Chapitre XXXIX
Le soleil éclairait déjà la chambre lorsque j'ouvris les yeux. Je paniquai, en regardant le réveil sur la table de nuit, pensant être en retard mais je fus aussitôt rassurée, en voyant que nous avions encore deux heures devant nous. Joshua dormait paisiblement à côté de moi, un sourire au coin des lèvres. Je caressai délicatement sa joue, puis passai mes doigts sur le bleu qui était apparu au niveau de sa pommette, me demandant, une fois de plus, ce qu'il avait bien pu se passer pour qu'il soit dans cet état. Son beau torse était couvert de traces et d'hématomes et il semblait souffrir à chaque fois qu'il toussait ou se tournait. Je frissonnai à l'idée qu'il n'ai jamais eu l'envie de venir ici hier et qu'il lui soit arrivé quelque chose de bien plus grave. Une unique larme coula le long de ma joue et je l'essuyai rapidement, effaçant avec elle, mes sombres pensées.
-Coucou, ma beauté !
Je sursautai en entendant le son de sa voix, suave et rauque. Sans que je ne le remarque, Joshua s'était réveillé et me fixait, de ses beaux yeux bleus. Je lui sourit et déposai un baiser chaste sur sa jolie bouche. J'allais pour me reculer lorsqu'il me retint et m'embrassa passionnément, me laissant toute chose.
-Ça c'est un vrai baiser ! Fit-il, en détachant ses lèvres des miennes.
Un ballet de papillons tournicotait dans mon ventre et j'aimais, de plus en plus, cette sensation. J'espérais silencieusement qu'elle ne me quitte jamais.
-Bon, il va falloir se préparer pour aller en cours ! Lâchai-je, dépitée.
Je préférais mille fois passer ma journée, dans ce lit, avec un homme magnifique et quasiment nu, à faire des choses pas très catholiques, plutôt que de retourner affronter la bête dans son antre. Mais je n'avais pas le choix, je n'aimais pas rater les cours et nous ne pouvions être deux à les rater, je ne voulais pas être responsable des soucis que cela pouvait lui apporter.
-A quoi penses-tu, ma beauté ?
Je plongeai mes yeux dans les siens, complètement captivée par la couleur et par cette lueur torride que je voyais danser.
-A rien, bébé ! Je vais prendre ma douche ! M'exclamai-je, nonchalamment, pour ne pas lui dévoiler mon trouble.
-Je t'accompagne ! Dit-il soudain, tout en passant son doigt le long de ma cuisse.
-Non, non ! Monsieur, je ne vous connais que trop bien et puis, la douche n'est pas assez grande !
-Ce n'est pas grave, je me ferais tout petit ! Souffla-t'il à mon oreille, ce qui fit immédiatement réagir mon bas ventre, en proie à une délicieuse chaleur.
J'acquiesçai, ne pouvant réfléchir normalement. À ses côtés, je me liquéfiai complètement. Laissant mon corps, plutôt que ma tête prendre le contrôle. Je n'étais plus la jeune fille accro aux études et déconnectée de la vie étudiante, au contraire, je me sentais vivante, vibrante, aimée grâce à son regard, à sa bouche et même avec Liam, je n'avais jamais connu cette sensation, l'impression que le monde m'appartenait lorsqu'il était à mes côtés et que s'il venait à disparaître de ma vie, je deviendrais une toute petite chose insignifiante et inutile aux yeux de tous.
Sans faire de bruit, nous entrâmes dans la salle de bain, ne voulant pas réveiller ma mère. C'était la première fois que je prenais une douche avec un garçon et cela m'excitait au plus haut point. Il enleva l'unique vêtement qu'il avait et je fis de même, soudainement effarouchée par la situation. J'aimais nos ébats, nos câlins, pourtant, à ce moment-là, devant cet homme qui comptait énormément pour moi, nu comme un ver, je me sentais mal à l'aise, intimidée. Il comprit aussitôt mon mal être et m'invita à venir, un doux sourire aux lèvres.
-Pour moi aussi, c'est la première fois ! Avoua-t'il, pour me rassurer.
-Tu n'as...jamais pris de douche avec une fille ? Demandai-je, incrédule.
Il me prit la main et me colla à lui, cachant notre nudité tout en accentuant la chaleur qui émanait de nos deux corps.
