Chapitre XXXVIII
Lindsay recula immédiatement, choquée par mon geste, puis me fixa, complètement ébahie, une main sur sa joue.
Je n'en revenais pas moi-même, je venais de mettre une claque magistrale à cette pimbêche qui, pour une fois, avait perdu de sa superbe. Nos camarades s'étaient tus, attendant la tempête, qui n'allait pas tarder à balayer tout sur son passage.
-Mais...mais...tu es complètement cinglée ! Cria alors Lindsay, vraisemblablement déboussolée.
Ses chères copines étaient restées en retrait, stupéfaites, elles aussi, de ma soudaine réaction.
Je ne répondis pas et rentrai aussitôt dans la salle de cours, la laissant, pantelante et furibonde, devant la porte.
-Alors là ! Tu as fait fort ! Chuchota Rachel, un sourire en coin.
Nous nous assîmes en silence et le professeur commença à dessiner un schéma au tableau. Je ne l'écoutais absolument pas, m'inquiétant des représailles que me réservait la blonde assise derrière moi.
Je sentis mon portable vibrer et souris en voyant le nom "Bébé" s'afficher.
"Comme c'est sexy, une femme superbe qui se bat !"
J'eus envie d'éclater de rire en lisant cela, mais je me retins, préférant éviter de me faire coller ou même virer de la classe, je ne pouvais, décemment pas, gérer plusieurs problèmes à la fois. Je lui répondis rapidement.
"Tu as aimé le spectacle, bébé ?"
Je n'eus pas le temps de ranger mon téléphone, qu'il vibra aussitôt.
"Tu n'imagines pas à quel point !"
Je sentis immédiatement une douce chaleur se répandre au creux de mes reins. Il avait le don de m'exciter, même avec un simple texto.
Le cours se termina trop rapidement à mon goût et nous sortîmes. Rachel m'attrapa par le bras, comprenant bien que Lindsay n'en resterait pas là et nous allâmes directement sur le parking. Bizarrement, personne ne nous avait suivi, à part Joshua qui parlait avec Calvin, sans me quitter des yeux.
-Franchement respect, Kate ! S'exclama Calvin, alors qu'ils arrivaient à notre hauteur.
Comment pouvait-il être au courant, alors qu'il n'était pas dans cette classe là ?
-Tout le lycée en parle déjà ! Continua-t'il, devant mon incompréhension.
Je sentis l'angoisse m'envahir instantanément, si Lindsay n'avait jamais eu de réelles raisons de me détester, elle en avait une maintenant. Je l'avais ridiculisé devant toute une classe et tous les élèves en parlaient déjà. J'étais fichue, je venais tout juste de signer mon arrêt de mort au sein de cet établissement. Je pris soudain ma tête entre mes mains et me colla à la portière de la voiture, en proie à un fulgurant mal de tête.
-Ça va, Kate ? Demanda alors Rachel, inquiète.
Je ne répondis pas, essayant de rassembler le peu de force qu'il me restait pour prendre le volant et rentrer chez moi.
-Je vais la raccompagner ! Lâcha Joshua, les traits tirés et la mâchoire crispée.
Sa voix trahissait son angoisse et je savais que s'il me ramenait, notre séparation ne serait, en rien convaincante. Au prix d'un effort surhumain, je demandai à Rachel de me reconduire à la maison. Elle acquiesça de suite, jetant un regard désolé vers Joshua. Ma meilleure amie monta du côté conducteur et je fis la bise aux garçons.
-Je t'aime ! Chuchotai-je à l'oreille de Josh, qui me sourit imperceptiblement.
Nous partîmes enfin et je me détendis rapidement, sentant ma migraine diminuer.
-Pourquoi n'as-tu pas voulu que Josh te ramène ? Me questionna-t'elle, au bout de quelques minutes, brisant le silence qui régnait dans l'habitacle.
-Tout le monde aurait su que nous n'étions pas vraiment séparés, donc j'ai préféré éviter ! Avouai-je, tristement.
-En tout cas, vu ta tête, tu vas avoir du mal à cacher quoi que ce soit à ta mère !
