POV Clarke

Ma mère venait de terminer de bander mon poignet. Elle avait fait son travail sans dire un mot et moi, j'avais pris sur moi pour ne pas la repousser une nouvelle fois sous le contact de ses doigts même si c'était extrêmement difficile. Je me détestais d'être comme ça avec elle mais c'était plus fort que moi. Seule Lexa ne me répugnait pas au plus haut point. J'espérais d'ailleurs qu'elle reviendrait rapidement. Comme pouvait le démontrer la crise que je venais d'avoir, seule sa présence parvenait à apaiser mes plus sombres pensées. Je ne comprenais d'ailleurs pas vraiment pourquoi elle avait ce pouvoir sur moi. Etait-ce parce que j'avais des sentiments pour elle et qu'elle semblait en avoir aussi pour moi ? Comment pouvait-elle ressentir cela après les horreurs que j'avais endurées ? Je n'étais plus qu'une femme qui avait été souillée, humiliée et brisée de toutes les manières possibles. Je ne pouvais pas croire que cette femme puisse avoir des sentiments pour moi. Ou alors était-ce seulement de la pitié ? Je lui avais sauvé la vie à son arrivée alors se sentait-elle redevable ? Lorsqu'elle prendra conscience qu'elle ne peut pas me sauver, m'abandonnera-t-elle ? Je ne méritais pas son soutien et encore moins son amour mais je n'avais pas la force de la repousser. Il le faudrait pourtant car tout ce que j'allais parvenir à faire allait être de l'embarquer avec moi dans la profondeur de mes ténèbres. Une larme se mit à dévaler ma joue mais je ne fis rien pour l'arrêter. De toute façon ça ne servait à rien.

— Ai fyucha, weron yu groun au ? [Ma chérie, où as-tu mal ?]

J'avais complétement oublié la présence de ma mère. Je reconnectai avec la réalité pour remarquer l'inquiétude dans son regard. Malheureusement, elle n'avait pas les moyens de guérir cette blessure.

— Ai tombom... ba yu nou fis em op...non nou fis em op... [Mon cœur...mais tu ne peux pas le soigner...Personne ne le peux...]

Elle commença à faire un mouvement vers moi mais elle s'y résigna au dernier moment. J'avais pleinement conscience qu'elle souhaitait me prendre dans ses bras comme lorsque j'étais une petite fille et que j'avais besoin de réconfort mais pour le moment c'était au-dessus de mes forces.

— Yu gaf taim in ba yu na fis op. Ai swega yu klin. [Tu as besoin de temps mais tu guériras. Je te le promets.]

J'hochai les épaules pour lui montrer que j'en avais que faire de ses paroles. Je savais très bien que je ne pourrais jamais guérir de ce que j'avais subi. Chacun des actes de ces monstres étaient gravés dans ma tête et même parfois sur ma chair. Comment pourrais-je guérir de mes angoisses, de mes crises de panique ? Seule Lexa y parvenait, sauf qu'elle ne serait pas près de moi tout le temps. La preuve, elle était déjà partie deux fois depuis mon réveil.

Des coups furent portés à la porte m'évitant de poursuivre cette conversation. J'espérai que c'était Lexa. Ma mère autorisa l'entrée de la personne et je fus déçue de ne trouver que Raven.

— Heya Klark, heya Abi.

— Heya Reivon. Ai kom yu of. Ai kom daun gontaim. [Bonjour Raven. Je vais vous laisser. Je reviens plus tard]

Ma mère partit sans un mot de plus et je ne savais pas si j'en étais soulagée ou non. Cependant je n'eus pas le temps d'y réfléchir puisque Raven s'approcha de moi.

— Comment tu te sens ? Non, ne répond pas, ma question est stupide. C'est évident que tu ne vas pas bien. Je n'aurai pas dû venir te voir. Tu n'as pas besoin d'une nana complètement déjantée parce que ça fait trois jours qu'elle panique comme une folle à l'idée de te perdre. Et t'avais pas besoin de savoir ça, tu vas te sentir encore plus mal. Mais je suis débile, c'est pas possible !

Je voyais sans difficulté à quel point ma meilleure amie avait été touchée par ma disparition. Le fait qu'elle parle sans s'arrêter et qu'elle parle sans réfléchir à ses mots en était la preuve. Elle réagissait toujours de cette manière lorsqu'elle était angoissée.

— Raven ! Calme-toi et respire. Je sais que tu paniques mais pour le moment je ne peux pas te prendre dans mes bras comme je le fais d'habitude, alors s'il te plait, prends sur toi.

Je la vis fermer les yeux et respirer profondément. Après quelques secondes, elle rouvrit les yeux et elle semblait moins tendue.

