Chapitre XVII
Lundi matin, je me réveillais en sursaut et regardais l'heure. Il était déjà 8h15 et j'avais cours dans quarante-cinq minutes. Prise de panique, je courais à la douche mais la porte était fermée et j'entendais l'eau couler.
-Steven ! Dépêche-toi, j'ai cours dans pas longtemps ! Hurlai-je, détestant être en retard.
-Tu avais qu'a y aller avant, sœurette ! Ricana-t'il.
Je décidais de m'habiller et de partir au lycée. J'avais sport dans la matinée, je prendrais donc ma douche là-bas.
-Te serais-tu levé en retard ? Me demanda Rachel en me voyant arriver devant elle.
-Heu...oui ! Comment le sais-tu ?
-Disons que je ne t'avais pas vu habiller comme cela depuis un bon moment ! Dit-elle, avec un large sourire.
Je m'aperçus que j'avais pris, dans ma penderie, des vêtements que je n'avais plus porté depuis...Liam. Un joli jean taille basse, un top bleu assorti à mes yeux et mes converses bleues.
Étrangement, je me sentais bien, très bien même, et j'étais plutôt à l'aise dans cet ensemble.
-Aurais-je récupéré ma super copine fashion de la mode ?
Rachel croisa ses doigts en signe de prière et me supplia de dire oui, faisant un regard de chien battu.
Nous éclatâmes de rire et rentrâmes dans le lycée avant que la sonnerie ne se fasse entendre.
Durant la pause, je lui racontais ce qu'il s'était passé avec Joshua. Elle ne connaissait que trop mon aversion pour l'alcool et les gens qui en consommaient, jusqu'à ne plus se souvenir de ce qu'ils avaient fait la veille.
Néanmoins, elle essaya de lui trouver des circonstances atténuantes, m'expliquant qu'il n'était pas mon père, qu'il était jeune et que tous les mecs de son âge faisaient ça. Mais ça n'apaisa pas ma colère et mon ressentiment envers lui.
Ne voulant pas faire sport, Rachel inventa une douleur quelconque que le prof goba sans chercher. Je l'accompagnai donc à l'infirmerie et retournai au gymnase.
Lorsque le cours fût terminé, je décidai d'aller prendre une douche dans les vestiaires. J'attendis que tout le monde sorte et me dirigea vers les cabines.
Cette douche me fît le plus grand bien et je sortis délassée et apaisée.
Au moment où j'ouvris la porte, je vis une énorme main m'attraper le bras et me tirer en avant.
-Coucou ma belle ! Railla Marcus, quaterback de l'équipe de football du lycée, ancien meilleur ami de Liam et ex petit-ami de Lindsay.
-Tu me veux quoi toi ! Lâche-moi, tu me fais mal ! Aboyai-je, tout en essayant d'échapper à ses grosses mains dégoûtantes.
-Je voulais voir ce qu'il y a sous cette serviette ! Liam ne m'en a dit que du bien !
Je sentis une vague d'angoisse monter en moi. Il n'allait quand même pas me...
-Allez bébé ! Laisse-toi faire, tu vas aimer je te jure ! Il paraît que tu es toute serrée, j'adore ! Susurra-t'il au creux de mon oreille.
J'eus un haut-le-cœur en attendant les mots de ce porc.
-Lâche-moi sinon je hurle, Marcus !
Il approcha ses lèvres écœurantes des miennes et me força à me rapprocher de lui. Une de mes mains tenait la minuscule serviette qui protégeait mon corps et l'autre repoussait, tant bien que mal, l'armoire à glace qui tentait de rentrer son odieuse langue de bœuf dans ma bouche.
Ne pouvant plus lutter, je lâchai la serviette et lui assénai de nombreux coups sur le torse, en criant aussi fort que je pouvais.
Tout à coup, je vis quelqu'un attraper cet horrible connard et le balancer littéralement contre les cabines de douche.
Je restais complètement prostrée, entièrement nue, n'arrivant ni à parler, ni à bouger, sentant des larmes chaudes courir le long de mes joues.
-Kate ça va ? Tu vas bien ? Il ne t'a rien fait ?
Joshua ramassa la serviette à mes pieds et tenta de la mettre autour de moi mais j'eus un mouvement de recul incontrôlé.
-C'est moi, c'est Joshua ! Ça va aller Princesse, je suis là !
Il me prit dans ses bras et me posa sur un banc, en mettant ma serviette et son blouson sur moi.
Je regardai en direction de cette sombre ordure qui gisait au sol, il avait du sang sur le visage et il semblait groggy. Joshua m'avait sauvé la vie et lui avait, en plus, cassé la gueule.
-Je vais appeler les flics ! Me dit Joshua au moment où il allait sortir.
-Non, s'il te plaît, ne fais pas ça !
-Il a failli te...s'il t'avait touché je l'aurais tué ! Ses yeux brillaient d'une lueur intense et menaçante.
-Joshua, s'il te plaît, n'appelle pas la police ! Il ne m'a pas touché ! Je ne veux pas devoir expliquer tout ça, c'est trop...
J'avais recommencé à pleurer sans m'en rendre compte et Joshua s'agenouilla près de moi et prit ma tête dans ses mains.
