Chapitre 100 - La fin d'une ère


POV Lexa

La guerre faisait rage sur ce premier niveau du bunker. Nyko avait dit vrai, les portes principales avaient été ouvertes, permettant à de nombreux guerriers de pénétrer dans cette forteresse sous-terraine. De nombreux corps étaient disséminés dans les couloirs mais pourtant personne ne voulait s'arrêter de combattre. Mon ancien peuple, sous le commandement de ma génitrice, avait fait de nombreuses victimes. Les armes à feu étaient un réel avantage pour eux. De notre côté, notre seul avantage était notre courage indéfectible. Nous nous battrons jusqu'à la mort s'il le fallait.

L'odeur dans l'air était métallique, preuve que le sang coulait en abondance. Je ne pourrai dire si le sang était plus celui de mon peuple ou celui des Skaikru. C'était juste du sang, preuve qu'eux comme nous étions les mêmes et que cette guerre n'aurait jamais dû avoir lieu. Mais c'était trop tard pour ça.

— Lexa, tu vas bien ? C'est la folie ici !

Je me retournai pour découvrir mon amie couverte de sang. Cependant elle semblait aller bien et ça ne devait pas être le sien.

—Echo ! Je vais bien mais il faudrait que tu puisses exfiltrer les rebelles d'ici pour éviter les dommages collatéraux. Peu de personnes de mon peuple savent que certains sont avec nous. Tu penses que tu peux les emmener dans les niveaux inférieurs ?

— Je peux essayer mais ça risque d'être compliqué.

— Fais au mieux. Et surtout fais attention, Nia s'est échappée avec des gardes, si elle vous trouve elle comprendra que vous êtes en train de déserter les combats. Elle a failli tuer Nyko.

A cette information, elle arbora un visage choqué mais rapidement le choc se transforma en colère. Nyko était une personne appréciée de la plupart des Skaikru.

— Ok je vais faire attention. On se retrouve dès que possible.

Elle repartit de là où elle était venue et j'espérai qu'elle parviendrait à en sauver le plus possible. De mon côté, mon objectif était de trouver les fidèles de Nia et de les tuer les uns après les autres. C'était le seul moyen de lui couper sa puissance parce que sans pion, la Reine était condamnée.

Je me frayai un passage entre les balles et les corps. C'était un vrai parcours d'obstacles. J'avais déjà tué quelques gardes mais j'avais l'impression qu'ils étaient de plus en plus nombreux à mesure que j'avançais. Je ne trouvais aucune trace de mes Natblida ou d'Indra. J'espérai qu'ils parvenaient à se défendre.

Au détour d'un couloir, une main m'attrapa la cheville et je m'écroulai sur le sol. Je me remis rapidement sur mes pieds pour parer une éventuelle attaque mais ce que je vis me laissa interdite.

— Leksa...Sis ai au... [Aide-moi...]

L'homme qui se trouvait à mes pieds n'était autre qu'Heda lui-même. Malgré sa couleur de peau, son teint était blafard. Il avait dû déjà perdre beaucoup de sang. Je m'accroupis à ses côtés pour appuyer sur une de ses blessures.

— Heda, je...

« Je vais vous aider » auraient dû être les paroles que j'aurais dû prononcer. Cependant, c'était pour moi la chance de voir ce monde évoluer. Si Heda n'était plus, alors un nouvel Heda prendrait sa place et pourrait faire les choses différemment.

Je repensai au fait qu'il était indirectement responsable du premier viol de Clarke avec cette fête où tout était permis. C'était lui qui avait instauré cette règle pour soi-disant permettre au peuple de régler leur compte. C'était une règle stupide et inhumaine. L'humanité ne pouvait pas dépendre d'une personne comme lui.

— Je suis désolée mais je ne peux pas.

— Leksa tu...

J'attrapai mon dernier poignard que je plantai directement dans son cœur sans lui laisser le temps de parler davantage. Rapidement son regard devint vide et je sus qu'il était mort. Je ne savais pas si j'étais heureuse ou non de l'avoir tué, mais au moins il ne pourrait plus nuire à personne.

— Qu'est-ce que tu as fait ?

Je reconnus directement la voix paniquée de Marcus, qui me poussa pour prendre Heda dans ses bras. Il était dévasté et ce fut à cet instant que je compris la nature de leur relation.

— Thelonius, non...Pourquoi tu l'as tué ? demanda-t-il en se tournant vers moi. Je pensais que tu étais de notre côté, cracha-t-il avec rancœur.

— Je le suis Marcus mais c'est de sa faute si Clarke s'est faite violée par Wells, avouai-je avec toute la haine que j'avais à l'encontre de cet homme.

— Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes. Le fils de Thelonius n'aurait jamais fait ça. Je le connaissais, c'était un gentil garçon...

— Wells a violé Clarke lors de la fête du Praimfaya parce qu'Heda avait donné carte blanche à tous les crimes ou délits qui puissent exister le temps de cette nuit. Il n'était pas digne d'être Heda et son fils n'était plus celui que tu connaissais je crois.

