POV Clarke

Je venais de terminer une nouvelle journée de travail. J'adorais vraiment être une guérisseuse même si je n'appréciais pas lorsque je devais soigner les guerriers qui revenaient blessés après une bataille. Ça me ramenait toujours de mauvais souvenirs. Cependant, voir mes patients ressortir en meilleur état qu'à leur arrivée, pour la plupart, avait un côté réconfortant. Je me sentais utile pour ce peuple que j'aimais tant.

Je n'avais jamais connu la vie sur Terre avant le Praimfaya. Du moins je n'avais jamais connu personne qui l'avait vécu puisqu'il avait eu lieu il y a deux cents ans. Les anciens étaient tous morts désormais et seules les histoires racontées au coin du feu faisaient perdurer leur mémoire.

Lorsque j'y pensais, je n'arrivais pas à m'imaginer qu'avant, ma Terre avait pu être remplie de béton, de véhicules motorisés, avec de nombreuses forêts défigurées, des milliers d'animaux en voie de disparition et où des milliards de personnes ne cherchaient qu'à obtenir toujours plus peu importe le prix, même si cela était au détriment de leur planète. C'était d'ailleurs ce qui les avait amené à leur perte avec le Praimfaya.

J'aimais la Terre telle qu'elle était aujourd'hui. Bien évidemment, il restait quelques vestiges du passé mais elle était majoritairement remplie d'arbres et de verdure, de lacs et de rivières, d'animaux gambadant dans les forêts ou volant de le ciel bleu. La nature offrait tellement de possibilités que l'on pouvait toujours trouver quelque chose à y faire sans pour autant la détruire.

C'était la tête dans mes pensées que je rejoignis ma mère qui préparait déjà notre repas de ce soir. Nous avions pris l'habitude, depuis que nous n'étions plus que toutes les deux de diner chez l'une ou chez l'autre un jour sur deux. Et ce soir c'était à moi d'aller dans la maison de mon enfance.

— Heya Klark ! Tu as passé une bonne journée ? [Bonjour Clarke]

— Heya Nomon ! Oui ça a été, Octavia est venue faire contrôler ses cicatrices et à mon grand regret je lui ai dit qu'elle était apte pour retourner se battre... [Bonjour maman]

— Je sais que ça ne te plaît pas mais tu as réussi à l'éloigner deux semaines des champs de bataille, c'est toujours mieux que rien. Em don sad in laik gona. Aller, ne pensons plus à ça et passons à table. [Elle a choisi d'être une guerrière]

Ma mère n'avait pas travaillé aujourd'hui et elle en avait profité pour nous préparer un ragout de lapin avec des légumes et c'était un vrai régal. Nous discutions depuis un moment avant que je ne décide de lui fausser compagnie.

— Je vais te laisser, j'ai promis aux autres de faire un petit tour à la taverne ce soir.

— D'accord passe une bonne soirée. Et tu diras à Raven qu'elle a le droit de passer de temps en temps avant qu'elle ne se tue à la tâche. Ai hod yu in Klark. [Je t'aime Clarke]

— Moi aussi Nomon. Et pour Raven, tu la connais, elle doit avoir la tête pleines d'idées en tout genre et elle ne voit certainement pas le temps passer.

Je quittais la maison de ma mère et profitais de la douce chaleur de cette soirée de printemps. L'hiver avait été rude cette année et j'étais contente de ne plus avoir à mourir de froid.

Après quelques minutes de marche, je pénétrai dans la taverne du village. L'établissement était tenu par deux de mes amis, Jasper et Monty. Ils avaient une passion commune : créer de nouvelles boissons alors c'était naturellement qu'ils avaient repris la taverne du vieux Joe lorsqu'il nous quitta l'année dernière.

Je trouvai rapidement mes amis Octavia, Bellamy et Raven dans le fond de la salle et me dirigeai vers eux.

— Ain meijon laik fali hir ! [Ma meilleure amie est enfin ici]

— Heya en ! Y en a qui travaille Raven ! Et puis tu sais bien que je mangeais chez ma mère ce soir. [Bonjour tout le monde]

— Mais je travaille bien plus que vous tous réunis ! Oh comment va Abby ? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu.

— Elle va bien comme d'habitude. Mais tu devrais passer la voir plus souvent, elle m'en a fait la remarque ce soir.