-Elle travaille de nuit ce soir, donc je ne vais quasiment pas la voir et je lui dirais que je suis malade, c'est tout !
Arrivées devant chez moi, Rachel m'embrassa sur la joue et m'annonça qu'elle m'accompagnerait au lycée le lendemain, puisque nous habitions à quelques rues l'une de l'autre, j'acquiesçai, pressée de retrouver ma chambre et mon lit.
-C'est toi ma chérie ? Demanda ma mère, alors que je passais seulement le seuil.
-Oui ! Répondis-je, fatiguée de tout.
Elle arriva aussitôt et me scruta un instant, vraisemblablement inquiète.
-Tu es sûre que ça va, Princesse ?!
-Oui, ne stresses pas ! Je suis juste patraque ! Mentis-je, alors qu'elle m'aidait à retirer ma veste et me touchait le front pour vérifier ma température.
-Monte te reposer , ma chérie ! Je vais te préparer une soupe ! Je te la monte et je vais au boulot ! Ajouta-t'elle, tout en retournant aux fourneaux.
-Steven n'est pas rentré ? M'étonnai-je.
-Non, ce soir il dort chez Jason !
J'aimais beaucoup mon frère, mais j'étais ravie d'apprendre qu'il ne serait pas là pour m'embêter. J'avais besoin de dormir et de ne plus penser à rien.
Après m'avoir emmené une bonne soupe de légumes qui sentait divinement bon, Maman me fit un énorme câlin et partit travailler.
Je pris alors un bouquin quelconque et commençai à le lire. Il ne fallut que quelques minutes pour que je sombre dans le sommeil.
Au bout de plusieurs heures, je me réveillai en sursaut, persuadée d'avoir entendu frapper à la porte. Je ne savais l'heure qu'il était, mais en tout cas il faisait nuit noire et je ne voyais rien autour de moi. Le cerveau encore endormi, je cherchai à tâtons l'interrupteur pour enfin éclairer ma chambre. Puis je tendis l'oreille, pensant avoir rêvé, lorsque je perçus, une fois de plus, un bruit au rez-de-chaussée. Il était plus de 2h00 du matin et quelqu'un grattait à ma porte. Était-ce un animal ? Ou peut-être un serial-killer ?
Je frissonnai à cette idée et pris la batte de baseball de mon frère, au passage. Je descendis les escaliers, aussi silencieuse que possible, tenant mon arme fébrilement. Lorsque j'arrivai en bas des marches, je vis alors une silhouette qui se tenait derrière la porte mais je ne pus reconnaître de qui il s'agissait.
-Qui êtes-vous ? Faites attention, je suis armée ! Criai-je alors, essayant de cacher la panique qui s'insinuait en moi.
-Bébé...c'est...moi !
Je reconnus immédiatement cette voix, malgré le timbre qui avait l'air différent, plus rauque et j'ouvris aussitôt la porte. Je restai alors complètement prostrée par le spectacle qui se jouait devant mes yeux. Joshua, mon Joshua était collé au mur, les vêtements déchirés, du sang sur le visage et l'odeur qui émanait de lui me donna instantanément envie de vomir.
-Coucou Princesse ! Lâcha-t'il pitoyablement, essayant de se tenir, tant bien que mal, à la porte.
-Joshua, mais que s'est-il passé ? Lui demandai-je enfin, en l'aidant à rentrer.
Je le déposai difficilement dans le fauteuil, lui arrachant, au passage, un cri de douleur.
-C'est...rien ! Ne t'inquiètes...pas, bébé !
Il avait du mal à parler et sentait le whisky à plein nez, il semblait beaucoup souffrir, ne pouvant retenir une grimace à chaque fois qu'il bougeait.
-Qui t'a fait ça ? Où étais-tu ? Je t'ai envoyé des messages, tu ne répondais pas !
-J'ai vu tes...messages, mais tout ça, c'est...trop dur ! Tu ne peux pas vivre comme ça...ma...beauté ! Balbutia-t'il, tout en me caressant la joue.
Je ne comprenais rien à ses paroles, je savais juste que cette vision de lui, dans cet état, me brisait littéralement le cœur. Pourquoi avait-il bu autant ? Et ce sang, ses vêtements ? Que s'était-il passé ?
