Chapitre 1




Je me trouve à Genève dans une rue bondée cela fait une heure que je suis cette femme mince aux cheveux gris ondulés. C'est ma mère.  Elle est partie quand j'avais 1 ans, aujourd'hui j'en ai 23, ça fait deux ans que je la cherche pour lui demander une explication. Pourquoi était-elle partie ? Est-ce à cause de moi ? Je n'ai pas de souvenir d'elle, à part quelques photos et des descriptions que m'ont faites mon père et mon frère. Etant l'ainé il a bien plus de souvenirs que moi de notre mère. David, mon frère, me racontait souvent comment c'était avant son départ mon ; père lui, n'en parlait presque jamais. Il disait simplement : « Nous n'étions pas fait l'un pour l'autre c'est tout ».

Du peu que je me rappelle c'était une femme très gentille et douce mais papa et elle se disputaient assez souvent. Quand ils se fâchaient j'allais me cacher dans ma chambre, je l'entendais pleurer et hurler puis plus rien a part le claquement d'une porte. Elle sortait faire un tour et papa s'enfermait dans sa chambre jusqu'à l'heure du dîner. Après maman rentrait et nous mangions tous ensemble comme si rien ne s'était passé. Un jour les parents mon annoncé ta venue mais ça n'a rien changé ils se disputaient toujours autant. La suite tu la connais.

Je me demande si elle me reconnaitrait. Je la suivais comme son ombre en attendant d'avoir assez de courage pour aller lui parler. Elle rentre dans une boutique et je la suis discrètement et fait mine de m'intéresser un T-shirt beige.

Ta mère est quelqu'un de formidable ne te m'éprend pas là-dessus. Avant nous étions de très bons amis mais j'imagine que nous n'étions pas faits pour vivre ensemble. J'aurais vraiment aimé que cela se termine autrement entre nous, mais le destin en a voulu autrement. C'est pourquoi je ne t'empêcherais pas de la retrouver mais malheureusement je ne te serais surement pas d'une grande aide. La seule piste que j'ai à te proposer c'est Genève. Elle habitait là-bas plus jeune, nous nous somme rencontrer à l'université dans cette ville.

Il n'en disait jamais plus, Ils s'étaient rencontrés, s'étaient mariés et avait emménagé ici à Paris. A partir de cette information j'ai cherché le nom de ma mère, Emma Meyer, ne trouvant personne correspondant à son nom mon père me propose de chercher sous Dominique Meyer, son deuxième prénom. « Peut-être a telle changé de nom pour ne pas qu'on la retrouve » m'avait il dit.  J'ai trouvé trois personnes correspondant à ce nom alors j'ai essayé tous les numéros. Quelle fût ma surprise quand c'est une fille de mon âge qui me répondit. C'était une étudiante en médecine, je lui ai présenté mes plus plates excuses et j'ai raccroché. Se fut une femme qui me répondit en deuxième. Le ventre noué je lui ai demandé si c'était elle Dominique Meyer. Elle ma répondu que ce n'était pas elle mais son mari. Ne restait plus que la troisième personne. J'ai hésité un moment avant de l'appeler. C'est une femme avec un fort accent espagnol qui me répondit. Ma mère n'était pas espagnole. La femme au téléphone me demanda si j'étais le plombier je devrais attendre le retour de Mme Meyer. Alors ce n'était pas elle Mme Meyer ! Quand je lui ai répondu que je n'étais pas le plombier mais une amie qui la cherchait, elle me dit que Mme Meyer était sortie chez le boucher et qu'elle était allé faire ses courses. Reprenant espoir je lui ai demandé où dans Genève et elle m'a donné le nom de la rue. Et maintenant j'en suis là à la suivre.