Marcus était sous le choc de la révélation. Il savait que Clarke avait été violée mais il n'avait jamais su qui était le responsable de cet acte ignoble.

— Je suis désolée Marcus. Je me rends compte que cet homme était bien plus qu'Heda pour toi mais je n'avais pas le choix.

— C'est impossible...

— Tu connais Clarke, est-ce qu'elle mentirait à ce sujet ?

— Non bien sûr que non. Mais lorsque son père et moi étions ensemble, Wells était un garçon attentionné et avec le cœur sur la main. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer.

— Je ne sais pas Marcus mais il l'a fait. Et qui sait s'il ne l'avait pas déjà fait avant. Tu...tu ferais mieux de rejoindre l'extérieur, tu n'es plus en état de te battre. Je ne voudrais pas qu'Abby perde un deuxième amour. Octavia et mon ami Nyko sont sortis parce que ce dernier est blessé. Est-ce que tu pourrais essayer de les retrouver pour aider ?

— Oui...d'accord, accepta-t-il le regard vide.

Il se retourna vers Heda et contre tout attente il l'embrassa une dernière fois et lui ferma les yeux. J'étais mal à l'aise d'assister à cette scène mais Clarke était ma priorité et j'avais fait ce qui devait être fait. Il redéposa le corps de son ancien amant sur le sol avant de se relever et de prendre la direction de la sortie sans même me regarder. Je sentis qu'il m'en voulait mais j'espérai que ça ne durerait pas trop longtemps...

Je repris mon épée en main et continuai d'avancer dans ces couloirs. Je m'orientai aux coups de feu que je pouvais entendre pour rejoindre la zone de combat. Il ne me fallut que quelques minutes pour y parvenir et retrouver Indra et mes Natblida. Je fus rassurée de voir qu'il n'y avait pas eu d'autres pertes en dehors de Victoria. Je me cachais derrière une table qui avait été renversée et derrière laquelle mon amie s'était réfugiée.

— Comment ça se passe ?

— Ils sont nombreux et j'ai l'impression que leurs balles sont infinies. Ils ont fait beaucoup de dégâts. Victoria est...

— Je sais, je l'ai vu.

— Je suis désolée de ne pas avoir su la protéger.

— Ce n'est pas ta faute. Les guerres font des victimes, c'est indéniable. Est-ce que tu as vu qui l'avait tué ?

— Titus...

— Il paiera, répondis-je simplement. En attendant, il faut que l'on coupe les approvisionnements en munitions. S'ils n'ont plus de balles, ils ne pourront plus nous canarder.

— Je pense qu'ils utilisent le monte-charge, c'est le seul accès aux autres niveaux en dehors des escaliers.

— D'accord, alors restez à couvert, je m'en occupe.

Indra sortit de sa cachette pour tirer et forcer nos ennemis à se mettre à couvert le temps que je m'échappe. Je rejoignis rapidement l'escalier et descendis d'un étage. Je pénétrai discrètement dans ce niveau que je ne connaissais pas. Contrairement aux autres niveaux, il n'y avait pas de couloir, mais une immense surface avec de nombreuses palettes remplies de diverses affaires. Il y avait de quoi tenir des années sans avoir besoin de sortir, c'était hallucinant. J'avançai en restant à couvert car si Indra disait vrai, il devait y avoir des Skaikru ou des Maunons qui envoyaient les munitions à l'étage supérieur.

— Ils sont vraiment suicidaires ! S'ils pensent pouvoir nous tuer.

— Ils seront morts avant nous. Ils n'ont aucune chance avec leurs pauvres épées... En plus la chancelière doit envoyer d'autres missiles pour les anéantir.

— C'est dommage, j'aurai bien voulu aller kidnapper quelques jolies filles... Les prisonnières de l'espace ne sont pas très amusantes.

— Tu ne penses vraiment qu'à ça Emerson.

— Dis-moi que t'as pas aimé baiser la petite blonde ? C'était un sacré petit lot celle-là. Dommage qu'elle se soit enfuie avec les autres, elle était vraiment trop bonne. Si seulement je pouvais la retrouver... Putain rien que de penser à cette chienne je suis déjà dur.

Les deux hommes se mirent à rire grassement alors que moi j'essayais de ne pas foncer dans le tas pour les défoncer. Ils parlaient de Clarke comme si ce n'était pas une femme et ça me mettait hors de moi. Ils allaient mourir aujourd'hui, c'était certain mais ils allaient souffrir.

Je secouais la tête pour me remettre les idées en place, la priorité était de détruire le monte-charge pour que les gardes ne soient plus approvisionnés en munition. Une fois que j'aurai fait ça, je m'occuperai de ces deux porcs.

J'avançais encore un peu pour me permettre de voir l'ennemi. Je voyais enfin à quoi ressemblait les monstres qui avaient fait souffrir Clarke. Ils étaient de taille moyenne, l'un étant plus costaud que l'autre. Tous les deux avaient les cheveux courts et vu leur tenue, ils devaient être des soldats du Mont Weather.