— Désolée. Tu sais bien comment je suis...mais comme toujours tu parviens à me calmer. Mais pourquoi tu ne peux pas me prendre dans tes bras ?

— Parce que...je ne supporte plus qu'on me touche...avouai-je honteuse.

— Oh... Est-ce qu'ils t'ont... ? s'inquiéta-t-elle.

— Ils m'ont fait bien pire et je n'ai pas vraiment envie d'en parler.

— D'accord excuse-moi.

Raven qui d'habitude était toujours joyeuse et enjouée était complétement éteinte. Je n'avais pas eu l'occasion de la voir souvent dans cet état de tristesse. Et c'était à cause de moi si elle avait perdu son sourire. Encore une fois je blessais une personne que j'aimais.

Un silence pesant s'installa dans la pièce. Aucune de nous ne savait quoi dire. Je remarquai sans mal la tristesse et le désarroi sur le visage de ma meilleure amie. Elle qui avait habituellement toujours quelque chose à dire était devenue muette.

— Je suis désolée Raven.

— Pourquoi tu t'excuses ? Tu n'as rien fait de mal...

— Parce que je vois très bien que tu es inquiète et c'est à cause de moi. Si je n'avais pas quitté le village...

— Clarke, ce n'est pas ta faute. Je ne t'en veux pas. Si je suis inquiète, c'est parce que j'ai eu peur de te perdre. Tu sais que je n'ai plus que toi. Tu es ma famille Clarke. J'ai déjà perdu ma mère. Mon père est aux abonnés absents depuis bien trop longtemps. Mais si je t'avais perdue, je ne sais pas comment j'aurai pu m'en sortir. Tu comptes pour moi et je pensais que tu savais que tu pouvais me parler en cas de besoin. Après tout, on a toujours fonctionné comme ça, non ? Alors pourquoi tu n'es pas venue me voir ? Pourquoi tu as pris ce risque ?

Elle avait entièrement raison. En temps d'ordinaire, lorsque j'avais un problème, quel qu'il soit, je savais que je pouvais compter sur elle. Mais depuis l'arrivée de Lexa, j'avais l'impression que nous nous éloignions toutes les deux et je ne comprenais pas pourquoi.

Je ne répondis pas à ses questions car je ne savais pas quoi lui dire. Elle s'installa sur le lit tout en gardant une distance raisonnable. Elle amorça un geste vers moi avant de se raviser et de souffler. Je savais que cette distance lui faisait mal mais tout comme pour ma mère je n'étais pas capable d'aller au-delà du dégoût que j'éprouvais. Je baissai la tête embarrassée de lui faire vivre ça.

— Je sais que bien souvent je te charrie car je suis comme ça, tu le sais. Mais je peux aussi être sérieuse lorsqu'il le faut. Je vais te poser une question, juste une. Tu n'es pas obligée de me répondre si tu n'en as pas envie mais je veux que tu saches que peu importe ta réponse tu resteras toujours la même et que ça ne changera rien entre nous. Est-ce que c'est à cause de ce que tu ressens pour Lexa ?

Je relevai la tête de surprise, abasourdie qu'elle ait vu juste. Comment était-ce possible ? Mon regard tomba dans le sien et ce que je pus y lire me réchauffa le cœur. Il n'y avait pas de moqueries, pas de jugement, juste de l'amour. Je sentis un poids en moins sur mon cœur. Etait-ce la raison qui m'avait empêchée d'aller lui parler ? Avais-je eu peur de sa réaction si elle savait que j'étais attirée par Lexa ?

— Elle me plaît, avouai-je en hochant la tête et en sentant mes joues chauffer.

— C'est une super nouvelle ça !

— Mais elle a une copine sur l'Arche. Enfin c'est ce que je pensais avant que je sorte du village. Elle m'avait rejeté après qu'on se soit embrassée. J'étais perdue dans mes sentiments et blessée de sa réaction.

— Pourquoi tu n'es pas venue me voir ? Tu sais que j'aime les femmes alors j'aurai pu comprendre.

— J'étais effrayée Raven. C'est la première fois que je ressens quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un. Je la connais à peine pourtant ! Comment c'est possible ?

— Anya m'a parlé que chez eux ça s'appelle le coup de foudre. Je n'ai pas bien compris pourquoi ce que venait faire la foudre dans cette histoire, mais d'après elle c'est une bonne chose.

— Tu parles de Lexa et moi avec Anya ?

— Je ne devrai peut-être pas te le dire mais Lexa était extrêmement inquiète pendant ta disparition. Alors nous parlions de vous car nous ne comprenions pas sa réaction jusqu'à ce qu'elle décide de remuer ciel et terre pour te retrouver.

