Chapitre XXIX
Il me regarda sans dire un mot et je compris aussitôt qu'il avait fait une connerie. Une de ces conneries que je redoutais, une qui pouvait lui coûter sa place dans ce lycée et son entrée à l'université.
Je vis alors un des surveillants s'approcher de notre table et demander à Joshua de le suivre au bureau du proviseur. Je me levai en même temps que lui, mais le surveillant m'arrêta de la main, exigeant, silencieusement, que je reste à ma place.
Je sentis les larmes menacer dangereusement, aux coins de mes yeux, et ravalai difficilement ma salive. Qu'allait-il lui arriver ?
Joshua le précéda sans faire d'esclandre et me lança un dernier regard empli d'excuses et d'amour.
-Il faut que tu ailles là-bas ! Rachel me sortit de mes pensées et j'acquiesçai.
Je me précipitai à sa suite et le regardai entrer dans le bureau. Quelques minutes plus tard, des éclats de voix se firent entendre, je reconnus celle de mon petit-ami, mais l'autre non. Je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, mais je savais que Josh était en colère, très en colère même et cela m'inquiétait d'autant plus. Si c'était au proviseur qu'il s'adressait de cette manière, son expulsion serait inévitable. La porte s'ouvrit, je me cachai alors et aperçus Adam, le visage tuméfié, deux énormes coquards sous chaque œil et la lèvre éclatée à plusieurs endroits. Je restai abasourdie par cette vision, Joshua n'y était pas aller de main morte, mais je ne ressentais aucune peine pour cette ordure.
Comment allait-il pouvoir se sortir de là-dedans ? Si je le perdais, je ne pourrais supporter le lycée sans lui, plus maintenant. Il était mon bouclier, ma force et chaque petit moment passé avec lui me regonflait à bloc.
-Alors comme ça, ton mec est violent ?
Je me retournai aussitôt, reconnaissant cette voix entre mille. Lindsay se tenait devant moi, les mains sur les hanches et le regard perçant. Ses copines autour, avaient adopté la même posture ridicule et me fixaient toutes.
-Salut Lindsay ! Répondis-je, dépitée.
-Tu sais qu'il va être viré ! Affirma-t'elle, sans se démonter.
-Oh la pauvre ! Enfin un mec qui veut bien d'elle et en fait, c'est un psychopathe, violent qui va être expulsé du lycée ! Pas de chance ! Railla Dakota.
Elles éclatèrent de rire, ravies de pouvoir me blesser, une fois de plus.
Mais je n'eus pas le temps de répliquer quoi que ce soit que j'entendis la porte du bureau s'ouvrir et fit volte-face, ne pensant même plus aux quatre pétasses se trouvant derrière moi.
Joshua sortit le premier et me fixa un instant, puis il baissa la tête. Un homme l'attrapa par l'épaule et le força à le suivre, sans qu'il ne puisse répliquer.
-Viens, fils ! Dit l'homme, d'une voix autoritaire et froide.
Ils passèrent à côté de moi, comme si je n'étais qu'un mirage et prirent la direction de la sortie. Je restai là, immobile et seule, sans avoir pu lui parler.
Rachel me rejoignis quelques minutes plus tard, me demandant ce qu'il s'était passé. Je lui expliquai alors tout et compris soudain, que l'homme à côté de Josh, n'était autre que son père. Son père savait-il qu'il s'était battu pour moi ? Que toute cette histoire était à cause de mon passé et de cette foutue vidéo ? Je frissonnai a l'idée qu'il puisse savoir de telles choses, sans m'avoir rencontré une seule fois. Qu'allait-il penser de la petite-amie de son fils ? Une traînée, adepte de sex-tape et peu farouche. Je sentis le peu de nourriture que j'avais avalé, remontait le long de ma gorge et partis, en courant, vers les toilettes.
La fin de la journée arriva rapidement, à mon grand soulagement et je décidai de rentrer rapidement, pour pouvoir joindre Joshua et lui demandait ce qu'il s'était passé. Rachel et Shelby me firent la bise et je montai en voiture.
Ma mère était dans le salon, en train de lire un livre. Je lui déposai un rapide baiser sur la joue et voulu monter dans ma chambre.
-Ta journée s'est bien passé ? Me demanda-t'elle, alors que je me précipitais dans les escaliers.
-Oui, très bien ! Désolée maman, j'ai un devoir important à faire !
Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, que j'étais déjà en haut.
Je jetais mes affaires sur le lit et pris mon téléphone, voulant savoir, à tout prix, comment allait mon chéri et quelle était sa sanction.
-Coucou ma beauté ! Répondit-il.
Je fus aussitôt soulagée de l'entendre, après seulement une sonnerie. J'avais peur qu'il ne puisse me répondre ou, pire encore, de tomber sur son père.
-Coucou ! Comment vas-tu ? Ça a été dans le bureau du proviseur ? C'était ton père que j'ai vu ?
-Oh doucement, doucement ! Alors, oui, je vais bien et ça a été, je n'ai pas été renvoyé si cela t'inquiète ! Et oui, c'était bien ce qui me sert de père que tu as rencontré, si je puis dire ! Rigola-t'il, comme si rien ne s'était passé.
-Ne rigoles pas, bébé ! Je me suis faite un sang d'encre ! Tempêtai-je, agacée par sa désinvolture.
-Ah si ! Il m'a interdit de sortir et j'ai pris un blâme, ça sert d'avoir un homme puissant et riche comme père ! Il rajouta cela avec une pointe d'amusement dans la voix.
-On ne se verra qu'au lycée alors ! Dis-je, tristement.
J'entendis soudain le bip m'avertissant que nous avions été coupé, je réessayai de l'appeler mais tombai sur le répondeur à plusieurs reprises, triste et anxieuse, j'abandonnai.
Après le dîner, je remontai dans ma chambre, le coeur gros.
Tout à coup, quelque chose cogna dans mon carreau, comme si quelqu'un s'amusait à jeter des cailloux dedans. J'ouvris alors la fenêtre, pensant que c'était des gamins du quartier qui voulaient s'amuser. Et là, je le vis, sur ma pelouse, il me regardait, les mains dans les poches.
-Que fais-tu...ici, Josh ? Balbutiai-je, ébahie.
-Nomme‑moi seulement « amour », et que ce soit comme un autre baptême ! Jamais plus je ne serai Roméo !
Il n'y avait que lui pour me sortir une tirade de "Roméo et Juliette" dans mon jardin, et je ne l'en aimais que plus encore.
J'avais découvert, ces dernières semaines, qu'il était loin d'être stupide, au contraire, c'était un garçon fabuleusement intelligent. Il avait joué ce rôle du mec bête et lourd, pour pouvoir passer du temps avec moi, durant les heures de soutien que je lui donnais, lorsqu'il me l'avait avoué, j'avais définitivement craqué pour lui.
-Puis-je monter te voir ma dulcinée ? Continua-t'il, un large sourire aux lèvres.
-Oui, mais ne fais pas de bruit ! Steven est dans sa chambre !
Ma mère était du soir, elle avait embauché à 21h00 et ne finissait qu'à 6h00 du matin. Je descendis silencieusement et ouvrit la porte à Joshua, qui me plaqua aussitôt contre le mur et m'embrassa furieusement. J'en eus le souffle coupé et me raccrochai a ses épaules pour ne pas tomber. En quelques secondes, il avait allumé la flamme qui brûlait au creux de mon ventre. Je fis glisser sa veste le long de ses épaules et soulevai son polo bleu. Ses mains ne restèrent pas longtemps inactives, il m'enleva rapidement mon tee-shirt et descendis mon jogging de manière à ce que je l'enlève plus vite. Ses baisers me rendaient dingue et je sentais mon corps s'embrasait, tel un feu de paille. Nous étions tous les deux haletant, contre le mur qui menait à la cuisine. Je mis alors mes jambes autour de sa taille et sentis à quel point il était excité. Il me porta jusqu'au plan de travail et me déposa dessus. La surface était glacée, contrastant avec ma peau brûlante. Il détacha sa ceinture et laissa tomber son jean sur le sol, il ne portait plus qu'un simple boxer noir, très sexy et tendu à son maximum et je n'avais que mes sous-vêtements comme barrière à notre amour.
