Chapitre 44 - Je dois parler à Echo


POV Lincoln

Marcus venait de sortir de la maison des Blake. La situation était mauvaise. Très mauvaise. Les Skaikru étaient en train d'envahir les villages aux alentours et ils n'étaient plus très loin de notre village. Il fallait que l'on fasse quelque chose et vite. C'était donc pourquoi, Marcus s'était tourné vers nous. Enfin surtout vers moi, pour avoir plus de précisions les concernant.

Je lui avais alors rapporté qu'il n'y avait que des soldats de présents pour le moment et qu'ils semblaient plutôt bien armés. Si nous voulions les restreindre dans leur avancée, il allait nous falloir plus de guerriers. Marcus avait bien compris la situation et il avait pris la décision d'envoyer un éclaireur à Heda pour qu'il nous délègue une partie de son armée.

J'espérais qu'il serait d'accord avec ça, car si la situation était si critique, c'était entièrement de notre faute. J'étais tout autant responsable que ma sœur. Elle avait peut-être donné l'autorisation d'atterrir mais moi j'avais failli dans mon rôle lors de ma visite. Il ne m'avait pas écouté. Indra n'avait pas dû réussir à tenir tête à crâne d'œuf !

Il fallait que je trouve une solution. Je regrettai que ma sœur ne soit pas là car elle avait une meilleure logique et était meilleure que moi en stratégie.

— Linc, tu penses qu'on peut réussir à les maintenir ?

— Je ne sais pas O'. Ils ont des armes à feu et ils n'hésiteront pas à s'en servir. En plus, Indra, la générale, m'avait bien fait comprendre qu'Anya, Lexa et moi étions des cibles lorsque je l'ai rencontrée. Il faudrait que j'arrive à parler à Echo.

— Qui est Echo ?

— Une amie. Enfin une ancienne amie plus exactement.

— Et que veux-tu lui dire ?

— J'ai besoin de savoir s'il pourrait y avoir des dissidents dans les rangs.

— Tu es tombé sur la tête ? Tu viens de me dire que vous étiez des cibles mais tu veux te jeter directement dans la gueule du loup ! Il est hors de question que je te laisse faire. Surtout que je ne connais pas cette Echo !

Je voyais les traces d'inquiétudes sur son visage mais la colère n'était pas bien loin. Elle ne tenait pas en place. Il fallait que je la calme et je savais parfaitement comment le faire. Je me rapprochai d'elle et attrapai son bras pour l'arrêter.

— O' arrête. Si tu ne veux pas que j'y aille, on va trouver une autre solution.

— Vraiment ?

J'acquiesçai avant de coller mon front au sien et d'encadrer son visage de mes mains. En réalité, Octavia n'était pas en colère. Elle avait peur pour moi. Mon regard était plongé dans ses yeux gris qui me faisaient chavirer à chaque fois. Notre relation avait beaucoup évolué ces dernières semaines. Mes doigts glissèrent sur une de ses joues.

— Je suis désolé, je ne pensais pas t'effrayer. J'essaye juste de trouver des solutions.

— Alors cherches en une qui ne te mettra pas en danger. Je refuse de te perdre toi aussi...

Ses yeux se remplirent de larmes et je m'en voulais d'être responsable. Alors pour lui faire oublier, je décidai de poser mes lèvres délicatement sur les siennes. Encore une fois, un feu d'artifice se fit ressentir dans mon cœur. Comme pour nos autres baisers, j'avais toujours l'impression que c'était notre premier. Les sensations étaient toujours exceptionnelles. Je finis par me détacher d'elle.

— Moba sofstepa. [Pardon chaton]

— Je n'aurai jamais dû t'apprendre les animaux en Trig... De quoi j'ai l'air, moi guerrière Trikru qui se fait appeler chaton...

Je me mis à rire. Je savais qu'elle n'appréciait pas trop que je l'appelle comme ça. Mais pourtant, personnellement, je trouvais que c'était un parfait petit nom pour elle. Elle pouvait être douce et câline un instant et d'un seul coup sortir ses griffes sans prévenir.

— Heya les amoure !

— A non ! Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi ! l'interrompit-elle.

— Mais qu'est-ce qui t'arrive strisis ?

— Je l'ai appelé sofstepa...alors tu sais dans quel état ça la met.

— Pourtant, je trouve que ça te correspond bien.

— Shof op !

— Ok, ok on arrête de t'embêter.

On alla s'installer tous les trois dans le salon. Malgré ses remontrances, Octavia s'installa dans mes bras et son frère en face de nous.

— Marcus a bien envoyé l'éclaireur à Polis. Nous devrions avoir une réponse d'ici deux jours.

