Chapitre 50 - A ton service Clarke !


POV Clarke

L'effervescence était à son comble dans le village. Même si je n'avais pas quitté ma maison depuis plusieurs jours, je sentais que l'atmosphère était chargée d'onde négative. Tout cela n'aidait pas à améliorer mon humeur et mes pensées sombres. Je savais que les Skaikru s'étaient installés dans un camp de fortune non loin du village et qu'ils attendaient certainement le bon moment pour frapper. J'avais réussi malgré tout à convaincre ma mère d'aller préparer l'infirmerie. S'il y avait un combat, sa maîtrise de la médecine serait indispensable.

En revanche, les conditions pour qu'elle accepte ma demande ne me plaisaient pas. C'était d'ailleurs pour cela que j'étais enfermée dans ma chambre depuis son départ. J'avais pourtant essayé de négocier, de lui dire que ça ne servait à rien mais elle n'avait rien voulu entendre. C'était ça ou alors elle ne partait pas et je ne voulais pas être responsable de son absence dans un moment si crucial.

Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais allongée dans ce lit qui me semblait bien vide sans Lexa depuis tout ce temps loin d'elle. La douleur que me provoquait son manque était bizarrement celle qui me faisait le plus mal. Bien évidemment, les souvenirs de mes agressions étaient toujours là et je doutais qu'ils puissent disparaître totalement mais je savais que Lexa était devenue indispensable à ma guérison.

Certains pourraient trouver cela déraisonnable car que connaissais-je vraiment de cette femme débarquée du ciel...Mais c'était plus fort que moi, je le sentais dans ma tête et dans mon cœur qui pour une fois ne se livraient pas bataille car ils étaient d'accord.

Une larme glissa sur ma joue. J'avais l'impression de vivre en apnée depuis plusieurs semaines et il fallait que ça s'arrête.

— Clarke...tu ne peux pas rester enfermer dans ta chambre éternellement. Ta mère m'a demandé de veiller sur toi et ça vaut aussi pour que tu te nourrisses. Alors s'il te plait sors d'ici...

— Laisse-moi tranquille Raven...

— Clarke...

Je l'entendis s'asseoir contre la porte fermée de ma chambre. Je connaissais mon amie et je savais qu'elle était têtue et qu'elle ne lâcherait pas l'affaire.

— Je sais que tu ne veux voir personne mais je ne partirai pas et tu le sais très bien. J'avais accepté il y a un mois à te laisser respirer car je comprenais que tu avais besoin d'espace. Mais justement, ça fait un mois et...et tu me manques. Tu sais que tu es bien plus que ma meilleure amie Clarke. Et j'aimerai vraiment que tu me laisses une chance de te soutenir dans cette épreuve. Alors oui, c'est vrai que je n'ai pas vécu ce que tu as subi. Mais souviens toi lorsqu'on était petite. Je ne voulais voir personne lorsque mon père m'a abandonné et que ma mère est morte. Tu te souviens de ce que tu as fait ?

Pendant son monologue je m'étais levée et rapprochée de la porte. Elle aussi me manquait terriblement. Elle avait raison, nous étions comme des sœurs. J'ouvris la porte emmenant Raven dans le mouvement, ce qui la fit partir à la renverse en arrière.

— Je n'ai rien lâché et tu as fini par m'ouvrir...

— Contente de te voir Clarke, même si j'aurai préféré ne pas me cogner la tête sur le sol.

— Désolée, annonçai-je avec une petite moue.

— C'est pas grave, ça en valait la peine, dit-elle en se relevant tout en m'offrant un grand sourire.

Je la voyais hésiter à esquisser un mouvement vers moi mais même si j'avais très envie de la prendre dans mes bras, j'avais encore une certaine réticence. Alors pour au moins faire un geste vers elle, j'attrapai sa main dans la mienne.

— Je ne peux t'offrir que ça pour le moment, je suis désolée...

— C'est déjà bien plus que ce que j'avais espéré alors merci. Tu veux bien venir manger ? Tu as besoin de reprendre des forces.

J'acquiesçai et je la suivis jusque dans la cuisine tout en gardant nos mains jointes. Malheureusement pour elle, nous dûmes nous séparer pour nous installer autour de la table.

Le repas se passait dans un silence pesant. Aucune de nous n'osait parler mais pourtant je voyais que Raven bouillait de l'intérieur à me poser des questions.

— Tu sais que si tu veux me dire ou demander quelque chose, tu as le droit...

— C'est vrai que j'ai des questions mais je ne voudrai pas te paraitre intrusive ou trop curieuse, hésita-t-elle.

