Chapitre 43 - Je vais prendre soin de toi
POV Clarke
Aujourd'hui encore je n'avais pas envie de sortir de mon lit. Quel jour étions-nous d'ailleurs ? Je n'en avais aucune idée. J'avais arrêté de m'en préoccuper depuis un moment. Plus personne ne venait me voir. Je ne le supportais plus. Faire comme si tout allait bien alors que ce n'était pas le cas, c'était devenu bien trop difficile pour moi. Alors j'avais demandé à ce qu'il ne vienne plus. Même s'ils se sentaient rejetés, je ne voulais pas les voir.
La seule personne que je voulais c'était Lexa et elle m'avait abandonnée. Enfin, ce n'était pas de sa faute mais celle de Heda. Elle n'avait pas eu le choix et je devrais m'estimer heureuse de la savoir en vie. Mais ça ne me suffisait pas. J'avais besoin de l'avoir près de moi. C'était peut-être égoïste de penser ça mais sans elle, je ne me sentais plus en sécurité.
La peur ressentie lors de ma rencontre avec le fils Jaha ne m'avait pas quittée depuis mon retour de Polis. Chaque bruit me faisait sursauter. J'avais perdu l'appétit. Mes larmes ne se tarissaient jamais bien longtemps. Le seul réconfort était que je sentais encore un peu l'odeur de Lexa sur son oreiller. Mais j'étais consciente que ça aussi ça allait disparaitre.
Ne disait-on pas que c'était dans l'absence que l'on prenait conscience de l'importance de ce qu'on avait ? Lexa me manquait horriblement. Et plus les jours passaient et plus son absence me faisait souffrir. Anya et Raven avaient pourtant essayé de me raisonner. De me dire que je ne devais pas arrêter de vivre juste parce Lexa avait été contrainte de rejoindre le camp des Natblida. Mais elles ne se rendaient pas compte de l'importance de la brune dans ma vie. La légende n'avait jamais été aussi vraie qu'en ce moment. Sans mon eau, je mourrais à petit feu. Lexa était la lumière dans l'obscurité de mes nuits et de ma vie.
Mais les cauchemars envahissaient de nouveau mon sommeil et mes réveils se faisaient systématiquement en hurlant et avec en prime une crise de panique qui me laissait tétanisée sur le lit. C'était une sensation atroce et extrêmement violent à vivre. Et même si je tentais de repousser mon endormissement le plus longtemps possible, le sommeil finissait toujours par me rattraper malgré moi.
J'apercevais le coucher du soleil depuis ma fenêtre. Je commençais déjà à angoisser de la nuit à venir. J'étais épuisée physiquement et mentalement. J'avais envie que tout s'arrête. J'avais vécu beaucoup trop de choses en peu de temps. Quel être humain normalement constitué pouvait survivre à tout ça ? J'avais parfois du mal à réaliser que ça m'était bien arrivée...
J'entendis des coups retentir contre la porte d'entrée. Qui pouvait bien me déranger ? Tout le monde savait que je voulais rester toute seule. Je ne pris pas la peine de me lever. Qui que ce soit, il finirait par rebrousser chemin, comme à chaque fois. Enfin c'était ce que je pensais jusqu'à ce que le bruit de reconnaissable de ma porte d'entrée me parvienne aux oreilles. Je soufflai en sachant qui c'était. Il n'y avait qu'une seule personne qui osait pénétrer dans cette maison sans mon accord : ma mère.
— Nomon, je t'ai déjà dit que je ne voulais voir personne. Et tu en fais partie...
Elle s'avança dans l'encadrement de la porte de ma chambre et son visage reflétait son inquiétude mais cette fois il y avait quelque chose de différent.
— Ma puce, je sais que tu ne veux pas nous voir. Et je ne vais pas te faire la morale une nouvelle fois. Mais quelqu'un m'a donné ça pour toi et j'ai pensé que tu aimerais l'avoir.
Sa main fouilla dans la poche de son pantalon. Peu importe ce que c'était, l'objet n'était pas très grand puisqu'il demeurait caché dans le creux de sa main. Elle s'approcha de moi avec prudence et une fois qu'elle fut à bonne distance, elle ouvrit sa main. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine. Comment pouvait-elle avoir cet objet ? Il appartenait à Lexa. Lui était-il arrivé quelque chose ?
— Le camp m'a appelé pour soigner un Natblida.
— C'était Lexa ? Est-ce qu'elle va bien ? commençai-je à paniquer.
Je la vis détourner son regard, signe qu'elle essayait de fuir la réponse. Mais je devais savoir.
— Nomon, dis-moi ce qu'elle a ? Je sais que c'est pour elle que tu y as été.
— Elle a...été battue pour indiscipline. Elle a fait un malaise suite à une infection mais j'ai fait ce qu'il fallait et elle devrait vite aller mieux.
— Non, non, non...C'est pas possible...Pas elle...
