POV Clarke

Le début d'après-midi pointait le bout de son nez et il était grand temps que je rentre. Lexa avait déjà bien assez passé de temps toute seule à la maison. Je m'arrêtai en chemin pour faire quelques emplettes pour le repas. Nous étions deux désormais, il fallait alors se fournir en conséquence. J'achetais des œufs, de la farine et quelques légumes secs. Ne sachant pas les goûts de Lexa, ça ferait l'affaire pour le moment. En arrivant sur le chemin de ma maison, je remarquai la porte d'entrée ouverte. Ai haiheda ! Qu'avait-elle encore fait ? Je pressai le pas pour arriver dans l'encadrement. Lexa était assise dans le salon avec les mains en l'air. En effet, devant elle se trouvait une personne que je connaissais parfaitement.

— Nomon, baisse ce couteau.

Ma mère se retourna et elle sembla soulagée, bien qu'inquiète de la présence de Lexa.

— Klark, chon em bilaik ? [Clarke, qui est-ce ?]

— Calme toi, je vais t'expliquer et ne parles pas en Trig s'il-te-plaît, Lexa ne le comprend pas.

Je m'avançai jusqu'à la cuisine pour déposer mes achats et je revins m'installer dans le salon.

— Clarke veux-tu bien m'expliquer ce qui se passe ?!

Je n'avais pas vraiment le choix...J'ignorai la raison de sa présence mais maintenant qu'elle avait vu Lexa, je lui devais des explications.

— Nomon, voici Lexa.

— Lexa, je te présente ma mère Abby.

Les joues de Lexa s'empourprèrent légèrement. J'imaginais assez facilement qu'elle ne s'attendait pas à rencontrer ma mère de cette façon. Cependant elle se détendit un peu, comprenant qu'elle ne faisait pas face à un ennemi. Je me tournai alors vers ma mère qui était toujours perdue en revanche. Je ne savais pas par quoi commencer, comment lui expliquer que Lexa et ses amis arrivaient de l'espace. Elle allait me prendre pour une folle...

— Clarke...j'attends. Est-ce que cette fille a un rapport avec le fait que tu sois bizarre depuis quelques jours ?

— En quelque sorte...

— Clarke, est-ce que tu veux que je lui explique ?

— Vous, je ne vous ai pas sonné, c'est à ma fille que je parle.

Lexa leva à nouveau les bras en gage de paix et elle me regarda d'un air désolé. C'était plutôt moi qui devrais l'être. Je lui avais dit qu'elle ne risquait rien et elle venait de tomber nez à nez avec une inconnue...

Je me tournai à nouveau vers ma mère et après avoir soufflé un bon coup, je lui racontai toute l'histoire en n'omettant aucune information. Plus mon récit avançait et plus elle devenait blême. C'était certain elle allait dire que j'étais folle...

— Klark, yu ste koken ?

— Non Nomon, je ne suis pas folle ! Et ne parles pas Tri, je te l'ai déjà dit, soupirai-je.

— C'est pour ça que tu voulais voir Marcus ?

— Oui, il est le chef du village et je ne voulais pas imposer la présence de Lexa et ses amis sans l'en avoir informé auparavant. Malheureusement il y a eu un incident qui fait qu'ils sont déjà dans le village.

— Ses amis où sont-ils ?

— Anya est chez Raven et Lincoln chez Bellamy.

— Tu es consciente que si jamais ça avait été quelqu'un d'autre que moi, cette jeune fille serait probablement emprisonnée ou pire.

— Je sais mais je n'avais pas le choix. Je n'allais pas les laisser à leur sort dans la forêt. Tu sais que ce n'est pas un endroit sûr. Et tu me connais, je déteste abandonner les gens qui ont besoin d'aide.

— Ta bonté te tueras un jour Clarke...

— Mais d'ailleurs, pourquoi es-tu là ? Nous n'avions pas prévu de nous voir aujourd'hui.

— Je venais te dire que Marcus allait rentrer demain au village.

— Enfin ! Mais attends...comment tu le sais ?

Le visage de ma mère pris une teinte qui ne laissait aucun doute sur les pensées qui devait l'assaillir en ce moment. Ma mère et Marcus avaient-ils une relation ?

— Ne me dis pas que toi et...

— Ce n'est pas le moment de discuter de ça. Je dois aller travailler et ton amie ne semble pas très à l'aise de ma présence. Alors bonne journée Clarke.

