.
Le vent cessa de me chatouiller. Les feuilles d’automne tombaient. C’était un halloween de ceux qu’on n’oublie jamais et depuis aucun jeune de 15 ans n’a été terrorisé.
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