— Elle s'est réveillée peu de temps après mon arrivée. Elle m'a demandé de tes nouvelles.
Je sentais que ma mère ne voulait pas me donner trop de détails sur son état de santé et qu'elle essayait de changer de sujet. J'étais déçue de ne pas en savoir plus mais tant qu'elle me parlait d'elle, c'était mieux que rien.
— Et tu lui as dit...
— La vérité oui, me coupa-t-elle.
Un petit cri de surprise sortit de ma bouche. Elle n'avait pas fait ça ? Elle n'avait pas osé ? Je ne voulais pas qu'elle sache. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète et que ça l'empêche de se concentrer.
— Pourquoi tu as fait ça ?
— Parce qu'elle s'inquiète pour toi. Elle était prête à déserter le camp pour venir te voir. Elle m'a dit que tu lui manquais. Et surtout que tu ne devais pas te laisser abattre et qu'elle reviendrait. C'est pour ça qu'elle m'a donné ça pour toi. Tu veux bien m'expliquer ?
Je récupérai l'objet entre mes doigts. J'étais très émue de le tenir en main. Je connaissais son importance pour Lexa et savoir qu'elle me l'avait confié me montrait une nouvelle fois que j'avais de la chance d'avoir cette femme dans ma vie.
— C'était un objet qui appartenait à son père. Lexa m'a raconté qu'il était mort sur l'Arche. Sa mère, la chancelière des Skaikru, n'aimait plus son père depuis bien longtemps et juste après qu'il ait été tué, sa mère a ordonné aux gardes de se débarrasser de ses affaires. Lorsque Lexa a eu connaissance de cette information, elle s'est empressée de rejoindre leur logement. Mais ils avaient déjà tout embarqué. Tout sauf ce briquet métallique gravé d'une tête de raton-laveur. C'était son grand-père qui avait gravé le dessin et il l'avait ensuite offert à son père. Pourtant elle m'a dit que son père ne fumait pas. Alors lorsque je lui ai demandé pourquoi son grand-père avait offert un briquet à son fils, elle m'a répondu que son grand-père lui avait dit que si un jour il se retrouvait dans l'obscurité alors il aurait toujours une source de lumière avec lui. Bien évidemment, le briquet ne fonctionne plus depuis bien longtemps. Mais c'est le dernier objet qu'elle a de son père alors elle le garde précieusement. C'était sa lumière, son porte-bonheur et je n'en reviens pas que Lexa me l'ait confié.
— Je suis navrée qu'elle aussi ait perdu son père. Mais c'est une magnifique preuve de confiance qu'elle te porte. Et je peux te l'assurer, elle n'aimerait pas savoir que tu plonges dans les ténèbres... C'est peut-être pour ça qu'elle t'a prêté sa lumière, pour que tu puisses retrouver ton chemin.
Les larmes commencèrent à couler sur mes joues. C'était beaucoup trop d'émotions pour moi. J'étais incapable de les retenir. Il fallait que je la vois.
— Est-ce que tu sais quand se termine sa session ? parvins-je malgré tout à dire.
— Les gardiens m'ont dit qu'il restait moins d'une semaine.
— Et tu penses qu'elle peut y arriver ? Tu penses qu'elle est prête ?
— Je ne sais pas ma puce, mais j'espère qu'elle y parviendra pour toi.
— Si elle devait mourir, je ne m'en sortirai pas Nomon...
Ma mère se rapprocha de moi et elle me prit dans ses bras. Malgré ma réticence à être touchée, ce contact me réconforta légèrement et je serrai ma mère en retour.
— Je sais ma chérie. Lexa est une femme forte, elle saura se battre pour te retrouver. Votre amour va bien au-delà de toutes ses épreuves. Je l'ai bien vu aujourd'hui. Alors si elle se bat pour toi, bats-toi aussi pour elle. Elle n'aimerait pas te voir dans cet état. Il y a plein de gens qui t'aiment et qui n'attendent qu'un signe de ta part pour t'aider à surmonter tes traumatismes.
— Il faut que je te dise quelque chose... Lorsque j'étais à Polis, j'ai rencontré le fils de Heda. Au début, je pensais ne pas le connaître, sauf qu'en fait, je me suis souvenu.
— Je ne comprends pas Clarke.
— A la fête du Praimfaya...j'avais déjà été violée sauf que j'avais été droguée et je ne me souvenais pas ce qui m'était arrivé. Je m'étais réveillé dans une ruelle presque nue. Alors j'ai vite compris mais je n'arrivais pas à me rappeler qui c'était.
— Ai haiheda Klark ! Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? me demanda-t-elle en glissant ses doigts dans mes cheveux.
— Je...j'avais honte. Et c'était trop dur de te le dire. Seules Raven et Octavia savent que j'ai été agressée mais il n'y a que Raven qui connait son identité...Elle m'a sauvé de ses griffes car il était prêt à recommencer...
