1- Retrouvaille


D'une certaine manière, l'on pouvait dire qu'il y avait bien quelque chose de satisfaisant au fait de retrouver une jeune brune échevelé et coiffé d'une queue de cheval préparé à la hâte, les lunettes aux verres abîmés, dans une position aussi peu avantageuse. Un bras dans le plâtre et une faible commotion cérébral. Eh bien, il faut dire que la vie avait décidé de bon train de l'épargner. Encore. Cette constatation ne put que rendre une certaine personne déçue une fois l'affolement disparu. Car bien évidemment, il ne pouvait se le cacher, le noiraud avait plusieurs fois pensé à élaborer une certaine façon de mettre fin aux jours de la binoclarde, qui la plupart du temps, lui tapais littéralement sur les nerfs.

« Avoue-le, je t'ai fait peur » Déclara tout d'un coup la jeune femme

Ce dernier ne put s'empêcher de détourner la tête d'un air méprisant avant de claquer de la langue suite aux dires de la brunette. Lui, s'inquiéter pour cette putain de quatre yeux? Et puis quoi encore.

Elle s'esclaffa comme pour montrer qu'elle ne croyait pas du tout à ces airs de « tu te mets le doigt dans l'œil. »

« Aller Levi! Tu crois que ça fait combien de temps que l'on se connaît! » Continua-t-elle d'un ton moqueur.

Le dit Levi ne trouva rien de mieux à faire que de reporté ses iris d'un magnifique gris orageux sur son interlocutrice. Lui lançant un regard noir avant de soupirer bruyamment de lassitude, sachant que cette taré était bien trop suicidaire pour ce soucier d'un quelconque regard mauvais de sa part.

« Dit-moi plutôt ce que tu me voulais. Que je déguerpisse d'ici au plus vite. Lui lança-il d'un ton presque glacial — au quel, bien entendu, cette dernière était plus qu'habitué — Je n'ai pas que ça à faire. »

« Ah oui j'oubliai! Se surprise-t-elle à négliger. J'ai une faveur à te demander... »

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Les couloirs de l'établissement était plutôt bruyant lorsque Levi eu enfin l'honneur de passer le pas de cette porte qui le séparais désormais de cette satané binoclarde. Il n'en revenait toujours pas de ce qu'il venait d'accepter. C'était à peine s'il n'était pas passé à un cheveu de lui arracher les yeux.

Cette idiote qu'était pour lui une grande amie — ce qu'il ne lui avouera jamais à défaut de son ego mal placé — venait de l'implorer de lui servir de remplaçant durant sa période de repos dû à son accident de la route.

Déjà que ça ne l'enchantais pas le moins du monde de lui rendre service, car il le lui devait bien, en dépits des rares fois où elle l'avait sortie du pétrin.

Il se devait de lui rendre la pareil tôt au tard.

Mais merde quoi! Conduire un autobus scolaire. Si on lui avait dit ce matin-même qu'il se retrouverait dès le lendemain à devoir supporter des gamins les plus insupportables les uns que les autres, il aurai envoyé bouler la personne lui apportant cette nouvelle plus que désagréable et même plus qu'improbable qu'aurai été cette dernière à ses yeux. Il était chauffeur de limousine, putain. Pas d'un espèce d'autocar jaune fluo remplis de mômes.

Et puis quoi encore!

Cependant, l'homme ne put s'attarder une minute de plus dans ses pensées car une alerte vint l'y en sortir.

« Alerte : code blanc. Je répète, Code blanc. Un patient c'est enfuit! » Hurlait la vois criarde de l'intercom appartenant sans nul doute à la bâtisse.

Bien sûr, l'homme d'une grandeur d'un mètre soixante n'en avait strictement rien à foutre de cet avertissement. Cela ne le concernait pas. Du moins ça, c'était avant qu'il ne se fasse bousculer, tombant lourdement au sol sans même qu'il n'eut le temps de le réaliser.