-Joshua ! Raconte-moi pourquoi tu es comme ça ? Le questionnai-je alors, lui prenant la tête entre les mains pour être sûre qu'il ne se défile pas, déterminée à savoir toute la vérité.
-J'ai bu...j'avais besoin d'oublier tout ça, je ne bois pas d'habitude, même en soirée, je ne bois pas...ou c'est rare ! Mais là, je ne pouvais plus...supporter...tu es malheureuse à cause de moi...je ne veux pas que tu...le sois ! C'est trop dur a vivre...
Je sentais les larmes couler le long de mes joues, je ne pouvais les retenir plus longtemps. Il avait bu pour oublier ma tristesse, pour ne plus avoir à souffrir et malgré mon aversion pour l'alcool, je ne l'en aimais que davantage. La situation était tout aussi difficile pour lui et à aucun moment je n'avais pensé que c'était le cas.
-Ne pleure...pas, ne pleure plus...à cause de moi...je t'aime trop pour ça...je t'en supplie, quitte-moi...Kate...quitte-moi car je ne...pourrais jamais le faire ! Continua-t'il, des sanglots dans la voix.
Je restai complètement abasourdie par ce qu'il venait de dire. Il voulait que je le quitte, comment pouvait-il penser un seul instant que je le ferais ? Il m'était impossible de me séparer de lui, je ne pouvais même pas l'envisager. Alors que je restai muette, il se leva difficilement et avança vers la porte, en titubant.
-Où vas-tu, bébé ? Demandai-je, prise de court.
-Je pars, je te laisse...faut plus qu'on se...voit...ma beauté ! Souffla-t'il, en pleurs.
Je lui attrapai le bras et le tirai violemment vers moi, déséquilibré et surpris, il glissa le long du canapé et tomba à terre, se détachant de mon emprise, et plaqua ses mains sur son visage. Il semblait encore avoir mal, mais ne s'en souciait plus du tout. Je m'assis à côté de lui et mis sa tête sur mes genoux, il résista quelques secondes puis se laissa aller, les joues baignées de larmes. Je lui caressai doucement la tempe, ce qui eu pour effet de calmer ses soubresauts, quasiment instantanément.
-Je t'aime Joshua ! Et l'alcool n'est pas une solution et ça ne m'empêchera pas de t'aimer non plus ! Dis-je, sachant très bien qu'il avait noyé ses problèmes dans la boisson, espérant de par ce fait, me dégoûter de lui.
Mais je ne le connaissais que trop bien et son état désespéré n'avait fait que m'accrocher encore un peu plus à lui, si cela était possible. J'aimais l'homme sûr de lui et fort comme un roc qu'il arborait devant les gens, mais j'aimais d'autant plus le petit garçon fragile et solitaire qui se terrait au plus profond de lui-même.
-Viens, on va se coucher ! Chuchotai-je à son oreille, sentant la fatigue s'emparer de moi.
-Humm ! Grommela-t'il, alors que je l'aidais à se relever.
Nous montâmes laborieusement les escaliers et nous allâmes directement dans la salle de bain, pour nettoyer le sang sur son visage et ses bras. Je préférai attendre demain pour lui demander des détails sur une quelconque bagarre ou altercation et nous allâmes dans ma chambre. Je l'aidai à s'asseoir sur mon lit et commençai à le déshabiller, ce qui le fît rapidement réagir. Malgré son état second, ses instincts étaient toujours bien présents. Il commença lentement à passer ses mains sous mon tee-shirt, tout en gardant le front contre mon ventre et les yeux clos. Il caressa délicatement ma peau, puis remonta jusqu'à ma poitrine nue, ne portant pas de soutien-gorge. Il titilla délicieusement l'un de mes tétons, comme si seules ses mains le guidait. J'haletai soudain, sentant son doigt passer et repasser sur mes pointes durcies.
-Joshua, tu as bu ! On ne va rien faire, bébé ! Il faut que tu dormes ! Balbutiai-je, en proie à une terrible envie de le coucher et de le déshabiller entièrement mais pas pour de bonnes raisons.