-Non, jamais ! Je n'en ai pas eu l'occasion, je pense ! Dit-il, simplement.
Je fronçais les sourcils, décontenancée par sa réponse. Ce moment intime, sensuel au possible, était-il juste une occasion ?
-Mais, je n'étais pas ta première...fois ? Chuchotai-je, rouge écarlate.
Nous n'avions jamais parlé de cela avant, je savais qu'il avait de l'expérience lorsque nous l'avions fait dans la voiture, mais je n'avais pas osé demander davantage de renseignements.
-Non, techniquement, tu n'étais pas ma première, comme je n'étais pas ton premier ! Mais pour moi, dans ma tête, tu l'étais ! Je n'ai jamais connu une telle sensation, une telle ardeur avec aucune autre fille !
Paradoxalement à ma gêne grandissante, j'étais totalement heureuse de l'entendre me dire cela car c'était exactement ce que j'avais ressenti, nos deux âmes étaient liées l'une à l'autre, nous ne faisions qu'un lors de nos ébats et plus nous le faisions, plus c'était intense, je ne pensais pas cela possible.
-Et...il y en a eu beaucoup ? Murmurai-je, de plus en plus inhibée par mes propres questions et par ses réponses franches.
Il me frôla doucement le dos, suivant, de ses doigts fins, le renfoncement de ma colonne vertébrale. Je frissonnai malgré moi, me sentant complètement électrisée par ses caresses. Il alluma l'eau, laissant la cabine se remplir d'une chaude vapeur et déposa un doux baiser sur le coin de mes lèvres.
-Je ne les ai pas compté ! Lâcha-t'il, amusé par ma question.
-Mais il y en a eu pas mal, c'est vrai ! Surtout lorsque j'étais à Paris ! C'est pour cela que j'ai passé tous les tests médicaux en rentrant à Boston, ordre de mon père !
Son aveu me fit tressaillir malgré moi. Penser que d'autres femmes avaient goûté à sa peau, à ses lèvres me donnait envie de vomir. Je me doutais qu'il n'était pas inexpérimenté, mais, savoir concrètement qu'il avait couché avec ces filles, qu'elles étaient sûrement bien plus belles que moi et qu'elle lui avait donné du plaisir, peut-être bien plus que je ne pourrais jamais lui en donner, me brisa littéralement le coeur. Je baissai la tête, en proie à une grande détresse et laissai couler l'eau sur mon visage, emportant discrètement les quelques larmes qui coulaient le long de ma joue.
-Qu'est-ce que tu as, ma puce ? Demanda-t'il soudain, relevant mon menton vers lui.
-Rien, rien ! Balbutiai-je, essayant de détourner les yeux pour ne pas qu'il voit ma tristesse.
-Ne me mens pas !
Je le fixai alors, comprenant qu'il savait que ça n'allait pas et que ça ne servait à rien de lui cacher la vérité.
Je lui expliquai alors ma curiosité malsaine, la douleur de l'imaginer avec d'autres femmes que moi et le sentiment horrible de ne pas le satisfaire, comparé à celles qu'il avait connu. Il éclata de rire, ce qui me rembrunit aussitôt, puis se reprit au bout de quelques secondes.
-Tu es complètement folle, ma beauté ! Comment peux-tu penser que l'une de ces filles puisse t'arriver, ne serait-ce, qu'à la cheville ?! Tu es sublime, la première fois que je t'ai vu, j'en ai eu le souffle coupé ! Et ton corps est divin, tu n'as rien à envier aux déesses grecques, ni à qui que ce soit d'ailleurs !
Je rougis malgré moi, sentant son érection poindre le long de mon corps, ce qui fit immédiatement réagir mon bas-ventre.
-Et sexuellement, tu me combles au delà de mes espérances, bébé ! Tu es féline, sauvage tout en gardant ce côté ingénu et doux que j'affectionne tant ! Continua-t'il, d'une voix de plus en plus vibrante.
une lueur de désir apparut dans ses yeux et je sus très vite à quoi il pensait, puisque mes pensées étaient les mêmes.
Il m'embrassa délicatement dans le cou, puis remonta jusqu'à mes lèvres. Il me prit soudainement dans ses bras, m'arrachant un cri de surprise que je réprimais rapidement.
-Joshua, on ne peut pas ! Ma mère dort à côté ! Chuchotai-je à son oreille, tout en mordillant le lobe.