C'est sur le parterre crasseux ayant enfin ouvert les yeux qu'il eut fermé dans sa chute par réflexe que Levi aperçut une touffe brune. Tout d'abord surpris face à ce preste changement de situation, qui d'ailleurs ne s'afficha sur son visage qu'une fraction de seconde avant de nouvellement laisser place à son fidèle air blasé, il se pressa de diriger un regard glacial en direction de la personne qui avait osé le faire chavirer. Cette dernière, à son plus grand étonnement, n'y fit même pas attention, lui lançant en contrepartie un regard emplie de détresse et à la limite, submergé par la panique.

Tout d'abord émerveiller par des iris d'un magnifique émeraude et reportant un tel mélange d'émotions, puis voyant les quelques employés derrière à la poursuite de l'adolescent maintenant assis en califourchon sur sa personne qui se devait instinctivement d'être ce fameux fugueur, le plus âgé n'y réfléchis pas une seconde fois et empoigna sans hésitation le poignet du plus jeune qui sur le coup laissa transparaître une lueur de surprise à la suite d'un soupçon d'espoir.

Le noiraud ne savait pas ce qui l'avait poussé à aider ce gamin. Pourquoi il avait été autant touché par ses yeux d'un turquoise épatant et emplit d'une certaine... appréhension? Il ne saurait que dire, mais il l'avait fait, il le devait. Le seul contact de leurs mains lui fit comme un électrochoc. Comme s'il retrouvait ce qu'il avait cherché depuis longtemps. Que son âme attendait cet instant depuis des centaines d'années. Sur le coup, il se senti soulagé, ce qui ne se concordait absolument pas avec la situation dans laquelle il s'était gouré car ils n'étaient bien évidement pas sorti d'affaire.

Ils sortirent de l'établissement avec empressement, bousculant quelques passants sur le chemin. Bien qu'en ayant rien à foutre. La température avait chuté dans la journée et la pluie avait cru bon de montrer le bout de son nez, bien que nullement désiré par les habitants de cette satanée ville. Sur le moment, ils n'y avaient pris aucunement compte, trop préoccupé à semer leurs poursuivants. Ce ne fut qu'à une dizaine de kilomètres, ayant par la même occasion cru bon d'emprunter quelques ruelles, que le froid ce fit sentir et plus particulièrement pour le plus jeune qui lui, n'était habiller que d'un débardeur ainsi que d'un pantalon de sport.

Le plus petit manqua un battement face aux frissonnements du plus jeune qui le dépassait quasiment d'une tête. Ce qui ne l'empêcha pas pour autant de maudire son cœur qui n'avait jamais réagis de la sorte au paravent et certainement pas pour un morveux et qui plus es, une personne qu'il venait à peine de rencontré et pas de la meilleur façon qui soit.

« Eren... » Souffla alors ce dit morveux.

Ce qui fit sursauter l'homme au regard perçant dans ça contemplation

« Levi. »

C'était sur un ton sec qu'il prononça ce mot. Bien que plus sec qu'il ne l'aurai apparemment souhaité car cela fit tressaillir le châtain. Probablement peu habitué à cette intonation. Mais qu'est-ce qu'il en avait à foutre?

Néanmoins comme pour contredire sa pensée, il retira sa veste et la jeta au visage du plus grand, lui ordonnant de la mettre. Eren ayant d'abord contesté par le fait que le plus vieux pourrait également prendre froid, se ravisa sous l'aura meurtrière de ce dernier. Comprenant que ce n'était pas dans ses droits de refuser sous peine d'une mort imminente.

Ils marchèrent un moment suite à ce court échange de parole. Eren talonnant Levi dans un silence qui ce voulait tranquille.

De son côté, le brun était heureux. Heureux d'être tombé sur une personne comme Levi. Car il aurai tout aussi bien pu le laissez aux mains de ces malfrats qu'étaient ces infirmiers et ces docteurs pour ne pas citer son père. Il aurait été possible que l'homme d'une trentaine d'années le livre, l'ignore, ou tout simplement, se met à rire de sa situation, mais non au contraire. Il l'avait aidé et maintenant, il lui prêtait son blouson afin qu'il n'attrape pas froid par ce temps médiocre. Peu de personne auraient réagis de la sorte. Du moins, pas dans son entourage, si l'on ne comptait pas sa sœur Mikasa ainsi que son meilleur ami Armin. Cependant, il avait envie d'en savoir plus au sujet de la personne qui hantait désormais ses esprits. Bien qu'il avait la vague impression de la connaître. Enfin la « connaitre » était un bien grand mot. Du moins pour l'instant. Non, il avait comme le sentiment d'un déjà vu. Comme s'il connaissait ce caractère ferme et ces yeux orageux. Comme s'il avait retrouvé quelque chose d'important, mais il ne savait quoi... Et cela l'intriguait énormément. Mais pour l'instant, il devait d'abord savoir où cet étranger — car c'était ce qu'il restait malgré cet impression — l'amenait.

