Chapitre 78 - S.O.S


POV Anya

Les derniers préparatifs étaient presque terminés. Si personnellement je n'avais pas beaucoup d'affaires à emmener, ce n'était pas la même chose pour Raven. Entre ses affaires à elle et celles de l'atelier, la charrette que Lincoln nous avait trouvée, allait être bien remplie. Mais malgré tout, j'avais le sourire accroché sur mon visage depuis notre retour. Non pas que je n'aimais pas notre village mais surtout je n'aimais pas être loin de Lexa. J'étais en train d'aider Raven à ranger le matériel de l'atelier.

— Tu es sûre de devoir tout emmener ? Tu devrais pouvoir trouver certains produits directement à Polis.

— C'est possible mais ça coûte très cher et je ne peux pas dire que nous roulions sur l'or pour le moment. Alors j'embarque le tout.

Je soufflai de fatigue, nous y étions depuis des heures et nous étions loin d'avoir terminé. Raven était une vraie pile électrique et je devais lui rappeler régulièrement de faire une pause pour reposer sa jambe.

— Aller viens t'asseoir un peu, sinon tu ne vas pas réussir à dormir à cause de la douleur et il n'y a presque plus de médicaments alors il vaut mieux anticiper.

Raven bougonna avant de me rejoindre malgré tout. La pièce qui servait de bureau était presque vide. Cependant mon regard se porta sur la radio bricolée par ma petite amie.

— Tu comptes la prendre aussi ? Je ne suis pas certaine qu'elle soit encore en état de fonctionnement.

— Chomouda ? Elle peut encore être utile, regarde. [Pourquoi ?]

Elle bidouilla quelques fils et alluma la radio qui émit des grésillements.

— Elle fonctionne encore très bien ! Alors on la prend aussi. Je ne veux rien laisser derrière moi, dit-elle en l'éteignant.

— Attends ! Tu as entendu ?

— Non.

— Rallume la, vite !

Elle s'exécuta et un message se fit entendre. J'étais abasourdie en reconnaissant parfaitement la voix qui était diffusée. Comment c'était possible ?

« Lexa, si tu entends ce message, nous avons besoin d'aide. Ta mère, enfin la chancelière, est en train d'instaurer une dictature. Le Conseil n'existe plus. Nous sommes enfermés dans la Montagne et n'avons pas le droit d'en sortir. J'émettrai ce message dès que je pourrai accéder à la salle des communications, c'est-à-dire pas souvent. J'espère que quelqu'un nous entendra. Viens nous sauver je t'en supplie ou nous allons tous finir par mourir... »

— C'est quoi ce bordel ?! réagit Raven. Tu sais qui parles ?

— C'est...c'est Nyko.

— Qui est ce Nyko ?

— Il était le médecin en chef sur l'Arche mais c'est surtout devenu le père de substitution de Lexa et Lincoln lorsque leur père est mort.

— Tu penses que le message est réel ?

— J'en ai aucun doute. Et qui sais depuis quand ce message est diffusé... Mais c'est quoi la Montagne ?

— C'est le Mont Weather, là où vivent les Maunons, ceux qui ont kidnappé Clarke. Mais si les Skaikru sont dans la Montagne, ça veut dire qu'ils ont combattu et vaincu les Maunons. C'est impossible...

— L'Arche avait beaucoup d'armes puissantes...j'imagine qu'ils ne s'en sont pas séparés en descendant sur Terre...

— Il faut que l'on prévienne Marcus et que nous partions pour Polis dès que possible. Lexa doit avoir cette information primordiale. Je vais terminer d'emballer les affaires et je te laisse aller voir Marcus.

J'acquiesçai à sa demande et l'embrassai avant de quitter l'atelier. Je n'arrivai pas à croire ce que j'avais entendu. L'Arche avait envahi le Mont Weather et Nia y faisait sa loi aux dépends de son propre peuple. Cette femme était vraiment folle.

J'arrivai rapidement jusque chez Abby. La soirée avait déjà bien commencé et j'espérai l'y trouver puisque ce n'était plus un secret pour personne qu'il sortait avec la mère de Clarke. Je frappai quelques coups à la porte et celle-ci s'ouvrit rapidement.

— Anya ? Que fais-tu ici ? Un problème ? C'est Clarke ?

— Non ce n'est pas Clarke, rassures toi. J'aurai besoin de parler à Marcus, est-ce qu'il est là ?

— Entre, je t'en prie. Je vais aller le chercher.

Je rejoignis le salon et patientai en observant les dessins accrochés au mur. Nul doute que l'auteur de ces chefs-d'œuvres était Clarke. J'avais eu l'occasion de voir quelques dessins aussi chez Raven et je reconnaissais parfaitement le coup de crayon de la blonde.

