Chapitre 6 - Sur la route


POV Clarke

Les deux jours qui nous séparaient du départ pour la capitale avaient été relativement tranquille au niveau des tentes médicales. En effet, les batailles avaient cessé car tous les clans préparaient leur voyage pour la célébration du Praimfaya. J'en profitais, de ce fait, pour faire un peu l'inventaire de notre matériel. Quitte à aller à la capitale, autant en profiter pour se réapprovisionner.

— Nomon, tu as besoin de quelque chose en particulier ?

— Il faut des bandages, les dernières batailles ont épuisé pas mal les stocks. Et puis refaire un stock des plantes qu'on utilise le plus. Il nous faudrait aussi un nouveau chaudron car l'actuel se fait vieux.

— D'accord je note tout ça. Et toi tu t'es décidée si tu venais ou pas ?

— Ai nou get in Klark. Tu sais que je n'aime pas ce genre de fête. En plus il faut quelqu'un qui reste pour s'occuper des blessés. [Je ne sais pas Clarke]

— Elie peut s'en occuper. Ça te ferait du bien de sortir un peu du village, tu ne crois pas ? Et puis peut-être que tu feras de nouvelles rencontres. Je pense qu'il serait temps...

— Clarke ! Je t'ai déjà dit que je ne voulais rencontrer personne. Mon seul et unique amour restera ton père...

— Nomon, je comprends que Nontu te manques et que tu l'aimes toujours. Mais tu penses qu'il aurait voulu que tu restes seule ? [Papa]

— C'est mon choix Clarke. Je ne veux plus que tu t'en mêles.

Ma mère s'éloigna pour rejoindre un patient, la discussion était close désormais. Pourtant je savais qu'elle se sentait seule et je savais que mon père n'aurait pas voulu qu'elle vive sans l'amour d'un homme. Mon père était un homme généreux avec les personnes qu'il aimait, il ne souhaitait que notre bonheur. C'était pour cela que je savais qu'il ne serait pas contre le fait qu'elle se remette avec un homme, il voudrait qu'elle soit heureuse.

Je terminais mon inventaire et filais jusqu'à chez moi pour terminer de préparer mon sac pour le voyage. Nous partions pour trois nuits, il me fallait donc du linge de rechange. Le rendez-vous avec mes amis était fixé pour dans trente minutes devant la taverne. J'avais encore un peu de temps et j'en profitais pour arroser les plantes et le potager se trouvant derrière la maison. La culture de la terre était primordiale à notre survie. Une fois terminée, je partis rejoindre les autres.

— Comme d'habitude, c'est toujours les mêmes qu'on attend !

— Heya lukot ! Je ne suis pas la dernière, Raven n'est même pas là ! [Bonjour les amis !]

— Ai kom op ! Ai kom op ! [J'arrive ! J'arrive !]

J'entendais Raven crier depuis le bout de la rue. Elle courait, les bras chargés de sacs remplis d'objets en tout genre. Mais malgré son empressement, l'immense sourire qui s'affichait sur son visage était rayonnant. Raven était un véritable soleil. Elle pourrait presque redonner le sourire à un mort.

— Moba ! J'ai eu quelques problèmes pour choisir quoi emmener. Et finalement j'ai décidé de tout prendre. [Pardon]

— Tu aurais dû me prévenir, je serai venue t'aider.

— Moi aussi je serai venue, ça fait au moins une heure que je tourne en rond, trop impatiente d'aller à la capitale, ajouta Octavia.

— Donne-moi tes sacs Raven, je vais les mettre dans le charriot le temps du voyage.

— Fais attention Murphy, il y a des petites merveilles dans ces sacs ! J'espère pouvoir en tirer un bon prix. J'ai besoin de cet argent pour acheter des matériaux.

Raven ne quitta pas Murphy des yeux, s'assurant que ses sacs étaient bien en sécurité dans le charriot. J'en profitai pour y déposer aussi mes affaires. La route allait être longue et je ne voulais pas être encombrée pendant notre marche.

Il avait été convenu que tous les habitants du village partiraient ensemble pour éviter les attaques isolées et donc garantir notre sécurité. De nombreux gardes étant eux aussi du voyage. Une demie journée de marche était prévue pour rallier la capitale. Il était donc temps de partir si nous voulions y être avant la nuit.

