Chapitre 95 - Visite du guérisseur
POV Clarke
La porte venait de claquer. Lexa venait de partir. Et l'immense vide qui avait surgit lorsqu'elle m'avait réveillée il y a de cela quelques minutes, venait de s'amplifier encore plus. J'aurai voulu pouvoir la retenir. La garder auprès de moi mais je savais que c'était une chose impossible. Le danger était à nos portes et elle n'avait d'autre choix que d'essayer de régler ce problème.
Etait-ce cela qui m'attendait si elle devenait Heda un jour ? La voir partir sans savoir si elle allait revenir. Je savais que si elle devenait le chef ultime, elle aurait de nombreuses responsabilités. Me mettra-t-elle de côté ? Non impossible, Lexa savait faire la part des choses et pour rien au monde elle n'abandonnerait sa famille pour profiter du pouvoir qu'elle détiendrait. Du moins je l'espérais. Tout était embrouillé dans ma tête.
En plus, je m'en voulais de lui avoir menti par omission. J'aurai dû lui dire pour les saignements. Je savais que ce n'était pas bon signe. Perdre du sang si proche du terme n'était jamais une bonne nouvelle... J'allais devoir demander à Anya ou Lincoln d'aller chercher Uriel dès que possible pour qu'il m'examine puisqu'il était hors de question que je quitte mon lit plus de deux minutes. Autant minimiser les risques au maximum...
J'étais au moins rassurée de sentir encore le bébé bouger. Il semblait être en bonne santé. Je regrettai que nous n'ayons plus le matériel d'avant le Praimfaya. Ma mère m'avait dit qu'avant de nombreuses machines pouvaient garantir la bonne santé d'un enfant à naître... Mais non il avait fallu que je naisse deux cents ans trop tard.
— Je peux entrer ?
Je relevai la tête pour découvrir ma meilleure amie dans l'encadrement de la porte. Je pouvais voir que son visage était rempli de compassion à mon encontre. Elle savait très bien que le départ de Lexa allait m'affecter.
— Bien évidemment.
Elle s'installa à mes côtés dans le lit, prenant la place de ma petite-amie. Elle attrapa ma main pour la serrer dans les siennes.
— Comment tu te sens ?
— Tu veux vraiment savoir ?
— Bien entendu. Tu es ma meilleure amie et tes états d'âme m'importent autant que les miens ou ceux d'Anya.
—La liste est longue...
— J'ai tout mon temps, insista-t-elle.
Je la connaissais parfaitement pour savoir qu'elle ne lâcherait pas l'affaire tant qu'elle n'aurait pas ses réponses. Et j'appréciais fortement sa sollicitude.
— J'ai peur. J'ai mal. Je suis triste. Je suis inquiète. Je doute. Je suis perdue, énumérai-je en comptant sur mes doigts.
— Tu as confiance en ta chérie non ?
— Bien sûr mais il y a toujours un risque. Et puis tout ne concerne pas Lexa...avouai-je.
Si je voulais que quelqu'un aille chercher Uriel, je n'avais pas le choix de dire la vérité cette fois ci.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est le bébé ?
Je hochai la tête alors que quelques larmes s'échappaient sur mes joues. Raven, les voyant, m'attira contre elle.
— Quel est le problème ?
— J'ai saigné hier soir...C'est pour ça que j'ai préféré partir me coucher. Et je n'ai pas osé en parler à Lexa. Imagine si elle revient et que le bébé n'a pas... Elle m'en voudra c'est certain.
— Hey, ne pense pas à ça maintenant. Je vais demander à Lincoln d'aller chercher Uriel et moi je vais rester avec toi en attendant, ça te convient ?
— Oui.
Elle embrassa ma tempe et sortit du lit puis de la chambre. Après quelques minutes à enttendre marcher dans la maison, elle revint avec une tasse de tisane fumante.
— Il se prépare en vitesse et il va le chercher. Et je t'ai ramené ça. Ma mère m'en donnait quand j'étais anxieuse. C'est d'ailleurs un des rares souvenirs que j'ai conservé d'elle. Mais on n'est pas là pour parler de moi.
J'attrapai la tasse et la porta à mes lèvres pour souffler sur le liquide bouillant. L'odeur me semblait familière et je parvins à reconnaître le tilleul parmi d'autres senteurs. J'appréciai le geste de Raven, même si je doutais que ce soit efficace.
— Tu lui as dit pourquoi ?