— Heya Onya, que puis-je pour toi ?

— Comme tu le sais, nous partons pour Polis. Et en rangeant les affaires de Raven nous avons mis en marche la radio parce que je pensais qu'elle ne fonctionnait plus. Et nous avons entendu un message. Il devait être enregistré.

— Que disait ce message ?

Je lui répétai alors ce que nous avions entendu et lui apporta les explications que j'avais déjà fournies à Raven. Il semblait lui aussi étonné que le Mont Weather soit tombé aux mains de l'Arche.

— Ce n'est pas possible... Si les Skaikru sont parvenus à prendre la Montagne, alors ils disposent d'une force de frappe très importante... Ils sont presque invincibles maintenant.

Je sentis une grande détresse dans sa façon de parler. Cet homme qui pourtant se montrait fort en toutes circonstances semblait désormais désabusé par mes confidences.

— Je pense que nous allons avancer notre départ. Nous devons transmettre le message aussi à Lexa.

— Fais-moi prévenir lorsque vous aurez décidé de votre départ, il faut que je vienne avec vous. Je dois parler de tout ça à Heda.

— Je conçois qu'il y ait urgence, mais la nuit est déjà tombée. Il serait plus sage d'au moins attendre le lever du soleil pour partir, suggéra Abby.

— Je suis d'accord. Il vaut mieux s'assurer que notre voyage se fasse sans encombre, confirmai-je. Je vais aller prévenir Lincoln et Octavia mais je pense que nous prendrons la route demain matin. Je vous ferai confirmer notre décision.

Je saluai Abby et Marcus et pris la direction de la maison des Blake. Je repensais encore à ce qu'avait pu dire Nyko dans son message. « Viens nous sauver je t'en supplie ou nous allons tous finir par mourir... ». La situation semblait vraiment critique pour eux. Je connaissais Nia depuis toujours puisque Lexa et moi étions rapidement devenues inséparables. Je savais à quel point elle pouvait être mauvaise. Dans notre enfance, et même si Lexa ne m'avait jamais rien dit, j'avais bien vu qu'il se tramait de mauvaises choses. Mais à l'époque, Gustus était présent pour ses enfants, ce qui me laissait penser que Nia était responsable de leur mal-être. Elle n'avait jamais été une mère pour eux. Non pas que je puisse avoir un élément de comparaison puisque j'avais été orpheline dès mon plus jeune âge. Mais les autres mamans n'agissaient pas comme elle...

— Anya ? Pourquoi tu es là ? Il y a un problème ?

Je répétais alors pour la deuxième fois le récit de notre découverte. Lincoln semblait affecté par ces informations. Tout comme pour Lexa, Nyko était un second père pour lui. Le savoir dans une situation délicate était difficile mais savoir que nous étions impuissants l'était encore plus.

— On doit partir maintenant ! Il ne faut pas attendre !

— Lincoln, c'est déjà la nuit et partir maintenant serait bien trop dangereux. Imagine que nous tombions sur des gardes. Nous nous ferions emprisonner et personne ne pourrait délivrer le message à Lexa ou à Heda.

— Anya a raison ain tedi... Nous devons nous assurer d'arriver à Polis sans encombre.

— En plus j'ai prévenu Marcus. Il va faire la route avec nous pour parler avec Heda.

Il souffla mais se résigna à accepter de retarder le départ après la nuit. Cependant, il ne resta pas avec nous, certainement trop bouleversé par la nouvelle.

— Je suis désolée Octavia... J'aurai préféré que notre voyage se passe dans de meilleures circonstances. C'était censé être un nouveau départ pour tous, mais j'ai l'impression que mon ancien clan ne nous laissera jamais tranquille...

— Je ne vais pas te mentir en te disant que je suis heureuse que les Maunon soient tombés sur plus fort qu'eux... Mais ça ne rend pas les choses moins dangereuses, juste différentes. J'espère au moins que nos tortionnaires à Clarke et moi sont morts dans l'affrontement et qu'ils n'ont pas rejoint la chancelière...

Je n'avais pas imaginé cette possibilité. Pour moi, les Maunons avaient tous péri dans la bataille... Mais s'ils avaient rejoint l'Arche, je ne donnais pas cher de la peau de nos amis.

— Je vais rentrer pour aider Raven à terminer ses bagages. Il reste encore beaucoup de matériel à préparer. Mais on se rejoint au lever du soleil sur la place du village d'accord ? Est-ce que tu pourrais envoyer un guerrier prévenir Marcus ? Il voulait avoir confirmation de l'heure de notre départ.

— Pas de problème je vais demander à Bellamy.

— D'accord, merci. On se voit demain alors. Reshop.

— Bonne nuit à toi aussi.

