Chapitre 27 - Besoin de repos !
POV Lexa
Trois jours ! Trois jours que Clarke et Marcus m'avaient embarquée dans leurs entraînements intensifs. Apprentissage de la langue avec Clarke, apprentissage de l'histoire du clan et de la Terre avec Marcus, entraînements intensifs avec Octavia qui avait été mise dans la confidence. Mes journées étaient plus que chargées. Réveil à l'aube, petit-déjeuner rapide avant de commencer avec la matinée avec Marcus puis déjeuner avec tout le monde avant d'enchainer avec Octavia qui m'apprenait le maniement des armes et le combat au corps à corps jusqu'à l'épuisement, diner avec Clarke pendant qu'elle m'apprenait le Trigedasleng jusqu'à l'heure du coucher. Je n'avais pas une minute à moi et cela depuis trois jours déjà ! Je n'allais jamais tenir sur la durée si je continuais sur ce rythme infernal.
J'étais en train de m'endormir à moitié pendant le diner alors que Clarke essayait en vain de m'apprendre les bases de la langue mais ce soir rien ne voulait rentrer dans mon cerveau qui ne demandait qu'une seule chose : dormir !
— Allez Lexa, concentre-toi !
— Je suis crevée Clarke... Ça fait trois jours que vous vous acharnez sur moi chacun votre tour. Mon corps et mon esprit ne sont pas habitués à une telle intensité. On peut faire une pause et reprendre demain ?
— Je sais que tu es fatiguée mais tu sais que c'est important.
— J'ai compris Clarke mais là je n'en peux plus ! Alors je vais aller dormir et tu vas me laisser faire sans m'en empêcher !
J'étais tellement fatiguée que j'avais une humeur de chien. Je me levai de ma chaise sans un mot de plus pour me diriger vers la chambre de Clarke. Une fois à l'intérieur, je me déshabillai pour enfiler une tenue plus confortable et me glissai enfin sous la couverture. Mon corps se détendit presque instantanément et j'avais l'impression qu'il me remerciait de lui offrir un peu de repos.
Cependant, malgré ma fatigue je n'arrivais pas à m'endormir et je savais très bien pourquoi. Il manquait quelqu'un sur cette place froide du lit. J'avais pris l'habitude, en très peu de temps, de dormir avec Clarke. J'avais un sentiment de sécurité et d'apaisement lorsqu'elle était près de moi.
J'entendis du bruit dans la maison, Clarke semblait s'acharner à faire la vaisselle mais compte tenu des sons que je percevais, elle n'était pas du tout détendue. J'avais conscience que mon apprentissage était primordial pour elle mais pourquoi cela lui tenait tant à cœur ? On ne se connaissait pourtant pas depuis plus d'une semaine. Un plat se fracassa sol, du moins c'était ce que j'imaginais vu le bruit. Je me décidai alors de la rejoindre pour comprendre ce qui lui arrivait.
En pénétrant dans la cuisine, mon hypothèse fut confirmée lorsque je vis Clarke agenouillée sur le sol en train de ramasser les morceaux éparpillés.
— Skrish ! Jok ! [Merde ! Putain !]
— Clarke, tu vas bien ? m'apeurai-je.
— Je me suis coupée.
— Ne bouge pas, je vais chercher ce qu'il faut.
J'accourrai dans la salle d'eau pour attraper une serviette propre et mon matériel de premier secours de l'Arche. Je retournai auprès de Clarke qui s'était assise autour de la table de la cuisine. Je mis un récipient d'eau à chauffer rapidement et m'installa sur la chaise à côté de la blonde. Je trempai la serviette dans l'eau chaude pour effacer le sang qui s'était répandu sur sa paume de main, ce qui me laissa découvrir une coupure de quelques centimètres dans le creux de sa main.
— Tu ne t'es pas ratée. Pourquoi tu étais autant énervée ? J'entendais la vaisselle claquer depuis la chambre. Si c'est de ma faute, je suis désolée...
— Non tu n'y es pour rien et désolée de t'avoir empêché de dormir et de te pousser à bout. Je sais que je t'en demande beaucoup, certainement trop même mais je veux vraiment que tu aies tes chances. Pourquoi fallait-il que tu sois une Natblida ? Je ne supporterai pas de te perdre toi aussi...
— Moi aussi ? Tu...tu veux en parler ? me risquai-je sans savoir si c'était vraiment une bonne idée.
— Il y a environ trois ans, Marcus a dû déclarer une Natblida au conseil. Une petite fille de huit ans pleine de vie. Elle a rejoint le camp avec d'autres Natblida mais elle n'était pas la seule Trikru. Elle a donc dû se battre contre d'autres jeunes mais son entraînement n'avait pas été assez poussé. Ça faisait des années que le village n'avait pas eu de Natblida alors peut-être que nous n'étions pas prêts nous aussi. D'après les responsables du camp, elle est la première à avoir succombé, les autres étaient beaucoup plus forts. Elle s'appelait Charlotte...
