Chapitre 58 - Rendez-vous au bunker - Partie 1


POV Lexa

C'était déjà le jour de retrouver Nyko. Les trois jours avaient été relativement paisibles. Je n'avais pas quitté Clarke un seul instant. Nous avions rendu visite à Raven qui n'avait toujours pas repris connaissance. Clarke m'avait dit qu'elle avait perdu beaucoup de sang et qu'elle n'était pas encore sortie d'affaire tant qu'elle ne se réveillait pas. Anya n'avait pas quitté son chevet et je découvrais une nouvelle facette de mon amie. Je ne l'avais jamais connu en couple sur l'Arche, préférant papillonner à droite à gauche. Alors la voir si inquiète pour Raven me rendait triste pour elle. Mais je comprenais parfaitement ce qu'elle ressentait. Elle ne voulait pas la perdre, tout comme je ne voulais pas perdre Clarke.

J'avais aussi essayé pendant ces trois jours de convaincre mon soleil de ne pas m'accompagner aujourd'hui. Ce n'était pas sûr pour elle et les Saikru n'était pas loin. Les éclaireurs faisaient des compte rendu régulier à Bellamy qui avait temporairement pris les rênes de la garde du village. Mais ma blonde était très têtue et je n'avais pas réussi à avoir gain de cause.

— Tu es prête ?

— Oui on peut y aller Lex.

Nous sortîmes de la maison pour nous rendre aux écuries. Mon cheval y avait été ramené après la bataille. Clarke l'avait rencontré hier lorsque j'avais finalement accepté qu'elle m'accompagne à la seule condition qu'elle monte le même cheval que moi. Elle n'était pas rassurée car les chevaux étaient réservés aux gardes ou alors pour les travaux dans les champs et qu'elle n'était que sur les chevaux que possédait son père lorsqu'elle était enfant. Alors pour la tranquilliser je l'avais fait rencontrer mon nouvel ami et le courant était passé tout de suite entre eux.

J'attachai le sac que j'avais préparé tandis que ma blonde faisait des gratouilles à notre compagnon de route.

— Je vais finir par être jalouse si tu continues...

— Je n'y peux rien s'il est trop mignon. D'ailleurs tu n'as toujours pas d'idée de prénom ?

— Je veux un mot en Trig mais mon vocabulaire est un peu restreint donc si tu as des propositions je t'écoute.

— Bonifu ?

— Ça veut dire quoi ?

— Carotte, se moqua-t-elle en faisant référence au fait qu'il raffolait de ce légume.

— Sérieusement ? N'oublie pas que c'est le cheval d'un Natblida qui pourrait devenir Heda. J'aimerai qu'on ne se moque pas de moi à cause du nom de mon cheval.

— Moba...la blague était facile, s'excusa-t-elle en se rapprochant de moi. Pourquoi pas Ouska ? Comme la couleur magnifique de ses yeux...

— Et des tiens, ajoutai-je en l'embrassant furtivement avant de me retourner vers mon cheval. Est-ce que ça te plaît Ouska ?

Pour simple réponse il posa sa tête sur mon épaule. Ce cheval était vraiment unique en son genre.

— Je pense que tu as ta réponse. Quand je le vois, je n'arrive toujours pas à croire que les histoires que l'on t'a raconté son vrai. Il est tellement gentil.

— C'est vrai que j'ai moi-même du mal à y croire. Mais ce qui compte c'est qu'il semble être heureux avec moi. Par contre on ferait mieux d'y aller, le soleil ne va plus tarder à se lever.

Nous avions décidé qu'il était plus prudent de partir à l'aube et que nous préférions attendre Nyko au bunker plutôt que de partir plus tard et de risquer de rencontrer des Skaikru.

J'aidai Clarke à monter et je m'installai derrière elle en m'aidant du tabouret qui se trouvait non loin. Je n'avais pas eu le temps de m'entraîner à monter et je préférai tricher plutôt que de me ridiculiser encore plus en essayant de monter normalement.

Nous sortîmes de l'écurie, les rues du village étaient encore silencieuses et désertes et nous atteignîmes rapidement la sortie pour s'enfoncer dans la forêt qui la bordait en partie. L'avantage d'être avec Clarke était qu'elle connaissait parfaitement la route et surtout les zones à éviter, que ce soit côté Maunon ou côté Skaikru.

— Lex, je peux te poser une question ?

— Bien sûr. Que veux-tu savoir ?

— Quand penses-tu retourner à Polis ?

Mon corps se tendit instantanément en entendant la question. Je savais que ce moment arriverait d'un moment à l'autre. Un éclaireur avait laissé un message à Bellamy pour moi. Un message de Polis qui m'ordonnait de rentrer à la capitale avant la fin de la semaine. En l'absence de réponse, Clarke se tortilla pour pouvoir me regarder.

