POV Clarke

Après avoir consolé Octavia du mieux que je pouvais, nous prîmes la route pour rentrer au village. Je n'étais pas une grande amatrice des marches de nuit mais je n'avais pas le choix. Octavia devait rentrer absolument compte tenu de son état et de sa non volonté à rester au refuge, tandis que moi je devais travailler demain donc autant être sur place plutôt que de devoir faire le chemin demain matin.

Le trajet se fit en silence, chacune perdue dans ses pensées. Je n'arrivais pas à croire qu'Octavia s'était faite violée alors qu'elle n'avait que quinze ans à l'époque. Mais aujourd'hui, je ne pouvais que comprendre son mal-être puisque je le vivais aussi. En revanche, ce qui me faisait peur c'était qu'après toutes ces années, elle était toujours autant touchée. Cela voulait-il dire que moi aussi je devrai vivre avec cette blessure éternellement ? J'espérais que non, car le poids sur mon cœur était bien trop douloureux à supporter...

Les trois heures de marche passèrent malgré tout assez rapidement et les premières maisons apparaissaient à l'horizon. J'avais hâte d'être au chaud car la nuit était plutôt fraîche ces temps-ci. Cependant, je décidais de passer le reste de la nuit auprès de mon amie. Je ne voulais pas la laisser seule après ses dernières révélations et je l'informais de ma décision.

— Mochof Klark. [Merci Clarke]

— Tu n'as pas à me remercier, c'est tout à fait normal.

Nous arrivâmes quelques minutes plus tard devant la petite maison que partageais la fratrie Blake. Elle n'était pas très luxueuse mais c'était la seule maison qu'ils avaient trouvée lorsqu'ils avaient décidé de quitter la maison familiale. Cette dernière leur rappelait bien trop de souvenirs qui étaient devenus douloureux avec le temps. Octavia pénétra chez elle et l'intérieur ne payait pas de mine puisqu'il n'y avait que le strict nécessaire. Mais ils avaient appris à faire avec, Bellamy et Octavia n'avaient pas les moyens d'avoir plus de toute façon. Mais leur richesse n'était pas d'avoir des meubles ou même une belle maison, non. Leur richesse était de pouvoir compter l'un sur l'autre. Ils n'étaient plus que tous les deux depuis un moment maintenant. Le père de Bellamy avait disparu lorsqu'il était enfant, celui d'Octavia le jour de son enlèvement et leur mère avait sombré dans la folie. Décidant quelques mois après le retour d'Octavia de se venger des Maunons pour tout le mal qu'ils avaient fait. Mais elle n'était jamais revenue de son expédition suicidaire...

La fatigue se faisait ressentir alors nous décidâmes d'aller nous coucher directement. Dans la chambre d'Octavia il n'y avait qu'un grand lit mais ce ne serait pas la première fois que nous le partagions. Il nous arrivait même parfois de le partager à trois avec Raven lors de nos soirées entre filles.

Après m'être changée, je me glissais sous les couvertures en attendant l'arrivée de mon amie qui se changeait aussi. A peine installé à mes côtés, j'ouvrais mes bras pour qu'elle vienne s'y installer. Notre rapprochement n'avait aucune ambiguïté, mais nous agissions souvent de cette façon lorsque l'une de nous avait un coup de moins bien. A défaut de pouvoir faire plus, nous trouvions un semblant de sécurité dans les bras de l'autre.

— Reshop Okteivia. [Bonne nuit Octavia]

— Reshop Klark.

La nuit de la brune ne fût pas de tout repos. En effet, elle bougea beaucoup, certainement aux prises de ses cauchemars où même mes bras ne suffisaient pas. Cependant à notre réveil, je n'en fis pas la remarque pour ne pas l'embarrasser davantage. De toute façon, mes nuits aussi étaient compliquées depuis la fête et les insomnies m'empêchaient de dormir plus que quelques heures.

— Heya, tu veux un petit déjeuner ? me demanda-t-elle en s'étirant longuement dans le lit.

— Ne t'embête pas, de toute façon j'ai pas vraiment le temps. Il faut que je repasse chez moi me changer avant d'aller travailler et je préfère ne pas arriver trop tard, j'ai promis à ma mère que je serai là aujourd'hui. Tu es de garde aujourd'hui ?

— Oui mais je reste au village normalement.

— Ça te dit de manger avec Raven ce midi ?

— Pas de problème. En plus avec toute cette histoire, elle doit devenir dingue de ne pas avoir de réponses à ses questions... On pourra lui raconter ce que les autres nous ont dit.

— Ouais...