— J'en ai marre ! Quand est-ce qu'on arrive ?

— Raven, sérieusement ? On vient à peine que quitter le village. Je peux encore voir ton atelier en me retournant...

Tous nos amis se mirent à rire sauf la concernée. A chaque expédition c'était la même chose, elle détestait marcher et rapidement elle finissait dans le charriot des enfants. C'était à se demander si elle n'en était pas une elle aussi.

— Au fait Clarke, Abby n'est pas venue ?

Mon sourire se fana aussitôt. Bien évidemment ma conversation avec ma mère n'avait pas eu l'effet escompté.

— On s'est encore disputées...

— Tu lui as encore sortie l'excuse de faire de nouvelles rencontres ? Tu devrais le savoir pourtant depuis le temps qu'elle réagit mal.

— Je sais mais j'en peux plus de la voir comme ça. Elle ne vit plus que pour moi ou pour son travail. Il faut qu'elle vive pour elle aussi. Je veux qu'elle retrouve le sourire qu'elle avait lorsque mon père était encore là. Ça fait plus de dix ans. Je pensais qu'elle aurait enfin tourné la page.

— Je n'ai pas connu ton père Clarke, du moins pas autant que les filles, commença Finn. Mais je comprends ta mère. S'il devait arriver quelque chose à John, je ne suis pas certain que je pourrai passer à autre chose. Et pourtant nous sommes ensemble depuis quelques semaines seulement mais je l'aime comme un fou.

— Moi aussi je t'aime et tu as raison, je ne sais pas ce que je deviendrai sans toi.

Les garçons s'embrassèrent rapidement tout en continuant de marcher main dans la main. Je ne comprenais pas leur point de vue. Peut-être était-ce parce que je n'avais jamais été amoureuse... Peut-être que si j'avais connu l'amour, mon point de vue serait différent ? Pourtant je ne comprenais pas comment il était possible de n'aimer qu'une seule personne toute une vie. Non pas que je poussais les autres à être infidèles mais dans le cas de la mort de l'être aimé, pourquoi devions nous s'empêcher d'aimer à nouveau ?

Nous marchions depuis environ deux heures lorsqu'il fut décidé de faire la première pause du voyage. L'heure du déjeuner étant déjà passé depuis plusieurs minutes. Nous nous installâmes en bordure de route où un arbre était couché, certainement à cause d'une des nombreuses tempêtes de l'hiver.

Raven nous y rejoignit puisqu'elle nous avait lâchement abandonnés après à peine une trentaine de minutes de marche.

— Alors goufa, comment se passe le trajet avec tes frères et sœurs ? Pas trop de chamailleries dans le charriot ? plaisanta Bellamy. [Enfant]

— Je n'y peux rien si je n'ai jamais aimé marcher. Mon truc à moi c'est les activités manuelles, pas les activités pédestres.

— Ou alors les activités qui se déroulent à l'horizontale... D'ailleurs comment va ta dernière conquête ? Comment elle s'appelle déjà ? Jessica ? Emma ? Rachel ? demanda Murphy.

— Elle s'appelle Taylor et j'imagine qu'elle se porte bien. En tous cas, c'était le cas lorsque j'ai quitté sa chambre hier matin...

— T'es pas croyable Raven. Tu as encore de la place sur ton tableau de chasse ?

— T'en fait pas pour ça Clarke, quand il s'agit de filles, il y a toujours moyen de trouver de la place !

— Et ça ne te dis pas de te poser définitivement avec une fille ? s'interrogea Octavia.

— J'ai envie de profiter tant que je peux. Et puis de toute façon, pour le moment je n'ai trouvé personne qui me donne envie d'envisager autre chose qu'un coup d'un soir.

— Tu trouveras peut-être la perle rare à la capitale !

— J'y crois pas trop Finn mais c'est sûr que je ne serai pas toute seule dans ma chambre demain soir. Les filles de là-bas sont beaucoup plus sauvages qu'au village et j'aime ça !

— Argh, pas de détails Raven ! s'offusqua Bellamy.

Après avoir déjeuner, le voyage reprit son cours et les discussions ne se tarissaient pas. Finalement mes amis avaient raison, passer du temps avec eux me faisait beaucoup de bien. Nous avions fait une deuxième pause et il nous restait que le dernier tiers du voyage. Dans deux heures nous serons arrivés à notre destination.