Pendant son récit, j'avais désinfecté la plaie et elle n'avait pas bronché, bien trop prise dans ses souvenirs. J'avais ensuite bandé sa main afin de la protéger d'une infection. Une fois terminée, mon regard s'était perdu dans celui de la blonde, ses yeux étaient horriblement tristes et les larmes qui menaçaient de couler prouvait que ça l'avait beaucoup affecté.
— C'est horrible ! Je suis désolée Clarke. J'ai l'impression qu'elle comptait beaucoup pour toi.
— Je la considérai comme...comme ma petite sœur. C'est...c'était la fille de Marcus...
Ses larmes quittèrent ses yeux pour rouler sur ses joues. Je comprenais mieux maintenant pourquoi elle tenait autant à ce que je sois prête. Elle avait déjà perdu une personne à qui elle tenait énormément. Cela voulait-il dire qu'elle tenait à moi aussi ?
— Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ? Ça m'aurait permis de comprendre la situation et je ne t'aurai pas rejeté comme je l'ai fait tout à l'heure.
— Toute les personnes qui me sont chères finissent par m'abandonner... Je ne veux pas te perdre toi aussi, je ne le supporterai pas, murmura la blonde.
Je caressai sa joue de mon pouce pour chasser les larmes de Clarke. La peur pouvait se lire dans ses yeux. Nos visages s'étaient rapprochés au point que nos fronts soient l'un contre l'autre. Nous n'avions jamais été si proche en dehors de nos réveils enchevêtrées l'une sur l'autre.
— Tu ne me perdras pas Clarke. Ai laik Leksa kom Trikru en ai na laik Heda. Même si je ne comprends pas encore tout ce que devenir Heda signifie. Je vais me battre. Je te le promets. [Je suis Lexa de Trikru et je serai Heda]
Sans que je n'aie le temps de réagir, je sentis les lèvres se déposer sur les miennes. Ce n'était qu'une simple caresse mais mon cœur venait de s'emballer comme jamais. Cependant, je ne pouvais pas. Même si j'en mourrai d'envie, il y avait Costia et je ne pouvais pas lui faire ça. Certes notre relation était en suspend et en questionnement mais je n'étais pas le genre de fille à profiter de la distance pour aller voir ailleurs. C'était donc avec un certain regret que je repoussais Clarke.
— On ne peut pas Clarke... Tu sais que...
— Pardon, je n'aurai pas dû. On ferait mieux d'aller dormir, m'interrompit-elle.
Elle se leva aussitôt et partit dans sa chambre pendant que je rangeais rapidement le bazar qu'il restait dans la cuisine. Mon cœur n'arrivait pas à se calmer dans ma poitrine et je gardais la sensation de ses lèvres sur les miennes même si cet échange fut bref. Une fois terminée, je rejoignis la chambre. Clarke était allongée de son côté du lit mais me tournait le dos. Je préférai ne rien dire et m'installa à ma place. La fatigue finit par m'emporter enfin...
Je me réveillai tranquillement avec une sensation de manque et je compris rapidement pourquoi. Clarke n'était plus dans le lit et sa place était glaciale, ce qui prouvait qu'elle s'était levée depuis longtemps. Mon cœur se serra douloureusement à ce constat. J'espérai que ce baiser ne gâcherait pas notre relation. Je me levai à mon tour, passant par la salle d'eau et en arrivant dans la cuisine, je me rendis compte que la maison était vide. Clarke était déjà partie.
— Est-ce que j'ai vraiment tout fait foirer... ? soupirai-je.
J'avalai un morceau rapidement et rejoignis Marcus qui m'attendait sur la place du village comme chaque matin depuis quatre jours maintenant.
— Heya Leksa !
— Heya Markus !
— Tu vas bien ?
Je n'avais pas vraiment envie de parler alors j'hochais simplement des épaules. Marcus ne m'en tint pas rigueur et il n'insista pas. Nous partîmes en direction d'un monument que j'avais déjà remarqué auparavant mais que je n'avais jamais pris le temps d'observer réellement.
— Ce que tu as devant toi c'est le monument Memen kom Heda, Mémoire des Heda. C'est un monument du souvenir. Il recense la lignée des Heda ayant gouverné sur Terre. Est-ce que tu sais lire Lexa ?
— Oui nous apprenons la lecture sur l'Arche.
— Alors lis ce qu'il y a d'inscrit.
— Wamplei Heda nou ste eno sef stoda brana fik.
— Ta prononciation s'est grandement améliorée en quelques leçons. As-tu une idée de ce que cela signifie ?
— Pas la moindre...
— Cela veut dire : La mort de Heda n'est pas la fin mais le début d'une nouvelle histoire. Comprends-tu le sens de cette phrase ?
— Ça veut dire que même si Heda meurt, il y aura un nouveau Heda pour continuer. Qu'il ne faut pas avoir peur de mourir car la mort n'est pas la fin. Notre héritage perdurera au travers des personnes qui restent.