Je ne montrai aucun enthousiasme dans mon acquiescement car depuis notre départ la veille je n'avais pas vraiment repensé à eux. Ou plutôt je n'avais pas repensé à elle. Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle avait réagi de cette façon. Il m'avait semblé que le courant passait plutôt bien entre nous pourtant. Je soupirais avant de sortir du lit et de passer mes vêtements de la veille.

— Ça va Clarke ?

— Oui, oui, ne t'inquiètes pas. Aller je file. On se rejoint à l'atelier de Raven à l'heure du déjeuner.

Elle confirma le rendez-vous et je quittais sa demeure pour aller rapidement jusqu'à chez moi. J'enfilais une nouvelle tenue avant d'attraper un fruit qui me servirait de petit déjeuner et une fois avalé, je filais jusqu'à la maison de soins.

— Heya nomi [Bonjour maman]

— Heya Klark. Contente de voir que tu es toujours vivante...

— Maman... Ne sois pas fâchée, je t'ai promis que je t'expliquerai tout dès que je le pourrai et je le ferai mais ce n'est pas encore le moment. D'ailleurs, sais-tu si Marcus est au village aujourd'hui ou demain ?

— Il m'a dit qu'il partait ce matin pour une réunion importante avec les autres chefs de villages. Alors dans ces cas-là tu sais qu'on ne sait jamais quand il revient. Mais pourquoi veux-tu voir Marcus ? Tu as un problème ?

— Je ne pense pas que ce soit un problème pour le moment mais avant que ça le devienne je préfèrerai lui en parler un minimum...mais ça attendra qu'il revienne du coup. Néanmoins si tu le vois avant moi, tu peux lui dire que je le cherche ?

— J'imagine que je ne peux pas te poser de questions à ce sujet...mais oui je lui en parlerai à son retour.

La matinée fût relativement calme. Les conflits entre clans semblaient ne pas encore avoir repris, ce qui faisait que nous n'avions que des petits bobos ou des personnes malades à soigner. Cependant être occupée m'empêcha de penser à autre chose que mon travail. Mon estomac grogna et je compris que c'était l'heure pour moi d'aller déjeuner.

Après avoir prévenu ma mère, je me dirigeai tranquillement vers l'atelier de ma meilleure amie qui ne se trouvait pas très loin. En m'approchant un peu plus j'eus confirmation que Raven était présente. En effet, elle était plutôt du genre à être bruyante...

— Chit ! Jok ! [Merde ! Putain !]

— Bonjour à toi aussi Raven...

— Oh heya Klark ! Désolée pour l'accueil mais cette pièce ne veut pas se fixer ! Mais bon si tu es là, ça veut dire que je vais devoir prendre une pause. D'ailleurs pourquoi tu es là ?

— J'ai proposé à Octavia que l'on mange toutes les trois. Elle n'est pas en grande forme.

— Oh...Qu'est-ce qu'il lui arrive ?

— Désolée mais ce n'est pas à moi de te le dire mais fais-moi confiance elle a besoin de notre soutien. D'ailleurs la voilà ! Salut O' !

— Salut Raven, rebonjour Clarke.

Le visage d'Octavia était fatigué et dénué de sentiment. Elle n'était pas du genre à être très expressive mais là c'était encore plus flagrant. Elle allait mal et elle n'arrivait même pas à le cacher.

— Ça fait un moment que je ne vous avais pas vu les filles, comment vous allez ?

— Ça va. On va manger ?

Octavia semblait vouloir détourner le sujet et mon ventre grogna une nouvelle fois faisant s'esclaffer Raven.

— Je crois que Clarke t'a donné la réponse. Aller, venez, je vous invite dans mon humble demeure. Heureusement que j'ai toujours mon garde-manger rempli !

— Qu'est-ce que tu deviendrais si tu n'avais pas de bouffe d'ailleurs ?

— Je me transformerais en une Raven Reyes toute desséchée...

Nous nous retrouvâmes toutes les trois à table avec un excellent ragoût de cerf, des légumes et des pommes de terre. Lorsque l'on disait que Raven excellait dans tout, c'était vraiment dans tous les domaines, même la cuisine ! Les discussions allaient bon train, tout du moins entre Raven et moi. Octavia restait silencieuse de son côté. Et Raven étant ce qu'elle était, décida de mettre les pieds dans le plat...

— Bon Octavia, je sais que ça ne va pas, Clarke me l'a dit sans me donner la raison. Alors si tu veux en parler, tu sais qu'on est là pour toi.

— C'est gentil mais il n'y a rien à en dire...

— O'...

—Clarke stop. Les Maunons m'ont violé, c'est un fait mais il n'y a rien que vous puissiez faire. De toute façon ça sert à rien, vous ne pouvez pas comprendre...Alors fin de l'histoire.