— Comme tu me l'as fait remarquer, tu es comme une sœur pour moi et si je ne veux pas répondre à tes questions alors je te le dirai mais je n'en peux plus de te voir te trémousser sur ta chaise.

— Est-ce que tu as toujours mal ?

— La plupart de mes blessures sont cicatrisées et les plus profondes nécessitent encore des soins. Mais ce n'est pas les blessures physiques qui me font le plus mal tu sais...

— Tu veux m'en parler ? Enfin...

— Pas vraiment. Je ne me sens pas encore prête et je ne veux pas gâcher nos retrouvailles...

— Tu as eu des nouvelles de Lexa ? Anya est insupportable à la maison.

— Je sais juste que c'est elle qui a remporté la session mais impossible d'avoir plus d'information. Ça aussi ça me rend dingue ! Je veux la voir mais Marcus nous a ordonné de ne pas quitter le village à cause de ces foutus Skaikru.

Je sentis l'énervement m'envahir en repensant à ce moment qui avait eu lieu il y a quelques jours. S'il n'était pas risqué pour ma vie de prendre la route, je serai déjà à Polis depuis longtemps.

— Tu y es vraiment attachée n'est ce pas ?

— De quoi ?

– A Lexa. C'est pour ça que tu as refusé d'avoir les visites de Lincoln et Anya. Ils te faisaient trop penser à elle.

— Tu me prends pour une dingue, demandai-je sans même répondre à sa question.

— Pas du tout Clarke. Je dirai même que je te comprends. Si Anya n'avait pas été là lorsqu'ils t'ont...enfin tu vois, je pense que je serai devenue folle. Anya a su, et même si je l'ai rembarrée un bon nombre de fois, prendre le temps de me rassurer et de me réconforter. J'ai cru au départ que c'était une fille parmi tant d'autre mais ça n'a rien à voir avec ce que j'ai pu vivre avant.

— Et ça ne te fait pas peur ? Enfin dans le sens où vous vous connaissez à peine.

— Au début ça m'a fait peur car tu me connais, j'aimais papillonner à droite à gauche et j'avais peur de perdre ma liberté. Mais en fait c'est tout l'inverse. Je me sens encore plus libre avec elle car je n'ai pas besoin de me demander de quoi demain sera fait car tant qu'elle est à mes côtés c'est la seule chose qui m'importe réellement. Mais ça veut dire que toi et Lexa vous êtes ensemble ?

— Disons que c'est compliqué. Il ne s'est rien passé de plus que tu ne sais déjà mais avec les derniers événements ça n'aide en rien. Mais elle me manque et j'ai besoin d'elle. Je sais que c'est celle qu'il me faut pour que j'aille mieux...

— Vous finirez bien par vous revoir... Et en attendant, moi je suis là. Par contre ne t'attends pas à ce que je t'embrasse, hein !

Raven réussit à me décrocher un léger sourire. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas eu cette réaction. Elle a peut-être raison. La garder loin de moi était certainement une erreur...

— Merci.

— A ton service Clarke, me répond elle en me faisant un clin d'œil.

Une fois le repas terminé, même si je n'avais pas avalé grand-chose, nous nous installâmes dans mon canapé. Je laissais Raven faire la conversation et elle ne me tenait pas rigueur le fait que je ne participe que très peu. Je commençais à somnoler lorsque de puissants coups furent portés sur ma porte d'entrée.

— Tu attends quelqu'un ?

Je la regardai d'un air qui demandait si elle se foutait de moi. Elle savait très bien que je n'attendais personne.

— Bouge pas, je vais voir, m'indiqua-t-elle en se levant.

Je me tournai pour pouvoir la suivre du regard. Elle ouvrit la porte et Anya entra avant même qu'elle ne soit ouverte complétement. Elle était essoufflée et elle avait du mal à retrouver son souffle.

— Ain nemiyon, que se passe-t-il ? demanda Raven et passant sa main le long du dos d'Anya.

Je remarquai sans aucune difficulté toute l'inquiétude dans la voix de Raven. Il n'y avait aucun doute quant au fait qu'elle était totalement amoureuse d'Anya. C'était la première fois que je voyais mon amie si attentionnée envers une fille. Et puis utiliser des surnoms mignons n'était pas du tout son genre. J'étais presque jalouse de les voir toutes les deux alors que moi je ne pouvais même pas voir Lexa...

— Rae, ils arrivent... Les Skaikru sont en marche. Octavia a entendu David en parler. Ils vont attaquer.

— Ai haideda, il faut que l'on cache Clarke. Elle n'est pas en état de se défendre.

— Me cacher ? Il est hors de question que je me cache ! m'indignai-je.

Les deux filles se tournèrent comme une seule personne. J'avais l'impression qu'elles avaient oublié ma présence.