Perdue dans mes pensées je ne la voie pas sortir du magasin, je sors en courant et la cherche. Ma mère est sur la rue d'en face devant un homme qui joue de la guitare, elle sort un billet et le met dans un petit chapeau la personne la remercie puis elle s'en va. Je sais très bien qu'elle finira par rentrer chez elle et que se sera trop tard, je devrais prendre le train de retour n'ayant pas assez d'argent pour me payer une chambre à l'hôtel. De plus je reprends les cours demain. J'ai hésité toutes les vacances et maintenant que j'ai décidé d'y aller tout mon courage m'abandonne.

Papa ne cessait de dire que maman avait changé qu'elle se laissait aller et qui fallait qu'elle se reprenne. Elle avait démissionné de son travail et passait toutes ses journées avec ses amies. Elle venait me chercher tout les soir à l'école et nous allions manger une glace, maman prenait toujours une glace au chocolat, et après elle m'emmenait dans un parc. J'adorais aller près de l'étang m'amuser à poursuivre les canards. Jusqu'au jour ou je suis tombé dedans ! Je pensais que maman allait me gronder mais elle s'est mise à rire et m'a serré contre elle. Quand je lui ai demandé pourquoi elle ne m'avait pas disputée et si elle était fâchée que j'ai mouillé mes vêtements, elle m'a répondu je me souviens encore des mots exacts : « La vie est trop courte pour se soucier de ça mon chéri, il faut profiter du temps qui nous est offert ».

Elle entre dans une Coop au coin de la rue, je l'attends devant l'entrée, ma mère en ressort quelque minutes plus tard avec un sac. Elle va s'asseoir quelques mètres plus loin sur un banc devant le lac. C'est le moment ou jamais. Je suis devant elle pétrifiée aucun mot de sort de ma bouche.

-Bonjour ? Me dit-elle. Je la regarde toujours pétrifiée j'ai l'impression que mes lèvres son cousues entre elles.

-Il y a un problème jeune fille ?

-Je...Je crois que je suis votre fille. C'est sorti si vite que je me demande si elle m'a comprise. Elle me regarde l'air triste.

-Tu es Angela je présume ? J'acquiesce. La femme tapote la place à coté d'elle et je m'y installe sans discuter.

-Ecoute je ne suis pas celle que tu crois...je la regarde étonnée.

-Qui...Qui êtes-vous alors. Balbutiai-je.

-Ta grand-mère. Ma grand-mère ? Ce n'étais pas possible mon père m'a toujours dit que les parents de ma mère étaient morts.

-Ne me regarde pas comme ça, je ne suis pas un fantôme tu sais ! Elle rit doucement. Je sais que t'as mère préférait faire comme si son père et moi n'existions pas. A l'époque nous étions brouillés car nous ne voulions pas quelle aille à Paris. Tu sais cela a été très soudain du jour au lendemain on apprenait quelle déménageait et quelle était fiancé à un homme que nous ne connaissions même pas !

-Je ne savais pas, mais pourriez-vous me conduire à elle j'ai tant de chose à lui demander ! Le visage de la femme s'assombrie.

-Je crois que ce ne sera pas possible, désolée.

-Mais pourquoi ? Elle ne veut pas me voire c'est ça ! je m'étais mise debout et la regardait droit dans les yeux. Elle baissa les yeux.

-Ta mère est morte il y a 22ans. Sentant mes jambes trembler je me rassoie. Elle avait une tumeur au cerveau et ça l'a tuée. Tu sais si elle est partie c'est parce qu'elle ne voulait pas que vous la voyiez comme nous on l'a vue. Avant de mourir elle m'a donné des lettres pour vous.

Je regarde par la vitre le paysage défiler, les lettres en main. Je n'ose pas ouvrir celle où il y a mon nom. Je suis allée les récupérer chez cette femme que je croyais être ma mère. Avant de me les donner elle m'a demandé de lui promettre de revenir, j'ai simplement hoché la tête, je ne savais pas quoi répondre d'autre, alors je suis juste partie, j'ai marché jusqu'à la gare et j'ai pris mon train de retour.

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Bonjour, voici un petit texte écrit durant ce confinement. Courage c'est bientôt fini et en attendant restez chez vous !

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