— Oh...tu le sais déjà... Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

Un voile de tristesse traversa son regard et je m'en voulais d'être responsable. Je lâchai une rêne pour attraper sa main.

— J'ai eu l'information hier. Heda me veut à Polis avant la fin de la semaine. Et si je ne t'en ai pas parlé avant c'est parce que je ne veux pas être séparée de toi. En parler rend la chose bien trop réelle.

Je glissai ma tête dans son cou pour y respirer son odeur. Je me sentais vulnérable à cet instant car c'était une réalité, je ne voulais pas vivre une seconde de plus loin de mon soleil.

— Viens avec moi... murmurai-je en embrassant sa peau.

— Quoi ?

— A Polis. Viens avec moi.

— Lex...tu sais bien que ce n'est pas possible. Ma famille est au village, tout comme mes amis. En plus Raven n'est toujours pas réveillée. Je...je ne peux pas partir...

— C'est bon j'ai compris, rétorquai-je durement.

Je relâchai sa main pour reprendre la rêne de mon cheval et redressai ma position. J'aurai dû m'en douter qu'elle ne voudrait pas me suivre. Mais malgré tout ça me faisait horriblement mal dans la poitrine. Je pensais que nos sentiments étaient identiques mais je m'étais trompée, je devais l'aimer plus qu'elle ne m'aimait...

Le reste du trajet se fit en silence, hormis les quelques indications de Clarke pour nous amener au bunker.

— On y est, m'indiqua-t-elle du doigt en désignant l'entrée de la grotte.

Je dirigeai Ouska vers celle-ci et je descendis rapidement de son dos.

— Reste là, je vais vérifier avant.

J'avançai prudemment vers le fond et atteignit la porte métallique. Je l'ouvris sans difficulté et pénétrai à l'intérieur. Tout était noir et il ne semblait pas y avoir âme qui vive ici.

— LEXAAAAAAAAAAAAA !

Mon cœur rata un battement en entendant le cri de ma blonde et je rebroussai chemin le plus rapidement possible. J'arrivai à l'entrée de la grotte pour découvrir Clarke à genoux et les mains sur la tête. Je regardai un peu plus loin pour découvrir un homme que je connaissais bien.

— Nyko baisse ton arme, elle est avec moi.

Il fit ce que je lui demandai et j'aidai Clarke à se remettre debout tout en m'assurant qu'elle n'ait rien. Une fois rassurée, je me rapprochai de Nyko pour lui tomber dans les bras. Je m'effondrai en pleurs tout contre cette force de la nature. Le revoir me bouleversait plus que je ne l'imaginais.

— Hey Lexa calme toi. Qu'est ce qui t'arrive ?

Je n'arrivais pas à me calmer pour lui répondre. J'avais cru ne jamais le revoir et il m'avait terriblement manqué. Cet homme comptait tellement pour moi.

— Loin de moi l'envie de vous déranger dans vos retrouvailles mais nous ferions mieux de rentrer à l'intérieur...

— Ton amie a raison, il vaut mieux nous mettre en sécurité.

J'essuyais mes larmes avant de me retourner vers Clarke qui semblait étonnée et inquiète de me voir dans cet état. Je lui offris un léger sourire pour la rassurer avant de nous engouffrer jusqu'au bunker.

— Ne bougez pas je vais allumer les lampes, fit Clarke en s'éloignant.

— Elle est jolie...

— Quoi ?

— Pas à moi Lexa, j'ai bien vu comment tu l'as regardée quand je la tenais en joug. Je suis heureux pour toi. Tu le mérites vraiment.

— Si seulement ce n'était pas si compliqué...

La lumière se fit dans le bunker, coupant nette notre conversation. J'invitai Nyko à avancer pour qu'on s'installe dans ce qui ressemblait le plus à un salon. Clarke pris place près de moi alors que mon deuxième papa prit le fauteuil en face du canapé.

— Tu me présentes ? demanda Nyko.

— Nyko je te présente Clarke. Clarke je te présente Nyko.

— Ravie de vous rencontrer monsieur, j'ai beaucoup entendu parler de vous.

Je sentais ma blonde mal à l'aise alors même si j'étais encore contrariée par notre conversation sur la route, je pris sa main pour la rassurer. Nyko était un homme assez imposant de carrure. Ça lui avait d'ailleurs souvent posé problème dans la station. En plus, il avait une longue barbe et un tatouage qui recouvrait presque la moitié de son visage. Etrangement, il ressemblait beaucoup aux guerriers auprès de qui j'avais chevauché en début de semaine.