— Il faut que je parvienne à contacter Echo mais je ne peux pas y aller moi-même. Bellamy, si je te fais une description, tu penses pouvoir la trouver et lui transmettre un message ?

— Je pense que oui mais les approcher ne sera certainement pas facile. Il faut qu'elle soit seule et je doute qu'ils se fassent des balades en solitaire...

— Je te fais confiance. Si tu y arrives et en fonction de sa réponse, ça pourra nous donner un avantage dans la guerre qui s'annonce.

Je fis la description d'Echo le plus précisément possible. Il y avait peu de femmes dans la Garde mais elle n'était pas unique. Bellamy n'avait aucun droit à l'erreur. Je lui conseillai aussi de ne pas y aller seul. Il valait mieux être prudent. Ensuite, je griffonnai un mot à l'attention d'Echo. J'essayais d'être concis et de faire en sorte que l'expéditeur et le destinataire ne soient pas identifiables si jamais ça tombait dans de mauvaises mains. Une fois terminé, je le donnai à Bellamy qui repartit aussitôt pour mener sa mission.

— Tu penses qu'il y arrivera ? questionnai-je Octavia.

— Tu peux lui faire confiance. C'est un des meilleurs gardes du village.

Le reste de la journée avait défilé à une vitesse folle. Nous n'avions rien fait de particulier. Octavia était de repos et moi je travaillais cette nuit avec Jackson. Il m'avait demandé de remplacer Abby pour quelques jours. Cette dernière était finalement parvenue à rester avec Clarke. J'étais soulagé de savoir que la blonde n'était plus seule.

J'avais bien compris le lien qui s'était tissé avec ma sœur. Et je comprenais facilement à quel point ça lui était difficile de la savoir dans ce camp, car dans une moindre mesure, j'étais dans le même état.

Lexa et moi avions toujours tout vécu ensemble. Les bons comme les mauvais moments. Il y avait d'ailleurs eu plus de mauvais que de bon dans notre vie. Même si notre père avait toujours essayé de faire de son mieux, notre mère s'était toujours donnée un point d'honneur de tout ruiner. Je n'avais d'ailleurs jamais vraiment compris pourquoi ils s'étaient mariés tous les deux. Ils étaient tellement différents. Mon père était la bonté incarnée alors que ma mère était égoïste. Il adorait s'occuper de nous alors que dans son dos, elle nous confiait à des hommes malintentionnés. D'ailleurs, en voyant ce par quoi Clarke était passée dans la montagne, je me rendais compte que nous avions eu de la chance qu'il n'y ait jamais eu de sévices sexuels. Il n'y avait eu que des coups mais c'était déjà bien trop pour des gamins qui n'avaient même pas dix ans. Lorsque mon père s'en rendait compte, il éclatait dans une colère noire mais ça n'avait jamais arrêté ma mère.

— Linc, tu vas bien ? Ça fait trois fois que tu nettoies la même assiette...

— Oh désolé, j'étais perdu dans mes pensées. Je repensais à la relation qu'avait mes parents. Quand je nous vois, je n'arrive pas à comprendre comment ils ont pu être ensemble. Ils étaient à l'opposé l'un de l'autre.

— Il y a des choses qui ne s'expliquent pas...

— J'espère que la nôtre se terminera différemment.

— Je ne connais pas ta mère mais de ce que tu as pu me raconter, je peux malgré tout te dire que tu n'es pas comme elle. Tu te soucies des autres. Tu te soucies de moi.

Elle m'embrassa la joue avec une grande douceur avant d'attraper l'assiette que j'avais toujours dans les mains.

— Aller, file, tu es déjà en retard. Jackson va t'attendre. Nous en reparlerons demain si tu veux.

Je l'embrassai tendrement pour la remercier de prendre soin de moi et attrapai ma veste et mon sac avant de sortir de la maison. Elle avait raison, j'étais loin d'être dans le même schéma que ma mère. Même si contrairement à ma sœur je la considérai encore comme ma mère, nous n'avions rien en commun. J'avais passé toute ma vie à essayer de ressembler à mon père et j'espérai qu'il aimait l'homme que j'étais en train de devenir.

La nuit auprès de Jackson avait été riche en apprentissage. Il y avait peu de patients alors il en avait profité pour m'apprendre les bienfaits des plantes qui étaient utilisées sur Terre. Je ne pensais pas que de simples plantes pouvaient avoir autant de capacités pour soigner. Après avoir passé plusieurs heures à m'apprendre, Jackson m'avait renvoyé chez moi, estimant que j'en avais fait assez.

Les premières lueurs du jour commençaient à pointer le bout de leur nez. J'étais bien content de pouvoir rentrer et retrouver mon petit chaton à la maison. En y repensant, j'étais d'ailleurs persuadé qu'Octavia ne détestait pas vraiment ce surnom bien qu'elle dise le contraire.