Ma mère, après avoir salué Lexa de la tête, se précipita vers la sortie. J'avais l'impression de voir une adolescente prise la main dans le sac. Mais elle ne pourrait pas échapper à cette discussion éternellement, c'était une certitude ! Je reportais mon attention sur Lexa qui n'avait toujours pas bougé.

— Je suis désolée pour ça... Je n'avais pas imaginé que ma mère débarquerait aujourd'hui.

— Ce n'est pas ta faute Clarke. Mais je crois que je n'ai jamais autant eu peur de ma vie. Elle était vraiment menaçante avant que tu arrives et elle me parlait dans votre langue donc je ne comprenais rien, ce qui m'ajoutait de l'anxiété, en plus elle avait son poignard pointé vers moi. Heureusement que tu es arrivée...

— Respire Lex...euh Lexa pardon. Ma mère est du genre surprotectrice comme tu as pu le remarquer, mais elle ne t'aurait pas attaqué. Elle aurait juste appelé les gardes.

— Alors j'ai eu de la chance que tu arrives avant...

Je sentais que ce qu'elle venait de vivre l'effrayait encore alors je décidai de changer de sujet le temps qu'elle se remette de ses émotions. Nous aurons bien assez de temps pour en reparler.

— Tu as mangé ce midi ?

— Pas vraiment...je ne sais pas cuisiner et je ne connais pas trop les aliments d'ici. J'ai juste avalé une de mes rations mais je ne te cacherai pas que ce n'est pas très nourrissant et c'est surtout pas très bon, grimaça-t-elle.

— Ok alors suis moi, on va se faire un truc rapide.

Je l'embarquai dans la cuisine, allumai le bois du fourneau pour y déposer une casserole remplie d'eau. En attendant qu'elle chauffe, je sortis des tomates pour les couper en morceaux.

— Tu vois ça c'est un fruit qu'on appelle tomate mais il faut savoir qu'on le mange comme un légume. Oui je sais c'est bizarre.

— Pourquoi c'est un fruit si on le mange comme un légume ?

— Vas savoir qui a eu cette idée, répondis-je en hochant des épaules. Mais c'est comme ça. Et toi, tu mangeais quoi dans l'Espace ?

— Du soja sous toutes ses formes. C'est la seule chose qui poussait.

— Effectivement ce n'était pas très varié...

— Donc tout ce que je pourrai manger sur Terre sera forcément meilleur.

L'eau de la casserole était à ébullition et j'y mis du riz à cuire. Lexa me regardait faire et elle semblait subjuguée par ce qu'elle voyait. Nous avions la chance d'avoir une réelle diversité dans les aliments et je prenais toujours plaisir à les cuisiner. Après une dizaine de minutes, j'ajoutai trois œufs dans la casserole pour qu'ils cuisent également. Je projetais de faire une salade de riz avec des œufs et des tomates.

— On pourra manger bientôt. Tu peux te charger de mettre la table le temps que je termine.

— Pas de problème Clarke.

Je remarquais que le comportement de Lexa avait vraiment changé par rapport à la veille. Ça me faisait extrêmement plaisir de la voir comme ça, elle semblait presque heureuse d'être là. La cohabitation allait me sembler moins contraignante et c'était une très bonne chose. Le riz et les œufs avaient fini de cuire. J'ôtai les coquilles des œufs avant de les couper et de mélanger l'ensemble des aliments dans un saladier. J'assaisonnai avec un peu d'herbes aromatiques, de l'huile et du vinaigre et le tour était joué ! Je servis nos assiettes et je pris place en face de Lexa.

— Bon appétit !

— Merci à toi aussi. Comment on dit bon appétit dans ta langue ?

— Choj op os ! Ce n'est pas la traduction littérale de bon appétit mais ça signifie : manges bien !

— Choj op os Klark !

Je sentis un millier de fourmillements envahir mon corps à l'entente de ses mots. Elle prononçait parfaitement mon prénom en Trig et pourtant c'était la première fois qu'elle le disait...

— Mochof Leksa...lui souris-je.

L'ambiance était parfaitement détendue, nous discutions de tout et de rien comme si nous avions toujours été amies. Elle me félicita même pour le repas qu'elle trouvait délicieux. J'ignorais pourquoi Lexa avait subitement changé de comportement mais je n'allais pas m'en plaindre. Je préférai largement cette version de Lexa à celle froide et sans cœur.

