Chapitre 19 - Prisonnière malgré moi


POV Lexa

Clarke venait de sortir de sa chambre en rogne. Elle avait raison...depuis la veille je ne faisais que la contredire. C'était la seule manière que j'avais trouvé pour la garder éloignée de moi. Pourquoi l'éloigner de moi ? La raison était simple...elle me plaisait. Je ne la connaissais pas depuis longtemps mais pourtant elle possédait ce que j'aimais chez une femme : sa gentillesse, sa générosité, son ouverture d'esprit et bien d'autres encore. Et en plus de tout cela, elle était magnifique... Ses yeux bleus, sa chevelure dorée, ses formes généreuses... Mais je n'avais pas le droit de me laisser aller car il y avait Costia, même si elle était loin de moi, je n'étais pas le genre de femme qui trompait l'autre, même si nous n'étions pas réellement de nouveau en couple. Je n'avais pas le droit de lui faire ça. Alors j'avais tout fait pour m'éloigner de Clarke...mais il avait fallu que je ne sais qui pourchasse ses amis pour me retrouver enfermée avec elle en tête-à-tête. A croire qu'une puissance supérieure aimait me torturer plus que nécessaire.

Je fis un tour dans la chambre de Clarke pour découvrir un peu son univers. J'avais l'impression de pénétrer son intimité mais après tout, c'était elle qui m'avait laissé dans sa chambre. Un grand lit, recouvert de couvertures et de peaux de bêtes, trônait en son centre contre un des murs, sur celui de droite se trouvait une table qui semblait servir de bureau et contre le dernier mur se trouvait une grande armoire. La chambre était plutôt simple hormis les murs qui étaient couverts de dessins. Certains étaient des paysages, d'autres des portraits. L'artiste n'avait pas signé ses chefs-d'œuvre mais vu le matériel sur le bureau, je pouvais parier que Clarke en était l'auteure et son talent était indéniable.

Je finis par m'installer sur le lit confortablement et un sentiment d'apaisement m'enveloppa. J'avais l'impression d'être à la maison et pourtant j'en étais bien loin...de toute manière je n'avais plus de maison depuis bien longtemps. Je repensais alors aux derniers mots de Lincoln et Anya avant leur départ. "Sois gentille avec elle Lexie" ou encore "Arrêtes de faire ta tête de mule". Ils avaient raison, je ne pouvais plus être aussi désagréable avec Clarke. Elle avait déjà tellement fait pour nous, pour moi.

Anya m'avait parlé de la radio pendant la route nous menant ici. Malheureusement cette dernière était hors service mais Lincoln espérait que quelqu'un pourrait la bricoler. J'espérais sincèrement que ça serait le cas. Il fallait que l'Arche sache que la Terre était habitable. Il fallait que j'empêche la chancelière d'envoyer des adolescents à la dérive et surtout Costia. Elle me manquait terriblement et toute trace de colère à son encontre avait disparue. J'avais aimé cette femme et je me rendais compte en étant loin d'elle que je n'avais jamais cessé de l'aimer malgré ce qu'elle avait fait.

J'ignorais depuis combien de temps j'étais dans mes pensées mais des cris se firent entendre en provenance du salon. Je me précipitai auprès de Clarke qui semblait avoir des problèmes. En arrivant je remarquai que la blonde dormait toujours mais les traits marqués sur son visage ainsi que ses larmes me laissaient penser qu'elle ne faisait pas un rêve agréable.

— Beja...No...Swega of...No...

— Clarke, réveilles toi ! Tu fais un cauchemar.

— Nou dula dison, beja...

Je ne comprenais pas ce qu'elle disait mais il fallait que je la sorte de sa terreur. Les mots n'étant pas suffisants, je décidais de caresser sa joue mais ça ne me semblait pas être une bonne idée puisqu'elle se débattait dans le canapé.

— Clarke, réveilles toi. C'est Lexa.

— NOOOOOO !

Son cri me glaça le sang. De quoi pouvait-elle rêver pour souffrir autant ? Elle se réveilla en sursaut et je pouvais lire la panique dans ses beaux yeux bleus. Elle semblait encore être dans le monde des rêves, il fallait que je la ramène parmi nous. Je posais alors ma main sur son avant-bras, espérant qu'elle réagisse.

— Nou toch op !

Elle était apeurée et ça me faisait mal au cœur de ne rien pouvoir faire pour l'aider. Voyant son regard insistant sur ma main, j'imaginais sans mal qu'elle ne voulait pas que je la touche alors à contre cœur, j'ôtai ma main de son bras. Sa respiration commençait enfin à se calmer et elle semblait enfin revenir dans le monde réel. Cependant, je n'eus pas le temps de dire quoique ce soit qu'elle se leva du canapé pour s'enfuir dans la salle d'eau. Je la suivis mais me retrouva rapidement avec une porte close. Je l'entendais pleurer derrière celle-ci.