— Non je lui ai seulement dit que tu avais besoin de voir Uriel mais que tu ne pouvais pas te déplacer. Je me suis dit que tu ne voulais pas forcément l'annoncer à tout le monde tant que tu n'étais pas fixée.
— Merci, dis-je avant d'avaler une gorgée. Je sens toujours le bébé bouger donc je pense qu'il va bien mais j'ai peur que si je bouge, ça empire les choses.
— Alors ne le fais pas. Et si tu as besoin de quelque chose, demande le moi d'accord ? Tu n'as pas traversé tous ces mois pour prendre des risques inutiles si proche du but.
— Qu'est-ce que je ferai sans toi ?
— Tu aurais une autre meilleure amie.
— Impossible, tu es unique en ton genre.
— Ah ! Je le savais ! Je le répéterai à Octavia lorsqu'elle reviendra. Tu n'as jamais voulu avouer que c'était moi la meilleure.
Je savais qu'elle plaisantait pour me faire penser à autre chose. Parce que c'était Raven et qu'elle était comme ça. Mais j'appréciai une nouvelle fois ce qu'elle faisait pour moi. Je décidai alors d'entrer dans son jeu.
— Je lui dirai que tu as obtenu mes aveux sous la contrainte.
— La contrainte ? Carrément ?
— Tu sais bien qu'elle est susceptible et en plus je vous aime autant l'une que l'autre.
Des coups furent portés à la porte et Raven s'empressa d'aller ouvrir. Cependant, ce n'était pas Uriel qui se tenait devant celle-ci.
— Nomi ? Qu'est-ce que tu fais là ?
— Uriel est parti avec les autres alors Marcus avait proposé à Heda que je le remplace pendant son absence. Lincoln m'a dit que c'était urgent et que tu ne pouvais pas te déplacer, qu'est-ce qu'il t'arrive ?
— Je vous laisse entre vous, annonça Raven avant de refermer la porte derrière elle.
— Tu sais que j'ai un placenta praevia et que j'étais en repos forcé pour limiter les risques.
— Oui bien sûr.
— Et bien hier soir j'ai recommencé à saigner...
— Mais pourquoi n'as-tu pas prévenu avant ? Tu sais que ça peut être dangereux pour le bébé et toi ! Clarke, je pensais que tu étais responsable, commença-t-elle à s'agacer.
— Je ne voulais pas que Lexa parte en ayant connaissance de cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête.
— Je comprends ta volonté de ne pas l'inquiéter mais ce n'était vraiment pas une bonne idée. Mais bon, le mal est fait alors laisse-moi t'examiner.
Ma mère souleva la couverture et vu l'expression de son visage, j'imaginais que j'avais dû encore saigner pendant la nuit. Je repliai les jambes pour avoir la bonne position.
— Bon le placenta ne semble pas avoir bougé. Je pense que c'est les mouvements du bébé qui ont dû créer une hémorragie.
Elle sortit son stéthoscope, rare vestige de la médecine de l'ancien temps, pour le poser sur mon ventre, certainement à la recherche des battements de cœur de mon enfant. Les secondes qui défilaient, semblaient durer des heures. J'observais attentivement ma mère qui déplaçait la sonde sur mon ventre et son visage de décrispa légèrement.
— Son cœur est fort et régulier. Il semble aller bien. Tu n'as pas eu de contractions encore ?
—Non aucune pour le moment. Tu penses qu'il pourrait naître prématurément ?
— Le stade de la grossesse est déjà bien avancé donc même s'il naissait un peu avant, ce ne serait pas vraiment un bébé prématuré comme tu peux l'imaginer. S'il devait naître aujourd'hui, il serait en capacité de survivre en dehors de ton ventre. Ses organes ont eu le temps de se développer. Donc de ce côté-là, tu n'as pas d'inquiétudes à avoir. Par contre, tant que tu n'as pas de contractions, le bébé ne peut pas sortir et compte tenu de la situation, je vais être contrainte de t'obliger à rester allongée jusqu'à la fin. Je suis désolée ma puce mais tu as interdiction formelle de te lever de ce lit.
— Même pas pour aller aux toilettes ? m'inquiétai-je.
— Non, tu ne bouges pas. Je vais te ramener ce qu'il faut pour ce côté-là.
— Tu veux dire que je vais devoir porter des couches ?
— Je sais que ce n'est pas l'idéal mais au moins tu comprendras ton bébé quand il pleurera parce qu'il faut le changer.
C'était vraiment la honte pour moi. Même si je savais que c'était pour le bien du bébé, j'étais extrêmement embarrassée par la situation. Et le pire, c'était que puisque je ne pouvais pas bouger et que Lexa n'était pas là, j'allais devoir demander à Raven de m'aider...