— Pas de monsieur entre nous. Appelle moi Nyko. Les amis de Lexa sont mes amis, tant que tu ne lui fais pas de mal.

— C'est bien la dernière chose que je voudrais.

Et pourtant, même si elle n'en était pas consciente, elle m'avait blessée. Mais nous pourrons en discuter plus tard. Je ne devais pas perdre la raison de cette rencontre.

— Est-ce que tu as apporté ce que j'avais demandé ?

— Oui c'est dans mon sac. Mais c'est pour toi ? s'inquiéta-t-il immédiatement.

— Non...c'est...c'est pour Clarke.

— Oh c'est bien qu'elle soit là alors. Avant de lui donner les médicaments, j'ai besoin de connaître les raisons et si elle n'a pas de contre-indications.

— Nous n'avons pas de médicaments ici, nous nous soignons principalement à l'aide des plantes.

— D'accord. Est-ce que tu veux bien me raconter ?

La main de Clarke serra fortement la mienne, signe de son angoisse naissante. Je me doutais que devoir reparler de ce qu'elle avait traversé était une épreuve difficile alors je me penchai à son oreille pour essayer de la rassurer.

— Nyko n'est pas là pour te juger. Il est médecin comme toi et il veut vraiment aider. Cet homme à le cœur sur la main et il ne te fera jamais de mal, je te le promets ain deimeka, lui chuchotai-je tout en caressant le dos de sa main.

Elle souffla longuement avant d'entamer son récit plus qu'éprouvant. Les larmes coulèrent mais je fis au mieux pour la soutenir. Elle raconta aussi le mois infernal qu'elle avait vécu loin de moi. Et comment les cauchemars étaient revenus en masse l'empêchant de dormir longuement. A la fin, elle était épuisée et s'affala contre moi, comme si toutes ses forces l'avaient quittée.

— Je suis désolée Clarke. Personne ne devrait vivre des choses pareilles, fit Nyko avec une voix douce ayant certainement compris qu'elle avait un problème relationnel avec les hommes désormais. Mais je pense que ce que j'ai ramené pourrait t'aider. Par contre, il faut que je t'ausculte pour m'assurer de ta condition physique.

— Non ! Ne me demandez pas ça, je peux pas. Pas après vous avoir raconté tout ce qui m'est arrivé... Je peux pas...Je...Je...

— Chut, respire, on a le temps, ça peut attendre. Calme-toi.

Je caressai sa joue pour essayer de l'apaiser un maximum et après quelques minutes elle se calma enfin, s'endormant tout contre moi.

— Tu vas pouvoir faire quelque chose ? demandai-je à voix basse. Ça me tue de la voir comme ça...

— Je vais faire de mon mieux. Lexa, que sont devenus ces hommes ?

— Le premier est mort et ceux de la montagne sont toujours libres. Mais je la vengerai un jour.

— Est-ce que c'est toi... ?

— Oui, il a essayé de recommencer et je n'ai pas pu m'en empêcher.

— Lexa...

— Je sais... Je suis censée me construire une nouvelle vie mais je fais pire qu'avant. Mais dès que ça touche à Clarke, je ne me contrôle pas, dis-je tout en resserrant ma prise autour de son corps endormi.

— Tu as encore des excès de colère ?

— Hormis lorsque je l'ai battu à mort, non je n'en ai pas eu.

— Tu en as donc moins mais elles peuvent être plus violentes si ça touche cette jeune femme...

— C'est ça et si je mets la main sur ces hommes de la montagne, ça sera un bain de sang, je le sais d'avance.

— Tu veux reprendre tes médicaments ? Ça t'avait bien aidé lorsque tu étais enfant.

— Ça m'avait aidé oui mais à quel point ? Je n'avais plus aucun sentiment, que ce soit négatif ou positif et je refuse de ne plus rien ressentir pour elle.

Nyko dû comprendre qu'il ne pouvait rien faire pour moi car il décida de changer de sujet en me demandant que je lui explique comment nous nous étions rencontrées toutes les deux et surtout comment j'avais pris conscience de mes sentiments pour elle.

Je devais absolument trouver un moyen de la convaincre de m'accompagner à Polis. Surtout après ce que j'avais entendu, je ne voulais plus la laisser seule.

*******

Hello ! Comment allez vous en ce premier dimanche de juillet ? Vous êtes en vacances ou pas encore ? 

Nouveau chapitre avec un POV Lexa, je trouvais ça plus intéressant d'avoir son POV pour ses retrouvailles avec Nyko.

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Bon début de semaine !

Nestam !

Celia

PS: je n'ai pas mis la traduction de Ouska mais j'espère que vous l'avez compris vous même...Sinon pour ceux qui ont encore un doute ça signifie "bleu"

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