— Clarke ouvre la porte, tu ne peux pas rester comme ça.

— Laisse-moi tranquille, réussit-elle à dire entre deux sanglots.

Je soufflai mais me résignais à lui laisser un peu d'espace et d'intimité. Je retournai dans la chambre de la blonde et m'assieds sur le lit. Cependant mon envie de dormir avait définitivement disparue maintenant. Des dizaines de questions se bousculaient désormais dans ma tête. De quoi avait-elle rêvé ? Qu'est-ce qui pouvait la mettre dans un état pareil ? Lui était-il arrivé quelque chose ? Tellement d'interrogations auxquelles je n'avais aucune réponse. Au fond de moi, j'espérais que ça ne soit rien de grave mais j'avais des difficultés à me convaincre moi-même vu sa réaction.

Après de très longues minutes sans l'entendre sortir, je décidai de m'assurer qu'elle allait bien. Devant la salle d'eau, plus aucun bruit ne se faisait entendre. J'ouvrai alors la porte délicatement et ce que je vis me serra le cœur. Clarke s'était endormie à même le sol, le visage marqué par les larmes. Sans réfléchir, je passai mon bras dans le creux de ses genoux et entourai son buste de l'autre pour la porter jusqu'à sa chambre. Je la déposai doucement sur le lit et la couvris avec une couverture. En voulant me dégager, elle m'agrippa de sorte à ce que je ne puisse plus me relever. Je me glissai alors à ses côtés et elle s'installa tout contre moi.

La sentir si proche de moi me faisait me sentir en sécurité et à la vue de son visage détendu, ça semblait être de même pour mon hôte. Je dégageai une mèche de cheveux qui lui barrait le visage. Sa peau était douce sous mes doigts et je la sentis frissonner.

— Lexa...

Mon cœur rata un battement, je voyais parfaitement qu'elle dormait alors rêvait-elle de moi ? Pourquoi ? Comment ? Je commençais légèrement à paniquer intérieurement. J'essayais de la garder à distance mais finalement elle aussi cherchait ce rapprochement ? Je ne devais pas me faire de film, il y avait Costia. J'aimais Costia et ça ne pouvait pas en être autrement. Toutefois, l'heure plus que tardive aidant, je finis tout de même par m'endormir avec Clarke dans mes bras.

Le chant des oiseaux me sortit de mon sommeil. J'avais l'impression d'avoir dormi dans un cocon tout doux et je me sentais bien plus reposée que je ne l'avais jamais été. D'ailleurs je remarquai que je ne ressentais aucune douleur, comme si mes blessures n'avaient jamais existé. C'était très étrange mais je n'allais certainement pas m'en plaindre. En tournant la tête je remarquais que Clarke n'avait pas bougé mais ce qui était important c'était qu'elle était apaisée.

Après l'avoir observé pendant de longues minutes en freinant mon envie de passer mes doigts dans ses cheveux, elle se réveilla enfin et lorsqu'elle prit conscience de sa position, ses joues se mirent à rougir intensément. Je dû lui expliquer comment elle avait atterri dans son lit, tout comme le fait que j'avais pu la porter sans difficulté. Elle semblait gênée mais reconnaissante également que je puisse avoir fait ça pour elle.

— Tu te sens mieux ? Tu veux en parler ?

— Ça va mieux mais je n'ai pas particulièrement envie d'en parler.

Clarke se leva directement et quitta la chambre sans rien ajouter de plus. Je pouvais comprendre qu'elle ne veuille pas me parler, je n'avais pas été des plus conciliante ces derniers temps. Je la rejoignis dans la cuisine où elle s'affairait à préparer le petit déjeuner. La voir ainsi me semblait étrangement naturel comme si c'était une évidence que je sois assise dans cette cuisine avec Clarke. Aucune de nous ne parlait mais pour autant le silence n'était pas pesant. Une fois qu'elle eut terminée, elle déposa quelques crêpes ainsi qu'une tasse fumante qui semblait être du thé.

— Je dois travailler aujourd'hui, tu vas donc devoir rester toute seule. Je suis désolée que ça doive se passer comme ça mais pour le moment tu ne dois pas sortir. Le chef du village n'est pas là et tant que je ne lui aurais pas parlé, c'est bien trop dangereux pour toi et tes amis d'être dehors.

