Chapitre 14 - Confidences partie 3
POV Clarke
Lexa venait de partir vers le dortoir. J'avais amorcé un mouvement pour me lever mais Lincoln m'en empêcha, m'expliquant que sa sœur avait besoin d'être un peu seule. Sans comprendre pourquoi, je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle. J'avais vu la tristesse dans son regard lorsqu'elle s'était levée du canapé et j'avais ressenti quelque chose d'inexplicable au fond de moi.
Anya et Lincoln nous racontèrent un peu plus leurs vies sur cette fameuse Arche, même si je ne comprenais pas vraiment à quoi ça pouvait ressembler. J'avais d'ailleurs du mal à assimiler le fait que l'on pouvait vivre dans le ciel. C'était invraisemblable mais pourtant je n'avais pas de réelles raisons de douter de leurs récits.
Par contre le fait de savoir qu'ils étaient aussi nombreux était véritablement inquiétant puisqu'ils pourraient à eux seuls constituer un clan entier. Certains clans d'ici étaient constitués de moins de membres que ça. Il allait falloir que je m'assure qu'ils viendraient bien en paix et non pour nous envahir car sans cette certitude, Heda n'acceptera jamais qu'ils soient libres et il les fera prisonniers dès leur arrivée.
— Vous nous dîtes qu'avant de venir ici vous étiez des prisonniers...alors pourquoi vous avoir fait confiance ?
— C'est Lexa qui a exigé ce voyage vu les problèmes qu'il y a sur l'Arche mais je ne pense pas que la chancelière ait agi dans la confiance...Elle cherchait juste à se débarrasser de nous.
— Anya !
— Bah quoi c'est la vérité Linc. Qui enverrait ses propres enfants dans une mission suicide si ce n'est pour s'en débarrasser ?
— Vous voulez dire que votre chancelière est votre mère ? s'interloqua Bellamy.
— Oui à Lexa et moi... Et c'est une des raisons pourquoi ma sœur a eu besoin de s'isoler. D'ailleurs Anya tu devrais aller la voir.
Anya se leva sans rien ajouter de plus et se dirigea dans le couloir. Mon regard se posa de nouveau sur Lincoln mais avant que je ne puisse poser la question, Octavia me devança.
— Comment une mère peut faire une chose pareille ?
— Parce qu'elle a préféré le pouvoir à ses propres enfants...dit-il en hochant des épaules.
Je ne comprenais pas comment une chose pareille était possible. Préférer le pouvoir à sa famille, c'était quelque chose d'inconcevable pour moi. Rien n'était plus important que d'avoir une famille, de sang ou non. Sans mes proches, il y aurait bien longtemps que j'aurai arrêté de me battre. Je leur devais tout et j'en étais consciente.
Je laissais les garçons discuter entre eux pendant que je me dirigeais dans la cuisine pour préparer le repas. Je savais que nos invités n'avaient fait que grignoter depuis leur arrivée et ils méritaient d'avoir un vrai dîner.
— Yu gaf in ai sis au ? [Tu veux de l'aide ?]
Je me retournai pour voir Octavia dans l'encadrement de la porte. Son regard semblait s'être légèrement adouci. Depuis l'incident d'hier, elle était vraiment sur les nerfs.
— Je veux bien, merci. Tu vas mieux ?
— Je ne vois pas de quoi tu parles.
— O', tu sais que je te connais, tu ne peux rien me cacher. Mais tu sais qu'ils ne sont pas eux ?
— Maintenant je le sais oui, mais excuse-moi d'être méfiante. Toi tu as la main sur le cœur et tu peux être naïve parfois, alors il faut bien que l'une de nous couvre les arrières des autres.
— Tu sais que je ne laisserai plus personne te faire du mal ?
Je m'approchai d'elle pour la prendre dans mes bras. Je savais que les Maunons l'avaient énormément fait souffrir. Elle portait d'ailleurs encore les stigmates de ce cauchemar et le traumatisme était, lui, toujours bien présent même si ça remontait à quelques années maintenant. Si les garçons n'avaient pas persévéré dans leur recherche, il était fort probable que cet instant n'existerait pas. Les Maunons étaient connus pour être sans pitié.
Nous préparions donc le repas toutes les deux, en essayant de confectionner un menu qu'ils apprécieraient malgré le choix restreint puisque nous n'avions ni viande fraîche ou légumes frais dans le refuge. Mais pour nous ce n'était pas vraiment un challenge puisque certains hivers nous étions dans la même situation, utilisant les récoltes de l'été ou de l'automne. Le résultat était donc un méli-mélo de céréales avec des haricots et des carottes, le tout accompagné de viande séchée.
Je servis les assiettes pour nous six et nous les apportâmes dans le salon où les filles nous avaient de nouveau rejointes. Je pouvais remarquer les yeux rougis de Lexa et je lui offris un sourire timide pour lui signifier que j'étais désolée qu'elle se soit mise dans cet état par ma faute mais elle dévia son regard rapidement pour le poser sur son assiette.