J'entra sans bruit dans la maison et me faufila jusqu'à la chambre. Ça faisait environ deux semaines que nous avions décidé de partager le même lit. Nous n'étions pas encore passés à l'étape supérieure car je voulais qu'Octavia soit prête. Avec ce qu'elle avait vécu plus jeune, je voulais que ce soit elle qui décide et qu'elle soit en confiance pour se donner à moi corps et âme.

Mon chaton était en train de dormir paisiblement. Elle était vraiment belle. Je pourrais d'ailleurs passer des heures à la regarder dormir. Chaque jour qui passait, je me rendais compte que j'avais eu de la chance de tomber sur elle. Ma vie n'avait jamais été si heureuse. Il ne manquait plus que ma sœur pour que mon bonheur soit entier.

— Linc ? C'est toi ?

— Rendors toi sofstepa, il est encore tôt.

Je me glissai dans le lit après m'être dévêtu et elle se colla aussitôt contre mon flanc et posa sa tête sur ma poitrine. Ma main se faufila naturellement dans ses longs cheveux que je caressai tendrement.

— Ta nuit s'est bien passée ? marmonna-t-elle la voix pleine de sommeil.

— Oui c'était assez tranquille. Mais je te l'ai dit, il est tôt alors ce n'est pas le moment de discuter.

Elle ronchonna quelques mots incompréhensibles avant de se rendormir. J'embrassai le haut de sa tête avant de me laisser emporter moi-aussi dans le sommeil.

Le réveil fut difficile. Lorsque je travaillais de nuit, c'était toujours compliqué pour moi de ne pas avoir un rythme trop décalé, alors je devais me faire violence pour me réveiller avant le repas du midi. En plus, je n'aimais pas ces réveils car j'étais toujours seul dans le lit. Octavia était une femme d'action et elle ne restait jamais au lit bien longtemps une fois qu'elle était réveillée.

Me sentant seul dans le lit, je m'empressai d'en sortir pour rejoindre celle qui occupait toutes mes pensées. Elle était dans la cuisine, déjà aux fourneaux pour le repas. Je m'approchai d'elle pour l'enlacer par derrière en rabattant mes bras sur son ventre.

— Bonjour chaton, lui murmurai-je à l'oreille avant de l'embrasser derrière celle-ci.

— Bonjour, tu as bien dormi ? me demanda-t-elle en se retournant dans mes bras pour se retrouver face à moi.

— Pas assez et en plus le lit était froid sans toi.

— Arrête de te plaindre, tu sais bien que je ne supporte pas de rester à rien faire. Qu'est-ce que tu veux pour que je me fasse pardonner ?

— Embrasse-moi...

Elle sourit avant de fondre sur mes lèvres. Nos lèvres s'épousaient à la perfection et nos langues ne se fatiguaient jamais de danser entre elles. C'était toujours exceptionnel. Mais la fougue de ce baiser réveilla une partie de mon anatomie. Il fallait que je freine mes ardeurs si je ne voulais pas perdre le contrôle. Octavia dû le sentir puisque ce fut elle qui cessa le baiser.

— Désolée...

— Je te l'ai déjà dit, tu n'as pas à t'excuser. On va à ton rythme. C'est juste que parfois c'est compliqué de maîtriser cette partie de mon corps...

Bien évidemment j'avais envie de découvrir son corps, de pouvoir le toucher, de pouvoir y goûter, de ne pouvoir faire qu'un avec elle. Mais j'étais prêt à attendre le temps qu'il faudrait...

Le porte s'ouvrit avec force pour s'exploser avec fracas contre le mur. Notre bulle avait définitivement éclaté. Nous nous approchâmes de l'entrée pour découvrir Murphy et Finn. Leurs visages étaient légèrement ensanglantés.

— Les gars, qu'est-ce qui vous arrive ?

— On l'a trouvé ! On a trouvé Echo mais elle n'a pas voulu nous croire et elle...

Ils baissèrent la tête tous les deux et j'appréhendais la suite de l'histoire.

— Où est mon frère ? s'inquiéta Octavia.

— Elle l'a kidnappé. Je suis désolé, fit Finn.

*********

Bonjour tout le monde ! J'espère que vous allez bien 😊

Nouveau chapitre avec un POV de Lincoln...Je sais que certains (pour ne pas dire certaine 😜) voulait un POV Lexa mais je ne voulais pas enchainer directement avec la suite de ce qui se passait de son côté 😅

Mais promis, le prochain, c'est un POV Lexa... ou pas 🙄 😂

Je vous souhaite un bon dimanche !

Nestam !

Celia

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