Raven fût choquée par cette annonce plus qu'impromptue mais rapidement son regard se posa sur moi, certainement pour savoir comment je me sentais après les dernières paroles de notre amie. Mon cœur me semblait encore plus écrasé que d'habitude et je sentais les larmes monter. Raven dû voir ma détresse dans mes yeux puisqu'elle attrapa ma main. Son geste poussa Octavia à me regarder aussi.

— Les filles ça veut dire quoi ça ? Clarke pourquoi tu tires cette tête ?

— O'...commença Raven sans vraiment savoir quoi dire.

— Je sais ce que tu vis Octavia parce que je...On m'a agressé pendant la célébration du Praimfaya.

— Qui ? Dis-moi qui est le responsable Clarke !

Elle se leva d'un bon, pleine de rage et prête à bondir sur mon agresseur. Et moi je n'étais plus capable de parler. J'en avais marre de revivre cette soirée alors que je n'avais toujours aucun souvenir. Essayer de me rappeler était épuisant et c'était d'ailleurs la raison de mes courtes nuits. Malgré cela, je ne pouvais pas laisser mon amie dans l'ignorance alors je lui racontais ce que je savais...

— Ai haiheda Klark...Je suis tellement désolée. Mais tu ne sais vraiment pas qui c'est ?

— Je te l'ai dit je n'ai aucun souvenir concret de toute la soirée. Et pourtant ce n'est pas faute d'essayer de me souvenir mais pour le moment il n'y a rien qui me revient. Alors je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé avant, surtout en ayant appris que tu avais déjà vécu une horreur pareille. Mais je sais ce que tu ressens parce que je vis la même chose.

Octavia se rapprocha de moi et me pris dans ses bras pour un câlin auquel s'ajouta rapidement Raven.

— Vous allez vous en sortir les filles et les responsables finiront par payer. Et quand vous serez prête vous en parlerez aux autres pour qu'eux aussi puissent vous aider. Vous n'êtes pas toutes seules. Nous sommes une famille et dans une famille on se serre les coudes dans toutes les épreuves. Ai hod yo in gada. [Je vous aime les filles]

Octavia et moi répondîmes d'une seule voix que nous l'aimions aussi. Et, même si bien souvent elle avait toujours un mot pour nous faire rire, elle savait également faire preuve de sérieux de temps en temps et pour le coup, elle avait raison, nous n'étions pas seules pour traverser nos traumatismes. Cependant, pour ma part, le chemin allait être long car je ne savais toujours pas comment j'allais pouvoir me souvenir.

— Et sinon nos extraterrestres ne se sont pas encore transformés en monstres géants ? Ils n'ont pas d'antenne sur leur tête ?

Après un fou rire général qui nous fît le plus grand bien, merci Raven, je lui racontais leur condition de vie dans l'Espace, leur fonctionnement, leur nombre. Je récitais presque mot pour mot ce qu'ils nous avaient dit la veille. A la fin de mon récit, Raven semblait choquée.

— Mais...mais pourquoi je n'étais pas avec vous ? J'ai plein de questions à leur poser maintenant !

— Je pense y retourner dans deux jours, si tu veux tu pourras m'accompagner.

Raven me sauta dans les bras. J'avais l'impression de lui avoir offert le plus beau des cadeaux. Bien évidemment elle s'empressa de me confirmer sa venue.

En attendant, chacune de nous repartit à ses occupations. Toutefois, contrairement à la matinée, mon après-midi fût beaucoup plus compliqué pour que je reste concentrée puisque les discussions de la pause déjeuner ne cessaient de raisonner dans ma tête. J'espérais que des solutions seraient trouvés rapidement, aussi bien pour moi que pour nos trois nouveaux amis...

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Bonsoir tout le monde ! J'espère que vous allez bien !

Chapitre du soir aujourd'hui car je l'ai écris dans l'après-midi pour ne pas vous laisser sans chapitre... Il faut vraiment que je reprenne de l'avance mais compliqué d'écrire en ce moment. Enfin bref, je vais pas vous raconter ma vie lol

J'espère que le chapitre vous a plu. Clarke qui finit par se confier à Octavia sur son viol. Octavia qui fait la même chose auprès de Raven. J'ai toujours aimé ce trio de personnages alors j'espère que vous aimez aussi leur relation que j'essaie de retranscrire...

Comme d'habitude, laissez un vote, commenter, vous connaissez la chanson. Merci d'ailleurs à celles et ceux qui le font, ça me fait vraiment plaisir que vous trouviez un intérêt dans la lecture de ma fic ^^

Dimanche, cette fois c'est sûr il n'y aura pas de chapitre car je ne serai pas disponible ce weekend. Donc on se retrouve mercredi prochain pour un nouveau chapitre avec je pense un nouveau POV ! (des idées sur le futur narrateur ?)

Bonne fin de semaine.

Celia