Il me fixa un instant, comme pour graver cette image hautement érotique et défit mon soutien-gorge. Je ne pensais plus à rien, pas même au fait que mon petit frère pouvait descendre à n'importe quel moment et je m'en fichais, j'avais envie de lui tout de suite, de sa peau, de son odeur et de ses bras musclés autour de moi. Il ne prit même pas la peine d'enlever ma petite culotte, mis un préservatif et me pénétra avec une douceur exquise. Je ne connaissais cette sensation que depuis la vieille et pourtant je ne pouvais déjà plus m'en passer. Ses mouvements étaient sensuels et délicieux, je me délectais de chaque parcelle de sa peau. Mes mains dans ses cheveux, les sens en ébullition, j'étais au bord de l'explosion. Il planta ses beaux yeux bleus dans les miens et nous jouîmes tous les deux ensemble, amoureux comme jamais.
Je repris lentement mon souffle, la tête posée sur son épaule, lui me caressant doucement le dos.
-Je t'aime Kate, je n'ai jamais ressenti un tel amour ! Me souffla-t'il a l'oreille.
-Je t'aime mon amour ! Lui répondis-je, aux anges.
Au bout de quelques minutes, Il ramassa nos affaires et me passa mon tee-shirt et mon jogging. Je les enfilai prestement, puis il me prit dans ses bras et me porta jusqu'à ma chambre.
-Tu restes avec moi ? Demandai-je, en espérant qu'il dise oui.
-Jusqu'à ce que tu t'endormes, ma beauté !
Je me couchai alors et il se glissa à côté de moi, je me faufilai dans ses bras, sereine et heureuse. C'était un ange tombé du ciel, mon ange à moi et mon amour pour lui, ne cessait de grandir de jour en jour.
-Ton père ne sait pas que tu es sorti ?
-Non ! Il ne vaut mieux pas qu'il le sache ! Sinon c'est retour en France direct ! Dit-il en souriant.
Mon coeur se serra aussitôt à l'idée qu'il puisse partir loin de moi et me quitter.
-Mais ne t'inquiètes pas ! Il ne le saura pas ! Continua-t'il, pour me rassurer, sentant mon malaise.
-Et Adam...que s'est-il passé ? Le questionnai-je alors.
-Je suis allé le voir après le cours d'histoire, il était à la bibliothèque, en train de parler avec Lindsay ! Je lui ai demandé de sortir vite fait avec moi, pour que l'on parle, il n'a pas voulu ! Commença Joshua, sentant la colère la colère refaire surface.
Il parlait à Lindsay ? Pourtant il ne la connaissait logiquement pas ? Était-elle, encore une fois, dans ce coup foireux ?
-Je lui ai alors demandé qu'il m'explique l'histoire de la vidéo et pourquoi il t'avait dragué, il m'a répondu que ce n'était pas de sa faute si ma copine était une pute, je n'ai pas réussi à me contrôler et je l'ai frappé ! Si le stagiaire n'était pas arrivé, je ne sais pas ce qu'il se serait passé ! Finit-il, le regard sombre et les poings serrés.
Je lui caressais doucement la joue pour que sa tension retombe et qu'il se calme. Il avait tellement de colère en lui, dans ses moments-là, il me faisait peur. Je savais qu'il ne me ferait jamais de mal, mais il pouvait en faire à quelqu'un d'autre. Je repoussais cette idée et me collait, encore plus à lui, sentant le sommeil m'emmener petit à petit.
Le lendemain matin, je me réveillai, seule, dans mon grand lit. Un mot était posé sur ma table de chevet et je m'empressait de le lire.
"J'aurais aimé rester avec toi, ma beauté ! Mais je ne veux pas m'attirer, encore plus, les foudres de mon père ! Je t'aime plus que tout, princesse !"
Je le relus une dizaine de fois, gravant chaque lettre de chaque mot dans mon coeur.
Je me levai enfin, faisant le moins de bruit possible en passant devant la chambre de ma mère, qui devait dormir à poings fermés. Je pris ma douche, m'habillai et descendis déjeuner. Je n'avais cours qu'à 10h00 aujourd'hui, mais je voulais y aller tôt, pour passer du temps avec mon chéri. J'entrai dans la cuisine, morte de faim, et souris en pensant à ce qui, la veille, m'avait donné autant d'appétit.
Soudain, Steven se planta devant moi, le regard mauvais, et me fixa un moment.
-Heu...je peux savoir ce qu'il t'arrive ? Demandai-je alors, tout en le scrutant, ne comprenant pas son comportement.
-Ca fait longtemps que tu couches avec des mecs dans notre maison ?! Maman est au courant ?
Je restai complètement abasourdie, les yeux exorbités et le souffle court.
Nous avait-il surpris dans la cuisine ? Je paniquai aussitôt à cette idée.
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