— Je pense qu'on peut profiter du repas pour vous raconter notre histoire cette fois. Bell et O' vous en pensez quoi ?
— Ok mais c'est toi qui racontes ! répondit Bellamy alors que sa sœur hocha simplement la tête pour acquiescer.
— Comme vous devez l'avoir compris maintenant, nous vivons sur Terre depuis toujours. Lors du Praimfaya, un certain nombre de personnes a réussi à se mettre à l'abri et ont survécu au feu dévastateur et aux radiations. On ignore comment ils y sont arrivés, mais c'est un fait sinon nous ne serions pas là.
Les regards des trois habitants du ciel ne laissaient pas de doute quant à leur stupéfaction. Je pouvais facilement le comprendre sachant que, nous aussi, nous étions toujours surpris que nos ancêtres aient su survivre dans de telles conditions.
— Au fil des mois qui ont suivi, douze clans se sont formés et se sont dispersés dans les alentours plus ou moins lointains. Mes amis et moi faisons parties du clan Trikru. Chaque clan est composé de plusieurs villages avec leur propre chef, qui sont regroupés dans une zone plus ou moins définie. Les chefs de villages sont sous la responsabilité des chefs de clans qui eux sont sous les ordres de Heda, que l'on pourrait comparer à votre chancelière puisque c'est la plus haute autorité. Malgré tout il y a des conflits entre les clans, ce qui entraînent régulièrement des guerres plus ou moins importantes.
— Mais votre Heda ne fait rien pour les éviter ?
— Je ne devrais pas dire ça mais puisque cette conversation va rester entre nous, je n'ai qu'une seule chose à dire le concernant : c'est un moins que rien... Les seules choses qui l'intéressent ce sont les avantages de son rang. Ce sont les chefs de clans qui essaient de réduire les tensions mais c'est compliqué.
— Encore un leader qui ne sert à rien si je comprends bien... Mais pourquoi voter pour le désigner à être Heda dans ce cas ?
— Il n'y a pas de vote pour être Heda. C'est un processus bien particulier et assez complexe. Mais ce qu'il y a à savoir c'est que tant qu'il est vivant il restera Heda.
— Et vous avez parlé de Maunons si je ne me trompe pas, c'est qui eux ? demanda Lincoln
— Maunon veut dire homme des montagnes. C'est un clan à part entière qui vit enfermé dans la montagne. Ils sont l'ennemi principal de notre clan.
— Ce sont des pourritures. Ils kidnappent les ados pour les transformer en esclaves et les adultes sont transformés en monstres. Excusez-moi je dois prendre l'air.
Octavia sortit du refuge précipitamment sans se retourner. Parler des Maunons était toujours une chose difficile pour elle mais elle était une femme forte et j'étais persuadée qu'un jour elle surmonterait tout ça.
— Belami, yu beda glong em op [Bellamy, tu devrais la rejoindre]
— Sha Klark. [Oui Clarke]
Le regard de Bellamy était triste, lui aussi avait souffert de cette période. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il avait rejoint la garde du village. Il ne voulait plus qu'un des villageois soient attrapés par les Maunons, même si c'était une mission impossible.
— J'ai dit quelque chose de mal ? s'interrogea Lincoln.
— Pas vraiment...mais disons que le sujet des Maunons est très sensible pour Octavia.
— Est-ce qu'elle a...
Je me contentais d'hocher la tête pour m'éviter à prononcer la réponse à haute voix car pour moi aussi c'était douloureux, même si c'était de moindre mesure. J'avais failli perdre une de mes meilleures amies.
— Je suis désolé, si j'avais su...
— Tu ne pouvais pas savoir ne t'en fais pas mais parlons d'autre chose si ça ne vous embête pas.
— La langue que vous parlez, qu'est-ce que c'est ? J'ai l'impression qu'il y a de l'anglais dedans mais pour autant je ne comprends rien, questionna Lexa.
— C'est le Trigedasleng. Si je traduis sa signifie le langage de la forêt. De ce que je sais, nos ancêtres ont créé cette langue pour pouvoir, initialement, parler librement sans que les Maunons ne comprennent. Mais aujourd'hui l'ensemble des clans parlent cette langue, même ceux vivants dans des contrées éloignées.
— C'est génial ça. J'espère qu'on pourra l'apprendre, s'impatienta Anya.
— Calme Anya, on vient à peine d'atterrir et on ne sait même pas encore si on va y être les bienvenus alors chaque chose en son temps.
— D'ailleurs, il va falloir que vous restiez dans ce refuge quelques jours encore je pense. J'aurai bien voulu vous en sortir rapidement mais il faut vraiment que je parle d'abord à mon chef de village avant de vous ramener. Je sais que ce n'est pas l'idéal mais ça ne devrait être que temporaire.