— Elle vient avec nous à la fête du Praimfaya ?

— Je ne sais pas, elle ne m'a pas dit si elle y allait ou non.

— En yu ? demanda Octavia [Et toi]

— Je ne sais pas si j'y serai. Vous savez bien que fêter un événement qui a ôté la vie à des milliards personnes, je trouve ça vraiment déplacé.

— Aller Clarke, ce n'est pas comme si ça se déroulait tous les ans et en plus c'est à Polis, ça nous permettra de voir autre chose qu'ici. Ça fait deux semaines que je suis coincée à TonDc, il faut que je bouge !

— Et puis c'est aussi une manière de rendre hommage à nos ancêtres malgré tout...y a juste qu'on peut se bourrer la gueule et danser à la fin de la journée, ajouta Raven.

— Et puis Heda veut que tous ceux qui le peuvent, viennent. Tu ne vas pas aller à l'encontre de Heda, informa Bellamy.

Je soufflai, sachant très bien que Raven m'y embarquerait par la peau des fesses si je lui disais non. Mais ça ne me plaisait pas. Fêter le Praimfaya comme si c'était un événement joyeux, ça me mettait vraiment mal à l'aise. Je ne savais pas quel commandant avait pu avoir cette idée, mais il n'avait eu aucun respect pour ses ancêtres morts dans cette tragédie planétaire.

— D'accord je viendrai...

— Ouiiii ! T'es la meilleure Blondie ! cria Raven en me sautant dans les bras.

— Raven tu m'étouffes...

— Oh pardon. Et puis qui sait, peut-être que tu vas rencontrer l'amour à la capitale...

— Raven...

— Bah quoi, c'est vrai ça, depuis quand n'es tu pas sortie avec quelqu'un ? Il doit y avoir des toiles d'araignées là-dessous !

Octavia et Bellamy éclatèrent de rire à l'allusion de Raven. Mais elle n'avait pas tort. J'avais bientôt vingt et un an et ma dernière relation datait d'au moins trois ans. Mais pour ma défense je n'étais pas du genre à sauter sur tout ce qui bouge. Ne souhaitant pas m'étaler sur ma vie privée, je préférais changer de sujet.

— Les garçons ne sont pas là au fait ?

— Non Finn et Murphy étaient de garde à l'entrée du village mais ils m'ont dit qu'ils passeraient s'il n'était pas trop tard.

— Kei, ai no don ai op gon suna. Hofli emo laik kei. [OK, je ne les ai pas vu depuis longtemps. J'espère qu'ils vont bien]

— Sha Klark, don get daun, emo laik kei, me confirma Octavia. [Oui Clarke, ne t'inquiètes pas, ils vont bien]

— Tu vas d'ailleurs pouvoir le voir par toi-même puisqu'ils arrivent, ajouta Bellamy.

Je me tournai et en effet mes deux amis arrivaient tous les deux ensemble main dans la main. Quoi ? Ça faisait si longtemps que je ne les avais pas vu ? La dernière fois, Murphy courrait encore après Finn...

Murphy et Finn avaient à peu près la même taille. Cependant, Murphy était un peu plus frêle que mon autre ami. Ils avaient tous les deux les cheveux courts, ce qui permettait à Murphy d'arborer fièrement le tatouage qu'il portait sur une partie de son visage. Marque qui signalait son appartenance à notre clan : le Trikru.

— Heya skwad ! Comment allez-vous ? demanda Murphy. [Salut les gars]

— Salut les garçons, ça me fait plaisir de vous revoir. Mais j'ai l'impression que j'ai raté de nombreux épisodes dans la saga Murfinn. Depuis quand êtes-vous ensemble ?

— Je te rassure Clarke, ça ne fait pas très longtemps. Depuis la dernière bataille en fait, celle où O' a été blessé, indiqua Finn.

— Oui il a enfin succombé à mon charme après que je sois passé pas très loin de la mort. S'il n'avait pas été là, mon sort aurait été bien différent, compléta Murphy avec un regard rempli d'amour et de reconnaissance.

— Oh tu as joué les héros Finn. C'est tellement mignon, même si je déteste toujours autant la violence. Mais je suis vraiment très contente pour vous deux.

Je me levai de ma chaise pour les serrer dans mes bras chacun leur tour. Notre noyau d'amis était au complet et j'étais vraiment heureuse de passer un bon moment avec eux. Ils m'ont beaucoup soutenu à la mort de mon père et sans eux je ne m'en serai certainement pas aussi bien sortie.