— Ne t'en fais pas Clarke, je comprends. Je trouverai bien de quoi m'occuper en attendant ton retour. Et merci pour tout ce que tu fais pour nous. J'ai conscience de ne pas avoir été des plus sympathiques dernièrement mais sans toi et tes amis, qui sait ce que nous serions devenus. Alors merci Clarke, vraiment.

Elle sembla étonnée de mes paroles mais pourtant elles étaient sincères. Je ne pouvais pas nier que sans elle, je serai certainement morte et Lincoln et Anya auraient pu être kidnappé par les Maunons ou par un autre clan bien moins accueillant. Même si je ne devais pas céder et la garder loin de moi, je n'avais aucune raison d'être méchante comme j'avais pu l'être.

Après le petit-déjeuner, délicieux de surcroît, elle se prépara pour partir travailler. Quand elle sortit de la salle d'eau, j'eus mon souffle coupé. Elle avait revêtu une superbe robe bleue, moulant parfaitement ses formes. Ses cheveux, encore légèrement humides lui tombaient sur ses épaules. Elle était magnifique et je prenais conscience à cet instant que la garder loin de moi allait être bien plus compliqué que je ne le pensais...

— Lexa, tu m'écoutes ?

— Quoi ? Pardon...

— Je te disais que je devrais rentrer en début d'après-midi en principe donc tu n'auras pas trop longtemps à attendre.

— Ne t'en fais pas, je vais m'en sortir.

— Très bien, dans ce cas je te dis à tout à l'heure, je file. Et surtout fais comme chez toi !

Je la saluai d'un hochement de tête et elle sortit de la maison. Me voilà seule, dans un environnement totalement inconnu mais après tout elle avait dit de faire comme chez moi alors je fis le tour de chaque pièce de la maison avant d'aller me débarbouiller. En entrant dans la salle d'eau, les effluves du parfum de Clarke m'enivrèrent immédiatement. En plus d'être belle, elle sentait incroyablement bon. A croire que tout était réuni pour me faire flancher.

— Bon sang Lexa, reprends-toi ! Costia t'attend et tu l'aimes ! T'as pas le droit de lui faire ça.

J'étais en train de devenir dingue pour en arriver à me parler à moi-même. C'était vraiment du grand n'importe quoi ! Je me lavai rapidement pour sortir le plus vite possible de cette pièce. Une fois sortie je me sentais un peu mieux et moins chamboulée. Je retournai dans la chambre pour prendre la pilule de Nyko même si je ne savais toujours pas à quoi ça servait mais ça n'avait pas l'air de me faire de mal en tous cas.

J'avais passé plusieurs heures à errer dans la maison. J'en avais profité pour faire un peu de sport histoire de me maintenir en forme. Pour autant je n'avais pas trop forcé, la douleur avait peut-être disparu, je restais tout de même blessée. Le reste du temps je n'avais fait que tourner en rond, attendant impatiemment le retour de Clarke. J'espérais que Lincoln et Anya allaient bien de leur côté et qu'ils supportaient mieux que moi le fait d'être enfermés. J'avais tellement rêvé de descendre sur Terre et malgré notre arrivée ici, j'avais l'impression de demeurer prisonnière puisque j'avais interdiction de sortir. Toutefois je comprenais bien les risques mais ça n'en était pas moins frustrant. L'ouverture de la porte d'entrée me fit sortir de mes pensées.

— Klark, ai's hir !

Je me figeai instantanément en voyant que ce n'était pas Clarke. Il était trop tard pour que j'aille me cacher puisque la personne qui venait d'entrer me fixait droit dans les yeux. Son regard laissait transparaître la crainte mais surtout l'inquiétude.

— Chon yu bilaik ? Hakom yu kamp raun hir ? Weron Klark kamp raun ?

Je ne comprenais rien à ce que disait cette femme et le poignard qu'elle tenait dans les mains me faisait bien comprendre qu'il ne fallait pas que je fasse un geste de travers. Bon sang, où était Clarke quand on avait besoin d'elle ?

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Hello la compagnie ! 

Voilà un nouveau chapitre qui reprend quelques éléments du chapitre précédent mais je trouvais ça intéressant de voir aussi les réactions et ressentis de Lexa.

Qu'en avez-vous pensé ?

J'ai aussi volontairement pas traduit les passages en Trig car je voulais vraiment me mettre dans la peau de Lexa (sachant que certains ont été traduit dans le chapitre d'avant)... Mais si vous voulez la traduction, laissez un commentaire sur la phrase correspondante et je vous répondrai ;)

Je ne vous embête pas plus longtemps et vous souhaite une bonne fin de journée et vous dit à mercredi !

Celia

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