— Clarke, tu t'es regardée dernièrement ? Tu tiens à peine debout, tu es amaigrie et ce n'est pas avec le peu que tu manges que tu as de la force.

— Rae ! s'emporta Anya.

— Enfin je ne dis pas ça pour te faire de la peine car dans ta situation c'est normal. Mais tu ne seras jamais capable de te défendre.

— De toute façon nous allons rester avec toi.

— Quoi ? rétorqua Raven.

— Tu pensais vraiment que tu étais en mesure de te battre ? Octavia m'a demandé de garder un œil sur vous. Alors on va barricader la maison au mieux.

Raven commença à essayer de protester, disant qu'elle pourrait être utile et que c'était du gâchis de la maintenir en dehors de la bataille. Franchement, je ne voyais pas en quoi elle pouvait leur être utile. Elle n'aimait pas se battre. Ce fut finalement les lèvres d'Anya qui stoppèrent le flot ininterrompu de ses paroles.

— Rae, on n'a pas beaucoup de temps, alors cesse tes enfantillages, tu veux bien ?

Un long soupir s'ensuivit mais elle abdiqua. Les filles bougèrent les meubles pour bloquer les accès au maximum. Mon amie avait raison, j'étais tellement faible que je ne pouvais même pas les aider. Alors à défaut de déplacer les meubles, je guettais à la fenêtre. A travers celle-ci, je voyais les villageois courir dans tous les sens. La corne venait de se faire entendre, signe que nos ennemis n'étaient plus très loin.

Mes pensées furent dirigées vers Lexa qui était loin d'ici. Etait-elle au courant que les Skaikru allaient nous attaquer ? Dire que j'allais peut-être mourir sans l'avoir revue, sans lui avoir dit que je l'aimais. La panique commença à m'envahir et je sentis la crise s'insinuer en moi. Instinctivement, je glissai ma main dans la poche pour y retrouver son briquet. Il avait un effet apaisant qui rendait les crises beaucoup moins violentes qu'avant.

— Clarke, calme toi, on va s'en sortir. J'ai promis à Lexa de veiller sur toi et c'est ce que je ferai. Respire profondément et ça va aller. Viens t'asseoir. Rae, tu peux aller me chercher un verre d'eau s'il te plait ?

Je m'installai sur le canapé et je sortis le briquet pour le prendre entre mes deux mains. Je faisais glisser mon pouce sur la surface froide dans un geste répétitif.

— Où as-tu eu ce briquet ? s'enquerra Anya.

— C'est celui de Lexa. Je pense que tu l'as reconnu. Ma mère l'a vu au camp il y a une dizaine de jours. Lexa lui a demandé de me le donner.

Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme aux traits asiatiques. Je ne comprenais pas vraiment sa réaction. Raven m'apporta le verre d'eau que je bu d'une traite.

— Pourquoi tu souris ain nemiyon ?

— Tu sais qu'un jour je saurai ce que ça veut dire...

— Je sais mais ce n'est pas la question.

— Ce briquet, c'est celui de Lexa. Enfin plutôt celui de son père. Elle ne s'en sépare jamais. Il y a eu une fois où elle me l'avait prêté et je l'ai malencontreusement égaré. Elle m'a fait la tête pendant des semaines jusqu'à ce que je le retrouve. Lorsque je lui ai rendu, elle m'a dit qu'elle ne s'en séparerait plus jamais. Alors le voir là dans tes mains Clarke, ça me fait sourire. Mais si tu veux mon avis, c'est bon signe, elle reviendra pour le récupérer.

J'espérai qu'elle avait raison. Des cris se firent entendre à l'extérieur de la maison. De forts bruits de détonation étaient distinguables aussi. L'ennemi était entré dans le village...

— Alors il faut qu'elle revienne vite pour nous aider...

**********

Bonjour tout le monde ! J'espère que vous n'avez pas trop chaud en ce weekend ensoleillé ! Perso je déteste la chaleur alors ce n'est pas l'idéal pour moi et je sais que ce n'est que le début...

Enfin bref, revenons en aux choses sérieuses. Clarke s'ouvre un peu à Raven laissant tomber petit à petit son besoin de solitude. Mais bon Raven n'est pas Lexa ! En plus les Skaikru ont lancé l'offensive donc le prochain chapitre risque d'être mouvementé ^^

Je vous dis à mercredi pour la suite des événements  !

Nestam !

Celia

PS: avez vous une idée de la signification du surnom que donne Raven à Anya ? Je n'ai pas voulu le traduire directement pour laisser un peu de mystère. (Bon vous attendez pas à un truc de fou non plus hein lol)

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