— Tu es bien plus sage que je le pensais. Tu vois tous les noms qui sont inscrits sont ceux de tous les Heda à avoir régné sur cette planète. Et aucun d'entre eux n'a été oublié malgré les années. On se souvient d'eux pour les bonnes comme pour les mauvaises actions mais quoiqu'il arrive ils sont toujours près de nous.
— Si je compte bien alors, le Heda actuel est le douzième depuis l'apocalypse.
— C'est bien ça et aujourd'hui notre travail à Clarke, Octavia et moi, c'est que tu deviennes le treizième Heda. Je ne te connais pas vraiment Lexa mais je connais Clarke comme si elle était ma propre fille. Et si elle a décidé de se donner corps et âme dans ton entrainement c'est qu'elle a su voir quelque chose en toi. Elle pense que tu peux devenir le nouveau Heda et après trois sessions avec toi, je le pense aussi, même si ça semble complétement fou vu que tu viens du ciel. Les trois piliers d'un Heda sont : la sagesse, la compassion et la force. Et tu as tout ça en toi Lexa.
En l'entendant parler de fille, je repensais à Charlotte et au fait qu'il avait perdu son enfant si jeune. Si par miracle je parvenais à devenir Heda, cette histoire de camp serait une des premières choses que je changerai. Personne ne devrait pleurer son enfant à cause d'une règle ou d'une loi si inhumaine.
Nous marchions désormais dans les rues du village. Personne ne parlait mais une obsession me tournait en tête. Je ne savais pas si c'était une bonne idée d'en parler mais je ressentais le besoin de lui dire.
— Marcus ? Je...Clarke m'a...hésitai-je.
— Elle t'a parlé de Charlotte j'imagine. C'est d'elle que tu veux parler ? me demanda-t-il avec un léger sourire.
— Euh...oui. Je voulais juste te dire que j'étais désolée que tu aies perdu ta fille de cette façon et surtout je voulais te remercier de prendre part à mon apprentissage. En sachant ce que tu as vécu, j'imagine que ce n'est pas une chose facile pour toi.
— Je te remercie et oui ce n'est pas facile mais si Charlotte avait encore été là, je sais qu'elle aurait voulu que je t'aide. Elle adorait Clarke plus que tout et elle aurait été prête à tout pour elle, même du haut de son jeune âge. Je regrette qu'elle n'ait pas eu le temps de vivre plus longtemps pour te rencontrer, je pense que vous vous seriez bien entendues toutes les deux.
— J'ai l'impression que Clarke n'a pas encore fait réellement son deuil. Ou alors c'est la situation qui fait remonter des choses en elle mais hier soir elle était tellement énervée qu'elle en a cassé un plat. J'étais fatiguée et je ne voulais que dormir et elle l'a mal pris.
— Elle tient à toi, c'est pour ça qu'elle a réagi comme ça. Elle a déjà perdu trop de proches pour son âge... Mais j'irai lui parler pour que tu puisses au moins avoir une journée de repos tous les deux jours car si tu t'épuises tu ne seras pas efficace et tout le monde perdra son temps.
— J'avoue qu'un peu de repos ne serait pas de refus. Je n'ai jamais été autant stimulée de ma vie et j'avoue que j'ai du mal à suivre la cadence.
Le silence revint à nouveau et bizarrement il n'avait rien de pesant. Je profitais alors pour observer le village et la manière de vivre de ses habitants. J'avais parfois l'impression de voir une scène du Moyen-Age comme j'avais pu les voir dans les livres sur l'Arche. Le manque d'électricité était une raison à cela mais étonnamment ça ne semblait déranger personne. Pourtant il restait des vestiges d'avant l'apocalypse mais peut-être qu'ils ignoraient leurs utilités.
— Lexa ! Lexa ! J'ai réussi ! Ça fonctionne !
Je me tournai dans tous les sens à la recherche de la personne qui m'appelait et je vis rapidement Raven qui arrivait près de moi en courant. Elle s'arrêta à ma hauteur toute essoufflée.
— Ce que tu m'as donné, ça fait des bruits bizarres mais Anya dit que c'est parce que ça fonctionne !
Oh mon dieu ! Raven avait enfin réparé la radio ! J'allais enfin pouvoir leur dire que la Terre était viable et qu'ils allaient pouvoir survivre. Mon regard croisa Marcus et d'un seul coup je me mis à douter. Etait-ce vraiment une bonne idée de faire débarquer tout un nouveau clan sur cette planète ?
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Hello ! Comment allez-vous aujourd'hui ?
Pour une fois je poste plus tôt dans la journée afin que vous puissiez profiter de votre dimanche pour lire ce nouveau chapitre :D
Alors ce premier baiser ? Qu'en pensez vous ? Bon ce n'est qu'un premier rapprochement alors forcément il ne pouvais pas y avoir une grande effusion sachant que Lexa n'est pas vraiment libre... Mais il faut bien un début à tout ^^
Je vous souhaite de passer un bon dimanche et je vous dis à mercredi pour un nouveau chapitre !
Celia
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