Chapitre XLIV

Immobile, devant cette porte immense et prête à m'engloutir entièrement, je sentis tous mes membres se tendre douloureusement. Je ne pouvais ni reculer, ni partir en courant et pourtant, ce n'était pas l'envie qui me manquait, mais l'homme que j'aimais m'attendait à l'intérieur de ce château et je tenais trop à lui pour l'abandonner ici. Prenant mon courage à deux mains, je sonnais enfin. Au bout de quelques secondes, une femme d'un certain âge, portant un tablier, vint m'ouvrir et m'invita à entrer. Elle avait un léger accent hispanique et me souriait gentiment. Je me décidai enfin à passer la porte et observai le grand hall qui n'avait, cependant pas changé depuis la fête que Joshua avait organisé en début d'année scolaire.

-Kaitlyn, je suis ravi de vous revoir !

Monsieur Legrand avançait vers moi, un verre de Scotch à la main. Je restai prostrée devant lui, ne sachant que dire. Peu de gens m'appelaient par mon prénom complet et surtout, beaucoup ne le connaissaient pas. Même au lycée, les professeurs utilisaient "Kate" et lui se permettait de le dire, comme s'il savait déjà tout de moi.

-Moi de même, Monsieur Legrand ! Arrivai-je à articuler, après un temps indéfiniment long.

-Appelez-moi Philippe, je préfère !

Je remarquai alors un léger accent que je n'avais pas entendu la dernière fois, au pub. Malgré toutes ces années à vivre aux États-Unis, il n'avait pas perdu cette petite touche française.
Perdue dans mes pensées, je ne vis pas tout de suite qu'il s'était, dangereusement, rapproché de moi. Il plaça son bras dans le creux de mon dos, ce qui eu pour effet de me mettre très mal à l'aise et m'emmena au salon, un sourire éclatant aux lèvres.

-Joshua n'est pas là ? Demandai-je, soudainement anxieuse de la tournure que prenaient les choses.

-Si, ne vous inquiétez pas ! Il est avec sa mère dans la serre, ils vont nous rejoindre d'ici peu ! Susurra-t'il, près de mon oreille.

Je frissonnai aussitôt, mais de déplaisir et m'éloignai rapidement de lui. Cet homme ne m'inspirait aucune confiance et me retrouver seule avec lui dans une pièce, aussi grand soit-elle, ne me rassurai guère.

-Vous voulez boire quelque chose ? Whisky ? Vodka ? Champagne ?

-Je ne bois pas d'alcool, mais je veux bien un verre de jus de fruits, si cela ne vous dérange pas ! Répondis-je, le plus poliment du monde.

Il arqua un sourcil comme si le fait que je ne boive pas d'alcool était étonnant.

-Rosie va aller nous chercher cela ! Rosie, un jus de fruits pour cette jeune femme !

La dame qui m'avait ouvert arriva quelques secondes plus tard, avec un grand verre et le posa devant moi en me souriant discrètement. Je la remerciai immédiatement et lui rendis son sourire, puis elle quitta la pièce trop rapidement à mon goût.
Je le sentais me détailler sans relâche et j'étais de plus en plus en proie à une vague de stress qui n'était pas prête de s'évanouir.

-Alors, Kate ! Qu'avez-vous décidé de faire après le lycée ?

-Je...je souhaite aller à Yale et devenir journaliste !

-Intéressant ! Et pour quel journal voulez-vous travailler ? Demanda-t'il, apparemment subjugué par mon récit.

-Je n'y ai pas encore réfléchi, peut-être le Boston Herald, si j'ai de la chance !

-Cela n'a rien à voir avec la chance, Kaitlyn ! Seul le travail et l'ambition comptent et il faut connaître les bonnes personnes, ça aide ! Lâcha-t'il, sûr de lui.

Je baissai les yeux, sentant son regard insistant sur chaque partie de mon corps. Je n'avais qu'une envie, que Joshua arrive et rapidement, car mon malaise se transformait, petit à petit, en angoisse et je n'aimais pas ça du tout.

-Vous semblez gênée, il ne faut pas l'être ! Je sais que mon fils vous apprécie énormément et je peux comprendre pourquoi, il n'est pas difficile de tomber sous votre charme ! Mais ce que je me demande, c'est ce qui vous a plu chez lui, à part son physique bien sûr, c'est mon portrait craché !