— Je suis tellement désolée ma chérie, me dit-elle en me serrant encore plus fort dans ses bras.
— Je les vois dans mes cauchemars. Lui et les Maunons, tous ces monstres qui m'ont fait du mal. Il n'y a que Lexa avec qui je me sens pleinement en sécurité. Il faut qu'elle revienne, j'en peux plus, je suis épuisée de revivre cet enfer toutes les nuits...
Je m'effondrai totalement en pleurs dans les bras de ma mère. Même si c'était très difficile de lui avouer ce que j'avais vécu, j'étais soulagée d'un poids. Je savais qu'elle ne pourrait rien faire pour m'éviter mes cauchemars mais j'espérais qu'elle comprendrait dans quel état j'étais en ce moment. Inconsciemment aussi, je serrai fermement le briquet que je tenais entre mes mains.
— Ma puce, tu ne peux pas rester toute seule dans cet état. Est-ce que tu veux venir à la maison ?
— Non ! Je ne peux pas sortir ! C'est...c'est au-dessus de mes forces.
— Alors est-ce que tu serais d'accord pour que je vienne m'installer avec toi ? J'aimerai pouvoir veiller sur toi en attendant que Lexa revienne.
— D'accord...
— Vraiment ?
— Oui. J'ai...j'ai l'impression de devenir folle. Mais juste toi pour le moment. Je ne veux pas voir les autres.
— D'accord ma puce, je ferai comme tu voudras.
Je me décalai dans mon lit pour laisser de la place à ma mère. Bizarrement, maintenant je n'avais plus envie de la lâcher. En plus, elle avait vu Lexa et j'avais l'impression de sentir son odeur. C'était peut-être la raison pour laquelle je l'avais laissée m'étreindre. L'inconscient nous faisait faire des choses étranges parfois.
Ma mère s'installa sur le matelas et elle m'attira dans ses bras. Elle commença à fredonner la berceuse que mon père avait l'habitude de me chanter lorsque j'étais petite. L'espace d'un instant, j'avais la sensation de redevenir une enfant. Et ça me faisait beaucoup de bien. Evidemment, je savais que ça ne serait que temporaire mais mon cerveau était enfin apaisé et je comptais bien en profiter. Sous la douce voix et les caresses de ma mère, je finis par m'endormir paisiblement.
Les cauchemars n'avaient pas disparu à mon plus grand regret mais ils avaient été moins violents que ces derniers jours. Je ne m'étais pas réveillée en hurlant pour une fois depuis bien trop longtemps. Je me sentais un peu plus reposée même s'il me manquait encore de nombreuses heures de sommeil. Je finis par ouvrir les yeux doucement pour m'habituer à la luminosité de la pièce. Ma mère était toujours près de moi et à son visage, je pouvais dire sans trop me tromper qu'elle n'avait pas dormi de la nuit.
— Heya Klark. Tu as bien dormi ?
— Mieux que toi j'ai l'impression. Tu as veillé sur moi toute la nuit ?
— J'ai juste joué mon rôle de Nomon pour mon petit bébé. Tu as été agitée dans ton sommeil mais j'ai réussi à te calmer rapidement à chaque fois.
— Mochof Nomi.
— Je vais aller préparer le petit déjeuner. Tu devrais en profiter pour prendre un bain. Ça te fera du bien ma puce.
J'acquiesçai et suivis son conseil. Je m'étais plutôt laissée aller ces derniers temps et un bon bain ne serait pas de trop. Après plusieurs minutes, ma mère me prévint que c'était prêt. Je sortis du bain, enfilai des vêtements propres et la rejoignis dans ma cuisine. Je n'avais presque pas mangé depuis mon retour de Polis et mon estomac fit savoir son mécontentement.
— J'irai faire quelques achats, tu n'as plus grand-chose à manger. J'irai aussi demander à Jackson de gérer l'infirmerie quelques jours. Je vais prendre soin de toi ma puce. Je te promets que ça va s'arranger.
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Coucou vous ! Pas trop mouillé par la pluie en ce début de semaine pluvieux ?
Bon, comme vous pouvez le voir, Clarke est loin d'être au top de sa forme...Mais elle renoue doucement avec sa mère alors malgré tout c'est plutôt positif, non ?
@mama092002 j'ai finalement choisi aucun objet de ta liste...pourtant il aurait pu y figurer tellement tu as fait de propositions 🤣🤣 Mais j'ai gardé le clin d'oeil du raton-laveur histoire de faire le lien avec le cadeau de ta pote 😉
Pour le prochain chapitre, j'hésite en un POV Lexa ou un POV d'un autre personnage (un Trikru mais je ne sais pas encore lequel) pour parler des Skaikru car ils vivent leur petite vie sur Terre bien trop tranquillement à mon goût... Vous avez une préférence ?
Je vous souhaite une bonne fin de semaine.
Nestam !
Celia
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