J'arrivais à l'atelier alors que j'entendais ma petite-amie pester. Elle avait déjà bien avancé mais ça ne semblait pas lui convenir. Elle était d'ailleurs affalée sur une caisse qui devait contenir pas mal de choses.

— Mon amour qu'est-ce qu'il t'arrive ? demandai-je en arrivant près d'elle.

— Ma jambe...J'en ai marre, je ne peux plus rien faire. Elle refuse de bouger.

— Je t'avais dit de ne pas forcer. On devrait aller se reposer. Nous partons au lever du soleil.

— Mais j'ai encore plein de choses à emmener !

— Tu as emballé la radio ?

— Oui bien évidemment, répondit-elle comme si c'était une évidence.

— Alors nous avons l'essentiel. Le reste pourra attendre un prochain voyage. Tu dois te ménager, sinon tout ce que tu embarques ne servira à rien car tu seras clouée au lit. Et je suis certaine que ce n'est pas ce que tu veux. Alors appuies-toi sur moi et on rentre. Je vais te masser la jambe et si ça n'est pas suffisant, je te donnerai un comprimé.

Mon ton était assez dur mais parfois je n'avais pas le choix. Raven était une femme hyperactive alors elle avait énormément de mal à calmer la cadence. Mais heureusement que j'étais là pour la rappeler à l'ordre régulièrement. Elle deviendrait bien trop malheureuse si elle devait terminer en fauteuil roulant.

Je l'aidai à se relever et je passai ma main dans son dos pour la soutenir. La maison n'était qu'à quelques pas alors elle serait bientôt allongée et pourrait se reposer.

— Tu penses que vos amis vont bien ?

— Je ne sais pas Raven mais je l'espère. Marcus semblait très inquiet lorsque je lui ai raconté ce qu'il se passait.

— Les Maunons ont des armes puissantes. Dans le passé, il y aurait eu des tirs de missiles qui auraient détruits plusieurs villages. Je ne sais pas s'ils en ont encore mais si c'est le cas, les Skaikru sont devenus bien plus forts que tous les guerriers de cette planète réunis... Nous allons devoir nous montrer ingénieux si nous voulons les battre.

Les mots de Raven ne me rassurèrent guère. Les missiles avaient été une des raisons de l'apocalypse, même si ceux de la Montagne ne devaient pas être nucléaire, mais ça n'éviterait pas de gros dégâts si la chancelière se décidait à les utiliser.

— Aller au lit maintenant ! Déshabille-toi le temps que je ramène la crème.

J'allais dans la salle d'eau où je croisais mon reflet dans le miroir. Mon visage ne cachait rien de mon inquiétude. Nous étions arrivés sur Terre en espérant pouvoir vivre une nouvelle vie mais finalement en plus de deux cent ans rien n'avait changé. La soif de pouvoir ou de vengeance menaient toujours à des conflits meurtriers. L'Humanité était toujours en équilibre sur un fil où tomber signifierait la fin de l'être humain. Une larme solitaire glissa sur ma joue. Sur l'Arche je n'avais jamais eu peur de la mort mais depuis que je vivais sur cette planète et surtout depuis que j'avais rencontré Raven, tout avait changé. Je rêvais d'un avenir avec cette femme qui savait me faire rire, qui savait me redonner goût à la vie et surtout qui avait su m'aimer telle que j'étais.

— Anya ? Qu'est-ce que tu fais ?

Je sortis de mes mauvaises pensées et j'attrapai le petit bocal contenant la crème avant de retourner dans la chambre. Raven m'attendait allongée sur le flanc. Les traits de son visage se transformèrent lorsqu'elle me vit. Elle tendit sa main vers moi que j'attrapai et elle m'attira pour que je m'installe à ses côtés. Une fois fait, sa main vint essuyer la trace de larme que je n'avais pas pris le temps d'effacer.

— J'aimerai pouvoir te dire que tout va s'arranger et que tout ne sera qu'un lointain souvenir bientôt, mais je ne peux pas ain nemiyon... En revanche, ce que je peux te dire, c'est que je t'aime et que quoiqu'il arrive je serai à tes côtés.

J'embrassai cette femme qui avait eu les bons mots dans cette période difficile. Elle avait raison. Notre avenir était incertain mais nous avions la chance d'être ensemble et il fallait que nous en profitions autant que le temps nous le permettait...

**********

Hello tout le monde ! Vous allez bien ?

La situation semble compliquée pour nos Skaikru (pour les gentils seulement bien évidemment).  J'espère que vous avez aimé ce chapitre et ce POV Anya.

On se retrouve dimanche pour la suite !

Bonne fin de semaine ^^

Nestam!

Celia

PS: Petit rappel des surnoms trig:

 [ain tedi] = mon nounours / [ain nemiyon] = mon miracle

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