Chapitre 8
Lorsque j'ouvre les yeux, la première chose que je vois sont les yeux inquiets de ma petite soeur. Elle montre l'autre bout de la pièce, du doigt. Je me redresse lentement, encore endormie.
J'aperçois ma mère qui tient un carton, rempli d'affaires, qui nous appartiennent, à Marguerite et moi. Ses cheveux blonds ne sont pas peignés, les grosses cernes sous ses yeux et sa peau pâle la vieillissent de dix ans.
Je me lève d'un bond. Que fait elle avec nos affaires? A-t-elle l'intention de les jetter? Nous a-t-elle déjà oublié?
Je m'approche d'elle, prudemment. L'envie de la prendre dans mes bras, de lui dire que nous sommes toujours là me prend soudain. Mais je m'abstiens. Je ne veux pas qu'elle réagisse comme Lola, je ne veux pas la faire souffrir.
Elle se dirige vers les étagères, qui sont accrochées au mur juste au dessus de mon bureau, et prend les livres qui y sont posés pour les placer dans le carton. Puis elle sort de la chambre, après avoir rempli le carton, et range nos affaires dans le coffre de la voiture, qui est garée devant l'immeuble. Nous la suivons, curieuses.
Je regarde l'intérieur du coffre. Il y a nos vêtements, nos livres, nos jouets, nos peluches. Je sens les larmes me monter aux yeux, quand une voix familière se fait entendre derrière moi. Je me retourne et vois un garçon. Ses cheveux bruns, lisses, sont emmêlés par le vent, et ses yeux, couleur chocolat, regardent dans le vide. C'est Maxime. Il parle au téléphone, il paraît inquiet.
Maxime: Elle va beaucoup mieux, ne t'en fais pas ... elle sortira bientôt ... je ne veux pas perdre ma meilleure amie une deuxième fois ...
À ces mots, je me met à courir en direction de l'hôpital.
Après avoir regardé toutes les chambres, je trouve enfin celle où se trouve Lola.
Elle est allongée, dans un lit d'hôpital, sa main droite et sa tête sont bandées.
Ses cheveux châtains sont attachés en queue de cheval, elle dort. Je m'assoie sur son lit, à côté d'elle.
Je la contemple, silencieusement. Je ne veux pas la réveiller, cela la perturberai. Et puis, je crois que je la préfère endormie, car je peux rester à ses côtés sans risquer de la faire souffrir ou de l'énerver.
Après une longue heure, je décide de partir. Je me lève et m'avance vers la porte. Au moment où je pose la main sur la poignée, la porte s'ouvre. Un garçon entre dans la pièce. Ses cheveux bruns sont cachés par un bonnet en laine gris. Les quelques mèches qui s'en échappent, retombent sur ses yeux émeraudes, et des taches de rousseurs recouvrent son visage. Je le reconnais. Il était dans ma classe l'année précédente, c'est Léo.
Il se met à genoux près du lit de ma meilleure amie et lui chuchote quelques mots à l'oreille. Elle sourit puis ouvre les yeux, elle rougit à la vue du garçon.
Ils discutent et rient. Lola n'a pas remarqué ma présence, alors je sors de la chambre, déçue. Je m'apprêtais à quitter l'hôpital quand une voix familière se met à crier mon nom.
Lola: Iris !
Je me retourne, surprise, et la voie courir dans ma direction. Ses pieds sont nus et sa chemise laisse voir son dos. Dès qu'elle arrive à moi, je plaque ma main sur sa bouche.
Aurait-elle perdu la tête? Si quelqu'un la voyait, il la prendrait pour une folle!!
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