-Ne pleure pas Princesse ! Je n'aime pas te voir triste, tu le sais ! Il me sourit et cela me fit du bien.
Je me levai et pris mes affaires de rechange. Je lui demandai de rester derrière la porte du vestiaire le temps que je me m'habille et il acquiesça.
Lorsque je sortis, l'autre était toujours dans le coin, une serviette sur son nez. Joshua m'attrapa par la main et nous sortîmes de cet endroit.
-Tu as faim ? Tu veux manger quelque chose ? Me demanda Josh, sa main toujours dans la mienne.
-Oui je veux bien !
Je sortis mon portable de ma poche, Rachel avait tenté de me joindre plusieurs fois.
Sûrement me cherchait-t'elle. Nous allâmes au self et je lui lâchai la main devant la porte, il me regarda d'un air compréhensif puis nous entrâmes.
-Tiens tiens ! Vous deux ensemble ? S'exclama Rachel en nous voyant arriver.
Elle était assise avec notre petit groupe habituel et nous fîmes de même.
-J'ai...j'ai proposé à Joshua de manger avec nous ! Dis-je, embarrassée et ne voulant pas parler de ce qu'il s'était passé.
-Mais c'est avec plaisir qu'on l'accueille à notre table ! Répondit Shelby, ne cessant de me regarder avec un petit air satisfait.
Nous retournâmes en cours et l'après-midi fila très vite, à mon grand réconfort. Joshua passa le reste de la journée à me surveiller et à m'accompagner comme un garde du corps, ce qui me rassura et me fit sourire aussi.
-Tu veux que je te ramène chez toi ? Me proposa-t'il gentiment.
-Non, ne t'inquiètes pas ça va aller !
-J'insiste ! Tu n'es pas dans ton état normal, je ne veux pas que tu conduises comme ça !
Il avait raison. Je ne me sentais pas bien et je ne me voyais pas conduire maintenant malgré la courte distance entre le lycée et chez moi.
-Et ma voiture ?
-Demain matin je viens te chercher et tu récupéreras ta voiture le soir ! Affirma-t'il, sans me laisser d'autres choix que d'accepter.
-Ok je veux bien ! Dis-je, déconcertée par sa gentillesse et sa bienveillance envers moi.
Arrivés devant chez moi, je lui proposai de venir boire un chocolat chaud, il accepta, ravi.
En entrant, je pensais trouver ma mère ou mon frère mais ils étaient tous les deux partis aux courses, comme me le disait le petit mot sur le plan de travail.
-Un chocolat chaud ça te va ? Lui demandai-je tout en préparant ce qu'il fallait.
-Oui c'est parfait ! Je sentis son sourire dans mon dos et une drôle de sensation se fit ressentir au creux de mon ventre.
-Ta maison est vraiment jolie !
-Merci c'est gentil mais incomparable à la tienne ! Rigolai-je.
-"Une maison n'est pas un chez-soi à moins qu'il n'y aie de la nourriture et du feu pour l'esprit aussi bien que pour le corps" répondit-il, perdu dans ses pensées.
Je restai complètement abasourdie. Venait-il réellement de citer Margaret Fuller, MA Margaret Fuller ?
Grande journaliste, la plus grande selon moi, première femme à avoir fait partie de l'équipe d'un journal connu, et pas des moindres, le New York Tribune.
Je me rappelle encore la première fois que j'avais lu quelque chose sur elle, j'avais 12 ans, je devais faire un exposé sur un personnage important ayant vécu à Boston. Je ne trouvais aucune personnalité qui m'inspirait, puis, j'étais tombée sur un article des années 1800 concernant ce journal et l'une des premières femmes journalistes. Margaret Fuller avait suscité en moi un intérêt et une passion qui, au jour d'aujourd'hui, coulaient encore dans mes veines.
C'était grâce à elle et pour elle que j'avais décidé de devenir journaliste.
-Tu...tu connais Margaret Fuller ?
-Oui j'ai lu quelques articles qu'elle a écrit ! Répondit-il simplement, sans comprendre un seul instant, à quel point cela me touchait.
Je restai un instant immobile, puis m'avançai lentement. Il me fixa et son regard changea instantanément, il devint sensuel et brûlant.
Il m'attrapa la main et me tira doucement vers lui. Je me mis sur la pointe des pieds et déposa un bisou chaste sur ses belles lèvres. Il sourit et m'embrassa à son tour, son baiser était chaud et délicat, puis il se fit de plus en plus pressant, de plus en plus fort et j'aimais cela.
Il me souleva du sol en un geste, comme si j'étais légère comme une plume et me posa sur le plan de travail.
Je sentis ses bras puissants m'encercler la taille et il me fit ouvrir les jambes pour se coller complètement à moi. Son corps était musclé, sculpté dans le roc en contradiction avec sa peau qui était si douce et sucrée.
Je n'avais qu'une envie c'était lui déchirer ses vêtements et le laisser faire ce qu'il voulait de moi, de mon corps.
Lorsque j'entendis la porte de la maison s'ouvrir.
-Coucou ma chérie ! Tu es là ?
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