— Ma mère a raconté à Lexa la légende de Hiton kom woda en graun et Lexa m'a dit qu'elle voulait être mon eau...

— Alors ça veut dire qu'Anya avait raison. Lexa a aussi des sentiments pour toi. C'est une très bonne chose. Tu vas avoir besoin de soutien pour aller de l'avant alors laisse la jouer ce rôle pour toi.

— J'ai peur de ne pas réussir à m'en sortir...

La porte s'ouvrit d'un seul coup pour laisser apparaître une Anya anxieuse et essoufflée. Je pressentis que ce qu'elle allait me dire n'allait pas me plaire.

— Désolée de vous déranger les filles mais je viens de croiser Bellamy... Il vient de me dire que Heda a ordonné que Lexa soit envoyée à Polis immédiatement. Je pensais la trouver ici...

— Elle devait passer à la maison pour me ramener des vêtements. Elle ne devrait plus tarder à revenir.

Une nouvelle personne entra dans la chambre. Cette fois, c'était ma mère et elle portait dans une de ses mains un sac que je reconnaissais parfaitement comme étant celui de Lexa.

— Ma chérie, Murphy m'a donné ce sac pour toi.

— Murphy ? Où est-elle ? Nomon tel ai op weron em ste... paniquai-je. [Maman, dis-moi où elle est...]

— Moba Klark...em odi rou au [Je suis désolée Clarke...elle est déjà partie]

Non, non, non, ce n'était pas possible. On venait à peine de se retrouver. Mon cœur était en train de tomber dans un gouffre sans fin et la peur prenait possession de tout mon être. Le tremblement de mes mains était visible par tous et j'étais incapable de le contrôler. J'attrapai sans aucune délicatesse le sac de Lexa pour en sortir de quoi me vêtir. Je ne faisais pas attention à la présence de ma mère, Raven ou Anya dans la pièce. Je ne faisais pas attention non plus aux douleurs de mon corps. Cependant ce fût Raven qui interrompit mes mouvements.

— Qu'est-ce que tu fais Clarke ?

— Il faut que j'y aille. Je ne peux pas la laisser toute seule. C'est à cause de moi si Heda l'a appelée à Polis.

— Clarke tu n'es pas en état d'y aller. Tu tiens à peine sur tes jambes, me fit remarquer ma mère.

J'avais fini de m'habiller, faisant fi des remarques de ma mère. Il était hors de question que je laisse Lexa seule contre Heda.

— Tu as entendu ce que je t'ai dit ?

— J'ai très bien entendu Nomon mais je dois y aller. Lexa a tout risqué pour moi en faisant descendre l'Arche et je refuse qu'elle pâtisse de mes erreurs. Alors soit j'y vais seule, soit vous m'accompagnez mais je vais à Polis.

J'étais déterminée comme jamais et c'était pourquoi je sortis de la pièce sans me retourner. Je devais prendre un cheval car j'étais tout de même consciente de ne pas être en état d'y aller à pied. Je me dirigeai donc vers l'écurie du village pour y trouver une monture.

— Attend nous ! cria-t-on derrière moi.

En me retournant, je découvris Raven, Anya et Lincoln. J'avais un peu de mal à voir un homme près de moi mais je devais faire la part des choses, c'était le jumeau de Lexa et il avait tout autant le droit que moi d'être inquiet pour sa sœur.

Ils se hâtèrent de prendre deux autres chevaux. Lincoln grimpa sur l'un des deux et les filles grimpèrent sur l'autre. Raven n'avait jamais été une grande cavalière et même si Anya et Lincoln avaient rejoint la Terre depuis peu, ils se débrouillaient bien mieux qu'elle.

— En route, il faut que nous les rattrapons avant qu'ils arrivent à Polis ! 

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Hey ! Me revoilà ! Merci d'avoir patienter sagement en attendant mon retour. 🤗

Mon père est sorti de l'hôpital donc c'est une excellente nouvelle. La route est encore longue avant de complétement s'en remettre mais un pas à la fois et ça ira bien.

J'espère que de votre côté les deux semaines écoulées se sont bien passées.

Je voulais aussi vous remercier pour votre soutien que ce soit par les votes ou par les petits mots que vous m'avez laissé. (J'ai supprimé le chapitre qui n'en n'était pas un)

Alors c'est reparti pour cette fic Clexa et je vous dis donc à ce weekend (peut-être pas dimanche si je vais voir mon père mais le chapitre sera posté entre samedi et lundi 😉)

Bonne fin de semaine.

Nestam ! 

Celia

PS: je n'avais aucune idée de titre pour ce chapitre et je le trouve vraiment mauvais alors si vous avez des idées, n'hésitez pas à les partager ^^