Je marche lentement dans une rue sombre, les larmes me montent aux yeux.
Qu'est ce que j'espèrais ? Qu'elle m'accueillerait à bras ouverts ?
Une larme roule sur ma joue. Je m'assoie sur le sol humide, dans un coin, mets ma tête dans mes bras et pleure. Je reste ainsi un long moment.
Une main se pose sur mon épaule droite. C'est une main fine, celle d'une femme. Je relève vivement la tête et croise de grands yeux bleus. Ces yeux appartiennent à ma petite soeur.
Marguerite: Tu pleures? Que s'est-il passé?
Moi: Elle pleurait et elle hurlait ... elle ne voulait pas me croire ...
J'éclate en sanglot.
Marguerite me prend dans ses bras. Elle caresse mes cheveux, puis me regarde tendrement. Elle me sourit, et m'embrasse sur la joue. Je lui rends son sourire.
Nous nous relevons, quelques instants plus tard. Nous nous baladons, sans but précis, dans les ruelles désertes. Un silence confortable s'installe, aucune de nous deux n'ose le briser.
Ma soeur s'arrête soudainement. Elle fixe quelque chose, qui se trouve à l'autre bout de la rue. Je suis son regard, il s'arrête sur une petite fille. Ses cheveux blonds, court et lisses, virevoltent autour d'elle. Ses petits yeux rieurs regardent vers le ciel gris, elle tient la main d'une femme. Sa mère.
Fillette: Maman, lorsque notre coeur cesse de battre et que notre corps meurt, est ce que l'âme continue de vivre ?
Je lui réponds doucement, dans un souffle. 《Oui》
Mère: Je ne sais pas, ma chérie ...
Je prends ma soeur par le bras et l'emmène dans une rue, un peu plus loin. Elle se laisse faire, sans protester.
Lorsque nous arrivons à la maison ... notre ancienne maison, je la fais pivoter de façon à se qu'elle puisse me faire face.
Ses yeux sont rouges, ce qui fait ressortir la couleur bleu de ceux-ci. J'essuie une larme qui coule sur sa joue et lui demande de me sourire. Elle obéit, après une petite hésitation.
Nous traversons les murs pour nous retrouver dans notre chambre. Nous nous laissons tomber sur le lit et nous nous endormons, main dans la main.