La soirée était désormais bien lancée, Raven et Murphy faisaient les pitres comme à leur habitude. C'était à celui qui lancerait la meilleure blague de la soirée. Mais l'ambiance était de ce fait extrêmement détendue et ça me faisait le plus grand bien. Les boissons s'enchaînaient aussi, ce qui ne nous aidait pas à garder notre sérieux. Jasper et Monty nous rejoignaient régulièrement lorsqu'ils n'étaient pas occupés. Et au moins, le temps de cette soirée, nous étions loin des guerres et des blessés.

Les premiers rayons du soleil faisaient leur apparition et je remerciais intérieurement ma mère de m'avoir dit que je pouvais avoir une journée de repos, sinon je ne donnais pas longtemps à mes patients. L'alcool m'était monté à la tête et je n'avais plus qu'une envie : dormir.

— Les amis, je crois qu'il est temps pour nous de rentrer. En tous cas, moi je file. On se voit dans deux jours pour le départ !

— Je peux venir dormir chez toi Clarke ? Tu habites pas loin et je n'ai pas le courage d'aller jusque chez moi, au risque que je m'endorme en pleine rue...

— Pas de problème Rae, tu sais bien que ma maison est aussi ta maison.

Nous saluions nos amis avant de nous diriger doucement mais sûrement, compte tenu de notre état, vers chez moi. Le village était encore relativement désert et heureusement car pour une guérisseuse, déambuler de la sorte, ce n'était pas donner une très bonne image de ma personne. Il nous fallut quelques minutes pour atteindre ma maison et on ne s'attarda pas avant de se glisser dans le lit. Comme à notre habitude, l'une de nous était dans les bras de l'autre. Cette fois-ci, c'était Raven qui avait pris place dans les miens.

— Tu sais Clarke...je suis vraiment contente que tu viennes avec nous à Polis. Je sais que tu n'aimes pas cette fête et je ne l'aime pas beaucoup plus que toi malgré ce que j'ai pu dire, mais je suis heureuse de pouvoir passer du temps avec toi. Avec nos tâches respectives on ne se voit plus autant qu'avant je trouve et tu me manques...

Raven était...Raven, avec son petit grain de folie et son côté exubérante mais elle pouvait, comme maintenant, être extrêmement sérieuse et laisser parler son cœur. Et ça arrivait souvent lorsqu'elle avait abusé de la boisson. Mais elle avait raison, nos travails nous prenaient beaucoup de temps. Raven était une touche à tout. Elle était à la fois forgeronne, menuisière et même parfois bâtisseuse. Elle aimait utiliser son savoir et ses mains pour se rendre utile pour les autres. Mais de ce fait elle passait de nombreux heures à travailler.

— Tu me manques aussi Rae. Et je suis contente qu'on puisse passer trois jours ensemble.

— Je t'aime Clarke.

— Je t'aime aussi Raven.

Toutes les deux nous avions une relation particulière qui allait bien au-delà de l'amitié. Les aléas de la vie nous avaient extrêmement rapprochées et nous nous considérions comme des sœurs. Raven avait perdu ses parents très tôt. Son père, un marchand, avait choisi de rejoindre le clan des Azgeda alors qu'elle n'avait que cinq ans. Il avait rencontré une femme lors d'une expédition commerciale à la capitale et il avait décidé de la suivre en laissant femme et enfant derrière lui sans se retourner. Sa mère avait fini par se laisser mourir de chagrin, n'ayant jamais su se remettre du départ de son mari. Elle était décédée lorsque Raven avait dix ans. C'était donc tout naturellement que ma mère l'avait recueilli à la maison alors que nous étions nous-même en deuil. La mort de nos proches nous avait liés à tout jamais...

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Bonjour à tous ! J'espère que vous avez passé une bonne semaine !

Voilà un nouveau chapitre avec un POV de Clarke. La base des histoires de nos deux protagonistes préférés se mettent doucement en place et j'espère que vous appréciez toujours cette fancfiction...

Comme pour les autres chapitres, n'hésitez pas à voter et laisser un commentaire :)

Si vous avez aussi des suggestions, je prend aussi ^^

Je vous dis à la semaine prochaine pour repartir dans l'Espace avec Lexa !

Celia