Etant bien trop pris dans leur discussion salace, je parvins à les assommer avant qu'ils ne réagissent. J'allais appeler le monte-charge pour l'avoir à mon niveau et heureusement il n'y avait pas de soldat à l'intérieur. Je devais trouver rapidement un moyen de mettre les Skaikru hors d'état de nuire et la solution me parvint rapidement. J'installais les derniers explosifs sur les palettes de munitions et renvoyait le monte-charge au niveau 1. Ça allait être un véritable feu d'artifice là-haut !

Il ne fallut que quelques secondes avant que les explosions ne s'enchainent en cascade. Ils étaient finis et la victoire était désormais proche.

— Maintenant je peux m'occuper de vous, crachai-je avec haine sur les deux hommes encore endormis.

J'attrapai deux cordes pour les attacher et les suspendre à des crochets. Une fois assurée qu'ils ne puissent pas m'échapper, je me saisis de la bouteille d'eau qui se trouvait sur une table pour les asperger et les réveiller.

— Hey ! Mais qu'est-ce que ? T'es qui toi ? aboya le plus costaud des deux.

— Votre pire cauchemar, annonçai-je en lui donnant un coup de poing dans le ventre.

— Salope ! Si je te choppe tu vas le regretter !

— Vous ne sortirez pas d'ici vivant alors pas besoin de rêver à ce que vous pourriez me faire.

— Je te connais même pas, qu'est-ce qu'on t'a fait ?

— Vous avez abusé de la mauvaise personne et vous allez payer de votre vie pour tout ce que vous lui avez fait...

Les coups fusèrent pendant de longues minutes. Laissant ressortir tout ma rage, toute ma colère, tout le dégoût que j'éprouvai pour ces hommes qui n'en étaient pas vraiment en réalité. Les images du corps de Clarke me revenaient en mémoire et elles ne faisaient qu'accentuer mon envie de leur faire mal au moins autant qu'elle avait pu souffrir sous leurs mains. A cet instant, je ne valais pas mieux qu'eux, j'avais mis mon humanité de côté juste pour me venger. Dans leur malheur, ils étaient tombés inconscient bien trop rapidement à mon goût mais je n'avais pas le temps de les réveiller. Je n'oubliai pas que la guerre était toujours en cours juste au-dessus de ma tête.

— C'est tout ce que vous méritez pour toutes les horreurs que vous avez pu faire. Plus aucune femme ne finira dans vos filets sordides et cruels. Aujourd'hui, vous allez mourir. Aujourd'hui, c'est votre dernier jour sur cette Terre.

Mes mains me faisaient mal à force de les frapper avec violence. Ces monstres étaient méconnaissables désormais et je ne regrettai aucunement ce que je venais de faire. Malgré tout, je décidai d'abréger leurs souffrances pour m'assurer qu'ils allaient bien mourir de mes mains et dans une dernière manœuvre, je les éventrai à l'aide de mon épée comme on aurait pu le faire avec des porcs.

Mon cerveau se reconnecta et je pris conscience de la violence qui s'était abattu sur ces individus. Mais je n'avais aucun regret, ils l'avaient bien mérité.

J'étais sur le point de partir lorsque j'entendis le bruit caractéristique que faisait un révolver. Je me retournai doucement lorsque je vis Titus devant moi.

— Tu ne les as pas ratés. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait pour mériter ça mais je les remercie de t'avoir isolée. Je vais enfin pouvoir me débarrasser de toi. Si tu savais depuis le temps que j'attends ce moment...

Je n'avais jamais aimé Titus, il se croyait bien trop supérieur aux autres. Ce n'était pas pour rien qu'il était le bras droit de la chancelière parce que tous les deux étaient les mêmes.

Je fermai les yeux, n'ayant aucune échappatoire. Mes pensées voguèrent vers l'amour de ma vie et notre enfant. Je n'avais peut-être pas vécu longtemps sur cette planète et tout n'avait pas été facile mais malgré tout, j'avais passé les meilleurs mois de ma vie grâce à cette femme incroyable.

— Ai hod yu in Klark kom Trikru. Puissions-nous nous retrouver.

Une détonation fusa jusqu'à mes oreilles, suivit d'une deuxième. Aujourd'hui, j'allais rejoindre mon père dans l'au-delà. C'était la fin.

FIN DU TOME 1

*********

Coucou tout le monde ! J'espère que vous avez bien profité de Noël et que vous avez passé un bon moment.

Le chapitre était prêt depuis vendredi mais je me suis dit : pourquoi ne pas publier le dernier chapitre de ce tome, le dernier jour de l'année ?

J'espère que vous avez apprécié ce dernier chapitre. Un peu plus long que d'habitude mais je voulais m'assurer de mettre tout ce que je voulais ^^

Je ne m'attarde pas trop longtemps ici, je ferai un chapitre pour vous expliquer la suite de projets (chapitre qui sera posté demain).

Alors je vous dis à demain :D

Passez un bon réveillon du Nouvel an 🎆🎇🧨🎉🎊🍾🥂 (je crois que j'ai fait le tour des emojis lol)

Nestam !

Celia


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