Sa voix était pleine de dédain et de prétention et cela me donna envie d'éclater de rire. Joshua et lui n'avaient rien en commun physiquement, à part la couleur de leurs yeux. Le visage de mon petit-ami était fin et beau, ses cheveux châtains avaient de nombreux reflets et même décoiffés, ils gardaient toute leur brillance et leur douceur. Quant à son corps, il était dénué d'imperfections. Sa peau, légèrement halée, avait une agréable odeur de fruits et son goût, sucré et délicat, me faisait chavirer à chaque fois, sans parler de ses muscles saillants et de ses cuisses fermes, qu'il entretenait régulièrement grâce au football américain. Mais Joshua n'était pas qu'un homme d'une grande beauté, il avait aussi une belle âme. Je l'aimais surtout pour sa gentillesse et son intelligence, pour toutes les heures où il m'avait fait rire et pleurer et parfois même pleurer de rire. J'aimais sa joie de vivre et son altruisme, mais aussi ses peurs et ses angoisses. Tout en lui me faisait vibrer et j'étais effondrée de voir ce que son père pensait réellement de lui et le peu d'estime qu'il avait pour son fils unique.
J'allais répliquer d'une manière très cinglante, lorsque je vis Joshua entrer dans la pièce, suivi par une femme superbe qui devait être sa mère.

-Kate, tu es déjà là ? Tu aurais pu me prévenir, papa !

-Désolé fils, je pensais que Rosie t'avait appelé ! Déclara-t'il, l'air de rien.

Mon petit-ami s'avança vers moi, prit délicatement ma main, l'approcha de sa bouche et y déposa un doux baiser qui me déclencha aussitôt des frissons dans tout le corps.

-Chéri, puis-je dire bonjour à ta petite-amie ? Demanda soudain sa mère qui était restée en retrait.

-Oh, bien sûr Maman, excuse-moi ! Kate je te présente Eleanor Legrand, ma mère et Maman, je te présente Kate Milton, ma...ma copine !

C'était la première fois qu'il me présentait comme telle et cela me touchait énormément.
Je m'approchai de cette femme et la détaillai un instant. Elle était assez grande et blonde, avec de jolis yeux bleus, différents de ceux de son fils, j'y décelai une profonde tristesse et mon cœur se serra automatiquement. Son visage semblait marqué par un excès de produits cosmétiques et de chirurgies diverses pour rester jeune, mais son sourire était chaleureux et doux, comme celui de Joshua et je l'appréciai immédiatement. Je lui tendis la main, intimidée et sans que je m'y attende, elle me serra affectueusement dans ses bras.

-Il faut toujours que tu en fasses trop, Eleanor ! Gronda son mari, visiblement excédé par son comportement.

Elle me lâcha sans tarder, très gênée et je lui fis mon plus beau sourire pour la rassurer. Je n'aimais définitivement pas cet homme arrogant et autoritaire au possible, qui semblait terroriser toute la maison. Je repensai tout à coup à la peur que je ressentais lorsque mon père rentrait, complètement bourré et qu'il se servait de moi, comme d'un punching-ball.

-Tu m'entends, bébé ? Chuchota Josh à mon oreille, me fixant l'air inquiet.

-Euh oui, bien sûr ! J'étais dans mes pensées !

-Qu'est-ce que j'aimerais être dans cette jolie tête et...sous cette belle robe !

Il me regarda, un sourire au coin de ses lèvres charnues et je lui mis un petit coup dans les côtes, pour qu'il arrête immédiatement ses insinuations coquines.

Nous nous dirigeâmes dans la salle a manger, où Rosie nous attendait avec une carafe de vin dans les mains et nous nous assîmes tous cérémonieusement. Joshua se mît à mes cotés, sa mère devant lui et son père en face de moi, comme par hasard. Les entrées furent servies en silence et lorsque je vis le plat devant moi, je m'étranglai presque. C'était digne d'un grand restaurant étoilé, même si je n'avais jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit, mais j'imaginais bien une assiette comme celle-ci sur leur menu. La décoration était superbe, même si je ne reconnaissais quasiment aucun aliment.

-Connaissez-vous le foie gras et le magret de canard, Kaitlyn ? Me questionna Monsieur Legrand, insistant bien sur mon prénom et ayant sûrement remarqué la tête que je faisais.

-Ce sont des mets très prisés en France et c'est délicieux ! Allez-y, goûtez !