« Où allons-nous ? » Questionna alors le patient en fugue

Ce qui arrêta vivement le plus âgé dans sa marche qui sortait de ses pensées sous les paroles du plus jeune. Car c'est vrai, ça. Songea l'homme. Où allaient-ils? Levi se retourna prestement vers le brun qui sembla d'abord intrigué vis-à-vis l'imprévisibilité de son sauveur.

« Chez moi. » Il avait lâché ça sur le coup n'ayant nul part d'autre où aller, mais il regretta rapidement ses paroles suite aux émotions qu'il put alors percevoir dans les prunelles du plus jeune qui paraissait bien évidement peu rassuré face à cette idée. Cependant, il y voyait bien une lueur de confiance, alors quel était la source de cette insécurité palpable?

« Quoi? » Se pressa-t-il alors de demandé, ignorant la cause de ce regard que lui lançait le brun.

Bien sûr, d'un côté il s'en doutait. Ils venaient à peine de se rencontrer. Il était donc normal d'être inquiet face à ce que Levi venait de déclaré, mais ce n'étais pas comme s'il en avait le choix non plus! Avec cette température, ces poursuivants qu'ils avaient heureusement semé depuis quelque temps et le manque crucial de sa voiture qu'il avait laissé garer à l'hôpital. Il se félicita vis-à-vis cette dernière pensée, mais quel con. Il se gifla mentalement. Il flanqua néenmoins ces constatations de côté, il voyait clairement que le gamin voulait lui faire confiance ne serait-ce qu'un tant soit peu. Il lui avait tout de même sauvé la mise après tout. Et va savoir pourquoi, lorsqu'Eren recula, il eut un pincement au cœur. Pourquoi bordel? Fut tout ce qu'il pensa. Et ce, pour différentes raisons.

« Je...humm... » Murmura le brun. Mais il ne termina pas sa phrase et se retourna à toute vitesse avant de se mettre à courir le plus loin possible dans la direction inverse.

« Oi gamin, tu me fais quoi là ! » cria alors Levi à son tour, surpris face à la silhouette qui s'éloignait maintenant de lui, mais qui durant une fraction de seconde c'était statufier à l'entente du mot « Gamin » écarquillant les yeux suite aux souvenirs familier que lui prodiguait ce surnom. Un rappel – Caporal! – venait de passer sous ses yeux à la vitesse de l'éclaire.

Dès ce moment, Eren voulu se retourner et sauter dans les bras de cet homme qu'il ne savait pour quel raison, lui donnait la ferme conviction de le connaître désormais que trop bien. Et il eut instantanément l'irrémédiable envie de fondre en larmes, de s'excuser et pour une raison encore inconnu, d'emprisonner ses lèvres dans un doux baiser. C'était ça, c'était lui qu'il cherchait. C'était pour cette raison ce déjà vu. Tant d'évidences et tant de question encore sans réponse. Il senti subitement ses jambes tremblé comme si elles allaient le lâcher à tout moment. Et c'est là qu'il sut. Eren ne devait pas se rapprocher davantage de cette personne. Même si c'était au fond, tout ce qu'il désirait. Car il ne savait que trop bien que cela ne ferai que leur infliger plus de mal.

Il secoua donc la tête de façon à chasser ces pensées obscures de son esprit et ce remit tant bien que mal à courir avant qu'il ne s'effondre. Se disant que c'était probablement mieux qu'ils ne se recroisent pas. Pour leur bien à tous les deux...

« Désolé... » Fut tout ce que compris Levi dans un murmure imperceptible, renforçant ainsi son incompréhension.


À suivre

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