— Lomon ! Oso jomp op ! Shil op kwelen ! [Attention ! Nous sommes attaqués ! Protégez les plus faibles !]

A l'entente de ces mots, Bellamy, Murphy, Finn et Octavia se mirent en position de défense. Nous étions attaqués ! Moi qui pensais avoir un peu de répit, les combats nous avaient suivis jusqu'ici. Une flèche passa à quelques centimètres de ma tête et Bellamy m'attira aussitôt à lui.

— Reste baissée Clarke.

— J'ai vu le tireur, je m'en occupe, nous informa Octavia.

En à peine un battement de cils, elle avait disparu dans la forêt bordant la route. Je savais que c'était une guerrière redoutable car les garçons ne se privaient pas de me raconter ses exploits mais c'était la première fois que je la voyais réellement en situation de combat. Et je devais l'avouer, elle était extrêmement impressionnante ! A peine deux minutes plus tard, elle ressortit de derrière les arbres, accompagnée de l'assaillant qui m'avait pris pour cible.

— C'est un groupe de jaka ! Ils ont certainement voulu profiter de la fête pour voler quelques caravanes. Ils sont vraiment stupides. [Voleurs]

Deux autres guerriers amenèrent deux autres voleurs mais je n'eus pas le temps d'écouter leur conversation puisque je reconnu immédiatement la voix de Raven criant après moi. Je courrais alors vers leur charriot pour découvrir avec horreur qu'une flèche avait touché une petite fille.

— J'ai pas eu le temps de réagir, la flèche l'a atteinte avant que je la mette en sécurité.

— Ne t'inquiètes pas, je m'occupe d'elle. Va chercher sa famille en attendant.

— Chit laik yu tagon ? [Quel est ton nom ?]

— Ai laik Zoey kom Trikru. Ai gada in fai yiron. [Je suis Zoey du clan du people des arbres. J'ai cinq ans.]

— Kei Zoey. Ai kot of feda en ai fis yu op. [D'accord Zoey. Je vais retirer la flèche et te soigner.]

— Ai haiheda ! Zoey ! Que s'est-il passé ? [Oh mon Dieu !]

— Un des voleurs l'a touché avec une flèche. Ne vous inquiétez pas, je suis guérisseuse, je vais m'occuper d'elle. Raven, tu veux bien aller chercher mon sac ?

Heureusement pour la petite Zoey, la flèche avait touché uniquement son bras et sa vie n'était pas en danger. Raven me ramena mon sac et je fis le nécessaire pour soigner la petite fille. Je conseillais à sa mère de voir un guérisseur une fois arrivés à la capitale car je n'avais pas tout le matériel nécessaire mais elle était rassurée de savoir qu'elle n'était pas trop gravement blessée.

Une fois les soins terminés, le voyage reprit la route à une allure bien plus rapide. Nous étions tous pressés d'arriver et surtout de ne plus être sur la route. Je restais avec Raven et Zoey dans le charriot pour garder un œil sur la petite.

— C'est une chance que tu étais du voyage.

— J'aurai préféré qu'on ne soit pas attaqué surtout. Comment on peut tirer sur des enfants ? J'espère que Heda sera ferme dans la sentence des voleurs.

La petite fille s'endormit dans mes bras et le reste du trajet se fit dans le silence pour ne pas la réveiller. Mais rapidement la tour de la capitale se fit beaucoup plus proche. Nous étions arrivés, nous étions à la capitale, nous étions à Polis !

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Bonjour les amis ! Me voilà de retour pour un nouveau chapitre.

J'espère que vous avez apprécié la lecture de ce POV de Clarke. Et si c'est le cas n'hésitez pas à voter et laisser un commentaire.

Je remercie d'ailleurs, les personnes qui prennent le temps de voter ou de commenter, ça me fait vraiment très plaisir :D

J'ai une petite question pour vous : que pensez vous du rythme de l'histoire ? Trop lente ? Trop rapide ? Ni l'un ni l'autre ?

Je vous souhaite de passer une bonne semaine et je vous dis à mercredi prochain pour le POV de Lexa et la suite de son intervention auprès de la chancelière ^^

A bientôt.

Celia

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