Je découpai délicatement un morceau de viande et l'amenai à ma bouche avec une certaine appréhension. C'était fort, mais très bon et surtout d'une grande finesse. Je pris ensuite un toast grillé et mis un morceau de foie gras dessus, je me délectai littéralement. Je ne connaissais pas du tout la cuisine française, malgré toute la renommée qu'elle avait et je comprenais maintenant le pourquoi d'un tel succès. Joshua me regardait avec amour, une main posée sur ma cuisse et semblait heureux de m'avoir à ses côtés. Nous continuâmes ainsi le repas, nous régalant et parlant de nombreuses choses, même si j'étais, principalement, le centre de toute l'attention, ses parents me posant beaucoup de questions sur ma famille, mes études et mes loisirs, qui n'étaient pas nombreux. Sa mère était ravie et surtout un peu pompette, elle avait bu, à elle seule, quasiment la totalité de la carafe de vin et je compris rapidement que ce n'était pas la première fois. Son mari l'observait, une lueur de dégoût dans les yeux et j'eus l'envie de lui arracher la tête, mais je n'en fis rien. A la fin du repas, Josh proposa de la ramener dans sa chambre, elle acquiesça, puis s'avança vers moi et me prit dans ses bras, titubant fortement, elle s'en alla alors, maintenue par son fils. Monsieur Legrand ne jeta même pas un regard vers sa femme, apparemment habitué à ce genre de soucis.

-Si nous allions prendre l'air sur la terrasse ! Proposa-t'il, avec une désinvolture qui me surprit.

Je me tournai vers la porte, attendant le retour de Joshua puis, au bout de quelques secondes, j'acceptai, ne voulant pas paraître impolie.
Je fus agréablement surprise par la superbe vue qui s'offrait à moi. Le jardin et la piscine étaient éclairées par de jolis lampions de toutes les couleurs, se reflétant dans l'eau et l'atmosphère y était presque féerique.

-La vue est belle, n'est-ce pas ? Souffla-t'il, me fixant intensément.

Je compris très vite le double sens de sa phrase, mais n'en laissai rien paraître.

-Vous n'avez pas répondu à ma question de tout à l'heure, Miss Milton !

Je fis mine de ne pas comprendre, espérant qu'il passe à autre chose.

-Vous êtes très loin d'être stupide et moi aussi ! Alors, jouons franc jeu, qu'est-ce qui vous attire chez mon fils ? Continua-t'il, en se rapprochant de moi, lentement.

-Comment pouvez-vous me demander cela ? Tout me plait chez lui ! J'aime Joshua plus que ma propre vie ! Lâchai-je, excédée par son comportement.

Il passa subrepticement sa main le long de ma colonne vertébrale puis ouvrit la bouche pour répliquer, lorsque l'on entendit des pas se rapprocher. Il s'éloigna soudainement de moi et je me retournai, priant pour que ça soit Joshua qui revienne. En effet, mon petit-ami apparut, l'air tendu et dévisagea son père d'une drôle de façon.

-Je vous cherchais partout ! Dit-il simplement, la mâchoire crispée.

-Nous étions là, comme tu le vois ! Bon, je vous laisse, j'ai des coups de fil à passer ! Bonsoir Kaitlyn et à bientôt, je l'espère !

Je restai muette et Josh se tourna vers moi, attendant que je lui réponde.

-Merci pour votre invitation et votre accueil, monsieur Legrand ! Dis-je, poliment.

Il me sourit d'une façon malsaine et me fit un clin d'œil dans le dos de son fils.
Je sentis tous mes muscles se détendre lorsqu'il sortit de la pièce et je m'affalai alors contre Joshua qui me serra fort contre lui.

-Tu vois, ça s'est bien passé !

-Oui, merci mon amour ! Comment va ta maman ?

-Elle va bien, ne t'inquiètes pas ! Disons qu'elle aura sûrement mal au crâne demain, mais ce n'est pas grave ! Blagua-t'il, l'air de rien.

J'allais lui dire ce que j'en pensais, mais il me stoppa en déposant ses douces lèvres sur les miennes, m'emportant dans un tourbillon de sensations inégalables.

-Je voudrais te montrer un endroit que j'aime particulièrement, viens !

-Ta chambre ? Murmurai-je, de façon sexy.

-Encore mieux !

Il m'attrapa la main et m'emmena rapidement à travers les couloirs de cette immense maison.
Nous arrivâmes devant une grande baie vitrée et il ouvrit la porte, me laissant passer devant lui, tel un gentleman. Je me stoppai, complètement ébahie par ce que je voyais. Cette pièce était magique, entourée par de grandes fenêtres sur toute la longueur, avec une table et des sofas un peu partout, des arbustes et des fleurs exotiques donnaient de la couleur et de la grandeur à cet endroit et au milieu, trônait une piscine digne d'un championnat olympique.