-On ne fera pas de bruit, ne me demandes pas d'arrêter, bébé, c'est au dessus de mes forces, j'ai trop envie de toi !
-J'ai envie moi aussi, mais je vais te faire mal aux côtes !
En effet, dans cette position, j'appuyais sur les hématomes qu'il avait au niveau du ventre et je ne voulais, en aucun cas, lui faire du mal.
-Ne t'inquiètes pas pour ça, bébé ! Je vais te coller au mur ! Souffla-t'il, d'une voix chargée de désir.
Accompagnant le geste à la parole, il me cala contre la paroi glacée de la douche et me pénétra sans ménagement. Je posai instinctivement la main sur ma bouche pour éviter de gémir et il commença ses mouvements, tout d'abord, lents puis, petit à petit, il accéléra la cadence. L'eau qui ruisselait sur nous, ne calmait aucunement nos ardeurs. Au contraire, cela rendait la situation encore plus excitante. Je sentis rapidement la jouissance monter en moi, violente, dévastatrice et, pour m'empêcher d'hurler mon plaisir, je mordis le cou de mon amant, ce qui eu pour effet de le faire jouir instantanément, il trembla alors de tout son être, sans, pour autant laisser sortir un son de sa bouche. Nous reprîmes tous les deux notre souffle, complètement épuisés mais emplis d'un bien-être sans précédent.
Nous nous lavâmes mutuellement, de la façon la plus exquise possible, caressant chaque partie de nos deux corps, sans jamais se lasser l'un de l'autre.
Dans la chambre, Joshua insista pour choisir ma tenue, un legging noir, une jolie tunique bleue assortie à mes yeux et des spartiates, que j'avais dû mettre deux fois dans ma vie. J'approuvai ses choix vestimentaires, ravie et m'habillai devant lui, oubliant ma timidité, après le moment intense que nous venions de vivre. J'aimais sentir son regard sur moi, la façon dont il me scrutait était sensuelle, presque érotique.
-Dépêche-toi de t'habiller, sinon je ne vais pouvoir résister longtemps avant de te sauter dessus, bébé ! Affirma-t'il, en passant sa douce langue sur ses lèvres.
J'enfilai sur-le-champ mes vêtements, de peur d'être vraiment en retard cette fois-ci, je le regardai alors mettre son jean et son tee-shirt, soulignant chaque muscle de son torse et je ne pouvais détacher mes yeux de ce spectacle.
-Fais attention, tu commences à baver ! Railla-t'il, en attachant sa ceinture, dans un geste très sexy.
Je me repris rapidement et nous descendîmes enfin pour déjeuner. Ma mère dormait encore et je décidai de me mettre aux fourneaux. Je préparai des pancakes à Joshua, ainsi que des œufs brouillés et du bacon. Il me félicita pour mes talents cachés et nous dégustâmes toutes ces petites merveilles avec un appétit d'ogre. Contre toute attente, après le petit-déjeuner, mon petit-ami se leva et commença à faire la vaisselle. Je me pris à rêver d'un chez nous, semblable à celui-ci, où nous pourrions être les plus heureux du monde, puis je refoulais aussitôt ces folles pensées, m'inquiétant sérieusement pour ma santé mentale. Je m'imaginais emménager et vivre avec ce garçon que je connaissais à peine, ayant un père tyrannique et un passé plus ou moins trouble ? Il fallait vraiment que j'arrête de rêver.
-Bébé, peux-tu m'expliquer maintenant ? Demandai-je, soudain, les mains moites.
-T'expliquer quoi, ma beauté ?
-Ce qu'il s'est passé hier ! L'alcool, les bleus et les traces de coups ! Dis-je alors, en quête de vérité.
Il se crispa aussitôt, finissant le peu de vaisselle qu'il y avait, en silence, puis se retourna vers moi, s'essuya les mains avec un torchon et me fixa, l'air inquiet.
-Tu me promets de ne pas t'énerver, ni de m'en vouloir ? Malgré tout ce que je te dirais, je te supplie de ne pas me détester, bébé !
J'acquiesçai, en proie à une profonde angoisse. Avait-il fait quelque chose de mal ? De répréhensible ? Ou pire encore ?