-Chut, ma beauté ! Dit-il simplement, sans même lever les yeux vers moi.
Il me fit enlever mon tee-shirt et embrassa mon ventre, tout en faisant des cercles autour de mes seins, de plus en plus réactifs. Malgré la situation, il me rendait littéralement folle, je voulais sentir ses mains sur ma peau, ses lèvres sur ma bouche et bien plus encore. Il attrapa doucement les pans de mon legging et le descendit rapidement, découvrant une fine culotte en satin bleu.
-Comme tu es belle ! S'exclama-t'il, tout en déposant une quantité infinie de petits baisers sur mes hanches et mon bassin.
Je frissonnai de plaisir au son de sa voix et sentis l'excitation se répandre en moi, de plus en plus. Il m'enleva le seul vêtement qu'il me restait et de son doigt, câlina subrepticement mes lèvres inférieures. La tension sexuelle était à son comble et j'étais excitée comme jamais. Josh m'attrapa le bras et me posa gentiment sur le lit, puis il se leva et se déshabilla sans me lâcher du regard.
-Caresse-toi, bébé !
Je le fixai tout à coup, choquée par ses paroles. Il voulait que je me caresse devant lui ? Ce n'était pas possible.
-N'ai pas peur, ma beauté ! Tu es superbe et je veux voir tes mains passer sur chaque parcelle de ton corps ! Continua-t'il, semblant retrouver rapidement ses moyens.
Je m'exécutai alors, n'ayant jamais fait cela. Je commençai doucement, me caressant la peau, titillant la pointe de mes seins rebondis et passant furtivement sur mon sexe. Je vis alors son membre se redresser et Joshua s'approcha lentement, les yeux enflammés et le souffle court. Il se coucha sur moi et me pénétra avec une lenteur inouïe, je pouvais sentir chaque mouvement, chaque coup de rein et mon corps ne m'appartenait plus, il lui appartenait entièrement, il pouvait en faire ce qu'il voulait.
Il accéléra petit à petit, m'arrachant de nombreux cris et la jouissance monta, de plus en plus forte, jusqu'à arriver à son paroxysme et j'explosai complètement dans un râle. Joshua continua un peu et jouit en moi, pour la première fois, hurlant comme une bête sauvage.
Nous nous couchâmes dans les bras l'un de l'autre, nus comme des vers, avec pour seul rempart, une petite couverture qui ne cachait pas grand chose.
Un poids appuyait sur ma poitrine, douloureusement, et j'ouvris les yeux pour voir qu'il s'agissait du corps de Josh affalé sur le mien. Je le poussai délicatement, j'enfilai ma petite culotte et me dirigeai vers les toilettes. Lorsque j'en sortis, j'entendis du bruit dans les escaliers et vis ma mère me regarder, très étonnée.
-Tu dors nue, ma chérie ? Me questionna-t'elle, réellement surprise.
Je cachai immédiatement ma poitrine et jetais un œil vers la chambre mais je n'eus pas le temps de répondre, elle comprit aussitôt ma réaction.
-Ah ! Je ne vais pas vous déranger, je vais au lit, Princesse !
Elle m'embrassa tendrement et me fit un clin d'œil avant de refermer la porte.
Lorsque j'arrivai dans la chambre, mon petit-ami avait les yeux grands ouverts et me contemplait, un sourire sur les lèvres.
-Qu'est-ce qui te fait sourire ? Demandai-je, en m'approchant du lit.
-Rien ! Je suis juste heureux et j'ai une trique d'enfer en te regardant ! Prononça-t'il, sans aucune gêne, en mettant ses mains sous sa tête, laissant apparaître ses muscles saillants.
-Pervers ! Ma mère vient de rentrer, donc pas de bruit ! Chuchotai-je, en grimpant sur le lit.
Je me recouchai auprès de lui, l'embrassant fougueusement, amoureuse comme jamais mais sachant très bien que notre avenir serait semé d'embûches, qu'un seul faux pas pourrait tout détruire et il fallait surtout que je sache, coûte que coûte, ce qu'il s'était passé la veille.
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