-Ça te dit un petit plongeon ? Me susurra Joshua, tout en posant ses mains sur mes hanches pour me faire avancer.

-Tu es fou ! Nous sommes en hiver !

-Et ? L'eau est a vingt-huit degrés ici !

C'est vrai qu'il faisait très bon dans cette pièce, même chaud, ce qui était assez perturbant, sachant que dehors, la température avoisinait les trois degrés.

-Je n'ai pas de maillot, bébé ! Avouai-je, timidement.

Il se mît devant moi, caressant doucement ma joue.

-Et ? Tu n'en auras pas besoin !

Sa voix rauque et sensuelle me désinhiba complètement et toutes mes barrières tombèrent en même temps que ma robe.

Il parcourut lentement mon corps, un large sourire aux lèvres et je sentis l'excitation monter rapidement au creux de mon bas-ventre.

-J'aime beaucoup tes sous-vêtements, ma beauté ! Lâcha-t'il, après une bonne minute d'observation, puis il se mordit la lèvre inférieure, ce qui eu pour effet de m'enflammer encore plus.

Joshua enleva alors son pull qu'il laissa tomber au sol nonchalamment et dégrafa son pantalon de costume, le laissant glisser le long de ses jambes musclées, d'une façon très érotique. Vêtu uniquement d'un boxer, Il me tendit la main et m'emmena jusqu'aux marches de la piscine. Je paniquai un peu, persuadée que l'on pouvait nous voir de l'extérieur, Joshua baissa alors tous les stores électriques grâce à une télécommande se trouvant sur un bar en bois.

-Viens, Princesse ! Murmura-t'il langoureusement.

J'avais tellement envie de lui que j'en avais mal au ventre. J'avais besoin de sa bouche, de ses caresses et de son corps tout entier.
Lorsque mon pied toucha l'eau, je fus agréablement surprise, elle était chaude et je ne voulais qu'une chose, y plonger entièrement pour éteindre le feu qui brûlait en moi. Je commençai à nager, lorsque Joshua m'attrapa la cheville et me tira vers lui, je l'éclaboussai pour qu'il me lâche mais il me serra contre son torse, sans que je ne puisse et ne veuille me débattre. Nous étions, tous les deux, à moitié nus, dans la piscine intérieure de ses parents et je trouvais cette situation très excitante. Il me colla fortement à lui, me faisant sentir son renflement, je passai donc la main entre nous et le caressai à travers son boxer.

-Si tu savais à quel point j'ai envie de toi, ma beauté !

Pour seule réponse, je me retournai et l'embrassai férocement, avide de sa bouche et de sa peau. Il ne mît que quelques secondes à réagir et nos langues se rencontrèrent enfin, dans un ballet sensuel qui nous laissa hors de souffle. De ma main, je continuai à caresser son sexe, puis je passai les barrières de l'élastique le prenant doucement, jouant de mes doigts, pour lui procurer plus de plaisir.

-Je t'aime tellement, Kate ! Grogna-t'il, subjugué par mes caresses.

Il fit glisser sa main le long de mon ventre, puis de ma culotte en dentelle et l'enleva prestement.

-Je crois que tu as perdu quelque chose ?

-Je n'en ai plus du tout besoin ! Lui assurai-je, de ma voix la plus innocente.

Il éclata de rire et me prit dans ses bras. Automatiquement, j'accrochai mes jambes autour de sa taille et lui déposai des milliers de baisers dans le cou et sur la mâchoire. Il dégrafa mon soutien-gorge et me l'enleva délicatement comme on effeuille une rose. Il retira aussitôt son boxer et nous nous retrouvâmes complètement nus, l'un contre l'autre, puis il embrassa, avec beaucoup de douceur, la pointe de mes seins et joua avec, déclenchant une vague de picotements dans tout mon corps. Je me frottais à lui, sentant de plus en plus son excitation contre mon sexe et sans que je m'y attende, Joshua me souleva un peu et me pénétra d'un coup, me coupant aussitôt la respiration. La sensation que je ressentis à ce moment-là était juste incroyable, nous étions fait l'un pour l'autre, nos deux corps s'emboitaient parfaitement et nous bougions à l'unisson, faisant grimper rapidement le plaisir et la température. Plus aucune barrière, ni aucun problème n'existaient entre nous, à part l'amour et la beauté du lieu. Ses mouvements étaient de plus en plus forts et sa respiration saccadée trahissait sa jouissance prochaine. Au bout de quelques minutes, nous criâmes ensemble, serrés l'un contre l'autre, comme deux aimants indissociables. Nous restâmes ainsi un long moment, reprenant nos esprits et notre souffle.
Soudain, un bruit quasiment imperceptible me fit tourner la tête vers la porte et je crus voir quelqu'un s'en aller.