-Hier, lorsque tu as refusé que je t'accompagne et demandé à Rachel de te ramener, ça m'a littéralement brisé le coeur ! Je sais maintenant que tu l'as fait pour nous protéger, mais sur le moment, j'ai pris cela comme une rupture, tu voulais me quitter mais n'osais pas le dire et malgré ton sourire, j'ai paniqué !
-Jam...
-Laisse-moi finir ! Me coupa-t'il immédiatement, tout en s'asseyant à côté de moi.
-J'étais enragé et désespéré, Calvin l'a tout de suite remarqué et m'a invité à une soirée chez un gars du lycée, me promettant à boire et à manger ! J'ai, de suite accepté, pensant me changer les idées, et qui sait, peut-être t'y voir ! Mais bien sûr, tu n'y étais pas ! J'ai donc commencé à boire un verre, puis deux, puis trois et très vite, j'ai arrêté de compter, me sentant de plus en plus euphorique à chaque gorgée !
Je le fixai, abasourdie, sentant les larmes qui commençaient à me piquer les yeux. Mais je ne voulais pas pleurer, pas maintenant, en tout cas.
-Puis j'ai vu toute l'équipe de football arriver, Marcus en tête ! Nous nous sommes toisés un long moment, puis il s'est approché, prétextant vouloir me parler ! Malgré l'alcool que j'avais ingurgité, j'étais tout à fait capable de comprendre ce qu'il voulait, mais aussi de me battre ! Il a commencé à me parler de toi, lui aussi avait bu, il était plus ou moins cohérent, il voulait s'excuser du comportement qu'il avait eu, il m'a parlé de Lindsay, puis il a prononcé la phrase de trop !
Les yeux de Joshua s'étaient soudainement assombris, il revivait complètement la scène, les poings serrés et la mâchoire crispée. Je posai délicatement ma main sur sa joue, il me regarda alors et continua, apaisé.
-Il m'a félicité pour mon choix, sur le moment je n'ai pas fait le rapprochement, l'alcool n'aidant pas ! Je lui ai demandé de quoi il parlait et il a rajouté que ça devait être le pied avec toi ! Et là, j'ai enfin compris ce qu'il insinuait et je suis devenu complètement dingue, je l'ai attrapé par le col et lui ai collé une droite, sans même penser, un seul instant, à ses potes qui se ruaient sur moi ! Certains de son équipe n'ont pas bougé, trop occupés à draguer toutes les filles de la soirée, mais trois autres m'ont attrapé et m'ont emmené dehors, je me suis défendu tant bien que mal et j'ai mit plusieurs coups bien placés ! Ils m'ont laissé là, le visage en sang et les côtes en feu, mais même à ce moment-là, je n'ai pensé qu'à une seule personne, toi ! Continua-t'il, les yeux dans le vague.
Je lui pris la main, embrassai sa paume et l'intimai à poursuivre son récit. Il me fixa sans vraiment me voir, puis me sourit comme s'il avait enfin quitter le monde dans lequel il s'était réfugié, tout en me parlant.
-J'ai pris ma voiture, je ne sais comment et j'ai atterri devant chez toi ! Je savais que ta mère travaillait de nuit, mais j'ai longuement hésité avant de frapper à la porte, puis le manque de toi, de ta voix, de ton corps, est devenu insupportable ! J'avais besoin de te voir, de te sentir et même si je sais à quel point tu détestes ceux qui boivent, je devais te parler, même une dernière fois !
-Pourquoi...pourquoi m'as-tu dis de te quitter ? Soufflai-je, la gorge serrée.
-Parce-que tu es malheureuse avec moi ! Tu dois mentir à tes amis, l'autre connasse de Lindsay t'en fait voir de toutes les couleurs à cause de moi et en plus, tu dois me supporter ! Lâcha-t'il, complètement dépité.
-Non Josh ! Non, je ne suis pas malheureuse avec toi ! Je t'aime, tu m'aimes et le reste, on s'en fout ! Ce n'est pas facile c'est sur, mais on y arrivera, tu le sais ! Et puis Lindsay m'a toujours pourri la vie, que je te quitte ou non n'y changera rien !
J'allais pour continuer ma tirade, lorsque l'on sonna à la porte. Je repensais aussitôt aux paroles de Rachel, qui devait venir me chercher.
Je n'eus pas le temps d'ouvrir la porte, qu'elle entra en trombe, un large sourire aux lèvres.
-Coucou les amoureux ! J'étais sûre que vous étiez ensemble ! J'adore ! S'émerveilla-t'elle, de façon ridicule.