Après le repas, nous nous étions installées dans le salon pour continuer nos discussions. Elle m'en apprenait un peu plus sur le style de vie de l'Arche. Je remarquais qu'hormis Lincoln et Anya, elle ne parlait de personne d'autre. N'avait-elle pas d'amis ? Ou s'était-il passé quelque chose pour que ça en arrive là ? Toutefois, je gardais ces questions personnelles pour moi, je ne voulais pas qu'elle se renferme à nouveau.

— Au fait Clarke, c'est qui ce Marcus dont parlait ta mère ?

— Comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est le chef du village à qui je dois parler.

— Oh...et tu penses qu'il sera compréhensif ? Je n'ai pas particulièrement envie de terminer en prison et encore moins de mourir...

— Je le connais depuis toujours, c'était le meilleur ami de mon père. Et même si certains peuvent lui reprocher certaines décisions, il a toujours fait ce qui était le plus juste pour les habitants de ce village. Alors je ne peux pas te dire quelle sera sa réponse mais j'ai bon espoir pour qu'ils vous accueillent parmi nous.

— J'espère... Venir sur Terre était mon plus grand rêve tu sais ? Et je n'ai pas envie qu'il se transforme en cauchemar.

— Ne t'en fais pas, je mettrai toutes les chances de votre côté.

— Mochof Klark...ça veut bien dire merci ? Sinon je suis ridicule.

Je partis dans un fou rire et la tête qu'elle faisait n'aider pas à me calmer. Je pouvais lire la panique dans ses yeux et c'était encore plus hilarant. Néanmoins je mettais fin à son calvaire en la rassurant sur ses mots.

— C'est pas sympa de se moquer !

— Pardon mais si tu avais vu ta tête ! C'était vraiment à mourir de rire...

— Et toi alors c'est quoi ton plus grand rêve ?

Mon sourire se fana immédiatement. Mon plus grand rêve était actuellement irréalisable si je ne me voilais pas la face... Mon cœur se serra en y pensant.

— C'est quelque chose qui ne se réalisera jamais malheureusement...

— On ne sait jamais, moi aussi je pensais que le mien était impossible et pourtant je suis ici...

— La paix... J'aimerai que ce monde soit en paix. Trop de personnes souffrent ou ont souffert à cause des guerres...

— C'est un beau rêve Clarke... Et promets-moi de ne jamais l'abandonner, il faut juste que tu continues d'y croire et je suis certaine qu'il finira par se réaliser...

— Je vais essayer...

Une larme coula sur ma joue. Parler de ça me faisait toujours penser à mon père qui ne méritait pas de mourir de cette manière.

— Pardon Clarke, je ne voulais pas...

— Ne t'en fait pas ce n'est rien, juste un peu de nostalgie.

— Tu veux en parler ?

— Pas vraiment non...

Des coups contre la porte se firent entendre et nous stoppâmes notre conversation. J'indiquais à Lexa de se cacher dans la chambre et une fois certaine de sa sécurité, j'allais ouvrir.

— Ce n'est pas possible ! Qui a eu cette idée ?! Je ne peux même pas être tranquille chez moi ?!

— Calme toi Octavia. Pourquoi tu te mets dans un état pareil ?

— Pourquoi ? Tu oses me demander pourquoi ? Parce que Lincoln vit chez moi en ce moment et que personne n'a jugé bon de me demander mon avis !

A l'entente du prénom de son frère, Lexa sortit de sa cachette. Elle semblait inquiète de la colère de mon amie.

— Tu ne lui as rien fait j'espère ? demanda Lexa.

— Pour qui tu me prends ? Je ne suis pas une sauvage quand même. Dès que je l'ai vu, je suis directement venue ici pour me plaindre...

— Octavia...je comprends parfaitement tes craintes, mais Lincoln est gentil, tu devrais vraiment apprendre à le connaître...la raisonnai-je.

Elle souffla avant de se laisser tomber sur le canapé et de prendre sa tête entre ses mains. Je ne comprenais vraiment pas sa réaction.

— Octavia...qu'est-ce que tu ne nous dis pas ?

— Je...je crois...je crois qu'il me plaît...et je flippe à mort...

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Bonjour tout le monde, j'espère que vous allez bien !

Voilà un nouveau chapitre. Alors vous aviez deviné qui avait débarqué chez Clarke sans prévenir ?

Normalement prochain chapitre dimanche si tout va bien.

N'oubliez pas de voter et commenter, ça fait extrêmement plaisir de recevoir des notifications qui me montrent votre intérêt à mon histoire ^^

Bonne fin de semaine.

Celia