-Tu n'as pas entendu ? Lui demandai-je, inquiète.

-Entendu quoi ? Comment tu as crié lorsque je t'ai fait jouir !?

Je lui mis une tape sur l'épaule et rougis contre son torse.

-Non, sérieusement ! J'ai cru voir quelqu'un à la porte !

-Mais non, bébé ! Cette pièce est insonorisée et ma mère dort à cette heure-ci, Rosie, quant à elle, a fini son service et mon père est sûrement dans son bureau, un cigare à la bouche et un verre de Scotch à la main, en train de refaire le Monde ! M'assura-t'il, un sourire aux lèvres.

Après avoir un peu nagé dans le plus simple appareil, nous récupérâmes nos affaires et nous habillâmes promptement.
Je sentais la fatigue s'insinuer en moi et même si je ne voulais pas quitter Josh, je devais rentrer me coucher. Après un énième bâillement, Joshua me proposa de dormir ici mais je refusai, lui expliquant que je venais tout juste de rencontrer sa famille et que ma mère allait sûrement s'inquiéter. Il comprit, malgré son air boudeur et me raccompagna, attrapant une veste au passage.

-Bonsoir, Kaitlyn ! Rentrez bien et faites attention sur la route !

Je me retournai alors, faisant face à son père qui me scrutait fortement, semblant vouloir lire dans mes pensées.

-Bonsoir Monsieur Legrand ! Et, une fois de plus, merci pour votre invitation ! Répondis-je, en baissant les yeux.

-Appelez-moi Philippe, nous nous connaissons bien à présent ! Lâcha-t'il, en appuyant sur le mot "bien", comme si sa phrase voulait dire tout autre chose.

-J'arrive papa, je la raccompagne !

Son père acquiesça, sans pour autant détacher ses yeux de moi et je sortis, sans même lui jeter un regard.
Le vent glacé me frigorifia sur place et je regrettai d'avoir mis cette petite robe, décidément pas du tout adaptée à la température extérieure. Joshua enleva sa veste et me la posa sur les épaules. Sa chaleur et son odeur me réchauffèrent instantanément et, lorsque nous arrivâmes devant la portière de ma voiture, je me blottis contre son torse, regrettant de ne pas avoir accepté son invitation à dormir chez lui.

-Tu peux encore changer d'avis, tu sais !

Je levai les yeux vers lui et déposai un doux baiser sur sa jolie bouche.

-Non, je dois rentrer, bébé ! Même si je n'en ai pas du tout envie ! Avouai-je, un peu triste.

-Rentre, ma beauté ! Tu vas attraper froid ! Fais attention et envoie-moi un message quand tu es dans ta chambre, au chaud sous tes draps, quasiment nue...

Je le stoppai aussitôt en l'embrassant fiévreusement, il répondit à mon étreinte et nous nous quittâmes, un large sourire aux lèvres.

-Je t'aime tellement, Princesse !

-Je t'aime aussi, mon amour !

Je lui caressai doucement la joue, lui tendis sa veste et montai en voiture sans le lâcher des yeux.

Sur la route, je me remémorais toute la soirée et repensais subitement à la phrase que Monsieur Legrand avait dit avant que je ne parte. Que voulait-il dire exactement ? Nous ne nous connaissions pas vraiment, en tout cas, il ne savait rien de personnel sur moi, enfin je l'espérais.
Arrivée devant chez moi, je me garai, la tête ailleurs et montai aussitôt dans ma chambre, ivre de fatigue. J'envoyai un message a mon petit-ami pour le rassurer et lui souhaitai une merveilleuse nuit. Lorsque je me couchai enfin, la phrase du père de Joshua tournait en boucle dans ma tête, cherchant en vain le sens caché. Quand tout à coup, je repensai à la piscine. Était-il possible qu'il nous ai observé pendant tout ce temps ? M'avait-il vu...nue ?
Son regard, sa façon de me toucher, son sourire et ses allusions me revinrent soudain et j'eus une envie irrépressible de vomir. Après de longues minutes, je réussis à m'endormir, espérant me tromper complètement sur cet homme.

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