-Ce n'était pas vraiment difficile à deviner, avec ma voiture garé devant ! Railla Joshua, vraisemblablement amusé par le comportement de ma meilleure amie.
Elle lui répondit instantanément par un doigt d'honneur, ce qui me fit rire aux éclats, aucunement choquée par la vulgarité de Rachel.
-Tu parles d'être garé, toi ! Tu étais bourré ou quoi, quand tu l'as fait ton créneau ?!
Joshua baissa la tête, visiblement gêné et je fis de même.
-C'est toi qui lui a dit ? Me demanda soudain mon petit-ami, une pointe d'agacement dans la voix.
Je lui jurai illico que je n'avais rien dit du tout. A l'expression de son visage, je sus qu'il me croyait.
-Qu'est-ce qu'elle ne m'a pas dit ? Et c'est quoi ce bleu sur ton visage ? Nous questionna-t'elle, comprenant bien qu'on lui cachait quelque chose.
Avec l'approbation de Josh, je lui expliquai ce qu'il s'était passé la veille et la raison de ses multiples blessures. Elle écarquilla les yeux à de nombreuses reprises, ébahie par ce qu'elle venait d'apprendre puis jura de ne rien dire à personne.
Il fallait que l'on aille en cours, si ne voulions pas être en retard et j'appréhendai déjà la journée, sentant une boule grossir au fond de mes entrailles.
Joshua partit devant nous, pour ne pas éveiller les soupçons, m'embrassant tendrement avant de démarrer. Puis Rachel et moi prîmes le chemin du lycée.
Nous nous garâmes à l'endroit habituel et arrivâmes à temps pour notre première heure. La matinée se passa sans embûches, enchaînant les matières sans réellement m'intéresser à tout, mais je prenais quand même quelques notes. Le fait d'être une bonne élève avait quelques avantages et j'apprenais très facilement et rapidement mes leçons, sans même avoir écouté durant le cours. Lorsque je sortis de la salle de biologie, je tombai nez à nez avec Marcus, le visage tuméfié pour la énième fois. Il m'observa un instant, essayant de lire en moi, mais je restai complètement impassible et passai devant lui, sans même un regard. La panique m'envahit soudainement. Allait-il me suivre ? Voulait-il finir la mission que lui avais confié sa chère Lindsay ?
-Pourquoi tu marches aussi vite ? Cria soudain une voix derrière moi.
Je me retournai et trouvai Shelby, haletante.
-Je t'ai appelé deux fois et tu n'as même pas bronché ! Tu ne m'as pas entendu ? Demanda-t'elle, en reprenant son souffle.
-Non, désolée ! J'étais dans mes pensées !
-J'ai cru que tu ne voulais plus me parler ! S'inquiéta Shelby.
Je lui souris et lui fis la bise, lui prouvant, par ce fait, que je n'avais aucune raison de lui faire la tête.
-Rachel n'est pas avec toi ?
-Elle devait parler à Mme Chambers, la professeur d'informatique ! Elle m'a dit qu'elle nous rejoindrait au self ! Expliquai-je, en poussant la grande porte qui nous menait à la cantine.
Nous prîmes donc nos plateaux et rejoignîmes les garçons qui nous attendaient déjà à table. Je scrutai un instant Joshua, heureuse de l'avoir près de moi, même si ne pouvions nous toucher. Il leva les yeux vers moi et me fit un clin d'œil. Je fis la bise à Calvin, qui s'empressa d'aider sa copine, en prenant son plateau, tel un gentleman.
Joshua me demanda où était Rachel et je lui expliquai aussitôt.
-Mme Chambers, tu es sûre ? Me dit-il, sur un ton étrange.
J'hochai la tête de façon affirmative, tout en croquant dans un morceau de pomme.
Il tourna la tête vers la droite et je fis de même. Je vis alors notre professeur d'informatique assise en face d'un de ses collègues, en train de déjeuner tranquillement.
-Elle était déjà là quand je suis arrivé ! Chuchota Joshua, apparemment mal à l'aise.
Ma meilleure amie m'avait-elle menti ? Ce n'était pas possible, nous ne nous cachions rien !
Qui devait-elle voir ?
Je cherchai alors instinctivement Lindsay et sa bande, mais je devais me rendre à l'évidence, elles n'étaient pas là non plus.
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