— Ne t'en fais pas Clarke, nous avons vécu enfermés toute notre vie alors nous ne sommes pas à quelques jours...répondit Lincoln.
— C'est sûr mais ce n'est pas pratique pour venir vous voir. Il y a environ trois heures de marche jusqu'à notre village.
— Quoi autant ? Mais tu es folle de faire toute cette route pour nous.
— Il faut bien que je m'occupe de Lexa.
— Je ne t'ai rien demandé, je peux très bien m'occuper de moi toute seule, grommela l'intéressée.
— Lexa arrête de faire ta grincheuse.
Les mots de Lexa me firent un pincement au cœur. J'avais l'impression de me sentir rejetée et je détestais ce sentiment. J'aimais m'occuper des autres et être rejetée de la sorte n'était clairement pas dans mes habitudes. Je ne comprenais d'ailleurs pas sa réaction.
— Klark, yo souda bak op. Okteivia nou ste os en em souda ste hosh houmen. [Clarke, vous devriez rentrer. Octavia ne va pas bien et elle serait mieux à la maison]
— Ait. Ai na as skat op swich yu of moron, yu souda bak op seintaim. [D'accord. Je demanderai aux garçons de venir te remplacer demain, il faut que tu rentres aussi.]
— Je vais devoir y aller, Bellamy reste avec vous ce soir. Je ne passerai pas demain mais de ce que j'ai compris Lexa n'as pas vraiment besoin de moi...
Je sortais sans attendre de réponse, j'avais vraiment été vexé par les mots de la brune. Je rejoignais Octavia qui était à l'entrée de la grotte. Elle était dos à moi et je voyais son corps avoir des soubresauts. Je m'empressais de la rejoindre pour la prendre dans mes bras.
— Okteivia...soukei, ai gochu em op. [Octavia...ça va aller, je suis là.]
— Ai nou gyon op... [Je n'y arrive pas...]
— Ai don fig raun yu don ste os kom nau. [Je pensais que tu allais mieux depuis le temps]
— Ai gada crisis in somtaim. Sefi min klin ona ai keryon en ai wich in ste ouder nodotaim... [J'ai des crises comme ça des fois. Des images qui me reviennent à lesprit et j'ai l'impression d'être de nouveau là-bas...]
— Yu get in emo nou led yu raun nau. [Tu sais qu'ils ne peuvent plus te faire de mal maintenant.]
— Ai toli don groun au Klark, em don ste shidi. Emo don bos ai op tol. [J'ai tellement souffert Clarke, c'était horrible. Ils m'ont brisée complètement.]
Sa voix n'était que murmure mais je ressentais la douleur qui émanait de son cœur. Elle souffrait encore bien trop malgré la force dont elle faisait preuve chaque jour. Je nous faisais asseoir contre la paroi de la grotte, elle n'était pas en état de marcher pour le moment. Elle devait d'abord se calmer. Elle s'était blottie contre moi comme une petite fille aurait pu le faire avec sa mère.
— Okteivia, din yu don stash osir op som ? [Octavia, ne nous aurais-tu pas cacher quelque chose ?]
Elle hocha la tête dans mon cou et j'avais désormais peur de comprendre ce qu'elle avait enduré en plus de ce qu'elle avait déjà pu nous dire. Ses pleurs redoublèrent et entre deux sanglots elle lâcha la bombe.
— Klark... Emo don rape ai op... [Clarke...Ils m'ont violé...]
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Ho ! Ho ! Ho...ah non Noël est déjà passé :p
Bonjour à tous et toutes, j'espère que vous allez bien et que pour ceux qui étaient en vacances et on repris le boulot ou les cours ce n'est pas trop compliqué... Perso pour moi c'est une horreur de reprendre un rythme convenable lol
Enfin bref, pour en revenir à ce nouveau chapitre, j'espère que ça vous a plu. Oui les Maunons sont des méchants pas beaux...Je les aimais pas dans la série (hormis Maya) alors pas de pitié pour eux dans ma fic, leurs portraits n'est pas des plus enviables...
J'espère aussi que vous appréciez aussi les conversations en Trig cat ça me demande beaucoup de temps de recherche pour coller au mieux avec ce que je veux dire...(j'ai même du créer quelques mots moi même car pas trouvé de traduction alors j'espère que c'est passé inaperçu^^).
Je vais essayer de poster dimanche mais sans certitude car l'avance que j'avais, je l'ai perdue car je n'ai pas écrit de nouveaux chapitres pendant les vacances... Tout dépendra du boulot que j'aurai avant le weekend.
Comme d'habitude, n'oubliez pas de voter et de commenter ;)
A bientôt ! Et promis le chapitre 15 ne s'intitulera pas "Confidences partie 4" :p
Celia
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