— Raven va m'en parler jusqu'à la fin de ses jours...c'est trop la honte Nomi.
— Je veux bien venir m'en occuper moi-même mais je ne vais pas toujours pouvoir venir quand toi tu le voudrais... Et même si c'est embarrassant, tu sais que tu peux avoir confiance en elle. Même si tu risques en effet, d'entendre quelques plaisanteries à ce sujet. Mais n'oublie pas que le plus important c'est que mon petit fils ou ma petite fille soit en bonne santé.
Je soufflai de dépit. Elle avait raison, si le prix à payer pour que mon enfant se porte bien était quelques plaisanteries, ça valait le coup de les subir. Ma mère me fit redescendre les jambes et repositionna la couverture sur moi.
— Je vais aller chercher ce qu'il faut et à mon retour, ça sera la seule et unique fois que je t'autoriserai à te lever pour que je puisse changer tes draps. En attendant, je vais demander à Raven qu'elle reste avec toi.
Elle sortit et ma meilleure amie revint prendre sa place initiale.
— Alors ?
— Assignée à mon lit jusqu'à l'accouchement. J'ai plus le droit d'en sortir. Et le bébé semble aller bien.
— C'est une bonne nouvelle ça au moins. Et pour ce qui est du reste, je te l'ai dit, tu n'as qu'à me demander.
— Tu te sens prête à changer mes couches ?
— Sans aucun problème, je suis une experte maintenant avec Ailyn.
J'attendais une blague ou une remarque de sa part mais rien ne venait.
— Tu ne vas pas te moquer ?
— En d'autres circonstances, je n'aurai pas hésité une seule seconde à me foutre de toi c'est vrai. Mais je connais l'enjeu de tout cela. Tu es comme ma sœur, ce qui veut dire que je vais être la tata de ce petit bout. Alors non je ne ferai pas de blagues douteuses. Je ferai ce qui doit être fait pour notre famille.
J'en avais marre de toujours pleurer mais cette fois encore je ne pus retenir ces gouttes salées à s'échapper de mes yeux. J'avais de la chance d'être aussi bien entourée.
Ma mère revint après une trentaine de minutes. Je profitai de ces quelques instants en position debout pour m'étirer un peu pendant que ma mère et Raven s'occupait de changer les draps. Je changeai également de vêtements puisque ceux que je portais étaient sales. Ma mère m'enveloppa dans mon lange et je me sentis très mal à l'aise. Heureusement que ce n'était pas inconfortable.
— Dans l'idéal, il faut le changer à chaque fois.
— Nomi, tu es consciente que je suis une femme enceinte qui a toujours envie de faire pipi ? Non parce que je veux bien être obligée de porter ce truc mais je n'ai pas l'intention de déranger Raven toutes les deux minutes non plus.
— Alors change le au moins dès que tu te sens inconfortable. Il ne faudrait pas que tu attrapes une infection en plus de tout ça...
Ma mère repartit à la Tour pour s'occuper des patients qu'Uriel lui avait confiés.
— Aller mon petit bébé, c'est plus que toi et moi maintenant, plaisanta-t-elle.
— Je savais que tu n'allais pas réussir à te retenir, m'amusai-je à mon tour. Une Raven qui ne fait pas des blagues n'est pas ma Raven.
Elle ouvrit ses bras et je vins me blottir contre elle. Nous avions passé de nombreux moments dans cette position lorsque nous étions plus jeunes et alors que certains amis auraient pu s'éloigner en grandissant, Raven, Octavia et moi avions toujours été très unies. L'arrivée de nos moitiés respectives n'avait même pas réussi à changer ça et ça me convenait parfaitement parce que sans elles tout aurait été différent.
**********
Coucou tout le monde ! Vous allez bien ?
Et voilà le chapitre du jour...plus que 5 avant la fin. Est-ce que je vais faire un décompte jusqu'au dernier ? Bien évidemment 😁😁 Oui je sais c'est un peu sadique...
Alors qu'avez vous pensé de ce chapitre ? Encore des contraintes supplémentaires pour la future maman, mais où est-ce que tout cela va s'arrêter ?
Je vous souhaite une bonne fin de semaine.
Oh et j'allais oublié, on a dépassé les 10k de vues sur cette fic et vous n'imaginez pas à quel point ça m'a fait plaisir de voir ça. Alors merci à vous !
On se retrouve dimanche.
Nestam !
Celia
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top